Le fantôme de ma mère
e pas partir comme ça, maman. Dorénavant, je ne joue plus aux princesses, mais à cache-ca
os. J'observe sa longue chevelure noire et j'imagi
ceur, la physionomie, le sourire, tout y est ! Je l'aime
rs : un petit-déjeuner ensemble, une lecture au coucher, une balade dans les bois... Je pousse l'excentricité à l'interpeller « maman », juste pour goûter à nouveau à l'élocution de ce mot interdit. Gênée, elle me renvoie de timides sourires et me repousse gentiment. J
Combien de fois, tu payes mon billet pour éviter que je ne reçoive une amende ! Toutefois, si je me mets en situation délicate et qu'elle ne se débloque pas, je m
mes scénarii délirants me saisissent. Je reçois, alors, une claque mentale : je pre
oussin ! » Malgré les déguisements dont je t'affuble me restent en mémoire tes jambes interminables et tes
ains critères. J'ai des exigences, je peux me le permettre. Tout le monde n'a pas l'honneur d'être ne serait-ce qu'un lentigo de toi. Ces petites filles ont naturellement des gri
ine dans un autre monde que le mien, mais vivante. Tu ne peux pas mourir sinon moi, je ne
amorphose en un être errant dans un monde qui n'est plus fait pour lui. C'est ainsi que je deviens la bête curieuse de la classe, l'enfant à part, l'enfant que jamais plus sa maman n
e monde me fasse rire pour sécher mon chagrin, mais la réa
siner ni écrire. Pendant que tout le monde s'affaire sur sa petite composition, je baisse la tête, honteu
prend différ
e soulagent pas : elles s'accrochent et forment une boule amère au fon
ge pluvieux et m'inondent le visage. La colère déboule alors
brouillard humide et j'agrandis ma bless
c'est beaucoup : c'est tout
Cependant, après une boulimie de lecture de tes courriers, le contenu finit par me désappointer. J'aurais aimé des lettres imbibées de tendresse amoureuse ; des dépêches qui durent dans le temps ; des mots d'amour à lire et à relire pour que chaque pas dans ma v
pas trop ton on
our qu'ils soient contents de to
deur, ta chaleur, toi, où
ne-toi bien pour ne pas causer
ien fort ma petit
tères apposés par ta main : tu as effleuré cette feuille blanche que je tiens maintenant dans mes pognes. Je ne tardais jamais à te répondre et ma lettre enfantine, je l'agrémentais de petites décorations florales. J'avais la douce émotion d'être encore
s, ta calligraphie soignée et ton paraphe « maman » qui ont fait de ces
lle recommandation de ma tante : « Arrête de penser à ta mère,
s présents à Noël et pour mon anniversaire. Ils me font participer à des excursions éducatives. Je m'y ennuie la plupart du temps. Je ne m'intéresse à rien. Mes travaux d'école sont étroitement surveillés. Je suis assistée dans mes devoirs par une tata
d glacé, je dois inventorier mes fautes. Mes genoux me font souffrir et je n'ai rien à dire.
man, même si je t'aime à la folie, j'ai besoin d'intimité. Je ne veux pas tout te raconter. Je commence à
s me calquer à tous ces préceptes. La plupart du temps, je les ignore. Tu sais, maman, tata, m'apprend que la vie est remplie de devoirs avec très peu d'amusements. Je ne peux pas déroger à la règle magistrale de : « Fais tes de
a culpabilité exercera violemment son emprise et elle me collera comme une seconde peau tout au long de ma vie future. Mes envies se transforme
hors du
trer à la m
clater. Nos escarmouches se poursuivaient à table où le silence régnait. En effet, notre père nous interdisait de communiquer pendant les repas et nous n'avions droit à la parole que si nous la demandions. On ouvrait rarement la bouche tant nous craignions sa réact
ppuyés et des gestes de la main. Avec multiples mimiques, nous prolongions notre guerre entre cow-boys et I
serviette de table. Chacun des trois enfants affichait sa serviette sous l'œil intraitable du « père ». Celle ou celui qui la présentait sans une once de tâche gagnait 20 centimes. La mienne était toujours constellée de gras, de taches jaunâtr
je ne vois plus mon compagnon
souvent so
etrouver
e toi, maman, dans les aut
eux mon chagrin et dia
ans réserve et que tu ne
endroit aseptisé, or