Le tomber de la pantoufle
our la nettoyer. Le couvercle operculé et coupant de la boîte de conserve s'ouvrit d'un coup sec et entama la paume d'Anna. Du sang coula dans la boîte. Pend
nait du fond de son âme, se déclinait à l'i
, coulait. Anna s'extirpa de la petite cuisine et alla se soigner. « Mauv-ha
a veuve Raquin, « bonsoir môaman » puis il se dirigea en patins vers la salle de bains d'une marche droite et rapide. Il lance un « çavachérie » sans point d'interrogation. « Il y a vache », pensa Anna, « dan
Le taboulé orientaaaal », dit-il d'une voix de P.D.G. qui vante ses crèmes dessert Himalaya à un congrès de VRP et d
Anna, quand Maxime enquillait comme à son habitude sur un « Duralex, au service de votre table. » Vient le tour des tomates épépinées et épluchées. Anna y a passé du temps, vérifié qu'il ne restait ni de pépins, ni, ne serait-ce qu'un millième de millimètre de peau. Égouttées les tomates, vidées de leur substance vitale, tournées, retournées, aplaties sous un maquereau suant et odorant. « Mauv-hais. » « Puant le thon à la tomate et gras », pensait Anna. Les fraises suivirent, insipides. Noyées sous du mauvais sucre bien blanc, d'une très ancienne fabrique du nord de la France, disait Maxime. « Le sucre raffiné sauvera le Chnord des mines. » Finalement, non. Mais ça, il l'ignorait comme beaucoup de ch
iage parfaitement symétrique, était cela dit remarquable, et que sa main droite finissait de cureter sa dentition
uv-h
egardait Maxime. Sa forme longue sous le plaid en mohair mauve. Le coussin sous tête, décoré d'un canevas signé belle-maman singeant un vase d'héliotropes mauves. « C'est étrange », pensait-elle, « des fleurs il y en a fina
un gros hot-dog, la tête et les pieds sortant depuis chaque bout du plaid mauve. Soudain... Soudain, l'une des pantoufles se détachant, s'écrasa sur le tapis oriental, de nom uniquement comme le taboulé. Anna prit peur, allait-il se réveiller ? Non. Les nasillements s'amplifiant semblaient avoir couvert le bruit. Ce qui empêcha le silence lourd qui suivit la chute de paralyser Anna de peur. C'était étrange de parler de silence lourd lorsqu'une personne ronflait. Et pourtant, Anna le ressentit si fort, car rien ne bougeait, rien ne vivait et déjà, son cerveau excluait cett
uv-h
our de bon, « à quoi servent les voyages ? Cela gaspille du temps et de l'argent. » Disait Maxime. Pas de vêtements. Rien.
s déchiqueta avec des ciseaux comme elle fut mutilée de son identité. Elle les
rtrait. La porte lourde s'ouvrit, puis se referma sur un claquement qu'Anna amortit tout de même pour ne pas réveiller Maxime. Elle dévala les escaliers dans un bruit tonitruant comme une gamine. « Je hais
Vivre. Depuis combien de temps n'avait-elle pas ri ni pleuré ? Un sentiment de liberté extraordinaire la saisit, une impression de puissance, comme si plus rien ne l'atteindrait, plus jamais. Elle rit encore alors tandis qu'un flot d'injures traversait son cerv