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Toute une histoire... - Tome 1

Toute une histoire... - Tome 1

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49
Chapitres

Toute une histoire… est une éphéméride proposé en deux tomes, une histoire par jour, conçue dans un but ludique : vingt-cinq mots épars, fournis par des proches ou des quidams pour constituer une histoire drôle ou horrifique, émouvante ou coquine. Des ingrédients d'une recette du savoir aux saveurs inventives, originales, aussi variées qu'inattendues. À PROPOS DE L'AUTEURE Passionnée par le pouvoir qu'ont les mots de transmettre des émotions et de retranscrire un imaginaire, parfois de leur sens original, afin d'en obtenir la quintessence.

Chapitre 1 No.1

Prologue

J’ai conçu ce livre de manière peu commune, l’idée m’ayant germé après avoir disputé une partie acharnée de Pictionary avec une amie. Nous avons changé les règles afin de jouer à deux et avons enchaîné les parties, jusqu’à trouver vingt-cinq mots chacune. Puis, le moment de se séparer étant venu, je ne voulais pas stopper ainsi le jeu. Je me suis dit alors : « Pourquoi ne pas prendre ces mots et s’en servir de base pour écrire une petite histoire sympathique ? »

J’ai donc commencé avec ceux de ma liste, aussi disparates et incongrus soient-ils, puis ceux de mon amie, même cas de figure, voire pire ! Et puis, ça m’a plu et j’ai continué avec tirage au sort dans le dictionnaire. J’en ai fait lire quelques-unes et ça a été un succès, me poussant à poursuivre. Puis le dictionnaire m’ayant lassée, j’ai demandé à des amis et membres de ma famille de me donner leur liste. Ça fonctionnait toujours, ça plaisait et chacun repartait avec son histoire.

Alors j’ai eu bientôt recours à d’autres gens, trouvés sur les réseaux sociaux ou sites de rencontre, avec toujours cette sempiternelle requête : « Donnez-moi vingt-cinq mots simples qui n’ont rien à voir ensemble et je vous écrirai votre histoire ». J’ai eu énormément de demandes et autant de retours positifs.

Voilà comment est né cet ouvrage que j’ai eu envie de vous présenter sous forme d’éphéméride ; je vous invite à le découvrir, page par page, jour après jour puisque tel est le but initial. Mais si d’aventure il vous seyait de lire tout le livre d’une traite, vous êtes libre ! Et si vous appréciez mes petites fictions autant que j’ai eu plaisir à les écrire, alors peut-être serez-vous mes prochains fournisseurs de listes pour qu’un second opus voie le jour.

À présent, trêve de discours, et en avant les histoires !

1erjanvier

Prune, achat, alligator, butane, carotte, crabe, élevage, ferme, hussard, habileté, métro, terreur, ordre, stérile, physique, plexus, précaire, progrès, quatre, régal, ring, rotin, santé, servitude, séance

J’avais une santé précaire. Je revenais d’un séjour à l’hôpital, en chambre stérile. Mon cœur battait trop vite, sortait même de ma poitrine faisant vibrer mon plexus solaire, et tout ça m’avait valu une série d’examens très poussés et extrêmement surveillés. Une condition physique qui m’interdisait de me prendre pour un hussard qui irait combattre les alligators, si tenté que ce cas de figure puisse exister !

Ma mère se pliait en quatre. Elle me procurait des séances de relaxation dans un grand siège de rotin, me faisait sa célèbre salade de crabe aux carottes ce qui était un régal, et quand elle sortait faire ses achats au marché, elle en revenait avec mes prunes préférées. Et depuis quelques jours, elle était contente car il y avait des progrès.

J’habitais une ferme dans le Périgord. On entendait que les oiseaux, nos bêtes et nos cris. Aucune voiture, aucun métro. Rien. Mes parents s’occupaient d’un grand élevage de canards et d’oies. Mon père les prenait avec habileté, les caressait, leur parlait souvent. Ils étaient comme ses enfants. Le travail était dur mais la vie était douce. Mais depuis peu, avec l’arrivée de quelques loups dans les parages, nous vivions en servitude : la terreur de perdre nos animaux.

Malgré un ordre préfectoral comme quoi aucune arme n’était admise chez les particuliers, mon père avait une carabine. Les loups n’auraient pas ses enfants. Il avait aussi entreposé une bouteille de butane, au cas où une meute entière passerait. « Toujours prêt au combat, comme les boxeurs sur un ring », avait dit papa.

2 janvier

Aloe vera, clavier, pirouette, libellule, roue, téléphone, balai, bouteille, sympathique, shampoing, vacances, tour, gilet, pirogue, magasin, dessin, enfant, ampoule, pinceau, assiette, castagnette, réveil, oreiller, tabac, gendarme

Mes dents jouaient des castagnettes, j’avais des ampoules aux mains, les pinceaux frigorifiés, et je n’avais pas touché à mon assiette. Même moi qui adorais fumer une petite cigarette avant d’aller dormir, rien que de penser à l’odeur du tabac froid me faisait vomir. Je suis gendarme de profession et fervent adepte d’escalade à mains nues dans des conditions extrêmes. Et ce matin était sans nul doute le pire de tous ceux que j’avais pu vivre jusqu’à présent : un réveil des plus compliqués, un oreiller des plus trempés, et assis sur mon lit, j’avais juste l’impression de descendre en rafting en pirogue sur un fleuve en crue : un réflexe idiot me fit mettre ma main sur mon torse, histoire de savoir si je portais bien mon gilet de sauvetage. Je crois que les roues d’un quinze tonnes m’auraient piétiné, je n’aurai pas été plus mal !

Pourtant, je n’avais bu aucune bouteille, je n’avais pas fait de soirée sympathique, je n’avais pas non plus fait le tour des bars. La veille, j’avais juste succombé à ma passion des grands espaces, comme un enfant laisserait tomber ses devoirs pour s’adonner au dessin, abandonnant volontairement mon téléphone qui d’ordinaire ne me quittait jamais.

Et là où j’allais, il n’existait aucun magasin, aucune échoppe vendant une carte postale ou un balai. C’était un endroit sauvage, très peu fréquenté par les touristes car la montagne escarpée ne convient pas aux vacances en famille. Bien trop dangereux. Et puis, Madame et ses après-shampoings à l’aloe vera, fallait oublier. Non, vraiment, c’était le paradis des grimpeurs de fond, des allumés de sensations fortes, des fous d’équilibre sur des pentes inégales, le terrain des défis impossibles.

Et là, aguerri que j’étais, je m’étais laissé piéger bêtement par un orage imprévu, pendu à la paroi glissante, à plus de quatre cents mètres du sol, avec seule compagnie, une libellule aussi perdue que moi qui faisait des pirouettes improbables sous les gouttes épaisses. J’avais cependant pris toutes mes précautions, avais tapé « Prévisions météorologiques » sur le clavier et était ressorti « Nuageux – Probabilité de pluie : 25 % ». Je grimperai donc en pleine confiance.

Ce fut la plus éprouvante excursion de toute mon existence, pendu en l’air par des mains ankylosées à une roche devenue une patinoire, des bras tuméfiés, des pieds gelés qui ne faisaient plus office de garants et mon portable qui m’attendait sagement sur le meuble du salon…

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