Login to Kifflire
icon 0
icon Recharger
rightIcon
icon Historique
rightIcon
icon Déconnexion
rightIcon
icon Télécharger l'appli
rightIcon
Jardin des Grâces - Tome I: La Mancha

Jardin des Grâces - Tome I: La Mancha

promotion

5.0
avis
4.9K
Vues
35
Chapitres

La Mancha, une terre sans pitié où la chance détermine votre destin, est le lieu où Astrid Weaver va entreprendre de retrouver sa gardienne, Harriett Weaver, qui a disparu mystérieusement. Ses soupçons se portent sur l'Hors-Caste, les privilégiés vivant au centre du village. Pour avoir une chance de retrouver Harriett, notre héroïne va devoir accepter ce qu'elle est pour apprendre les secrets de la gardienne et, plus encore, ceux de La Mancha. À PROPOS DE L'AUTEURE Avec Le Jardin des Grâces, Marine L. Jouandot nous offre une visite guidée dans un univers différent du nôtre, où les histoires fantastiques qui peuplent son esprit prennent vie.

Chapitre 1 No.1

À Paul

Plan de La Mancha

Prologue

Élise Bennett, SofiaFord, Hogan West, Sarah-LouiseClay, son petit-ami Esteban Peters et la sœur jumelle de ce dernier, Damiana Peters, étaient en poste. Ils étaient de garde et c'était leur passe-temps favori : glander dans le Jardin des Grâces. Ils n'avaient trouvé aucun bébé depuis qu'on leur avait confié la mission quatre ans plus tôt mais peu importait. La Communauté leur avait fourni leur squat préféré. La seule condition d'accès était la présence indispensable de chacun d'entre eux, sans quoi ils ne pouvaient pas trouver l'entrée. L'endroit idyllique était donc à l'abri de toute intrusion.

Un soupir las échappa des lèvres charnues de Sofia alors qu'elle changeait de position pour dégager ses mains et tenter de se rafraîchir en s'éventant. Les yeux noisette d'Élise suivirent une goutte de sueur qui perla dans le décolleté de son amie avant de disparaître contre l'œuf d'or qui enveloppait sa cornaline ; pendentif du collier toujours autour du cou de la jeune femme. Chacun d'entre eux avait une variante du bijou : une pierre semi-précieuse ou précieuse retenue par quelque chose de faunique, de floral, de marin ou de mythologique.

Damiana vida elle aussi l'air de ses poumons avant d'orienter un peu mieux son visage vers l'astre brûlant leur peau à tous. Ils étaient dans la partie centrale du Jardin autour de la fontaine, cherchant la fraîcheur de l'eau à l'ombre des arbres entourant l'oasis. Esteban et Sarah-Louise étaient en train de se bécoter de l'autre côté de la fontaine. Hogan regardait Sofia avec envie depuis que la perle salée était allée se mélanger à la cornaline et il n'était pas le seul. Élise coinça sa lèvre inférieure entre ses dents, traduisant l'envie montante en elle. C'était la pierre qui leur faisait cet effet. Ils en étaient parfaitement conscients mais ils n'y pouvaient rien. Si les conditions étaient réunies, Sofia pouvait faire fondre le plus glacé des cœurs. C'était sa spécialité.

- Vous êtes toujours partants pour ce soir ?

Damiana venait de rompre le calme paisible qui régnait dans le Jardin.

- Évidemment.

La voix d'Hogan était plus roque qu'il ne l'aurait souhaité, arrachant un sourire satisfait à Sofia. Esteban avait cessé ses batifolages pour regarder sa sœur avec curiosité, les lèvres peintes du sourire de quelqu'un qui connaît la suite de la conversation.

- Vous êtes sûrs qu'y aura personne à la Chapelle à cette heure-là ?

- Ce que tu peux être flippée, Li ! Les yeux de Damiana roulèrent vers le ciel pour accompagner sa remarque. Élise lui darda un regard noir. Elle est abandonnée, y aura personne.

La concernée croisa ses bras fuselés sur sa poitrine et releva le menton :

- L'école et le Jardin Botanique ne le sont pas et il fait encore jour à 21 h.

Esteban prit le relais. Alors qu'il se levait, la pierre à son majeur scintilla et un certain calme retomba sur la bande. Sa spécialité. Les jumeaux avaient des bijoux quasi-identiques sur leur majeur opposé. La pierre de lune d'Esteban brillait à son majeur droit grâce à deux tritons. Le majeur gauche de Damiana était entouré de deux sirènes portant sa pierre de soleil. La voix douce d'Esteban envahit l'espace de parole :

- On a qu'à dire 22 h 30, tout le monde est couché à cette heure-là dans ce trou paumé. On sera tranquille. Ça vous va ? Il faut que tout le monde vienne, vous le savez.

- Chef, oui chef !

Le ton d'Hogan était ferme presque accusateur. Rien à voir avec la situation. Tous savaient qu'il avait eu du mal à digérer sa rupture avec Esteban. Bien que leur séparation remontât au début du printemps, le voir avec une autre personne semblait avoir rouvert la plaie chez le jeune homme. Malgré le fait qu'il ait trouvé de quoi se consoler ailleurs.

- Hogan...

La main de Sofia se voulait apaisante sur le bras musclé du jeune homme. Il serra la mâchoire, suivit du regard le point de contact et remonta le long du bras fin pour plonger dans les yeux chocolat. Un sourire rassurant fendit le visage de la jeune femme, l'encourageant à venir se réfugier dans ses bras. Ce qu'il fit sans hésiter.

- Comment vous pouvez faire comme si de rien n'était ?! Comme si nos plus gros problèmes c'était ça ?! Vous vous rendez compte de ce qu'on a fait quand même ?!

- Élise.

Cette fois, c'était Sarah-Louise qui avait pris la parole, la pierre étincela à son cou. Sarah-Louise portait un collier. Les griffes de son pendentif en patte d'oiseau retenaient une malachite.

- On a décidé de passer à autre chose. On est trop proche pour abandonner. C'était un obstacle, on l'a franchi. Cesse de t'apitoyer...

Elle fut interrompue par le son d'une moto au-dessus d'eux. Quelqu'un venait d'arriver à la maison sur la falaise. « Elle est là » fut leur pensée commune mais aucun son ne franchit leurs lèvres. Les regards qu'ils s'échangèrent étaient suffisamment significatifs. Ils se levèrent à l'unisson, rassemblèrent leurs affaires et quittèrent le Jardin bien plus tôt qu'ils n'étaient supposés le faire.

*

Harriet, sa gardienne, l'avait contactée fin juin pour lui dire qu'il était impératif qu'elle rentre du pensionnat cet été. Elle lui avait annoncé que ses recherches avaient enfin abouti et qu'elle pourrait être libre avant son vingtième anniversaire, qui n'était que deux ans plus tard. Astrid avait haussé les épaules et promis qu'elle rentrerait à la fin des cours la semaine suivante comme tous les étés. Harriet avait paru soulagée de la nouvelle. Bien qu'il était évident que la jeune femme rentrerait, elle rentrait chaque été.

- Si je ne suis pas là, utilise ta pierre et regarde dans la plante que tu m'as offerte pour mon dernier anniversaire.

- Mamie, qu'est-ce que tu racontes ?!

- Promets-moi, Astrid.

- Oui, très bien, promis. Pourquoi tu serais pas là ? Sol et toi avaient prévu quelque chose ?

- Non. Justement. Je suis toujours là. Tu le sais.

- Je le sais. Tu m'inquiètes, qu'est-ce que tu as ?

- Ne t'inquiète pas. J'écris dans mon carnet tous les jours.

- D'accord.

- Il faut que je te laisse, à très vite, Astrid. Prends soin de toi

- Toi aussi mamie. À bientôt.

Un pli froissait le front de la jeune femme. Sa gardienne avait toujours été étrange mais là, c'était un tout autre niveau de paranoïa, même pour elle. Pourquoi le langage codé ? Elle vit sa gardienne dans son grand siège en cuir derrière son bureau, agitée et persuadée que la Communauté la surveillait d'une façon ou d'une autre. Harriet avait raconté mille histoires à Astrid sur la Communauté qui vivait dans la forêt et dont elle faisait partie autrefois. Elle avait été bannie parce que les recherches, qu'elle, Sol et Iqrah menaient, avaient été considérées comme une trahison. Elle avait été la seule à continuer après leur exclusion. Astrid l'appelait Mamie, affectueusement bien qu'Harriet n'ait pas l'air d'avoir plus de soixante ans et ne soit pas sa grand-mère. C'était une autre de ses histoires préférées ; celle du miracle qui lui avait permis de trouver Astrid. Selon les dires de la vieille femme, elle l'avait trouvée dans le Jardin à mi-chemin entre la maison et le port. Elle appelait ça : le Jardin des Grâces. Astrid n'avait jamais pu constater la présence de ce Jardin. Harriet lui avait expliqué qu'il fallait pour cela qu'elle soit en présence d'autres vénustés pour que ses pouvoirs soient activés sinon il fallait qu'il y ait un bébé à trouver dans le Jardin. « Quelle chance d'être passée à ce moment-là ! Tu t'en rends compte, Astrid ? » Non, Astrid ne se rendait pas compte.

Continuer

Autres livres par promotion

Voir plus

Inspirés de vos vus

De l'Humiliation à l'Indifférence : Le Chemin de l'Héritière

De l'Humiliation à l'Indifférence : Le Chemin de l'Héritière

Gavin
5.0

Dans mon ancienne vie, Bastien, mon fiancé, et mon frère, Hugo, étaient mon univers, les piliers inébranlables de mon existence. Puis, Clara est arrivée – une fille aux larmes faciles, sans histoire – et en un clin d' œil, elle a tout volé. Mon fiancé a rompu nos fiançailles, mon frère a brisé sa promesse de me protéger. Tous deux se sont tournés vers elle, me traitant comme une intruse. J'ai été publiquement humiliée, bousculée, accusée de jalousie. Ils ont permis qu'elle vole la formule de parfum inachevée de ma mère, mon héritage le plus précieux. Pire encore : la montre Cartier de ma mère, celle qu'elle m'avait léguée et que j'ai vue à son poignet, Bastien l'a brisée sous mes yeux. Et Hugo voulait donner le refuge de ma mère à cette usurpatrice. Leur trahison a dépassé l'entendement. Ce jour-là, au fond de cet abîme de douleur, j'ai réalisé que l'amour que je leur portais était mort. Et, étrangement, la haine aussi. Il ne restait qu'un vide glacial. Comment des êtres que j'avais tant aimés ont-ils pu me dénier mon existence même, me traiter en ennemie pour une étrangère? Alors, j' ai décidé de disparaître. J' ai mis le feu à notre appartement parisien, à tous nos souvenirs, laissant des indices pour qu' on me croie morte dans les flammes. C'était la seule façon de renaître de mes cendres, loin d'eux, sous un nouveau nom, Léa Martin. Mais ce qu'ils ont ignoré, c'est que cette mort n'était que le début de ma véritable vie, et la leur, celle d'un remords sans fin.

Chapitres
Lire maintenant
Télécharger le livre