Le fantôme de ma mère
es de
rer « l'autorité parentale », qui s'accompagne d'une foule de
ses droits parentaux. Tu te rends
man, lors de ta longue agonie, tu as plusieurs fois tenu ces propos : « Les enfants ont un père. Ils ne pouvaient
sur son lieu de résidence. Dorénavant, cette autorité sur Éric et moi est conférée à l'État. Âgés de treize et douze ans, nous devenons pupilles de l'État. Sur notre pièce d'identité, l'adresse inscrite est celle du grand commissariat de Bordeaux. Nous sommes devenus enfants de la DDASS (ASE). Notre identité et notre
voix douce enchaîne des mots rassurants et engageants sur notre venue chez elle. J'écoute à peine, je n'y crois déjà plus. Cela fait trop longtemps que les promesses des adultes se sont mutées en mensonges. À peine polie, je clôture cette conversation par u
s-nous, mon frère et moi ? Qu'avons
ns ses pensées. Nous engloutissons nos sandwichs et nous tentons quelques accroches pour engager un sourire chez l'autre. Mais l'amusement est ténu : il s'épuise avec l'anxiété qui monte au fil du temps. Le trajet en train dure une dizaine d'heures, la gare de Bordeaux approche, l'inquiétude s'intensifie. Nous n'osons plus nous regarder. Des larmes viennent saler nos paupières, mais ni l'un ni l'autre ne veut
le reconnaître, souff
qu'il est g
s'appelle-
rna
mense, et si on
est p
ai p
auss
e m'envahit. Embarrassés par les valises, nous commençons avec difficultés à arpenter le quai. Je propose à mon frère de nous asseoir sur un banc et d'attendre. Nous sommes collés l'un à l'autre : la chaleur respective de nos corps nous rassure. Nous ne pouvons compter que sur nous. Nous ne bougeon
is à nous méfier des inconnus. D'une voix grave et agréable, il nous demande si nous sommes bien Éric et Fabiola ? Un petit « oui » étouffé sort de nos bouches. Il se p
d'accueil qui va prendre en charg
coïncidence. Je n'en ferai pas cas puisque je ne t'ai jam
eille. Elle me parle comme à une grande et elle n'a de cesse de me rassurer pour que je me sente bien avec eux. Arnaud est d'une extrême gentillesse. Tout
confiance en eux
de venir dans leur lit pour se câliner. Je n'attendais que cela. J'aime la tendresse et les manifestations affectueuses. Je me glisse au milieu de leur chaleur à eux deux. Arnaud lit. De son côté, Mireille sort de sa table de nuit une petite boîte qu'elle me tend. À l'intérieur, il y a une belle bague argent surmontée d'un
s dans une maison de campagne. J'ai le droit d'amener ma copine Valérie. Mireille n'est pas là. Je ne m'attarde pas sur son absence tant je suis tout à mon plaisir d'être à la campagne avec mon amie. Pendant le séjour, Arnaud souhaite me parler en tête-à-tête. Je
dre à nouveau une tournure précaire. Les yeux embués, je lui dema
je donne toute la tendresse que j'ai dans mon cœur. Je crois ferm
eux. De nouveau, je suis abandonnée et j'endure qu'il m'est impossible
lle histoire qui aura duré deux ans
cumulent ; je perds une
pir. Je suis au collège et je me sens perdue sans son affection. D'autant qu'elle avait un réel plaisir à te raconter et moi je l'écoutais palabrer sur toi... Je cr