Le fantôme de ma mère
tra
ne comprends pas ce qu'est la
nt, tu viendras ce soir, comme d'habitude, me conter une histoire. Dorénavant, je ne laisserai jamais plus ce silence ob
. Je troque ton cadavre contre un personnage irréel. Je ne freine pas mon
ide d'un cadavre. C'est moi qui de
s, sans toi à mes côtés
me consoles pas. Je suis là et tu n'es nulle part. La frustration devient ma comp
je n'ai le plus droit de prononcer : « maman », mais le calligraphier noue un lien avec toi qui durera un temps et s'étiolera lorsque j'aurai fini de t'écrire... L'inflexion immuable de ce mot nous rappelle que sans lui nous ne serions pas. Ce tendre mot apaise les douleurs, réconforte nos détresse
ique refuge, mais t
oi à travers des é
rs épars et de ceux des autres, je te façonne comme j'œuvrerai pour édifier une sculpture. Bien évidemment, tu n'as que de belles choses à livrer. En suivant m
tendrai
ucher, je vais veni
e lire une his
n'insistes pas pour en a
, mam
ves là, tu as encore
ne l'ai pas
même tu pourrais f
'ai mal, je suis
a. Ça va piquer un peu, je vai
ïe
bon, tu fais les
, ma
gentille,
nel, qui va me dire des phr
ents kilomètres de toi. Je vis chez un oncle et une tante. Une décision a été prise : un de tes trois enfants ira chez eux pour que tu puisses te rep
u m'aban
nent vers le ciel, l'éternité, que sais-je ? Je suis une enfant et je repousse catégoriquement les allus
c'est très fort même
rend une tournure virtuelle. Mes élucubrations s'affirme
eux. Je navigue dans une maison surchargée de bibelots et habillée de meubles foncés : il reste si peu de place pour jouer. J'étouffe au milieu d'immenses plantes vertes qui prennent la poussière et mangent mon oxygène. Malgré leurs efforts pour m'assurer tout le confort matériel, ils n'ont jamais eu de tendresse affichée pour que je puisse m'épanouir dans des bras autres que les tiens. Ma tante a la particularité de parler avec une coulée de fiel dans sa bouche. Ses mots
e tétanise. Cette indifférence prédomine : elle me blesse. C'est ton frère et le seul qui peut me raconter des histoires sur toi quand tu étais une petite fille, une jeune fille, mais
e ambiance familiale faite
ularité de tout me faire oublier : je ne poursuis plus ma course à te chercher. Soudain, j'entends le son d'une voix criarde. C'est ma tan
« Ta maman est partie, elle ne souffre plus. » Naïvement, je r
: « Ta maman est au ciel. » Je lève mon regard vers le
enable, alors, m'atteint de plein fouet. Il faut réagir ! Je ne sais
jette à terre et je me roule comme une éperdue en hurlant. Je n'éprouve pas de douleur. Je suis encore animée par mes chevaliers, mes fiefs et mes croisad
léchir. Je suis affectée et sans comprendre, je commence à souffrir. Alors, je te cherche et puis je compte... Je relève tous
rqu
à la terre
e suis pas en mesure de te voir pour la mise en bière : je suis bien trop jeune. On souhaite m'épargner. Bien sûr, je n'entends pas cette décision et je ne fais que larmoyer chez mon maître d'école, de jour comme de nuit. Ces mots « cercueil
: je me sens rejetée. Je ne suis pas assez grande pour te voir endormie dans ton cercueil. Je ne pourrai pas discerner ton vi
s dérangé ton sommeil...
e mettre un point final à ta vie terrestre. Mon âme d'e
vécu à ton départ. Je ne sais pas par quel miracle, mais j'ai grandi de manière prodig
raignais la morosité et le silence. Même silencieux, un de mes sens se régalait : j'aimais son odeur. Il traînait derrière lui un effluve de fruits mûrs. Vêtu d'une blouse grise, il récoltait ses pommes et ses poires puis il les amassait dans sa cave. Il vivait essentiellement sous la maison comme un rat... Maman, lorsque le cercueil de ton