La sauvagerie des anges
mi
ambiante. Quelquefois, ma mère est plus accessible le jour suivant ses pétages de plomb. Refermant la porte derrière moi, j'emprunte sans faire de bruit l'escalier en colimaçon. Des odeurs de café et de cigarettes remontent depuis la cuisine. Je vais pour la rejoindre quand j'entends le chien aboyer. Aussitôt, je fais demi-tour et grimpe, quatre à quatre, les marches. Il est juste derrière la porte. Je passe le bras dans l'entrebâillement, il me lèche la main. J'en profite pour l'attraper par
u nous gèles ! s'
au visage, derrière ses cernes plissés sous ses lacs de jade. Derrière son visage fermé au monde. Mes yeux épluchent ce qu'elle donne à voir. Une violente beauté. C'est vrai qu'elle est magnifique... Ses veines, fines, au bord de ses tempes, des racines de rosiers. Ses cils allongés tranchent des ombres métalliques sur ses p
? Pourquoi tu me d
r r
jeune. Ton chocol
'essaie de perdre du temps en soufflant sur le liquide fumant et, prenant mon courage à deux mains, bois de micro-gorgées.
tenté-je avec une c
oi
! Il est mig
pas exagérer, mais
il
garder l
rester
l'instant, oui, mais
Mais il f
pte pas sur moi p
maman !
c'est bon,
, il n'a p
tu veux que
ortant qu
! ironise-t-el
, être mauvaise. Je ne
ien Virg
quoi ce
, hier, on était le vingt-sept n
chambre pour te préparer. Je t'attends pour travailler ta
et hop ! Passons à autre chose. Je file dans le jardin pour retrouver Virgile. Il me fait la fête. Je ramasse un bâton et le lui jette. Il le rapporte aussitôt, mais ne le lâche pas, il me nargue avec. Comme il aime jouer ! Je le poursuis en riant, tournant autour des arbres, me roulant dans la poudreuse en le chahutant. Je ne vois pas le temps passer... Au bout d'un moment, je me souviens alors de la Sonate. Je dois rent
ue tu fabri
en
chien. Il n'a r
etit... S'i
? J'ai dit, le chien, dehors
o
omment
Et dedans. Dans ma chambre
Ève ? Où tu as vu que tu
le sol. Il s'enfuit. Je voudrais le rattraper après, mais elle me tient par le cou et m
! Jamais tu ne me réponds n
e des coups qu'elle m'assène. Si je décide que ce corps n'existe pas, il n'existera plus. Et, au milieu du tumulte, je me répète en boucle une petite phrase : « Je ne me soumets pas, je ne me soumets pas, je ne me soumets pas. » Mais je dois la penser si fort, la petite phrase, qu'elle a dû s'échapper de mes lèvres. Survoltée par ce qu'elle vient d'entendre, ma mère me projette à quelques mètres sur le sol. Virgile s'en prend à elle. Il se fait envoyer valser contre le mur d'un coup de pied. Je suis recroquevillée par terre. Soudain, elle se stoppe net et se laisse glisser, le dos contre le mur. Je déc
moi. Je recule et récupère Virgile en vérifiant qu'il n'a rien. Je caresse ses flancs, son museau, l'embrasse gentiment sur la truffe et redescends au rez-de-chaussée avec lui. L'air givré du dehors gifle nos faces. La bise nous ravale la tignasse. Je n'ai pas
mon monde, lu