Trop tard pour notre Lilas

Trop tard pour notre Lilas

Gavin

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J'étais la prunelle des yeux d'Adelbert et Robin. Mes protecteurs, mes amis d'enfance, ceux qui avaient abattu les murs de nos appartements pour ne jamais me quitter. Mais tout a basculé quand Natacha, ma stagiaire aux allures de petite chose fragile, est entrée dans nos vies. Ce matin-là, le salon était envahi de fleurs. Le pollen saturait l'air. Ma gorge s'est instantanément serrée, mes poumons ont brûlé. En titubant vers mon inhalateur, j'ai renversé un vase par accident. « Lilas ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu es devenue hystérique ! » Robin m'a repoussée violemment pour sauver les fleurs. Pendant que je suffoquais au sol, luttant pour chaque bouffée d'air, ils consolaient Natacha qui pleurait sur ses roses abîmées. Ils avaient oublié mon asthme sévère. Ils m'avaient oubliée, moi. Ce soir-là, j'ai pris ma décision. J'ai brûlé nos albums photos dans la poubelle, vendu mon appartement en secret et accepté la demande en mariage d'Hermès à Bordeaux. Quand ils découvriront enfin le vrai visage de Natacha et courront me supplier à genoux, il sera trop tard. Je ne serai plus leur Lilas, mais l'épouse intouchable d'un autre.

Chapitre 1

J'étais la prunelle des yeux d'Adelbert et Robin. Mes protecteurs, mes amis d'enfance, ceux qui avaient abattu les murs de nos appartements pour ne jamais me quitter. Mais tout a basculé quand Natacha, ma stagiaire aux allures de petite chose fragile, est entrée dans nos vies.

Ce matin-là, le salon était envahi de fleurs. Le pollen saturait l'air. Ma gorge s'est instantanément serrée, mes poumons ont brûlé. En titubant vers mon inhalateur, j'ai renversé un vase par accident.

« Lilas ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu es devenue hystérique ! »

Robin m'a repoussée violemment pour sauver les fleurs. Pendant que je suffoquais au sol, luttant pour chaque bouffée d'air, ils consolaient Natacha qui pleurait sur ses roses abîmées. Ils avaient oublié mon asthme sévère. Ils m'avaient oubliée, moi.

Ce soir-là, j'ai pris ma décision. J'ai brûlé nos albums photos dans la poubelle, vendu mon appartement en secret et accepté la demande en mariage d'Hermès à Bordeaux.

Quand ils découvriront enfin le vrai visage de Natacha et courront me supplier à genoux, il sera trop tard.

Je ne serai plus leur Lilas, mais l'épouse intouchable d'un autre.

Chapitre 1

Lilas POV:

Le hurlement de joie qui montait de l'étage en dessous était une insulte. Je savais que c'était pour elle. Pour Natacha. Mes deux amis d'enfance, Adelbert et Robin, s'étaient surpassés pour la célébrer. Leurs rires résonnaient, me frappant comme des coups de poing.

Puis il y eut des pas. Légers, guillerets. La porte de mon appartement s'ouvrit doucement. Natacha. Elle tenait un gâteau. Un sourire innocent, presque angélique, flottait sur son visage. Elle était toute en tulle et en dentelle, une figurine fragile. Mais un détail clochait. Une tache de crème au coin de sa bouche. Pas accidentelle. Une performance.

« Lilas, ma chérie ! Viens nous rejoindre ! C'est si amusant ! » Sa voix était un filet de miel, trop doux pour être honnête.

Je la regardai, mes yeux balayant son numéro d'innocence. Je n'étais pas dupe. Elle jouait la petite souris maladroite et timide, mais ses yeux brillaient d'une malice que je connaissais trop bien.

« Non, merci. » Ma voix sortit plus froide que je ne l'avais voulu. « J'ai du travail. »

Elle cligna des yeux, une larme perla déjà au coin de son œil. Une maîtrise parfaite de l'art du drame.

« Tu ne m'aimes pas, n'est-ce pas ? » Sa voix tremblait. « C'est pour ça que tu ne veux jamais venir. »

Un frisson me parcourut. La même rengaine. Toujours la victime.

« Garde tes numéros pour Adelbert et Robin », dis-je, mon ton sec, sans émotion.

Je commençai à refermer la porte. Sans un mot de plus.

Puis, tout alla très vite. Sa main, petite et blanche, se tendit pour bloquer le chambranle. Mais ma main, déjà en mouvement, ne s'arrêta pas. Le claquement fut sec. Un cri étouffé. Je la vis. Sa peau pâle arbora instantanément un bleu violet, le choc de la porte pinçant ses doigts. Elle gémit, un son plaintif qui résonna dans le couloir.

Au même moment, les deux hommes. Adelbert et Robin. Leurs pas lourds montaient les escaliers. Ils arrivèrent, haletants, leurs yeux s'écarquillant devant la scène. Natacha, recroquevillée, sa main ensanglantée entre ses genoux. Moi, impassible, la main encore sur la poignée de porte.

Ils se précipitèrent. Adelbert, toujours le premier à réagir, la souleva doucement dans ses bras. Robin, plus réservé, se pencha pour examiner sa main.

« Mon Dieu, Natacha ! Qu'est-ce qui s'est passé ? » La voix d'Adelbert était pleine d'une anxiété que je n'avais pas entendue depuis des années.

Robin, voyant l'ecchymose et la petite plaie, se tourna vers moi, les yeux rouges de colère.

« Lilas ! Qu'est-ce que tu as fait ? Comment peux-tu être si cruelle ? » Son ton était un reproche cinglant. « Tu es devenue si méchante. »

Adelbert, dont les traits habituellement froids étaient tordus par l'inquiétude, me lança un regard lourd de déception.

« Tu aurais pu faire attention. C'est trop, Lilas. » Sa voix était plus douce, mais le message, clair.

Il se tourna vers Natacha, son visage s'adoucit instantanément.

« Ça va aller, ma puce. Ne pleure pas. Je vais te chercher de quoi désinfecter ça. »

Il la prit dans ses bras, la portant comme une princesse fragile. Robin suivit, un regard de pitié jeté à Natacha.

« Ne t'inquiète pas, Natacha. Je vais te conduire quelque part où tu pourras oublier tout ça ce soir. Une nouvelle voiture ? Une balade ? »

Natacha, entre deux sanglots simulés, essuya ses larmes. Elle regarda Adelbert, un sourire furtif sur ses lèvres.

« Merci, Adelbert. » Puis, elle se tourna vers Robin, ses yeux encore humides. « Robin, tu ne devrais pas faire de course. C'est dangereux. »

Robin acquiesça immédiatement.

« Pour toi, Natacha, je ferai n'importe quoi. »

Je les regardai s'éloigner, leurs silhouettes s'estompant dans l'ombre du couloir. L'appartement, acheté par mes propres deniers, résonnait de leur absence. C'était comme un rêve étrange. Un mauvais rêve.

Je me souvenais d'une époque où j'étais le centre de leur monde. Leurs rires, leurs attentions, leurs disputes, tout tournait autour de moi. Dès mon enfance, j'avais été fragile, asthmatique. Ma famille m'avait envoyée vivre chez ma tante à Bordeaux pour des raisons climatiques. C'est là que je les avais rencontrés. Adelbert et Robin. Des enfants, à peine plus âgés que moi, mais déjà mes protecteurs. Ils s'étaient attachés à moi dès le premier regard.

Chaque jour, ils me raccompagnaient de l'école. Chaque matin, le petit-déjeuner était livré à ma porte. Ils déchiraient les lettres d'amour que je recevais, repoussaient les garçons qui osaient s'approcher. Ils voulaient être les seuls. Les seuls.

Des années plus tard, Adelbert était devenu le PDG d'une entreprise familiale, Robin, un pilote de course de renommée mondiale. Malgré leurs emplois du temps déments, ils avaient acheté les appartements de chaque côté du mien. Ils avaient fait abattre les murs, créant un loft immense. Pour être toujours avec moi. Pour me préparer à manger chaque soir.

Je me souviens quand mes parents avaient voulu que je revienne, après la rémission de mon asthme. Ils avaient pleuré, supplié. « Lilas, où que tu ailles, nous irons. »

J'étais restée. Pour eux.

Mais Natacha était arrivée. Mon stagiaire. Une fille timide, en apparence. Je l'avais trouvée seule, mangeant des sandwichs secs dans un coin. Elle m'avait dit qu'elle venait d'une famille pauvre, de la campagne. Moi, l'héritière cachée d'une fortune, j'avais eu pitié d'elle. Je l'avais même invitée à dîner chez moi, avec Adelbert et Robin. Une erreur fatale.

Adelbert, qui détestait les fêtes bruyantes, l'avait emmenée à des réceptions mondaines. Robin, qui vouait sa vie à la course automobile, était prêt à tout abandonner pour un de ses caprices.

Un mois. En un mois, ils m'avaient oubliée. Moi, qui avais pensé épouser l'un d'eux. Moi, qui avais toujours été leur priorité. Mais maintenant, je savais qu'il était temps de partir.

Un sourire amer étira mes lèvres. Je sortis mon téléphone. Le compte à rebours de mon départ était activé. Je ne les retiendrais pas. Je ne les supplierais pas. Ils avaient fait leur choix. Et moi, le mien.

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