Sous le masque du désir

Sous le masque du désir

plume de shadow

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Contenu réservé aux adultes (18+) « Jusqu'où seriez-vous prêt(e) à vous perdre pour quelqu'un ? » Atlas Martini vivait selon trois principes inébranlables : – Ne jamais mêler plaisir et affaires. – Ne jamais accorder de seconde chance. – Ne jamais laisser les émotions dicter ses actes. Il n'avait jamais enfreint ces lois... jusqu'à ce qu'elle apparaisse dans l'embrasure de sa porte, pareille à un poison sucré versé dans un flacon de cristal. Meredith Rossi, avec ses lunettes trop larges et ses grands yeux de biche apeurée, avait l'air fragile, presque irréelle. Un ange désorienté tombé dans l'antre du diable. Elle ne devait être qu'un jouet. Une distraction passagère. Une créature innocente qu'il contaminerait lentement, jusqu'à ce qu'elle ne respire plus sans lui. Et lui, si détaché d'ordinaire, rêvait déjà de s'enivrer de sa naïveté. Comme d'une drogue douce et mortelle, il voulait perdre pied. Elle lui appartenait désormais. Sa secrétaire. Sa chose. Son obsession délicate. Mais Meredith n'était pas aussi limpide qu'elle en avait l'air. Elle fuyait un passé lourd, abritant dans son ombre un frère fragile qu'elle s'échinait à protéger. Réservée, sur ses gardes, elle savait que son nouveau patron représentait tout ce qu'elle devait éviter : un homme froid, calculateur, dominateur... et terriblement captivant. Quand il lui offrit un marché indécent, elle aurait dû refuser. Pourtant, il y avait dans cette offre un goût d'interdit enivrant. Meredith voulait se consumer, effacer ses peurs dans les flammes d'un désir qu'elle n'avait jamais osé affronter. Atlas, prédateur vêtu de silence et de contrôle, deviendrait son enfer personnel. Son bourreau exquis, son chef, son obsession. Leur lien défiait toutes les règles. Peut-on aimer un être sans conscience ? Faire confiance à celui qui rêve de nous posséder jusqu'à l'oubli ? Peut-on désirer celui qui promet de tout réduire en cendres ?

Chapitre 1 Chapitre 1

C'est une ville comme tant d'autres, en apparence. Des trottoirs usés, des immeubles gris, des gens pressés aux visages fermés, et des vies ordinaires qui s'écoulent au rythme d'un quotidien banal. Mais sous cette façade paisible, grouille un monde invisible, tordu, brutal. La loi du plus fort règne, étouffant les faibles dans un silence complice. Les ruelles sombres servent d'arène, les cris étouffés remplacent les sirènes. On y vole, on y viole, on y tue. Ici, c'est la jungle. La bête dévore la bête, et seuls ceux assez féroces ou rusés survivent.

Il n'était pas toujours ce prédateur que les rues redoutent. Autrefois, il n'était qu'un enfant brisé, témoin impuissant de la mort de ses parents. Ce jour-là, quelque chose en lui s'est éteint. Quelque chose d'humain. Depuis, il s'est transformé. Il a grandi avec la rage comme compagne et la vengeance pour seul horizon. Dans cette ville, il était un tigre parmi les ombres, tapi dans les bas-fonds, traquant ses proies avec une patience meurtrière.

Il y a cette vieille légende d'un tigre blessé par un chasseur. Pendant six mois, l'animal traqua l'homme sans relâche, le flair de la revanche brûlant ses narines. Puis, quand enfin il le trouva, il le déchiqueta sans pitié. Atlas était ce tigre. Mais contrairement à la bête légendaire, il ne cherchait pas une seule cible. Il en avait plusieurs. Et ce soir, une nouvelle était tombée entre ses griffes.

Le visage de l'homme était méconnaissable, tuméfié, gonflé de douleur. Ses yeux, vitreux, tentaient de s'accrocher à la moindre parcelle d'espoir.

- Où sont les autres ? demanda Atlas, sa voix aussi froide que l'acier.

Le prisonnier, enchaîné, leva un regard hagard vers son tortionnaire, l'effroi peignant son visage comme un masque grotesque.

- S'il vous plaît... supplia-t-il, incapable de formuler autre chose. Il ne savait même pas pourquoi il était là.

Quelques heures plus tôt, il dansait dans une boîte, riant avec ses amis, buvant sans se douter qu'un poison avait glissé dans son verre. Tout s'est enchaîné ensuite. L'évanouissement, le transport dans ce lieu sordide, puis les coups. Les cris. La douleur.

Toutes les dix minutes, le même homme entrait dans la pièce, posait la même question. « Où sont les autres ? » Si la réponse ne venait pas - ou ne plaisait pas - un doigt était fracassé sous les coups d'un marteau. À présent, il ne lui restait qu'un doigt intact.

- Ne te fais pas de souci pour ta main, fit Atlas avec un sourire cruel. Il te reste encore tes dix orteils.

- Pourquoi... Pourquoi tu fais ça ? sanglota l'homme, les larmes traçant des sillons à travers le sang et la sueur.

La pièce était presque entièrement plongée dans le noir. Un unique faisceau lumineux découpait le visage du captif. Impossible de distinguer celui de son bourreau.

- On récolte ce que l'on sème, répondit Atlas, avançant lentement jusqu'à la lumière.

Quand enfin son visage fut révélé, la proie se figea, tremblante, le souffle coupé.

- C'est... toi.

- Je n'ai plus le temps de m'amuser avec tes doigts, répondit Atlas, glacial. Il se tourna vers l'un de ses hommes. Finissez-en.

- Attends ! Pitié ! Je vous en supplie...!

Le coup partit, sec et définitif. Le corps s'effondra dans un bruit mou.

- Tu pourrais au moins les écouter supplier, grogna Xavier, s'approchant du cadavre pour éviter les éclaboussures de matière cérébrale.

- Ça fait cinq, déjà, souffla-t-il.

Atlas hocha lentement la tête, ses traits durs, impassibles.

- Je dois venger l'accident de mon frère. Et la mort de sa femme. Je ne m'arrêterai pas tant qu'ils ne seront pas tous réduits en cendres.

Il avait enterré sa faiblesse la nuit où ses parents furent assassinés, ne laissant derrière lui qu'un frère jumeau, brisé comme lui. C'est cet héritage, et les relations acquises par l'entreprise familiale, qui lui avaient permis de retrouver cinq des responsables de l'accident. Ce jour-là, son frère avait perdu sa femme et leur futur enfant.

Son frère... Ce monstre froid, manipulateur, à la cruauté légendaire dans les affaires. Le genre d'homme qu'on craignait plus qu'on ne respectait. Ensemble, les frères Martini formaient une puissance que rien ne semblait pouvoir arrêter. Le problème, c'est que peu de gens savaient qui était vraiment le jumeau. Il agissait toujours masqué, dissimulant son visage, brouillant les pistes, cultivant le mystère. C'est ainsi qu'il s'était forgé un nom dans le monde criminel : Maschera - le Masque.

Et cette fois, Atlas en était sûr, l'agresseur ne pouvait être qu'un proche. Quelqu'un de suffisamment intime pour distinguer les deux frères. Quelqu'un qui savait ce que même leurs ennemis ignoraient. Mais qui ?

- Atlas ? Atlas ? insista Xavier.

Atlas sortit de ses pensées, clignant des yeux comme s'il émergeait d'un cauchemar.

- Quoi ?

Xavier désigna le cadavre d'un geste las.

- Tes hommes veulent s'en débarrasser. Et moi, je dois rentrer. Ma femme commence à paniquer quand je traîne trop tard.

Atlas hocha la tête. Xavier. L'un des rares à qui il accordait sa confiance. Son cousin, et un homme qu'il respectait. Contrairement à lui, Xavier n'avait rien hérité. Il s'était construit seul, pierre après pierre, s'éloignant volontairement des trafics familiaux pour fonder sa propre entreprise. Calme en surface, mais Atlas connaissait l'ouragan silencieux sous le costume.

Par chance, Xavier n'avait jamais rivalisé avec le frère d'Atlas pour le pouvoir. Car, il en était persuadé, Maschera aurait été écrasé.

Atlas soupira longuement, un sourire presque imperceptible étirant ses lèvres.

Il allait les retrouver. Tous. Il allait leur faire payer chaque goutte de sang, chaque cri, chaque nuit sans sommeil.

Son regard s'embrasa. Dans ses pupilles, on aurait cru voir danser des flammes. Des idées de torture tournaient déjà dans son esprit, sombres et raffinées.

Atlas Martini n'était plus un homme.

C'était la vengeance incarnée.

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