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Retour de l'héritière de la mafia
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Reviens mon amour
Les regrets de mon ex-mari
Divorcée et mariée à un chef de guerre
L'héritière de génie brille après le divorce
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Ex-mari, je ne t'aime plus
Chapitre 1Les étranges voisins
Le gamin revenait de la source, un pot d’eau sur la tête. Il remontait une pente abrupte en chantant un air traditionnel très populaire. Il portait comme habit un vieux cache-sexe cousu en peau de gazelle, le torse était totalement nu. La sueur dégoulinait de sa chevelure abondante et mal peignée. Il montait lentement, faisant attention à tout obstacle sur son sentier étroit serpentant entre les arbres. Il s’approchait d’une bifurcation où l’axe devenait fourchu, les deux branches allant dans le sens perpendiculaire à sa trajectoire. Sous les derniers rayons du soleil couchant, il vit devant lui de longues ombres défiler lentement, serrées. La succession de ces formes bizarres le fit lever les yeux et, faisant face à toute une meute, dont trois créatures de cette couleur, de cette taille et de cet accoutrement jamais vus, il laissa tomber sa charge qui vola en éclats, et détala. Il courut de toutes ses forces jusqu’à rencontrer des gens et se mit à crier, tout essoufflé :
— Des fantômes ! Des fantômes ! Fuyez ! Fuyez ! Fuyez donc, des fantômes arrivent.
— Des fantômes en pleine journée ? lui demanda le premier voisin qu’il croisa.
— Mais croyez-moi, je les ai vus. Je remontais de la source où j’étais allé puiser de l’eau, et je les ai vus s’approcher de moi, j’ai eu peur.
— Comment les as-tu reconnus ?
— Ils portent de longs manteaux descendant jusqu’aux chevilles et des objets difformes sur la tête et au dos.
— Parlaient-ils en venant dans ta direction ?
— Ils sont trois, un a la barbe de bouc, les deux autres se sont voilé la tête, mais ils ont capturé des gens qui portent leurs affaires. Les infortunés doivent être des Bahembe à en croire leur conversation.
Et la caravane continuait son chemin, lentement, pliant sous le poids de leurs nombreux bagages. L’aperçu de l’enfant leur donna l’espoir d’atteindre enfin un hameau, après une marche de deux jours au milieu de la brousse, depuis la traversée de la rivière Mungazi séparant le royaume Bahembe qu’ils quittaient et le Manké où ils se retranchaient. Cependant, la réaction qu’il venait d’afficher n’augurait rien de bon quant au traitement qu’ils escomptaient au pays d’asile. Ils continuèrent tout de même dans la direction du fugitif. Dans la tradition manké, les fables se rapportant aux fantômes étaient plutôt coutumières. Ces êtres mystiques étaient décrits comme omnipotents, notamment pour punir les enfants insoumis à la discipline parentale. Ils pouvaient incarner toute chair, tout objet ou tout phénomène terrifiant pour punir le fautif ou sauver la victime d’une injustice sociale manifeste. Tout phénomène difficile à comprendre leur était automatiquement imputé.
Le gamin décrivait encore l’horrible meute quand la caravane apparut à l’horizon, il les pointa du doigt avant de reprendre sa fuite.