Les regrets de mon ex-mari
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Ex-mari, je ne t'aime plus
Mariage avec un zillionnaire secret
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Le retour de l'héritière adorée
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Chant d'un cœur brisé
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
Le retour de l'épouse indésirable
I
Je m’appelle Léonore, j’étais fière et forte comme mon sang viking.
J’étais souriante, amicale et souvent amusante.
Je suis Léo, j’ai trente-huit ans et mon mari est mort.
Mon ami, mon amant, mon amour est mort.
Définitivement, inexorablement et égoïstement.
J’attends sans but déboussolée.
Probablement survivre mais pas maintenant.
Dormir, sombrer, oublier.
La nuit tombe, la ville s’éteint. Insidieusement, le silence ranime les pensées ternes, refoulées depuis le dernier moment calme de la journée. L’absence, le manque, la nostalgie. La rage, la colère, le dépit. L’angoisse, la peur et enfin l’abîme noir. Quand le cœur se déchire sans relâche, qu’une plaie béante semble ne jamais pouvoir cicatriser, impossible à calmer comme si garder une épée plantée-là était inévitable. Cette larme, accrochée aux cils qui ne sèchent plus, qui brûle et brouille la vue. Ces coups sourds dans la poitrine qui résonnent jusqu’au fond du crâne en faisant vibrer l’extrémité des doigts. Des images tenaces dansent inlassablement derrière mes paupières. Ne pas fermer les yeux, attendre en se laissant aller au risque de s’enfoncer dans l’amertume et rêver de s’endormir sans conscience dans l’éternité. Un réveil nauséeux, la tête lourde et le cœur affolé.
Le soleil se lève enfin et je devine un mouvement dans la pénombre. Une patte se pose délicatement sur mon épaule tiède d’une nuit sans repos. Un tout petit corps vient s’allonger contre moi pour qu’un élan de tendresse me sorte du cauchemar. C’est Nymphéa, Nea pour les intimes, mon étoile polaire. Ourson catalogué scottish fold lilas crème, c’est mon chat.
Une longue année plus quelques mois s’agglutinent embrumés, chargés de jours sans lumière et de nuits à te chercher. Pas un signe… Tu es réellement parti trop loin.
Je devrais te pardonner de m’avoir abandonnée, culpabiliser de ne plus vouloir me battre et parfois tirer les rideaux pour voir que le monde s’agite encore mais à quoi bon ? La douleur m’étouffe et je ne suis pas sûre de vouloir me sentir mieux. Il me faut plus de temps pour penser à toi et à nos moments afin de ne jamais les oublier. J’ai peur de perdre ton image que je redessine mentalement dans l’obscurité. Je me raccroche à la chaîne qui porte nos deux alliances autour de mon cou et referme les yeux pour te regarder et imaginer une autre fin, gommer cet arrêt brutal pour le remplacer par une suite acceptable, concevable : pas celle-là ! Nous avons passé la moitié de nos vies ensemble. Depuis ton décès, il me semble que je n’ai jamais rien vécu sans toi. Il reste vaguement d’avant une enfance normale puis toi et nous deux et c’était parfait. Aujourd’hui, tu n’es plus là et c’est absurde. Alors non je ne vois pas comment ni pourquoi ça changerait, même si c’est exactement ce qui va arriver. Parce que je ne suis pas tout à fait seule en vérité et qu’ils ont décidé de me réanimer. D’accord, je l’ai peut-être un peu cherché à un moment j’aurais certainement dû être moins avenante, plus froide et moins attachante. On ne réfléchit pas toujours aux conséquences. Quelle idée de dire à ses proches qu’on les aime, après ils se sentent investis d’une mission, s’autorisent à te bousculer et ne te consultent plus quand l’heure leur semble grave. C’est en route Kris, ils ont décidé d’agir.
Disons que pour commencer il faut un samedi d’hiver, juste un peu ensoleillé, il est 10 heures. Nous sommes dans le sud de la France, près de la mer, à mi-chemin entre Marseille et Saint-Tropez. Ce matin à Six-Fours-les-Plages un grand gars brun s’approche d’une maisonnette, il téléphone.
— Oui ?
— Salut c’est Yo, j’arrive.
— Nan pas là !
— Je suis devant chez toi.
— Tu feras le café.
— Sors les tasses mais ouvre avant.
Il pousse la porte en bois bleue et se penche vers une petite blonde ébouriffée (c’est moi, j’ai les yeux noisette, les cheveux clairs et souvent indisciplinés).
— Pourquoi tu es venu ?