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Les caprices du destin II

Les caprices du destin II

DIOULDE

5.0
avis
964
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31
Chapitres

Ceci est le tome 2 de mon livre.

Chapitre 1 Chapitre 01

Le nouveau travail Ă©tait un vrai challenge pour Omar. Il avait de nouvelles responsabilitĂ©s, de nouveau bureau, une nouvelle voiture et surtout un autre salaire. Oui, il se sentait comblĂ©e surtout qu'il adorait sa femme qui Ă©tait son rayon de soleil. Une seule chose lui manquait c'Ă©tait un enfant. Mais il ne devait pas se presser aussi. Dans deux jours, il fĂȘtait son premier anniversaire de mariage. Et il Ă©tait aussi amoureux qu'au premier jour. Bien sur, il y a eu de petites disputes, mais qui se terminait toujours sur des consensus. Assy Ă©tait trĂšs douce et tout simplement adorable.

Il sourit en y pensant quand son assistante Fama entra dans son bureau.

- Mr Bocoum, j'ai prévu une petite rencontre avec des partenaires pour une petite mise à niveau dans deux jours. Je sais que c'est un samedi, mais c'est juste la matinée.

Il secoua la tĂȘte.

- Non Fama, pas ce samedi. J'ai déjà prévu autre chose.

Il avait déjà réservé pour le weekend avec sa femme et il était hors de question qu'il déprogramme. Surtout pour son anniversaire de mariage.

- mais, Mr Bocoum, c'est pour parler de la...

- Fama...s'il te plait. Le samedi prochain si tu veux ou lundi matin Ă  la premiĂšre heure. Mais pas samedi. J'ai quelque chose de trĂšs important Ă  faire.

Elle sourit. Il remarqua qu'elle avait un joli sourire.

- dans ce cas...

Elle allait partir, avant de rebrousser chemin

- sans vouloir ĂȘtre indiscrĂšte, c'est quoi cette chose importante ? c'est la premiĂšre fois que je vous vois repousser le boulot.

Il sourit

- c'est mon premier anniversaire de mariage. Et j'ai un programme.

Il remarqua son air...contrarié.

- ah...vous ĂȘtes mariĂ© ? demanda t-elle sans le regarder

Il se contenta de hocher la tĂȘte. Sans rien dire. Elle en demandait trop. Depuis qu'il Ă©tait lĂ , il avait remarquĂ© qu'il ne la laissait pas indiffĂ©rent. Mais depuis qu'il Ă©tait avec Assy il n'Ă©tait plus intĂ©ressĂ© par ce genre de chose. Non. Sa femme lui prenait tout. Il ne se lassait pas de son magnifique corps, de son beau visage, de son beau sourire. Non il n'Ă©tait pas intĂ©ressĂ© par une autre.

Assy regardait son mari avec un petit sourire. Il l'avait amené là ou ils avaient passé leur premiÚre lune de miel Cette maison n'était pas pour lui rappeler de bons souvenirs, mais il tenait à y revenir.

- je sais que tu n'as pas de bons souvenirs ici, mais je veux te faire oublier tout cela. Et je veux qu'on ait enfin une lune de miel digne de ce nom mon amour

Elle s'approcha doucement et passa ses bras autour de son cou avant de se hisser et de l'embrasser.

- c'est vrai que je n'ai pas de trÚs bons souvenirs, mais c'est du passé. L'essentiel c'est qu'on soit ensemble

Ils allÚrent faire des courses dans la station la plus proche et Omar ne cessait de prendre des pots de chocolat. Quand Assy lui demandait ce qu'il comptait faire avec tout ça, il la regardait avec un air bizarre en lui répondant qu'il allait le manger. Le soir, aprÚs un délicieux repas, pris sur le tapis du salon, éclairé par des bougies, Omar prit délicatement sa femme dans ses bras pour l'amener dans la chambre. La chambre ou il y a un an, il l'avait brutalisé. Et qui aujourd'hui devait changer de visage. Mais le décor n'avait pas trop changé et Assy se dirigea vers les toilettes pour prendre une longue douche et revivre rapidement le déroulement de son année de mariage. Elle y pensant en souriant et en se disant qu'elle avait finalement eut beaucoup de chance. Son mari l'aimait à la folie et ne lui refusait aucune faveur. Elle aussi, malgré les appréhensions avait appris à l'aimer. Tendrement.

Quand elle sortit de la salle de bain en peignoir, elle manqua de s'Ă©vanouir tellement la chambre avait changĂ©. Elle Ă©tait Ă©clairĂ©e par des petites bougies, une musique douce passait et le must, le lit recouvert d'un drap blanc Ă©tait parsemĂ© de pĂ©tales de roses qu'Omar Ă©tait encore en train d'arranger essayant de former un cƓur.

- mon cƓur tu veux que je t'aide ? demanda t-elle Ă©tonnĂ©e

- Oh merde...dit-il en se levant précipitamment. tu n'étais pas sensée sortir maintenant. Je t'ai dit de prendre ton temps.

Elle s'approcha du lit et il se leva pour la prendre dans ses bras.

- ma chérie, j'ai vécu l'année la plus merveilleuse de ma vie. Tu me comble sur tous les plans et la seule tache noire depuis qu'on est marié c'est cette fameuse lune de miel. Je voudrais l'effacer à jamais et ainsi...faire de toi la femme le plus heureuse de cette terre.

Elle le regarda attendrie.

- mais je le suis Omar. Je suis...

Il ne la laissa pas finir et se mit à l'embrasser avant de dénouer la ceinture du peignoir, la dévoilant en lingerie fine. Il s'écarta un moment pour la regarder

- tu as déjà entendu parler de la femme chocolat ?

Elle le regarda intriguée

- tu sais je sais que tu es complĂštement fou, mais si tu compte me transformer en chocolat, c'est peine perdue mon chou.

Sans répondre, il défit le peignoir et la bascula sur le lit avant de prendre un pot de chocolat et avec une cuillÚre étaler une bonne partie sur son ventre, malgré ses cris de protestations

- petit crétin. Tu es complÚtement fou. Je...

- tais-toi. Je vais te...manger...dit-il en imitant le cri d'un lion.

Elle allait protester, mais ne put continuer car il s'Ă©tait penchĂ© et avait entrepris de lui lĂ©cher le chocolat avec une sensualitĂ© qui la laissa sans voix. Elle se cambra et gĂ©mit sourdement en lui demandant d'arrĂȘter, sans vraiment le penser. Non elle voulait qu'il continue. Les sensations Ă©taient trop dĂ©licieuses. Sans l'Ă©couter, il continua, en Ă©talant lentement le chocolat sur ses cuisses, sur ses seins, son cou. Assy se retrouva tremblante d'excitation et de plaisir contenue, juste pressĂ©e qu'il en finisse car la tension Ă©tait Ă  son paroxysme. Mais lui n'Ă©tait pas pressĂ© mĂȘme s'il se contenait difficilement. Quand il en une couche sur une partie trĂšs sensible, elle poussa un cri strident et voulut s'Ă©chapper. Mais il la maintint en rigolant et continua son savant travail. A la fin elle ne tenait plus et lui donnait des coups de pieds et de poing pour qu'il arrĂȘte la torture. Au bout d'un temps trĂšs long, il la possĂ©da enfin et comme d'habitude, la mit monter Ă  des sommets jamais atteints de plaisir.

Le weekend se passa comme cela entre sĂ©ance de femme chocolat et d'homme chocolat tout aussi excitant. Elle reçut en cadeau un magnifique portable, dernier cri et elle lui offrit la merveilleuse montre qu'il avait vu en vitrine et qu'il s'apprĂȘtait chaque jour Ă  acheter. A la fin du weekend, au moment de partir, il la prit dans ses bras et lui demanda si elle voulait revenir dans cette maison. Avec un grand sourire, elle lui rĂ©pondit que oui, car maintenant elle n'y avait que des souvenirs...chocolatĂ©s.

A leur retour, elle attendit avec impatience les rĂ©sultats de ses examens et comme d'habitude, avait des examens Ă  reprendre. Mais elle voulait d'abord aller Ă  St-louis, passer quelques jours avec sa mĂšre avant de se replonger dans ses Ă©tudes. Mais Omar ne voulait pas la laisser partir toute une semaine. Il disait que c'Ă©tait trop, mais sa belle mĂšre vola Ă  son secours et elle partit rendre visite Ă  sa mĂšre. Elle la trouva en pleine forme et elle passa une semaine de rĂȘve, mais avant la fin de la semaine, Omar vint la chercher et prĂ©texta le mariage d'un de ses amis Ă  laquelle Assy devait assister. Mais quand ils furent seuls, il lui murmura qu'elle lui manquait trop et qu'il n'aimait pas de retrouver seul dans son lit.

Le reste de ses vacances se passa entre ses révisions et les séances de discussion avec sa belle famille. Pour les petits déjeuners, elle descendait les prendre en famille et ils s'éternisaient sur la table à manger de la véranda. Il y avait ses beaux parents, Alassane qui avait réussi son bac et aussi Amy qui elle avait réussi tous ses examens et devait enchainer sur un master. Les matins étaient donc trÚs relax et Assy appréciait ses bons moments.

Mais, le temps passait et toujours pas de signe de grossesse. Elle Ă©tait partie en consultation et avait fait toutes les analyses. Mais tout Ă©tait normal et la gynĂ©cologue lui demandait juste d'ĂȘtre patiente. Omar de son cĂŽtĂ© ne lui montrait certes aucun signe d'impatience par rapport Ă  une Ă©ventuelle grossesse, mais n'empĂȘche, elle voulait tomber enceinte et avoir un bĂ©bĂ©. Quand elle avait un retard de quelques heures, elle se retrouvait Ă  faire une dizaine de test de grossesse, qui revenait toujours nĂ©gatifs. Elle liait cela Ă  la pĂ©riode des vacances ou elle n'avait pas grand choses Ă  faire et passait son temps Ă  y penser. Et aussi Ă  sa belle mĂšre qui Ă  chaque fois qu'elle la saluait priait pour qu'elle ait un enfant. Le faisait-elle exprĂšs en voulant la gĂȘner, ou Ă©tait ce juste son souhait le plus ardent qu'elle exprimait. Elle n'en savait rien, mais Omar lui disait toujours de ne pas faire attention car ils venaient de se marier et avaient le temps. MalgrĂ© tout, elle dĂ©primait parfois et se demandait vraiment pourquoi elle n'arrivait pas Ă  avoir un bĂ©bĂ©.

Cette annĂ©e, elle ne rĂ©ussit pas Ă  ses examens et devait redoubler, ce qui accentua son Ă©tat de dĂ©prime. Omar voulait l'inscrire dans une Ă©cole privĂ©e, mais n'ayant pas de diplĂŽme, capitalisant les annĂ©es qu'elle avait dĂ©jĂ  fait, elle ne pouvait tout laisser tomber comme cela et tout reprendre Ă  zĂ©ro. Non, elle prĂ©fĂ©rait reprendre son annĂ©e et une fois sa License en poche, peut ĂȘtre, trouver une autre Ă©cole. Mais n'empĂȘche, elle dĂ©primait. Omar l'ayant comprit, lui permis cette fois d'aller voir sa mĂšre. Elle lui en fut trĂšs reconnaissante et cette petite sĂ©paration lui fit le plus grand bien et sa mĂšre en profita pour m'amener voir des marabouts qui lui prĂ©dirent une nombreuse progĂ©niture et accusĂšrent sa belle mĂšre qui selon eux la dĂ©testait d'ĂȘtre la l'origine de tout cela. Elle refusa d'y croire. Non ces marabouts n'Ă©taient que des charlatans et heureusement qu'une de ses tantes la ramena finalement chez un autre qui balaya toutes ses thĂ©ories d'un revers de main et disant que sa belle mĂšre et ses belles sƓurs l'aimait beaucoup, mais qu'elle devait ĂȘtre patiente car elle avait un « farou rap » qui bloquait ses grossesses. Il lui fit des bains et lui donna des choses Ă  manger pendant quelques jours. AprĂšs cela, alors qu'elle s'apprĂȘtait enfin Ă  rentrer sur Dakar car son mari lui manquait terriblement. Il appelait tous les soirs et lui aussi supportait trĂšs difficilement la sĂ©paration. Donc, malgrĂ© sa mĂšre qui la retenait encore, elle rentra s'occuper de son chĂ©ri en attendant la reprise des cours.

- mais enfin Amy, je ne l'ai jamais vu ton chéri et tu viens me dire que c'est fini entre vous.

Assy ne comprenait pas Amy. Sa relation avec cet Omar était vraiment tumultueuse. TantÎt c'était l'amour fou, tantÎt c'était fini. Et dans ce cas, Amy était dans un état pathétique. Elle aimait vraiment cet homme. Comme elle n'avait jamais aimé quelqu'un disait-elle. Mais il était d'une jalousie maladive, l'accusant de tous les noms d'oiseau si jamais il pensait qu'Amy le trompait. Et cette derniÚre supportait de moins en moins cette situation

- Assy, je l'aime. Toi tu le sais. Mais imagine, hier mon cousin Seydina m'a appelé et il s'est fùché, me traitant de menteuse et d'hypocrite et disant qu'il savait reconnaitre les femmes qui trompe leur copain. Je ne comprends pas pourquoi il est aussi méfiant.

Assy sourit, compréhensive. Son chéri lui rappelait sur certains points Elhadj. Mais elle préférait se taire sur son passé.

- il a surement du traverser des moments difficiles dans son ancien ménage. Tu sais les divorcés sont parfois un peu traumatisé.

Amy haussa les Ă©paules

- je sais, mais je n'en peux plus. On est ensemble depuis bientĂŽt 6 mois. S'il ne peut toujours pas me faire confiance c'est que ça ne sera plus possible et il vaut mieux arrĂȘter maintenant.

- ne dis pas ça. Discutez et ça ira. Dommage que la derniÚre fois qu'il est venu on ne s'est pas croisé.

Oui, il est déjà venu une ou deux fois et toujours Assy était sortie avec son mari.

- peut ĂȘtre qu'il sera lĂ  pour le tour de famille. Si on se rĂ©concilie entre temps bien sur.

Elles continuĂšrent Ă  papoter, quand soudain, elle entendit crier

- ASSYYYYY

Elles se regardÚrent et éclatÚrent de rire. C'était Omar. Il était un peu souffrant ces derniers jours et était convaincu qu'il allait mourir. Sans attendre, elle se dirigea vers la chambre de badiÚne Oumy ou Omar était couché, à cÎté de sa mÚre, la mine complÚtement défaite.

- oui, mon chéri...tu es réveillé ? demanda t'elle sur un ton condescendant

- Oui, écoute, mon assistante Fama va passer tout à l'heure pour m'amener le courrier. Tu la recevras le temps que je me débarbouille.

- Ok. Tu va mieux ?

- Non.

Elle faillit Ă©clater de rire mais se retint. Il avait juste un rhume, mais la veille, il lui avait Ă©noncĂ© son testament, avouĂ© ses plus grand pĂ©chĂ©s et lui avait dit et redit Ă  quel point il l'aimait et que mĂȘme mort, il ne voulait pas qu'Assy aie un autre mari car elle Ă©tait pour lui seul. Bien entendu, elle lui avait rĂ©pĂ©tĂ© qu'il n'avait qu'un rhume et que ce n'Ă©tait pas si grave, mais il n'en avait cure. Il Ă©tait malade et un malade est plus proche de Dieu, donc il doit penser Ă  la mort disait-il. MĂȘme sa mĂšre s'y Ă©tait mise et s'Ă©tait mis Ă  lui asperger de l'eau bĂ©nite, disant qu'il fallait de temps en temps prendre des bains pour se protĂ©ger. Sur ce point Assy Ă©tait d'accord avec elle et avait recommandĂ© Ă  Omar de respecter les directives de sa mĂšre.

Plus tard, elle ouvrit la porte Ă  Fama, une belle et Ă©lĂ©gante jeune femme qui souleva une petite vague de jalousie qu'elle essaya de refrĂ©ner. Surtout qu'elle la trouva trĂšs familier avec son mari. Elle lui montrait le courrier et attendait qu'il en prenne connaissance et signe les nombreuses lettres qui devaient partir. Elle ne sortit pas du salon et assista Ă  cet Ă©change qui se voulait...professionnel. Mais elle remarqua bien les petits coups d'Ɠil qu'elle lui lançait, s'attardant sur ses abdos dĂ©voilĂ© par le dĂ©bardeur qu'il portait. Avant qu'elle ne parte, il la prit tendrement dans ses bras.

- Fama je te présente mon rayon de soleil. Assy. Assy, c'est Fama.

- Fama enchanté.

Cette derniĂšre la regarda de bas en haut avant d'essayer d'ĂȘtre chaleureuse. Non elle n'aimait pas cette jeune femme, mais n'osait pas en parler. Elle ne voulait pas rentrer dans e cercle paranoĂŻa ou elle se retrouverait Ă  Ă©pier les moindre faits et gestes de son Ă©poux. Et puis, pour avoir frĂ©quentĂ© un homme mariĂ©, elle savait que si vraiment il voulait la tromper, rien ne pourrait l'y empĂȘcher. L'essentiel pour elle c'est essayer au maximum de le satisfaire. Et puis dans son subconscient, sans trop le vouloir, elle ne pouvait s'empĂȘcher d'y penser, de se dire qu'elle l'a fait Ă  une autre, donc, peut ĂȘtre que forcement il y aura un retour de bĂąton. Mais ça c'Ă©tait son cĂŽtĂ© sombre, pessimiste qui le lui soufflait. Mais son mari se montrait toujours aussi attentionnĂ©, aussi amoureux et elle n'avait vraiment aucune raison de penser qu'il pensait Ă  une autre femme

Les mois passaient. Le bĂ©bĂ© ne venait pas. Et un matin de dĂ©cembre, elle reçut une mauvaise nouvelle et fĂ©brilement alla prendre sa mĂšre au garage. MĂšre Souka venait de mourir subitement et la nouvelle affligea MĂšre Saly au plus haut point. Elle Ă©tait venue accompagnĂ©e de sa sƓur et se rendit directement aux parcelles ou son amie devait ĂȘtre enterrĂ©e dans l'aprĂšs midi. Assy passa son temps Ă  surveiller sa mĂšre qui perdit connaissance plusieurs fois, Ă©treint par l'Ă©motion. Nafi aussi n'allait pas bien mais elle Ă©tait bien entourĂ©e par ses copines et autres cousines. Juste aprĂšs l'enterrement, alors qu'elle Ă©tait sortit chercher du lait Ă  sa mĂšre, elle aperçut Iba. DerriĂšre des lunettes sombres. Elle ne savait pas s'il l'avait vu. Mais elle l'avait vu. Elle s'Ă©loigna rapidement, mais n'avait pu empĂȘcher un petit malaise l'envahir. Elle n'eut plus l'occasion de le voir et le soir, alors que les gens rentraient, Nafi demanda Ă  MĂšre Saly de rester passer la nuit avec eux. C'est Ă  ce moment que sa mĂšre lui fit part du divorce de Nafi et d'Ibrahima. Elle lui dit que mĂšre Souka avait tout fait pour que le mariage tienne, mais Ibrahima n'en voulait plus et puisque Nafi avait fait une fausse couche, il avait prĂ©fĂ©rĂ© la libĂ©rer une bonne fois pour toute. Elle Ă©couta d'une oreille distraite et fit celle qui n'Ă©tait pas trĂšs intĂ©ressĂ©, surtout qu'Omar Ă©tait venu la prendre.

Le lendemain, elle avait cours et ne s'est rendue la bas qu'Ă  la descente. AprĂšs ĂȘtre restĂ© un bon moment, elle a prit congĂ© et est sortie pour aller prendre un taxi, quand elle est tombĂ© sur Ibrahima devant la maison.

Cette fois elle était sure qu'il l'avait vu car il s'est approché lentement. Il n'avait pas trop changé sauf de petit cheveu blanc sur sa moustache. Mais il était toujours aussi beau.

- Salut Assy...

- salut Iba, répondit-elle.

Elle ne l'avait pas revue depuis leur rencontre avant leur mariage. Mais cette fois elle le regarda plus calmement, plus sereinement. Elle ne ressentait plus ce dĂ©ferlement d'Ă©motions qui l'envahissait Ă  chaque fois qu'elle le voyait. Elle Ă©tait certes troublĂ©e, son cƓur s'emballa un moment car tout se qu'ils avaient vĂ©cu ne pouvaient s'effacer comme cela. Mais au moins elle Ă©tait...calme.

- toutes les condoléances Ibrahima. MÚre Souka était une personne bien

- tu as raison. C'Ă©tait une belle mĂšre exemplaire.

Il y eut un silence. Un long silence ou elle gardait la tĂȘte baissĂ©, cherchant quoi ajouter. En vain.

Il fronça les sourcils en la regardant.

- tu as l'air en pleine forme Assy. Tu es...magnifique.

- merci...dit-elle en souriant. Toi aussi tu te maintiens.

Il y eut encore un petit moment de silence. Elle aurait du partir. Mais elle ne savait pas pourquoi elle restait planté là, comme si ses jambes ne pouvaient pas la porter.

- je crois que je n'ai pas eu l'occasion de te féliciter aprÚs ton mariage.

Assy hocha la tĂȘte gĂȘnĂ©e.

- et je profite aussi pour m'excuser pour tout ce qui s'est passé Assy. SincÚrement. J'ai beaucoup regretté.

- ce n'est rien Iba. Tout est rentré dans l'ordre. Et Sophie ? Je ne l'ai pas vu.

Il soupira.

- Je ne sais pas si tu es au courant, mais c'est fini entre nous. Et j'ai pris Sophie, sa mÚre refusait de toute façon de la prendre.

Son cƓur battit plus fort. Sans vraiment savoir pourquoi. Il Ă©tait libre maintenant.

- je suis désolée, réussit-elle à dire.

- ce n'est rien voyons. C'était la meilleure chose à faire. Et je pense sérieusement à aller m'installer dans un autre pays. M'ouvrir un peu.

Puis la regardant fixement

- fuir et essayer d'oublier...

Cette fois elle fut vraiment troublĂ©e et ne put dĂ©tacher son regard de lui. Un long moment. Elle chercha ses mots avant de sourire bĂȘtement.

- c'est Ă  cause du divorce ?

Il soupira

- pas vraiment, répondit-il énigmatique

- tu compte amener Sophie et Mohamed ? demanda t'elle

- Sophie oui. Pour Mohamed c'est plus compliqué. Je...tu es heureuse Assy ? demanda t'il brusquement

- Oh oui Iba. Je suis heureuse...répondit-elle doucement

Cette conversation lui sembla soudain...bizarre.

- je le suis, mon mari m'aime et je l'aime aussi. Je....ne veut plus qu'on se revoit.

Il secoua la tĂȘte

- je ne ferais jamais cela Assy. je ne reviendrais jamais dans ta vie en te sachant mariée. Je t'aime trop pour ca...

Il fut interrompu par Tima, l'amie de Nafi, celle lĂ  mĂȘme qui les avait vu au restaurant.

- Ibrahima...

Elle regarda Assy un long moment avant de se tourner vers Ibrahima. Assy en profita pour arrĂȘter un taxi et rentrer. Elle trouva Omar en train de regarder un match de foot. Mais elle avait juste envie aprĂšs cette conversation avec Iba, de se prouver qu'elle n'aimait que son mari. Et le voir uniquement vĂȘtu d'un short lui donna des ailes. Malheureusement Alassane Ă©tait avec lui au salon. AprĂšs avoir pris un bain et fini ses obligations, elle les trouva encore en train de regarder le match. Elle se blotti contre son mari qui ne faisait mĂȘme pas trop attention, trop concentrĂ© sur le match. Mais elle continua son petit manĂšge en lui caressant lentement le bras et en dĂ©posant de petits bisous sur son cou. Il lui jetait de temps en temps des coups d'Ɠil, mais un moment, il ne suivit plus le match, et serra Assy plus fort, la regarda intensĂ©ment. Ils se comprirent et elle le sentit frissonner.

- Boy, pourquoi tu n'irais pas regarder le reste du match en bas ? demanda t-il Ă  son petit frĂšre, d'une voix rauque.

Ce dernier les regarda Ă  tour de rĂŽle, avant de lancer un regard qui se voulait pitoyable Ă  Assy.

- vraiment Assy. Il faut qu'on t'apprenne beaucoup de choses. Les jours de championnats, on ne fait pas ce genre de chose Ă  son mari...

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