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Je vendais du sperme

Je vendais du sperme

JC

5.0
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Chapitres

Jusqu'oĂč certains sont-ils prĂȘts Ă  aller pour de l'argent? Qu'est-ce que l'Homme est capable de faire pour rouler sur l'or? Lisons.

Chapitre 1 Chapitre 1

Je n'avais que 10 ans lorsque brutalement, la mort me sépara définitivement de mon pÚre. Il avait cassé sa pipe dans un accident de route qui fit plus d'une vingtaine de mort.

A cette époque-là, il venait de trouver un travail dans une entreprise de transport urbain. Notre situation de vie avait légÚrement changé. Nous passions d'un repas pour 2 jours à un repas le jour. Ce qui était bien mieux.

Mon pĂšre nous aimait. Cela se voyait dans sa dĂ©termination Ă  bosser pour une meilleure vie. AprĂšs sa mort, l'entreprise qui avait promis nous venir en aide pour nous permettre de traverser ce moment douloureux nous avait lĂąchĂ© d'un coup. Pas mĂȘme un rond avait Ă©tĂ© dĂ©caissĂ©. Ma mĂšre avait une petite activitĂ© qui ne permettait mĂȘme pas de sauter du riz pour nous ses enfants.

Tout Ă©tait devenu bizarre pour nous. tout Ă©tait difficile. Nous avions Ă©tĂ© renvoyĂ©s de la maison par le propriĂ©taire pour loyer impayĂ©. La seule option que nous avions Ă©tait de rentrer au village. Mes parents Ă©taient tous deux originaires de Pouma. Une commune du Cameroun situĂ©e dans la rĂ©gion du littoral, dĂ©partement de la Sanaga maritime. Une commune pas trĂšs peuplĂ©e, ayant brillĂ©e d'antan par sa luxuriante forĂȘt perdu Ă  cause de son exploitation abusive.

Je n'y étais jamais allé avant ce jour. La mort de papa m'avait alors donné l'occasion de découvrir un autre coin du pays. Nous avions quitté Yaoundé.

Anéantis par les péripéties de la vie que nous traversions, Nous nous y sommes installés. J'avais jusqu'alors, abandonné mes amies Patricia et Alvine. Une nouvelle vie. Une nouvelle terre. De nouvelles connaissances.

Je n'allais plus voir de grands immeubles, je n'allais plus emprunter des taxi. J'allais juste vivre comme tout le monde. J'allais juste ĂȘtre comme ces gens au village. Ce n'Ă©tait pas chose aisĂ©e la relĂšve.

Nous n'avions pas d'argent. C'était difficile. Mais au moins nous pouvions aller au champs. Sauter en longueur de journée sur les arbres et creuser des patates pour manger. Ma mÚre avait réussi à trouver une place assise au marché.

Elle y vendait en longueur de journĂ©e. Tandis que ma cadette et moins nous promenions avec de la marchandise sur la tĂȘte. J'avais 15 ans lorsque je ne voulus plus souffrir. Porter des choses sur la tĂȘte et se balader. Je ne voulais plus ĂȘtre sale quand il pleut. Je n'arrivais plus Ă  me tenir sur mes pieds quand je voyais une connaissance. J'avais des amies qui ne souffraient pas sur ce soleil pour avoir de quoi manger. Pourquoi moi allais-je souffrir ? Ma mĂšre avait frappĂ© Ă  ma porte un soir aprĂšs ĂȘtre rentrĂ© du boulot.

Ma mÚre: Ivana je constate que tu es rentré tÎt aujourd'hui. Bonsoir.

Elle lorgnait ma chambre sombre dĂ» au manque de luminositĂ©. Je n'avais ni allumĂ©, ni ouvert la fenĂȘtre.

Elle se retournait pour s'en aller lorsque timidement je lui ai répondu :

Moi : je n'y suis pas allé.

Elle se retourna et je sentis sa main s'étendre vers l'interrupteur qu'elle appuya avant de demander avec inquiétude :

Ma mĂšre : Mais pourquoi ? Es-tu souffrante ? Qu'est ce qui ne va pas ?

Je gardai le silence un moment. S'inquiétant pour mon état, elle s'approcha encore plus prÚs de moi et s'assit.

Ma mĂšre: Ivana qu'est ce qu'il y'a ? Qu'est-ce que tu as ?

Je m'étais retournée vers elle.

Moi : Maman il y'a rien. Juste que je ne veux plus vendre. Je souffre assez comme ça. Je rentre sale. Et tout. Depuis les années que je vends ?

Elle garda le silence. Saurait été une autre mÚre, elle m'aurait déjà administré une claque digne d'une film d'action. Cette femme simple m'avait regardé.

Ma mÚre : Ivana quel autre choix avons-nous si ce n'est de souffrir ainsi ? Quel autre choix ? Ces enfants dont tu parles ont des parents riches. Des parents qui ont de quoi mettre leurs enfants à l'abri du besoin. Qu'est-ce que moi j'ai ? Ton pÚre est mort. Le seul pilier qui pouvait faire grande chose. Il est mort. Si nous ne nous battons pas ainsi, alors nous finirons mendiant et miséreux.

Moi : nous sommes déjà miséreux.

Ma MĂšre : Pourquoi ce changement Ivana ? Ce n'est pas bien. J'ai mal quand j'entends ma premiĂšre fille me parler ainsi. Ce n'est pas ma faute.

Moi : Pourquoi avoir Ă©pousĂ© papa sans travailler toi- mĂȘme ? Nous ne serions pas ici ! Papa se battait. Tu pouvais avoir aussi une activitĂ© qui nous mettrait Ă  l'abri du besoin. Regarde la mĂšre de Papou. Elle travaille et est mĂȘme vĂ©hiculĂ©. Et leur pĂšre est aussi mort. Mais ils ne manquent de rien. Si tu travaillais ce que nous ne souffrons pas comme ça ?

Mes paroles l'avaient blessé. Mais j'avais raison. Elle s'était levée et avait pris la route de sa chambre. J'avais constaté bien aprÚs mon erreur et ce que j'avais dit de mal. Je m'étais dirigée dans sa chambre toute honteuse et désolée pour réparer mon erreur.

Moi : Maman je suis désolée pour ce que je viens de dire. Je n'aurais pas dû le dire. C'est juste que... Elle m'avait interrompu et m'avait fait assoir prÚs d'elle.

Ma MĂšre : Ecoute Ivana. Tu as raison. Je m'en veux vraiment de vous faire traverser une situation pareille. Une femme qui se marie sans travailler verra les consĂ©quence nĂ©faste de ce choix de vie dans l'avenir. Le travail doit ĂȘtre le premier rempart d'une femme. Je n'avais pas reçu ces conseils avant de me marier. Ton pĂšre Ă©tait un homme trĂšs ambitieux. Je n'avais pas pensĂ© un seul instant que je pouvais aussi trouver un travail. Jusqu'au jour oĂč il a presque tout perdu et nous Ă©tions obligĂ© de rĂ©gresser. Et lui se battre pour la survie. Je sais que c'est de ma faute si nous souffrons aujourd'hui. Je tiens juste Ă  m'excuser Ivana. Tes propos m'ont touchĂ©.

Moi : non maman, je n'aurais pas dĂ» ! Ça Ă©tĂ© un peu fort. Je te promets de travailler pour t'aider plus que jamais. Mais crois-moi, je vais m'en sortir dans ce dehors.

Ses larmes m'avaient transpercé et je m'étais juré de ne jamais voir mes enfants souffrir.

J'avais redoublĂ© d'effort plus que par le passĂ©. AprĂšs l'obtention de mon brevet d'Ă©tude du premier cycle, j'avais dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter l'Ă©cole et de me forger une vie loin des pertes de temps sur les bancs. Maman m'avait dit un soir :

Ma MĂšre : Ivana pourquoi arrĂȘtes-tu l'Ă©cole ? Nous allons nous battre pour que tu ailles loin avec les Ă©tudes. S'il te plait ne deviens pas comme moi.

Moi : je ne serais jamais comme toi maman. Pour cela ne te dérange pas.

Ma MĂšre : Que feras-tu maintenant ? Moi: une formation pratique. Je veux apprendre la coiffure. Je veux ĂȘtre Ă  mon compte.

Ma MÚre : d'accord. Je connais une grande coiffeuse au marché. Tu vas t'y inscrire et te former.

Un mois aprĂšs, j'avais commencĂ© la formation dans cet institut de beautĂ©. Je n'avais que 17 ans? C'Ă©tait coĂ»teux. Avec mes Ă©conomies et l'appui de ma mĂšre, j'avais pu payer une annĂ©e de formation et j'Ă©tais dĂ©terminĂ© d'ĂȘtre meilleure.

Quelques mois aprĂšs, j'avais rencontrĂ© Achille. Comme toute fille de mon Ăąge, troublĂ©e par la pĂ©riode de pubertĂ©, j'avais envie d'avoir un homme pour moi. L'aimer et me sentir aimer. Je voulais ĂȘtre comme mes copines au salon de coiffure qui ne cessaient en longueur de journĂ©e de parler des hommes. Achille m'avait plu directement. Nous n'avions pas tardĂ© pour se mettre en couple.

Cet homme de la vingtaine avait conquĂ©rir mon cƓur par son sourire et sa façon de me flatter. Pompiste Ă  la station total, il se dĂ©brouillait dans cette entreprise pour joindre les deux bouts comme la plupart des gars de son Ăąge.

J'avais remarquĂ© qu'Achille depuis des mois ne m'avait jamais demandĂ© un rapport sexuel ni mĂȘme parler de ce sujet. J'avais essayĂ© d'en parler Ă  une amie au boulot qui avait Ă©tĂ© catĂ©gorique : « ce gars ne t'aime pas. Un homme qui t'aime te trouve toujours attirante et a toujours envie de toi ». Elle avait surement raison. Je l'avais confrontĂ© un soir au retour du boulot. J'Ă©tais passĂ© chez lui pour qu'il rĂ©ponde Ă  cette question. Il m'avait regardĂ© et m'avait dit :

Achille : Ivana je t'aime. Oui je t'aime. Mais je ne t'aime pas d'un amour sexuel. Je ne t'aime pas d'un amour obsessionnel. Un amour guidĂ© par la canne dans ma culotte. Ce genre d'amour finit toujours et de la mauvaise des maniĂšres. Je veux ĂȘtre sĂ»r que tu seras ma femme avant toute tentative de pĂ©nĂ©tration. Un amour vrai n'a point le sexe comme fondation.

À suivre

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