Ils étaient tous là, les six, face à moi, attachés, les filles pleuraient.
Leurs supplications ne me faisaient aucun effet, j'avais tellement
attendu ce moment, j'avais fait tellement de choses, j'avais perdu mon
âme pour arriver à ce moment.
Je me remémorai chaque détail de la soirée. Tout ce qu'ils m'avaient fait
subir, leurs rires face à mes pleurs, leurs ignorances face à ma
souffrance, comment ils avaient contribué à la destruction de ma
famille, jusqu'au meurtre de mon père.
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Je leur souriais, ils ne comprenaient pas ce qu'il se passait et enfin l'un
d'eux prit la parole, c'était Eric Pender:
- Cassandra, on ne comprend pas, qu'est-ce qu'il se passe ?
Je voyais bien qu'il essayait de se débattre, mais il ne pouvait pas
bouger, pas avec ce qu'il avait dans le sang.
-Tu ne comprends pas? Ne t'inquiète pas, ne vous inquiétez pas, je
vais tout vous expliquer.
Alex qui, jusqu'à maintenant, n'avait pas dit un mot parla à son tour:
- Cassie, qu'est-ce qu'il t'arrive? Écoute, si c'est à cause de ce que j'ai
fait, réglons ça tous les deux, et laisse les autres partir, s'il te plait. Ta
réaction est disproportionnée, je sais que j'ai été loin, mais regarde ce
que tu es en train de faire.
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Je ris en entendant ces propos, Alexander Grayson, j'étais amoureuse de
lui, mais j'avais pris la bonne décision, j'étais venue dans un seul but.
- Alex, si tu savais à quel point faire semblant de t'aimer a été difficile
et écoeurant. Mais bon, pour en arriver là il fallait bien que je fasse des
sacrifices, crachai-je.
- De quoi tu parles Cassie?
Je m'approchai et lui mis un couteau sous la gorge, il retint son souffle.
- Chut, ne crie pas Alexander, j'aimerai prendre mon temps alors ne
m'agace pas, dis-je en lui appuyant la lame légèrement sur la peau.
Je reculai et me mis au centre de la pièce afin de tous les regarder.
- Je ne m'appelle pas Cassandra Morgan.
Ils levèrent tous les yeux, voilà, c'était exactement ce que je voulais.
- Qui es-tu alors et qu'est-ce que tu veux? demanda Eric
- Je m'appelle Sara Parker.
La première à réagir fut Annie Clarke.
- Oh mon Dieu, Sara Parker...
- Exactement. Maintenant nous allons jouer à un jeu que vous
connaissez tous très bien.
- Sara, si tu savais comme je m'en veux, pleura Annie.
- Ça n'a plus aucune importance, c'est trop tard. Alors, commençonspar toi Annie, action ou vérité?
*********
Ce matin, comme d'habitude, ma mère hurlait pour que j'accélère le rythme.
- Sara, bouge tes fesses! Tous les jours c'est la même chose, t'aurais vraiment pu prendre autre chose de ton père que ce putain de retard dans tout!
Oui ma mère jurait comme un charretier à la maison. Elle mettait pourtant un point d'honneur à ce qu'on ne dise aucun gros mot à l'extérieur, surtout à l'école. Je descendis tranquillement, et mon père me fit un clin d'oeil :
- T'inquiète pas, ta mère est folle, heureusement que tu n'as pas pris ça d'elle!
Mon père était le mieux placé des deux pour me faire ce genre deréflexion. Ma mère était du genre à me pousser à sortir, dans le but deme décoincer parce que je n'aurais qu'une seule jeunesse, et je devais en profiter pour faire toutes les expériences possibles, comme elle l'avait fait dans sa jeunesse, contrairement à mon père qui voulait que je continue d'être la fille sage et studieuse que j'étais.
Je n'arrivais toujours pas à croire qu'Eric Pender m'avait invitée à LA fête de l'année pour me remercier de l'avoir aidé en maths, ça arrivait souvent, mais jusque là, il se contentait d'un merci.
Ma mère était contente et elle m'avait limite forcée à y aller. Je savais que ça lui faisait se poser des questions que je sois si différente d'elle à son âge. Elle était populaire, fêtarde et toujours partante pour la moindre bêtise, alors que moi j'étais plutôt timide et pas populaire du tout. Ce qui m'intéressait c'était les sciences et l'informatique.
Maman avait insisté pour que je m'achète une tenue sympa et à la mode. Nous avions passé la matinée à faire des essayages et je l'avais laissé choisir pour moi. Résultat: jean patte d'eph; un top à une manche et une paire de chaussures compensées.
Ma mère s'est ensuite mise à me coiffer et elle mettait du cœur à l'ouvrage. Encore une fois je m'étais laissée faire, je me suis retrouvée avec les cheveux gaufrés.
- Allez poupée, c'est l'heure! Lâche-toi, danse, amuse-toi! Si Eric est comme son père, la fête sera géniale, tu verras!
Maman était folle effectivement, mais je l'adorais. J'avais peur et j'étais excitée à la fois, à quatorze ans c'était ma première vraie fête et tout le monde en parlait depuis des semaines au lycée, c'était la fête à ne pas rater et je devais y retrouver des camarades du club informatique.
J'arrivai chez Eric Pender à vingt et une heures. Son père était le plus gros employeur de la ville, du coup il connaissait tout le monde et papa travaillait pour lui. Il avait deux enfants Eric et Alan, ce dernier avait quitté le domicile, apparemment il avait des problèmes de drogue. Leur ranch était un des plus beaux de la région : immense, avec une grande piscine. Il n'y avait personne à l'extérieur malgré les températures, et je n'entendais pas de musique assourdissante. C'était etrange, mais j'avais entendu parler de l'immense sous-sol aménagé alors peut-être que ça
se passait là-bas.
Je sonnai à la porte et Eric ouvrit la porte.
- Sara Parker, tu es venue?
Il semblait étonné et gêné, mais il finit par me laisser entrer.
- Il n'y a personne? demandai-je
- Sara Parker! Enfin on attendait que toi, viens, enlèves ta veste. Waw, pas mal la tenue, tu devrais t'habiller plus souvent comme ça.
Annie Clarke, elle était dans plusieurs de mes cours, mais je ne la connaissais pas plus que ça. Elle m'entraîna au sous-sol, et il y avait quatre autres personnes.
Alexander Grayson.
Clara Rossi.
Skyler Johnson.
Callie Vasquez.
Avec Annie Clarke et Eric Pender, ça faisait six.
Quelque chose n'allait pas, je le savais au fond, mais j'avais décidé de chasser ce mauvais pressentiment.
- Installe-toi, on te sert quoi à boire?
Elle n'attendit pas ma réponse et me servit un cocktail. Tout le monde buvait la même chose alors je fus un peu rassurée.
-Je pensais qu'il y allait avoir beaucoup de monde, dis-je doucement.
- Ah ça c'est parce que la vraie fête avait lieu hier, ce soir c'est quelque chose de plus intimiste comme tu peux le constater, me répondit Clara Rossi.
Elle, je ne la connaissais pas vraiment, elle m'avait déjà fait certaines réflexions en cours, en m'appelant madame je sais tout, mais à part ça, je ne lui avais jamais parlé.