Le jour de l'anniversaire de mon mari, Hugo, je lui ai envoyé un cadeau : l'embryon conservé de l'enfant que je venais d'avorter. C'était ma vengeance. Il avait piégé mon père, le conduisant en prison et ma mère à la tombe, tout ça pour sa maîtresse, Ambre. Quand il a débarqué dans notre appartement, le visage déformé par la rage, il m'a plaquée contre le comptoir. « Espèce de monstre ! Comment as-tu pu détruire notre enfant ? » « Tu as perdu ce droit à l'instant où tu as choisi Ambre plutôt que nous », ai-je craché. Mais ma défiance n'a mené qu'à plus d'horreur. Il m'a fait interner dans une clinique psychiatrique où Ambre, l'architecte de la ruine de ma famille, m'a torturée avec des électrochocs, essayant de briser mon esprit. J'ai feint la soumission, puis j'ai riposté, nous projetant toutes les deux par une fenêtre du troisième étage. J'ai survécu ; elle est restée dans un état critique. Allongée sur mon lit d'hôpital, Hugo est venu me voir, non pas avec des remords, mais avec une exigence glaciale. « Ambre a besoin d'une greffe de tendon. Tu es compatible. L'opération est demain. » Il pensait m'avoir piégée, qu'il pouvait me forcer à sacrifier une partie de moi-même pour la femme qui m'avait détruite. Mais alors qu'il partait réconforter sa maîtresse, j'ai passé un appel. Le lendemain matin, tandis qu'il me suppliait de ne pas subir cette « opération », je suis partie, le laissant dans les ruines de la vie qu'il avait anéantie. Il ne savait pas que ce n'était pas une opération. C'était mon évasion, et le début de sa fin.
Le jour de l'anniversaire de mon mari, Hugo, je lui ai envoyé un cadeau : l'embryon conservé de l'enfant que je venais d'avorter.
C'était ma vengeance. Il avait piégé mon père, le conduisant en prison et ma mère à la tombe, tout ça pour sa maîtresse, Ambre.
Quand il a débarqué dans notre appartement, le visage déformé par la rage, il m'a plaquée contre le comptoir. « Espèce de monstre ! Comment as-tu pu détruire notre enfant ? »
« Tu as perdu ce droit à l'instant où tu as choisi Ambre plutôt que nous », ai-je craché.
Mais ma défiance n'a mené qu'à plus d'horreur. Il m'a fait interner dans une clinique psychiatrique où Ambre, l'architecte de la ruine de ma famille, m'a torturée avec des électrochocs, essayant de briser mon esprit.
J'ai feint la soumission, puis j'ai riposté, nous projetant toutes les deux par une fenêtre du troisième étage. J'ai survécu ; elle est restée dans un état critique.
Allongée sur mon lit d'hôpital, Hugo est venu me voir, non pas avec des remords, mais avec une exigence glaciale. « Ambre a besoin d'une greffe de tendon. Tu es compatible. L'opération est demain. »
Il pensait m'avoir piégée, qu'il pouvait me forcer à sacrifier une partie de moi-même pour la femme qui m'avait détruite.
Mais alors qu'il partait réconforter sa maîtresse, j'ai passé un appel. Le lendemain matin, tandis qu'il me suppliait de ne pas subir cette « opération », je suis partie, le laissant dans les ruines de la vie qu'il avait anéantie. Il ne savait pas que ce n'était pas une opération. C'était mon évasion, et le début de sa fin.
Chapitre 1
Point de vue d'Alix Olivier :
Mon téléphone a vibré, un numéro inconnu clignotant sur l'écran. C'était l'anniversaire d'Hugo. J'ai baissé les yeux sur l'embryon conservé dans une fiole en verre faite sur mesure, une minuscule particule translucide suspendue dans un fluide ambré. C'était mon cadeau pour lui.
J'ai appuyé sur « accepter ».
« Joyeux anniversaire, Hugo », ai-je dit, ma voix plate, dénuée de toute chaleur.
Il y a eu un moment de silence à l'autre bout du fil, puis un son tendu, presque à bout de souffle. Hugo. L'homme qui avait autrefois été mon monde. L'homme qui avait tout brisé.
« Alix ? » Sa voix était rauque, empreinte d'une confusion presque comique. Il ne s'attendait pas à avoir de mes nouvelles. Pas aujourd'hui. Probablement plus jamais.
« Tu as reçu mon cadeau ? » ai-je demandé, un sourire cruel jouant sur mes lèvres. Cela étirait les muscles de mon visage, une sensation que je n'avais pas connue depuis des années.
Une autre pause. Plus longue cette fois. Je pouvais presque entendre son esprit s'emballer, essayant de rassembler les pièces du puzzle. Le paquet. La forme étrange. Le poids.
« Qu'est-ce que... qu'est-ce que c'est, Alix ? » Sa voix était maintenant un grognement sourd, une note dangereuse s'y glissant.
« C'est notre enfant, Hugo », ai-je déclaré, chaque mot un poignard lent et délibéré. « Ou ce qui aurait été notre enfant. Je l'ai fait avorter. Le jour de ton anniversaire. Juste pour toi. »
Un cri étranglé s'est arraché de sa gorge. C'était un son de pure agonie, un son que j'avais désiré entendre pendant deux longues, atroces années. Mon cœur, un bloc de glace dans ma poitrine, a ressenti une lueur de quelque chose qui ressemblait presque à de la satisfaction.
J'ai entendu un fracas à l'autre bout, du verre se brisant contre ce qui ressemblait à un sol en marbre. Il devait avoir laissé tomber la fiole. Bien. Qu'elle se brise. Que chaque éclat de notre réalité brisée le lacère.
« Espèce de... de salope ! » a-t-il rugi, sa voix épaisse de fureur et d'une douleur que je savais réelle. « Tu l'as vraiment fait ! »
« Oui, Hugo, je l'ai fait », ai-je confirmé, ma voix toujours étrangement calme. « Et tu sais quoi ? C'était la décision la plus facile que j'aie jamais prise. »
Il a continué à crier, des mots incohérents de rage et d'incrédulité. Je pouvais l'imaginer, son beau visage déformé, son sang-froid parfait de procureur finalement fissuré. C'était une belle vision, dans mon esprit.
« Pourquoi, Alix ? Pourquoi ferais-tu ça ? » a-t-il hurlé, sa voix se brisant.
« Pourquoi ? » ai-je répété, un rire froid et dur bouillonnant du plus profond de moi. Ce n'était pas un rire de joie, mais de triomphe amer. « Tu veux savoir pourquoi, Hugo ? Parce que je te déteste. Je te déteste plus que je n'ai jamais aimé quoi que ce soit en ce monde. »
La ligne est devenue silencieuse. Il avait raccroché. Ou peut-être avait-il jeté son téléphone à travers la pièce. Peu importait. Le message était passé. Le cadeau était reçu.
J'ai fermé les yeux, le fantôme d'une larme traçant un chemin sur ma joue. Je l'ai vite essuyée. Plus de larmes pour lui. Plus jamais.
L'appartement semblait trop calme, trop vide. C'était toujours comme ça après l'une de nos « interactions ». Une douleur creuse s'est installée dans ma poitrine, une compagne familière.
Soudain, la porte d'entrée s'est ouverte violemment, claquant contre le mur. Hugo. Il avait dû conduire comme un fou.
Il se tenait dans l'embrasure de la porte, la poitrine haletante, les yeux sauvages et injectés de sang. Les restes de la fiole gisaient éparpillés sur le sol, scintillant comme des joyaux malveillants. Il a pointé un doigt tremblant vers moi.
« Toi... espèce de monstre ! » a-t-il étouffé, sa voix à peine un murmure, mais chargée de venin.
Je l'ai simplement regardé, mon visage un masque d'indifférence soigneusement construit. Qu'il m'insulte. Ça ne me faisait plus rien.
Il s'est jeté sur moi, m'attrapant le bras avec une force brutale. Sa poigne était serrée, ses doigts s'enfonçant dans ma chair. Je n'ai pas bronché. J'y étais habituée.
Il m'a traînée sur le sol en marbre poli, au-delà du verre brisé, et m'a poussée contre la surface froide et impitoyable du comptoir de la cuisine. Ma tête a heurté le bord avec un bruit sourd, des étincelles dansant derrière mes yeux. J'ai senti le goût du sang.
« Comment as-tu pu, Alix ? » a-t-il grondé, son visage à quelques centimètres du mien, son souffle chaud contre ma peau. « Comment as-tu pu détruire notre enfant ? »
« Notre enfant ? » ai-je craché, les mots dégoulinant de mépris. « Tu as perdu le droit de l'appeler 'notre enfant' à l'instant où tu as détruit ma famille. À l'instant où tu as choisi Ambre plutôt que nous. »
Ses yeux se sont plissés, une lueur indéchiffrable les traversant. Culpabilité ? Regret ? Je m'en fichais.
« Tu penses que c'est la justice ? » a-t-il rugi, sa voix assourdissante dans l'espace confiné. « Tu penses que ça nous rend quittes ? »
« Non », ai-je murmuré, un sourire glacial revenant sur mes lèvres. « Ce n'est que le début, Hugo. Ce n'est que mon premier cadeau pour toi. »
Il a frappé du poing contre le comptoir, manquant de peu ma tête. La force du coup a fait trembler toute la cuisine.
« Tu es folle, Alix », a-t-il sifflé, sa voix tremblant d'un mélange de rage et d'autre chose. De la peur, peut-être ? Je l'espérais.
« Peut-être », ai-je concédé, mon regard inébranlable. « Mais qui m'a rendue comme ça, Hugo ? Qui m'a transformée en ce monstre ? »
Il m'a regardée, ses yeux cherchant, désespérés. Mais il n'y avait plus rien à trouver. La femme vibrante et aimante qu'il avait épousée était partie depuis longtemps, remplacée par une coquille froide et vide.
Il m'a attrapé le menton, me forçant à le regarder. Son pouce a effleuré ma lèvre inférieure, là où l'impact avait fendu la peau. C'était un geste d'une tendresse inattendue, un fantôme de l'homme qu'il avait été.
« Tu es toujours ma femme, Alix », a-t-il dit, sa voix plus douce maintenant, presque suppliante. « On peut arranger ça. On peut tout recommencer. »
J'ai ri, un son dur et sans humour. « Arranger ça ? Recommencer ? Tu le penses vraiment ? » Mes yeux ont filé vers le verre brisé sur le sol, puis sont revenus sur son visage. « Il n'y a plus rien à arranger, Hugo. Tu as tout réduit en cendres. »
Sa mâchoire s'est crispée. La tendresse a disparu, remplacée par le masque familier de la fureur contenue.
« Tu l'as cherché, Alix », a-t-il dit, sa voix froide et tranchante. « Tu as choisi cette voie. »
« Non, Hugo », l'ai-je corrigé, ma voix tout aussi froide. « Tu l'as choisie pour moi. Tu l'as choisie le jour où tu as pris le parti d'Ambre, le jour où tu as mis mon père derrière les barreaux, le jour où tu as regardé ma mère mourir. »
Son visage a pâli, la mention de ma mère touchant clairement un point sensible. Mais il était trop tard pour les remords. Bien trop tard.
Il a agrippé le haut de mes bras, ses doigts s'enfonçant profondément. Ses yeux brûlaient dans les miens, un feu désespéré faisant rage en eux.
« Tu crois que ça m'a plu de voir ta famille s'effondrer ? » a-t-il grondé, la voix rauque. « Tu crois que je voulais tout ça ? »
« Tu l'as défendu, Hugo », lui ai-je rappelé, ma voix inébranlable. « Tu as appelé ça la 'justice'. Tu as appelé ça la 'responsabilité'. Tu as commodément oublié la 'responsabilité' des Olivier à t'élever, à te donner tout ce que tu as. »
Son souffle s'est coupé. Les mots ont touché une corde sensible, une insécurité profonde qu'il essayait toujours de cacher.
Il a fermé les yeux un instant, une grimace douloureuse tordant ses traits. Quand il les a rouverts, ils étaient durs et impitoyables.
« J'ai essayé de te protéger, Alix », a-t-il dit, sa voix basse et dangereuse. « J'ai essayé de te tenir à l'écart. Mais tu n'as pas voulu écouter. Tu as toujours dû te battre contre moi. »
« Me battre contre toi ? » ai-je ricané, un rire amer s'échappant de mes lèvres. « Je me suis battue pour ma famille, Hugo. Je me suis battue pour la vérité. Quelque chose que tu sembles avoir oublié. »
Il s'est éloigné de moi, passant une main dans ses cheveux en désordre. Il avait l'air fatigué, vaincu. Mais je savais que c'était une performance. Une façade soigneusement élaborée.
« Tu es un cas désespéré, Alix », a-t-il marmonné en secouant la tête. « Tu es comme ton père. »
Les mots m'ont piquée, une fléchette venimeuse visant directement ma blessure la plus profonde. Mais j'ai refusé de le laisser voir.
« Et toi, Hugo », ai-je rétorqué, ma voix vive et claire, « tu es comme Ambre. Un opportuniste manipulateur et calculateur, prêt à écraser n'importe qui pour obtenir ce que tu veux. »
Ses yeux ont brillé de colère. Il détestait être comparé à elle, même s'ils étaient les deux faces d'une même pièce.
Il a reculé d'un pas, son regard balayant les débris de la cuisine, puis se posant sur moi. Un calme glacial s'est abattu sur son visage.
« Très bien », a-t-il dit, sa voix dénuée d'émotion. « Si c'est le jeu que tu veux jouer, Alix, alors jouons. »
Il s'est retourné et s'est éloigné, ses pas résonnant dans le silence. Je l'ai regardé partir, mon corps tremblant, non pas de peur, mais d'une rage froide et bouillonnante.
Il s'est arrêté à la porte, se retournant pour me faire face. « Souviens-toi juste, Alix », a-t-il prévenu, ses yeux comme des éclats de glace, « c'est toi qui as commencé. »
Il est parti, la porte se refermant derrière lui. Je me suis affalée contre le comptoir, l'adrénaline s'écoulant lentement de mon corps. Les larmes, une fois de plus, menaçaient de couler.
Mais je ne les laisserais pas faire. Pas maintenant. Plus jamais. J'avais une guerre à mener. Et Hugo David venait de me donner toute la motivation dont j'avais besoin.
Mon téléphone a vibré. C'était un message d'un numéro inconnu. « Le deal tient. Sois prête. »
C'était Jacques. Mon rival d'enfance. Mon allié improbable. Le seul qui pouvait m'aider à réduire le monde d'Hugo en cendres.
Autres livres par Gavin
Voir plus