Les regrets de mon ex-mari
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Ex-mari, je ne t'aime plus
Mariage avec un zillionnaire secret
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Le retour de l'héritière adorée
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Chant d'un cœur brisé
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
Le retour de l'épouse indésirable
Important
Un fil conducteur relie ces nouvelles les unes aux autres.
Vous l’aurez compris, il est donc judicieux de les lire…
… dans l’ordre.
Le petit chaperon vert
Marinette est une jolie minette. En plus de son petit minois adorable de seize ans et de son caractère enjoué, elle a deux manies.
Elle adore les vieilles fripes. Elle a pillé ses deux grands-mères, puis ses grands-tantes Gretel, Javotte et Anastasie, et elle continue avec les greniers de son quartier. Elle entasse ainsi une masse impressionnante de caracos, jarretières, porte-jarretières, corsets... Elle a même les pantalons ouverts de l’époque et les petits coussinets brodés main que les dames mettaient pour gonfler leur derrière.
Le clou de sa collection est un chaperon quasi neuf – un chaperon n’étant pas, comme on pourrait le croire, une petite fille désobéissante qui se sert en dessert, mais une espèce de capuchon couvrant la tête et les épaules. Certains diraient qu’il est vert billard, elle préfère le qualifier de vert bouteille.
Son autre manie est de donner des petits surnoms affectueux. Elle appelle sa mère Mamouna ou Maminette. Elle rallonge le prénom de ses copines, Françoise devient Frangipane, Camille se transforme en Camomille. Pour ses petits amis, elle affectionne les noms d’animaux. Elle commence par mon chaton pour aller jusqu’à mon ours polaire en passant par ma luciole illuminée. Celui qu’elle préfère de loin, c’est mon loup. Elle le met à toutes les sauces : mon p’tit loup, mon loup des mers et des forêts, mon loup-phoque, mon loup frisé ou défrisé, cela dépend des jours et de son humeur.
Son petit ami du moment est frisé justement. Il s’appelle Jacques. Il est grand, brun, genre Gaston Lagaffe, vous voyez, mais en beaucoup plus énergique et un peu plus redressé quand même. Lui, il aime deux choses : les haricots verts – et plus ils sont gros, plus il les aime – et Marinette. Et bien sûr, il adorerait l’enlever pour partir sur un bateau géant, n’importe où, n’importe comment.
Ils ont fêté leur anniversaire, ils se sont rencontrés il y a un mois, et il lui a offert un chaperon. Vert billard. Certaines diraient vert bouteille, lui penche pour le vert billard. Enfin, un beau vert foncé, assorti à ses yeux. Depuis il l’appelle mon petit chaperon vert. Ils habitent tous les deux dans le même quartier de Marseille, à la Valentine.
La grand-mère préférée de Marinette vit à Saint-Loup. Elle s’appelle Delphine. Son mari est mort en lui laissant deux adolescentes difficiles. Sa première fille était hargneuse, elle a réussi à devenir acariâtre au fil des années, puis méchante, pour arriver enfin au stade ultime de la mégère accomplie. Son autre fille avait mauvais esprit, elle est stérile et n’a jamais voulu se marier.
Delphine avait hérité d’une belle fortune en pièces d’or, mais elle ne dépensait pas sans compter. Ce qui n’avait pas arrangé le caractère de ses enfants. Son aînée avait quand même pu se trouver un mari. En fait, un homme tellement avide qu’il avait réussi à déceler les pièces d’or sous la croûte de méchanceté. Mais ils avaient mis au monde la merveille des merveilles : Marinette.
Non seulement elle était jolie comme un cœur, mais elle semblait n’avoir hérité d’aucune des tares de ses parents. Et elle est devenue, comme vous le savez, un petit minois adorable de seize ans au caractère enjoué. Sa grand-mère, devant tant de bonheur, a adouci son tempérament.
Uniquement quand elle est avec sa petite-fille.
Marinette est la seule à recevoir une pièce d’or à chacune de ses visites. Et elle seule connaît La Cachette– accessible en bougeant une pierre de la cheminée tout simplement – contenant l’immense fortune.
Et Marinette aime bien aller voir sa maminouchette. Elles se racontent leurs petites histoires, elles mangent de bons chocolats et en plus, il y a un système très original pour entrer dans la maison.
Le verrou est absolument normal, fonctionne tout à fait correctement, mais ne sert strictement à rien. En fait, la grand-mère a toujours redouté les mauvaises fréquentations de son quartier et elle avait fait installer un mécanisme compliqué, inventé et posé par un voisin de longue date. Un homme de confiance. Veuf.
Donc, aux coups de sonnette, Delphine répond à tue-tête – elle est une peu sourde – « Tire la bonne sonnette et la porte s’ouvrira ». Et seules les rares personnes autorisées savent où se trouve le cliquet qui permet de « tirer la bonne sonnette » – car chacun sait que sur une sonnette, il faut appuyer et non tirer – et à ce moment-là, comme dans un conte de fées, le mécanisme se déclenche et la porte s’ouvre automatiquement. Cela plaît beaucoup à sa petite-fille et agace souverainement le reste de la famille.