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Le récit de Mélodie

Le récit de Mélodie

LANA DOMINIQUE

5.0
avis
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32
Chapitres

Prologue un peu long ..... Ă  lire au premier chapitre.

Chapitre 1 Chapitre 01

Prologue.

«...Toi et moi c'est pour la vie...pour la vie...et a jamais nous sommes unis par ce lien sacre... ne l'oublie jamais Melo... »

Je me levais presqu'en sursaut du lit... encore cette phrase qui me hantait depuis un bout de temps, mais jusque dans mon sommeil à présent pensais-je...

-hum soupirais-je Ă  la fois triste et pensive.

Je me retournais quelques secondes plus tard et regardais le chevet du lit... je regardais SA photo... SA photo que j'aurai normalement du enlever de ce chevet du lit, mais que je n'avais pas pu faire. J'avais encore besoin de la voir...j'avais encore besoin de sourire en voyant cette photo a mon réveil.

Je pris la photo dans mes deux mains et la contemplais d'un air rĂȘveur avant de la serrer trĂšs fort contre moi... un acte qui pouvait paraitre dĂ©bile pour certains, mais je n'avais pas pu m'en empĂȘcher. J'avais d'ailleurs l'impression de pouvoir le sentir en le faisant...le sentir prĂšs de moi-mĂȘme s'il n'Ă©tait plus la...

-Je t'aime...je t'aime tant mon amour...si seulement je savais murmurais-je

Je restais ainsi prÚs de deux minutes avant de redéposer ce cadre contenant sa photo. Juste à cet instant je sentis mon téléphone vibrer. C'était un message.

Sourire ? Pleurer ? En lisant ce message qui était sous mes yeux ? Je ne sais pas...j'avais juste peur en fait et pour une fois je ne savais vraiment pas quoi faire. J'étais totalement perdue et me demandais ce qui allait arriver à présent.

Trente minutes à cogiter mais toujours sans vraiment une bonne réponse ou une voie pour m'éclairer. Je regardais encore cette photo puis l'horloge a cote qui affichait vingt-trois heures.

Je m'allongeais juste sur le lit et prenais ma peluche que je serrai fort contre moi avant de dormir a nouveau ou plutĂŽt essayer de le faire car le sommeil n'Ă©tait pas vraiment au rendez-vous aujourd'hui, mais il le fallait parce que demain Ă©tait un jour ouvrable et j'irai au boulot...

Toc Toc...

-oui c'est ouvert répondis-je

-bonjour miss ça va ? me demanda-t-elle l'air de rien

Si ça allait ? Je ne sais pas vraiment mais je voulais juste donner cette rĂ©ponse qu'on donne gĂ©nĂ©ralement mĂȘme si en rĂ©alitĂ© ça ne va pas. D'ailleurs mĂȘme si j'Ă©tais supposĂ©e le dire ouvertement je ne pourrai pas car je ne suis pas du genre a me confier ou parler de mes soucis. Pourquoi me demanderiez-vous peut-ĂȘtre ?... je ne sais pas, je ne suis juste pas de ce type de personne qui embĂȘte les autres avec leurs nombreux problĂšmes ou soucis dans lesquels on s' est mis tout seul.

-oui ça va et toi ?

-bien, bien fit-elle en avançant pour m'aider avec la fermeture de ma robe que j'avais du mal à fermer

Je la laissais donc faire calmement

-ça ne coute rien de me demander de l'aide au moins pour ça, si ? demanda-t-elle une fois qu'elle eut fini

-Aïcha... commençais-je sachant ce qu'elle insinuait

-c'est bon t'inquiĂštes... je ne suis pas venue pour faire palabre ou te forcer Ă  me parler. Je suis juste venue te dire que je filais au boulot

-.........

-à ce soir ma chérie me dit-elle avant de quitter ma chambre

Je la regardais qui s'Ă©loignait jusqu'Ă  ce qu'elle ferme la porte derriĂšre elle. Je pris place sur le lit et soupirai en regardant la porte qui s'Ă©tait fermĂ©e il y'a quelques secondes derriĂšre AĂŻcha, cette fille gentille et pleine de gĂ©nĂ©rositĂ© qui je sais n'apprĂ©ciait pas mon comportement et le fait que je ne partage pas ce qui me ronge avec elle, c'est ce qui fut la cause de notre petit Ă©change dĂ©sagrĂ©able hier ou je ne m'ouvrais pas Ă  elle qui me demandait ce que j'avais comme problĂšme pour ĂȘtre si triste...

Je dois avouer qu'elle et moi on a jamais eu d'Ă©cart de langage, un problĂšme, une dispute ou ce genre d'Ă©change auparavant a part cette nuit d'hier. On s'entend plutĂŽt bien, et pour moi en fait c'est suffisant pour des colocatrices qui vivent ensemble depuis presque trois mois seulement...

-ce n'est pas tout...il faut t'apprĂȘter me dis-je a moi-mĂȘme comme pour me faire sortir de mes pensĂ©es, car oui, je me voyais dĂ©jĂ  voyager dans le passe ou je me retrouvais deux semaines plus tĂŽt ou mĂȘme plus en fait.

Prenant mon sac une fois aprĂšs m'ĂȘtre lĂ©gĂšrement maquillĂ©e, je sortais de la chambre pour la salle a manger afin de prendre mon petit dĂ©jeuner. J'avais encore du temps devant moi. Contrairement Ă  Aicha je commençais le boulot a huit heures. Je quittais donc la maison dix minutes plus tard.

Alors que je garais ma voiture dans un coin de l'entreprise mon téléphone se mit a sonner.

C'Ă©tait mon pĂšre...cet homme que j'aimais de tout mon cƓur et qui peut-ĂȘtre ne serait plus la dans ce monde... mon cƓur se serra douloureusement dans ma poitrine alors que cette pensĂ©e me traversait l'esprit.

J'étais certes une grande fille et longtemps devenue indépendante mais j'ai toujours autant besoin de mon pÚre a mes cotes et ne plus l'avoir me ferait juste perdre tout repÚre. Je le savais et le sentais tous les jours.

-allo papa

-ma fille, bonjour

-bonjour papa. Comment vas-tu aujourd'hui?

-bien mais ça devait mieux aller si tu m'avais réveillé quand tu es arrivée ici afin que je puisse te voir

Je souris. J'étais consciente que me voir allait lui faire du bien comme il le dit souvent mais quand je l'ai vu tout a l'heure a l'hÎpital en train de dormir, je n'ai pas voulu le déranger.

Ca faisait pratiquement deux mois que mon pÚre était hospitalisé, deux mois que je me rendais tous les jours à l'hÎpital avant de venir au boulot le matin ou pendant la pause et aussi le soir avant de rentrer à la maison...

-tu sais que le docteur a dit que tu dois te reposer et qu'on ne doit pas te déranger surtout quand tu dors...

-hum...c'est ce qu'ils disent tous depuis mais est-ce que cela change quelque chose a mon Ă©tat? Il faut me laisser te voir tous les jours car peut-ĂȘtre que demain je ne serai...

-papa... l'interrompis-je pour ne pas qu'il termine mĂȘme sa phrase

J'Ă©tais moi-mĂȘme consciente qu'il pouvait partir a n'importe qu'elle moment mais je n'aimais pas quand il le disait...bien qu'un peu pessimiste de nature, une partie de moi espĂ©rait qu'il guĂ©rirait.

-pourquoi tu ne me laisses pas finir de parler me dit-il

-parce que je ne veux pas revenir la dessus...tu es trop pessimiste papa, les docteurs ont dit que tu t'en sortira bientÎt, ou bien tout ce que tu veux en réalité c'est mourir?

Il resta silencieux et ne dit aucun mot. Ce fut ce silence qui me fit comprendre que j'avais hausse le ton mais sans vraiment le vouloir

-je suis désolée papa

-ce n'est pas grave...je comprends...je sais que tu as peur Nstele...

Je souris malgré tout en l'écoutant m'appeler ainsi. Lui seul m'appelait par ce nom du village que m'avait donné sa mÚre a ma naissance, elle est morte quand je n'avais que sept ans à l'époque ou moins, je ne sais plus, mais je garde de trÚs beaux souvenirs de cette derniÚre...nous parlùmes encore quelques minutes avant que je ne monte les marches de l'entreprise...

-bonjour Madame Nzeli...

-oui bonjour Mercia répondis-je alors que je partais dans mon bureau

Madame Nzeli, c'est comme ça qu'on m'appelait ici à mon lieu de travail ou je suis DRH. Un métier que je regrettais souvent de faire car je n'avais pas toujours le bon rÎle dans cette entreprise ou je travaille depuis bientÎt un an mais je n'y pouvais rien, je n'avais pas eu le choix que celui de poursuivre ces études-là à cette époque ou d'ailleurs tous pleins de choses se sont passées, des choses qui me rattrapaient a présent...des choses que moi Melodie Orlane Nzeli aimerai partager avec vous aujourd'hui sous forme de récit...

Chapitre 1: La vie de chez nous

-AHHHHH...aieeee...PAPA...snifff...PAPA

-qu'est-ce qu'il y'a Ngabou ?

-je me suis blessée papa...la houe...aie...j'ai mal...je me suis blesséehhhh snifff...

- attends-moi là-bas dit-il aussitÎt en se précipitant vers elle

Ma pauvre petite sƓur pensais-je en regardant papa qui s'Ă©loignait pour la rejoindre de l'autre cote du jardin avant moi aussi de faire autant...

-non papa ne me mets pas les feuilles la s'il te plait ça pique dit ma sƓur en retirant son pied

-roh donne le pied ici fit mon pĂšre en attrapant son pied en mĂȘme temps

-ca va faire mal, mets autre chose, pas ça...sniff...aieee...aie criait-elle en pleurant alors que papa la soignait a base des feuilles qu'il avait cueillit dans un coin du jardin

La blessure Ă©tait assez profonde, on pouvait apercevoir la chair blanche. J'en avais des frissons. C'est Ă  peine si je supportais la voir se torturer sous la douleur que procurait non seulement cette plaie mais aussi les gouttes de ces feuilles que mettait papa dans la plaie avant de frotter les feuilles...

-maintenant reste juste comme ça, ne bouge pas ton pied dit mon pÚre au bout de dix minutes lorsqu'il eut terminé de soigner la blessure avant de s'éloigner pour reprendre avec la plantation...

Une journĂ©e de Samedi qui avait dĂ©jĂ  mal commence me dis-je au fond de moi en regardant ma petite sƓur qui reniflait de douleur...

Ah ! Si seulement on vivait dans de meilleures conditions... elle n'a que huit ans ma sƓur, juste huit ans, et elle est dĂ©jĂ  obligĂ©e de faire les champs avec nous.

-calme-toi...ça va aller d'accord

-j'ai mal yaya...j'ai mal dit-elle d'une voix tremblante

Elle Ă©tait si jeune, si petite...Oh Dieu ! Comme j'aurai aimĂ© pouvoir nous sortir de cette galĂšre dans laquelle nous vivons depuis toujours. Mais comment ? Par oĂč commencer ?

Je voulais tant aider ma petite famille que nous sommes et nous assurer un bel avenir, Ă©pargner ma sƓur de passer par tout ce calvaire dans lequel j'ai vĂ©cu, mais je ne voyais aucune issue de secours, vraiment aucune...

Ici au village bien qu'unis c'est un peu chacun pour soi de ce cote, surtout pour des gens qui vivent dans les lieux recules comme nous car tous souffrons et nous battons pour survivre. On peut s'entraider dans quelques petites choses ou la nourriture quand l'autre en manque mais pas tous les jours non plus étant donne que chacun a sa propre famille à gérer.

-tu vas ou ? me demanda ma sƓur alors que je me levais brusquement des herbes ou nous Ă©tions assises

-je reviens...je vais uriner lui répondis-je avant d'aller assez loin d'elle

Je me mis derriĂšre l'avocatier et essuyais les larmes qui coulaient le long de mon visage dĂ©jĂ ...oui c'est pourquoi j'avais prĂ©fĂ©rĂ© me lever, je ne pouvais pas pleurer devant elle. D'ailleurs normalement je ne versait pas de larmes car il me fallait ĂȘtre forte pour ma famille mais lĂ  je n'avais pas pu m'en empĂȘcher. J'avais senti ces larmes monter en moi alors que je la regardais souffrir avec cette blessure qu'elle s'Ă©tait faite Ă  cause de nos conditions de vie...

-ĂŽ maman...maman tu nous manques tant. Peut-ĂȘtre que tout serait diffĂ©rent si tu Ă©tais restĂ©e prĂšs de nous... Ngabou n'allait peut-ĂȘtre pas ĂȘtre obligĂ©e de nous aider au champ et en plus si jeune...elle est si fragile maman...dis-je

Ma douce et tendre mĂšre, comme elle me manquait. Il ne se passait pas un jour sans que je ne pense Ă  ma mĂšre. Elle s'appelait Annie... Annie... je n'ai eu le plaisir de vivre prĂšs d'elle que pendant quatre ans...juste quatre ans... j'Ă©tais encore si jeune quand elle nous quitta.

Ça faisait Ă  prĂ©sent huit ans qu'elle n'Ă©tait plus, mais elle me manquait toujours autant comme au premier. Il ne nous restait plus que notre pĂšre. Cet homme grĂące a qui aujourd'hui nous les enfants parlions au moins un peu la langue française car ce dernier s'Ă©tait battu jusqu'au bout afin qu'on puisse pouvoir intĂ©grer l'Ă©cole publique, il refusait que nous puissions ĂȘtre comme lui c'est -a-dire illettrĂ© ne parlant juste que la langue maternelle.

-ya Orlane, qu'est-ce que tu fais ici?

Heureusement que j'avais séché mes larmes depuis un bon petit moment et que j'étais juste dans une profonde réflexion. Je me retournais vers mon frÚre...mon petit Christopher ...le jumeau de Ngabou connu ici sous le nom de Ngapika car c'est ainsi qu'on appelle un jumeau chez nous. A l'aine, c'est-à-dire celui qui est sorti le premier on donne le nom de Ngapika et a celui qui vient en derniÚre position on donne le nom de Ngabou...

-je...je...j'étais venue me soulager en fait... tu as pu livrer les légumes ?

-oui sinon je ne serai pas la...mais on peut dire que j'ai eu de la chance car Tantine Henriette sortait déjà, elle m'a blùme pour mon retard mais aprÚs elle a pris... voici l'argent

-hum fis-je

Les gens qui ont les moyens la se prennent vraiment trop, ils n'ont pas de considération pour les autres et pensent que le fait que nous soyons pauvre fait de nous des esclaves ou des machines qui devraient toujours répondre présents dÚs qu'ils sonnent... Cette dame au nom de Henriette était bien une bonne cliente a nous mais elle se la pétait juste trop...mais bon, elle avait ce que nous n'avions pas comment ne pas...

-regarde ta sƓur...elle dort hein ?...oh fainĂ©ante...lĂšve-toi cria Ngapika alors qu'on marchait et qu'il aperçut Ngabou sous l'arbre

Elle dormait...c'est clair que c'Ă©tait de douleur... Ngapika aimait taquiner sa sƓur jumelle ainsi car de nous tous c'est elle qui avait du mal Ă  s'adapter Ă  cette vie que nous menions...elle se plaignait souvent et disait vouloir vivre comme les autres enfants de l'autre village ou l'on partait parfois prendre de l'eau au bord de la riviĂšre. J'Ă©tais toujours triste quand elle parlait ainsi mais je lui faisais comprendre que nous notre vie c'Ă©tait ça et qu'elle devait juste s'y faire comme nous, mĂȘme si c'Ă©tait difficile et surtout ne pas envier les autres.

- donc malgré mes cris elle ne se réveille pas....OH FAINE...

-Ngapika arrĂȘte...elle ne se sent pas trop bien

-hum comme toujours hein ! Moi aussi je vais commencer a faire comme elle ici...

-elle s'est gravement blessée tout a l'heure avec la houe...

Il se tourna vers moi puis courut vers elle. Je le regardais qui s'était accroupi prÚs d'elle. J'arrivais enfin a leur limite. Elle dormait toujours malgré le fait que son frÚre tenait légÚrement son pied...

-je vais repartir travailler dis-je a l'avis de Ngapika qui ne bougeait pas et avait juste le regard porte sur le pied de Ngabou...

Il acquiesça juste d'un geste de la tĂȘte sans dĂ©tourner le regard. Je repartais donc a mes occupations et essayais de chasser toutes les pensĂ©es qui fourmillaient dans ma tĂȘte depuis tout a l'heure...

-comment va-t-elle me demanda mon pĂšre alors que je passais vers lui

-je ne sais pas trop...elle dort en fait...

-hum soupira-t-il...souvent je m'en veux de vous faire vivre tout ca...c'est de ma faute si...

-papa ce n'est pas de ta faute l'arrĂȘtais-je. Si on ne t'aide pas comment allons-nous survivre ? A toi seul, tu ne peux pas faire tout ça...

-......

-Ngapika est de retour, il a pu livrer les légumes...elle en demande encore pour la semaine prochaine mais exige qu'on soit à l'heure cette fois-ci

-tchuiiipppp fit mon pÚre...comme c'est en bicyclette qu'on se déplace, elle a raison...tchuipp...une mauvaise femme comme ca

Hum ! C'est toujours ce qu'il disait mon pÚre, et j'étais bien d'accord avec lui mais seulement c'était la cliente qui nous rapportait plus d'argent. Ce que cinq ou six personnes nous offrait en achetant nos légumes ou autres plantation elle nous les offrait a elle toute seule.

Mon pÚre repris à planter et je continuais mon chemin pour continuer mon travail...il me fallait finir de planter les cinq autres rangées avant le coucher du soleil.

La journée passa trÚs vite et le soleil finit par se coucher mais il nous restait trois sillons a planter encore mon pÚre et moi. Ngapika s'était joint a nous afin qu'on finisse vite...

Nous rentrùmes des champs aux environs de dix-neuf heures car non seulement le chemin entre la maison et notre chantier était loin mais aussi parce qu'on prenait assez de pause a cause de papa qui portait Ngabou surtout que ce dernier boite déjà de nature...on faisait donc des tours pour porter la petite...

-Ngapika allume le bois pour moi s'il te plait pendant que je vais laver Ngabou

-d'accord Yaya

Je rentrais dans notre petite case puis m'abaissais vers Ngabou et la remuais tout doucement car elle s'Ă©tait endormie une fois de plus...

-viens je vais te laver comme ça tu pourras manger et dormir...

-je suis fatiguée Yaya dit-elle les yeux mis-clos...la plaie fait mal

-je sais mais tu dois te laver...papa va encore te soigner, il a ramené les feuill...

-non je ne veux pas commença-t-elle en pleurant...je ne veux pas qu'il me mette les feuilles la encore sinon je vais mourir...

-il ne faut pas dire ça Ngabou...tu ne vas pas mourir. Les feuilles la sont celles qui soignent mieux et aussi rapidement...

-....

-viens, je vais te laver... Ngabou ? Insistais-je car elle ne bougeait pas

Elle se redressa en pleurant, puis je la dĂ©barrassais de ses vĂȘtements. Une fois l'avoir lave, je l'aidais Ă  s'habiller puis allait vĂ©rifier le reste de la nourriture d'hier qui Ă©tait au feu avant de prĂ©parer le plat de demain soir.

-bon appétit dis-je alors que nous étions tous assis sur la natte pour partager le repas

-merci répondirent-ils tous

Je les regardais qui mangeaient avec appĂ©tit, surtout Ngapika. Il avait l'air de quelqu'un qui n'avait pas mangĂ© depuis des lustres. Nous n'avions normalement droit qu'Ă  un seul repas par jour, mais parfois on prenait deux quand la rĂ©colte Ă©tait bonne et qu'on payait toutes nos marchandises mais c'Ă©tait un peu rare quand mĂȘme...

-Nstele pourquoi tu ne te joins pas a nous ? Me demanda papa

-comme je n'avais pas faim j'ai laissé ma part dans la marmite. Je mangerai aprÚs

-ah okay... mais je ne comprends pas comment tu n'as jamais faim alors que c'est le seul vrai repas que l'on a de la journee

-les fruits du champ me remplissent le ventre en fait, j'en ai assez mange dans l'aprĂšs-midi

-okay...mais il faut manger. J'ai meme l'impression que tu as maigri

Ce n'est pas une impression, j'ai effectivement maigri car comme aujourd'hui je m'etais privee de nourriture. Oui tout a l'heure j'ai menti, c'est toute la nourriture qui était le bol, elle était déjà si petite que je préférai les laisser manger...cette nuit je me contenterai de manger la canne-à sucre avant de me coucher...

Ils finirent de manger, se nettoyĂšrent les mains alors que je mettais le bol dans le coin de la case ou on gardait nos petites histoires de cuisine.

-Ngabou...

A peine mon pÚre eut prononce son nom quand qu'elle se mit a pleurer...oui elle savait que s'était pour se faire soigner...mais je voyais mon pÚre calmement, il avait vraiment l'air épuisé rien qu'a voir ses yeux...

-mais Ngabou pourquoi tu pleures ? demanda-t-il

-mais tu vas encore me mettre les feuilles la...ça fait trÚs mal papa dit-elle en pleurant

-je sais mais on doit le faire dit-il en prenant les feuilles qui Ă©tait dans la casserole tout en baillant

Je savais bien qu'il Ă©tait fatigue mon pĂšre

-papa... laisse je vais faire. Va te coucher, tu as l'air fatigue...

-tu es sur ?

-oui répondis-je...tu as besoin de repos

-merci beaucoup maman dit-il en se levant. Bonne nuit les enfants

-merci papa. Dors bien répondßmes-nous

Je pris donc la relÚve et voyais Ngabou qui essuyait ses larmes a la vue des feuilles. J'avais mal de la voir souffrir ainsi mais il n'y avait pas d'autres moyens pour la soigner. Cinq minutes plus tard je m'avançais donc vers elle alors qu'elle avait déjà enfui son visage contre le torse de son frÚre, ce dernier lui serrait la main tandis que je versais la, la premiÚre goutte provenant des feuilles que j'avais écrasé...trente minutes plus tard, elle s'était calmée...

Je leur racontais donc comme tous les soirs une a trois histoires, et ils s'endormirent l'un contre l'autre sur leur natte. Je les couvrais avec un pagne et les regardais pendant de bonnes minutes ainsi avant moi aussi de me coucher car demain Ă©tait dimanche et il me fallait ĂȘtre debout a cinq heures...

Continuer

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