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Le fantôme de ma mère

Chapitre 3 No.3

Nombre de mots : 2174    |    Mis à jour : 22/05/2023

e pas partir comme ça, maman. Dorénavant, je ne joue plus aux princesses, mais à cache-ca

os. J'observe sa longue chevelure noire et j'imagi

ceur, la physionomie, le sourire, tout y est ! Je l'aime

rs : un petit-déjeuner ensemble, une lecture au coucher, une balade dans les bois... Je pousse l'excentricité à l'interpeller « maman », juste pour goûter à nouveau à l'élocution de ce mot interdit. Gênée, elle me renvoie de timides sourires et me repousse gentiment. J

Combien de fois, tu payes mon billet pour éviter que je ne reçoive une amende ! Toutefois, si je me mets en situation délicate et qu'elle ne se débloque pas, je m

mes scénarii délirants me saisissent. Je reçois, alors, une claque mentale : je pre

oussin ! » Malgré les déguisements dont je t'affuble me restent en mémoire tes jambes interminables et tes

ains critères. J'ai des exigences, je peux me le permettre. Tout le monde n'a pas l'honneur d'être ne serait-ce qu'un lentigo de toi. Ces petites filles ont naturellement des gri

ine dans un autre monde que le mien, mais vivante. Tu ne peux pas mourir sinon moi, je ne

amorphose en un être errant dans un monde qui n'est plus fait pour lui. C'est ainsi que je deviens la bête curieuse de la classe, l'enfant à part, l'enfant que jamais plus sa maman n

e monde me fasse rire pour sécher mon chagrin, mais la réa

siner ni écrire. Pendant que tout le monde s'affaire sur sa petite composition, je baisse la tête, honteu

prend différ

e soulagent pas : elles s'accrochent et forment une boule amère au fon

ge pluvieux et m'inondent le visage. La colère déboule alors

brouillard humide et j'agrandis ma bless

c'est beaucoup : c'est tout

Cependant, après une boulimie de lecture de tes courriers, le contenu finit par me désappointer. J'aurais aimé des lettres imbibées de tendresse amoureuse ; des dépêches qui durent dans le temps ; des mots d'amour à lire et à relire pour que chaque pas dans ma v

pas trop ton on

our qu'ils soient contents de to

deur, ta chaleur, toi, où

ne-toi bien pour ne pas causer

ien fort ma petit

tères apposés par ta main : tu as effleuré cette feuille blanche que je tiens maintenant dans mes pognes. Je ne tardais jamais à te répondre et ma lettre enfantine, je l'agrémentais de petites décorations florales. J'avais la douce émotion d'être encore

s, ta calligraphie soignée et ton paraphe « maman » qui ont fait de ces

lle recommandation de ma tante : « Arrête de penser à ta mère,

s présents à Noël et pour mon anniversaire. Ils me font participer à des excursions éducatives. Je m'y ennuie la plupart du temps. Je ne m'intéresse à rien. Mes travaux d'école sont étroitement surveillés. Je suis assistée dans mes devoirs par une tata

d glacé, je dois inventorier mes fautes. Mes genoux me font souffrir et je n'ai rien à dire.

man, même si je t'aime à la folie, j'ai besoin d'intimité. Je ne veux pas tout te raconter. Je commence à

s me calquer à tous ces préceptes. La plupart du temps, je les ignore. Tu sais, maman, tata, m'apprend que la vie est remplie de devoirs avec très peu d'amusements. Je ne peux pas déroger à la règle magistrale de : « Fais tes de

a culpabilité exercera violemment son emprise et elle me collera comme une seconde peau tout au long de ma vie future. Mes envies se transforme

hors du

trer à la m

clater. Nos escarmouches se poursuivaient à table où le silence régnait. En effet, notre père nous interdisait de communiquer pendant les repas et nous n'avions droit à la parole que si nous la demandions. On ouvrait rarement la bouche tant nous craignions sa réact

ppuyés et des gestes de la main. Avec multiples mimiques, nous prolongions notre guerre entre cow-boys et I

serviette de table. Chacun des trois enfants affichait sa serviette sous l'œil intraitable du « père ». Celle ou celui qui la présentait sans une once de tâche gagnait 20 centimes. La mienne était toujours constellée de gras, de taches jaunâtr

je ne vois plus mon compagnon

souvent so

etrouver

e toi, maman, dans les aut

eux mon chagrin et dia

ans réserve et que tu ne

endroit aseptisé, or

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