Parisia pdf

Les lumières de New York brillaient comme des diamants sur l'asphalte humide, reflétant l'opulence et l'agitation d'une ville qui ne dormait jamais. Les avenues, bordées de buildings imposants, murmuraient des histoires de succès fulgurants et d'échecs cuisants, de destins façonnés dans l'ombre des gratte-ciel. Parmi cette marée humaine, une silhouette se démarquait, avançant avec l'assurance de ceux qui savaient qu'ils possédaient le monde.

Ethan Blackwood quitta le hall vitré de l'un des hôtels les plus luxueux de Manhattan, ignorant les regards admiratifs qui se posaient sur lui. Sa Rolex en or brillait sous les néons, son costume trois pièces impeccable épousait son corps athlétique, et son parfum boisé laissait une trace indélébile dans l'air. Il était l'incarnation du pouvoir et du succès, un homme qui avait tout et ne demandait rien à personne.

Il poussa un soupir en ajustant sa cravate, jetant un regard désabusé à la limousine qui l'attendait au pied du trottoir. Une soirée de plus, une conquête de plus. Il ne se souvenait même pas du nom de la femme qu'il venait de quitter, seulement du regard admiratif qu'elle lui avait lancé en le voyant s'éloigner. C'était toujours la même chose. Des visages différents, mais une monotonie étouffante.

Son téléphone vibra dans sa poche. Noah Carter. Son fidèle bras droit et meilleur ami.

- Où es-tu ? demanda la voix grave à l'autre bout du fil.

- Sur le point de rentrer.

- Tu devrais passer à ton bureau. On a un problème.

Ethan jeta un coup d'œil à l'horloge illuminée de Times Square. Deux heures du matin. Un problème à cette heure-ci ne présageait rien de bon.

- J'arrive.

Il coupa la communication et s'engouffra dans la limousine, donnant l'ordre à son chauffeur de le conduire directement aux bureaux de Blackwood Enterprises. Il n'aimait pas les imprévus. Et encore moins les problèmes.

De l'autre côté de la ville, dans un quartier bien plus modeste, Clara Bennett terminait son service dans le petit café où elle travaillait depuis trois ans. Elle essuya ses mains fatiguées sur son tablier et jeta un regard à l'horloge murale. Minuit passé.

La pluie fine qui tombait sur les pavés de Brooklyn rendait l'atmosphère encore plus morose. Elle soupira en s'étirant, massant ses épaules douloureuses après une journée harassante. Les clients s'étaient enchaînés sans relâche, et comme toujours, elle avait encaissé avec le sourire, même lorsque certains se montraient désagréables.

Elle retira son tablier et attrapa son sac, remerciant Brianna, sa collègue, avant de quitter l'établissement. L'air nocturne était frais et chargé d'humidité. Elle resserra son manteau autour d'elle et commença à marcher vers son appartement, une modeste chambre louée au dernier étage d'un immeuble sans ascenseur.

La ville ne lui avait jamais fait de cadeau. Orpheline dès l'enfance, elle avait appris très tôt que rien ne lui serait donné sans effort. Elle avait connu des nuits à dormir dans des foyers, des journées à sauter des repas pour économiser quelques dollars. Mais elle tenait bon. Toujours.

Elle s'arrêta devant un passage piéton, observant les lumières de Manhattan qui brillaient au loin. Là-bas, des hommes comme Ethan Blackwood vivaient dans un luxe inimaginable, dépensant en une soirée ce qu'elle mettait une année entière à gagner.

Deux mondes séparés par une ligne invisible.

Elle soupira et reprit sa marche, sans savoir que bientôt, son chemin croiserait celui de l'homme le plus puissant de la ville. Et que cette rencontre changerait leur vie à jamais.

Les rues de Brooklyn étaient calmes à cette heure tardive, bercées par le bourdonnement lointain de la ville qui ne dormait jamais. Clara marcha d'un pas rapide, évitant les rares silhouettes qui erraient encore sur les trottoirs. Son sac serré contre elle, elle se hâta d'atteindre son immeuble, un vieux bâtiment aux murs écaillés, à la porte d'entrée grinçante et à l'ascenseur en panne depuis des mois.

Lorsqu'elle atteignit son appartement sous les combles, elle laissa échapper un soupir de soulagement. Une petite pièce exiguë, une kitchenette fatiguée, un lit contre le mur, une seule fenêtre donnant sur une ruelle sombre. Rien de luxueux, mais c'était chez elle.

Elle alluma une bougie sur la table de chevet, préférant sa lumière tamisée à celle, agressive, du plafonnier. Ses épaules s'affaissèrent sous la fatigue accumulée de la journée. Elle ôta ses chaussures, laissa tomber son manteau sur une chaise et s'assit sur le lit, les yeux perdus dans le vide.

Son téléphone vibra. Un message de Maddy.

Maddy : Encore une nuit de galère ?

Clara esquissa un sourire et lui répondit rapidement.

Clara : Comme toujours. Mais au moins, j'ai eu un bon pourboire ce soir.

Maddy : Un miracle, donc ! On sort ce week-end ?

Clara : Je bosse tout le week-end, tu me connais...

Un point bleu indiqua que Maddy écrivait. Puis le message apparut.

Maddy : Tu travailles trop. Un jour, il va falloir que tu penses à vivre un peu.

Clara reposa le téléphone sans répondre. "Vivre un peu." Elle aurait aimé, oui. Mais la réalité était bien différente. Chaque centime comptait. Chaque heure supplémentaire au café était une nécessité, pas un choix.

Elle se laissa tomber en arrière sur le matelas, fermant les yeux. Demain serait une autre journée. Fatigante, prévisible. Mais au moins, elle savait à quoi s'attendre.

De l'autre côté de la ville, Ethan Blackwood descendit de sa limousine d'un pas vif. Le siège de Blackwood Enterprises se dressait devant lui, imposant, entièrement vitré, illuminé malgré l'heure tardive.

À l'intérieur, Noah Carter l'attendait déjà, les bras croisés, l'air soucieux.

- Ça devait être sérieux pour que tu me rappelles au bureau en pleine nuit, lança Ethan en retirant sa veste.

- On a un problème avec l'offre de rachat de Whitmore Industries, expliqua Noah. Un investisseur anonyme est en train de rafler des parts sous notre nez.

Ethan haussa un sourcil.

- Intéressant. Et tu ne sais pas qui c'est ?

- Pas encore. Mais ça sent le coup monté.