Sur la route d'Ella
xpliquer à quel point j'étais fatigué, que je n'avais pas le moral, et que plus cela allait, plus j'avais le goût à rien. Il en avait conclu sur l
rien, et d'ajouter quelques doses de magnésium, ce qui n'eut pour effet que d
t pas plus profond ». C'est clair que quand tu passes tes journées à ruminer, que tu traînes les pieds pour a
stic minimum vu mon état de ces dernières semaines, mais je n'en comprenais pas trop la portée. L'ordon
suffi à me guérir d'un coup. C'était de véritables saloperies ces trucs-là, et rien que d'en lire la posologie m'avait fait encore plus peur que l'ango
emps pour que cette fa
ique je dois dire. Mon état dépressif sévère trouvait donc son origine dans mes choix de vie, c'était clair, et ma nature anxieuse avait définitivement pris le d
pour calmer les effets et attaquer une psychothérapie pour régler le ou les
i nette ? J'avais eu l'illusion d'avoir le choix, alors que nous faisions tous partie intégrante d'un système mis en place Dieu sait quand, par Dieu sait qui, le fameux « vivre ensemble ». Il suffisait que je lève un œil sur les passants pour n'y voir qu'u
der le troupeau bien en ordre, ramenant les brebis galeuses. Pour les moutons récalcitrants, qui passaient leur temps à échapper à la patrouille et qui représentaient une menace de
e. Ces outils merveilleux, capables de créer des réseaux à l'infini, avaient réussi ce tour de force de faire de nous des individus, à quelques groupes près, fort heureusement, alors qu'ils avaient le potentiel
communiquer, et réussir à individualiser la société au point de se sentir affreusement seul. On en arrivait même à envoyer un texto à son voisin de banc au lieu de discuter en direct avec lui. Juste énorme. Pathétique à un point rarement atteint, mais juste énorme. J'avais lu une enquête qui dis
s par appartenir sans doute à une des sous-catégories de moutons, les résignés, les malheureux, parce que j'étais devenu tellement aigri et fataliste, que ces dernières années, je m'étais mis à détester encore plus ces gens qui me renvoyaient tous la même image, au point de ne plus avoir envie de sortir de chez moi. Voir des gens inscrits dans la norme,
inissait par rentrer dans l'ordre. Il y avait donc forcément autre chose, parce que depuis autant de temps, la supercherie aurait dû être largement éventée. Je me disais qu'il devait y avoir une autre raison pour expliquer le comportement de chacun dans cette vie, aussi vite résignée pour la très grande majorité des gens. Il m'apparut de plus en plus évident
que la nôtre, la mondialisation ayant fait de ce monde un vaste village planétaire où tout finit par se ressembler. Va savoir pourquoi, mais il me vint en tête l'image d'une Chinoise sur son lit d'hôpital suite à son opération pour se faire rallonger les jambes et débrider les yeux,
riquant des copies bon marché d'une philosophie que leur gouvernement avait voulu éradiquer, il y avait un sourire qui me laissa perplexe. Était-ce pour se moquer de moi, était-ce pour me mo
toire nous apprend qu'au-delà des avancées technologiques, les enjeux restent toujours aussi primaires. Les bergers et les moutons, et la quête du pouvoir sous toutes ses formes, pouvoir qui doit rester une propriété réservée à une élite qui fait tout ce qu'elle peut pour le garder. Pas de chance si tu es un triangle, nous on veut que tu sois un carré, parce que les cases qui sont pour toi sont de
allait à un moment où un autre, se débrider lui aussi. Nous ne pouvions pas être aussi asservis que cela en une seule existence tellement c'était ancré en nous. Il
avec votre enfant. On a même recours à des éducateurs spécialisés pour les plus réfractaires ou les marginaux, ceux qui sont sans doute trop éveillés et qui ne voient pas le monde tel qu'on nous le présente. Ils sont vite catalogués comm
depuis toujours face aux événements de la vie. Comment j'avais pu mener ma vie de cette façon, quelles avaient été les motivations dans mes choix, mes goûts, mes penchants, mes réflexes. Il devait forcément y avoir un moyen de remonter dans le temps, de revi
e. De toute façon, ça prenait sens. Qui n'a jamais entendu que si tu veux savoir où tu vas
mme un compte à rebours. Je décidai de me remettre sur mes deux jambes, relever la tête, prendre le premier train, rentrer chez moi et me lancer dans des recherches qui me