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Jardin des Grñces — Tome I: La Mancha

Jardin des Grñces - Tome I: La Mancha

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Chapitres

La Mancha, une terre sans pitiĂ© oĂč la chance dĂ©termine votre destin, est le lieu oĂč Astrid Weaver va entreprendre de retrouver sa gardienne, Harriett Weaver, qui a disparu mystĂ©rieusement. Ses soupçons se portent sur l'Hors-Caste, les privilĂ©giĂ©s vivant au centre du village. Pour avoir une chance de retrouver Harriett, notre hĂ©roĂŻne va devoir accepter ce qu'elle est pour apprendre les secrets de la gardienne et, plus encore, ceux de La Mancha. À PROPOS DE L'AUTEURE Avec Le Jardin des GrĂąces, Marine L. Jouandot nous offre une visite guidĂ©e dans un univers diffĂ©rent du nĂŽtre, oĂč les histoires fantastiques qui peuplent son esprit prennent vie.

Chapitre 1 No.1

À Paul

Plan de La Mancha

Prologue

Élise Bennett, SofiaFord, Hogan West, Sarah-LouiseClay, son petit-ami Esteban Peters et la sƓur jumelle de ce dernier, Damiana Peters, Ă©taient en poste. Ils Ă©taient de garde et c'Ă©tait leur passe-temps favori : glander dans le Jardin des GrĂąces. Ils n'avaient trouvĂ© aucun bĂ©bĂ© depuis qu'on leur avait confiĂ© la mission quatre ans plus tĂŽt mais peu importait. La CommunautĂ© leur avait fourni leur squat prĂ©fĂ©rĂ©. La seule condition d'accĂšs Ă©tait la prĂ©sence indispensable de chacun d'entre eux, sans quoi ils ne pouvaient pas trouver l'entrĂ©e. L'endroit idyllique Ă©tait donc Ă  l'abri de toute intrusion.

Un soupir las Ă©chappa des lĂšvres charnues de Sofia alors qu'elle changeait de position pour dĂ©gager ses mains et tenter de se rafraĂźchir en s'Ă©ventant. Les yeux noisette d'Élise suivirent une goutte de sueur qui perla dans le dĂ©colletĂ© de son amie avant de disparaĂźtre contre l'Ɠuf d'or qui enveloppait sa cornaline ; pendentif du collier toujours autour du cou de la jeune femme. Chacun d'entre eux avait une variante du bijou : une pierre semi-prĂ©cieuse ou prĂ©cieuse retenue par quelque chose de faunique, de floral, de marin ou de mythologique.

Damiana vida elle aussi l'air de ses poumons avant d'orienter un peu mieux son visage vers l'astre brĂ»lant leur peau Ă  tous. Ils Ă©taient dans la partie centrale du Jardin autour de la fontaine, cherchant la fraĂźcheur de l'eau Ă  l'ombre des arbres entourant l'oasis. Esteban et Sarah-Louise Ă©taient en train de se bĂ©coter de l'autre cĂŽtĂ© de la fontaine. Hogan regardait Sofia avec envie depuis que la perle salĂ©e Ă©tait allĂ©e se mĂ©langer Ă  la cornaline et il n'Ă©tait pas le seul. Élise coinça sa lĂšvre infĂ©rieure entre ses dents, traduisant l'envie montante en elle. C'Ă©tait la pierre qui leur faisait cet effet. Ils en Ă©taient parfaitement conscients mais ils n'y pouvaient rien. Si les conditions Ă©taient rĂ©unies, Sofia pouvait faire fondre le plus glacĂ© des cƓurs. C'Ă©tait sa spĂ©cialitĂ©.

- Vous ĂȘtes toujours partants pour ce soir ?

Damiana venait de rompre le calme paisible qui régnait dans le Jardin.

- Évidemment.

La voix d'Hogan Ă©tait plus roque qu'il ne l'aurait souhaitĂ©, arrachant un sourire satisfait Ă  Sofia. Esteban avait cessĂ© ses batifolages pour regarder sa sƓur avec curiositĂ©, les lĂšvres peintes du sourire de quelqu'un qui connaĂźt la suite de la conversation.

- Vous ĂȘtes sĂ»rs qu'y aura personne Ă  la Chapelle Ă  cette heure-lĂ  ?

- Ce que tu peux ĂȘtre flippĂ©e, Li ! Les yeux de Damiana roulĂšrent vers le ciel pour accompagner sa remarque. Élise lui darda un regard noir. Elle est abandonnĂ©e, y aura personne.

La concernée croisa ses bras fuselés sur sa poitrine et releva le menton :

- L'Ă©cole et le Jardin Botanique ne le sont pas et il fait encore jour Ă  21 h.

Esteban prit le relais. Alors qu'il se levait, la pierre à son majeur scintilla et un certain calme retomba sur la bande. Sa spécialité. Les jumeaux avaient des bijoux quasi-identiques sur leur majeur opposé. La pierre de lune d'Esteban brillait à son majeur droit grùce à deux tritons. Le majeur gauche de Damiana était entouré de deux sirÚnes portant sa pierre de soleil. La voix douce d'Esteban envahit l'espace de parole :

- On a qu'Ă  dire 22 h 30, tout le monde est couchĂ© Ă  cette heure-lĂ  dans ce trou paumĂ©. On sera tranquille. Ça vous va ? Il faut que tout le monde vienne, vous le savez.

- Chef, oui chef !

Le ton d'Hogan était ferme presque accusateur. Rien à voir avec la situation. Tous savaient qu'il avait eu du mal à digérer sa rupture avec Esteban. Bien que leur séparation remontùt au début du printemps, le voir avec une autre personne semblait avoir rouvert la plaie chez le jeune homme. Malgré le fait qu'il ait trouvé de quoi se consoler ailleurs.

- Hogan...

La main de Sofia se voulait apaisante sur le bras musclé du jeune homme. Il serra la mùchoire, suivit du regard le point de contact et remonta le long du bras fin pour plonger dans les yeux chocolat. Un sourire rassurant fendit le visage de la jeune femme, l'encourageant à venir se réfugier dans ses bras. Ce qu'il fit sans hésiter.

- Comment vous pouvez faire comme si de rien n'Ă©tait ?! Comme si nos plus gros problĂšmes c'Ă©tait ça ?! Vous vous rendez compte de ce qu'on a fait quand mĂȘme ?!

- Élise.

Cette fois, c'Ă©tait Sarah-Louise qui avait pris la parole, la pierre Ă©tincela Ă  son cou. Sarah-Louise portait un collier. Les griffes de son pendentif en patte d'oiseau retenaient une malachite.

- On a décidé de passer à autre chose. On est trop proche pour abandonner. C'était un obstacle, on l'a franchi. Cesse de t'apitoyer...

Elle fut interrompue par le son d'une moto au-dessus d'eux. Quelqu'un venait d'arriver à la maison sur la falaise. « Elle est là » fut leur pensée commune mais aucun son ne franchit leurs lÚvres. Les regards qu'ils s'échangÚrent étaient suffisamment significatifs. Ils se levÚrent à l'unisson, rassemblÚrent leurs affaires et quittÚrent le Jardin bien plus tÎt qu'ils n'étaient supposés le faire.

*

Harriet, sa gardienne, l'avait contactĂ©e fin juin pour lui dire qu'il Ă©tait impĂ©ratif qu'elle rentre du pensionnat cet Ă©tĂ©. Elle lui avait annoncĂ© que ses recherches avaient enfin abouti et qu'elle pourrait ĂȘtre libre avant son vingtiĂšme anniversaire, qui n'Ă©tait que deux ans plus tard. Astrid avait haussĂ© les Ă©paules et promis qu'elle rentrerait Ă  la fin des cours la semaine suivante comme tous les Ă©tĂ©s. Harriet avait paru soulagĂ©e de la nouvelle. Bien qu'il Ă©tait Ă©vident que la jeune femme rentrerait, elle rentrait chaque Ă©tĂ©.

- Si je ne suis pas lĂ , utilise ta pierre et regarde dans la plante que tu m'as offerte pour mon dernier anniversaire.

- Mamie, qu'est-ce que tu racontes ?!

- Promets-moi, Astrid.

- Oui, trÚs bien, promis. Pourquoi tu serais pas là ? Sol et toi avaient prévu quelque chose ?

- Non. Justement. Je suis toujours lĂ . Tu le sais.

- Je le sais. Tu m'inquiĂštes, qu'est-ce que tu as ?

- Ne t'inquiĂšte pas. J'Ă©cris dans mon carnet tous les jours.

- D'accord.

- Il faut que je te laisse, Ă  trĂšs vite, Astrid. Prends soin de toi

- Toi aussi mamie. À bientît.

Un pli froissait le front de la jeune femme. Sa gardienne avait toujours Ă©tĂ© Ă©trange mais lĂ , c'Ă©tait un tout autre niveau de paranoĂŻa, mĂȘme pour elle. Pourquoi le langage codĂ© ? Elle vit sa gardienne dans son grand siĂšge en cuir derriĂšre son bureau, agitĂ©e et persuadĂ©e que la CommunautĂ© la surveillait d'une façon ou d'une autre. Harriet avait racontĂ© mille histoires Ă  Astrid sur la CommunautĂ© qui vivait dans la forĂȘt et dont elle faisait partie autrefois. Elle avait Ă©tĂ© bannie parce que les recherches, qu'elle, Sol et Iqrah menaient, avaient Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme une trahison. Elle avait Ă©tĂ© la seule Ă  continuer aprĂšs leur exclusion. Astrid l'appelait Mamie, affectueusement bien qu'Harriet n'ait pas l'air d'avoir plus de soixante ans et ne soit pas sa grand-mĂšre. C'Ă©tait une autre de ses histoires prĂ©fĂ©rĂ©es ; celle du miracle qui lui avait permis de trouver Astrid. Selon les dires de la vieille femme, elle l'avait trouvĂ©e dans le Jardin Ă  mi-chemin entre la maison et le port. Elle appelait ça : le Jardin des GrĂąces. Astrid n'avait jamais pu constater la prĂ©sence de ce Jardin. Harriet lui avait expliquĂ© qu'il fallait pour cela qu'elle soit en prĂ©sence d'autres vĂ©nustĂ©s pour que ses pouvoirs soient activĂ©s sinon il fallait qu'il y ait un bĂ©bĂ© Ă  trouver dans le Jardin. « Quelle chance d'ĂȘtre passĂ©e Ă  ce moment-lĂ  ! Tu t'en rends compte, Astrid ? » Non, Astrid ne se rendait pas compte.

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