Ma femme, Sophie, tenait notre petit Loulou de Poméranie, Flocon, et le regardait avec une haine pure, son visage se tordant de dégoût.
« Tais-toi, sale bête. »
Sa voix était aussi glaciale que le marbre du manoir. Puis, sous mes yeux horrifiés, elle a levé son pied, armé d' un stiletto, et l' a abattu sur le corps de notre pauvre chien. Un cri strident, un son d' os brisés, puis le silence.
Avant que je ne puisse réagir, les gardes du corps de Sophie m' ont traîné. Alors que j' étais enfermé dans la cave, ses deux chiens, des Dogues de Bordeaux massifs, sont apparus de l' ombre, leurs crocs luisants de bave.
J' ai entendu la voix de Sophie de l' autre côté de la porte. « Tu aimes tant les chiens, n' est-ce pas, mon chéri ? Eh bien, tu vas en avoir assez. »
Puis, l' horreur. Des morsures partout, mes cris d' agonie ignorés. J' ai été dévoré, et mon fantôme, désormais invisible, a été forcé de regarder Sophie annoncer ma disparition comme une simple fugue.
Elle a accusé Marc, son amour d' enfance prétendument fragile, de « déni obstiné », d' une manipulation grossière de ma part.
Devenu un esprit errant dans ma propre maison, je l' ai vue déformer la réalité, me dépeignant comme un monstre, tandis qu' elle planifiait de s' emparer de mon héritage et de mon chenil. Le plus choquant, c' est qu' elle s' apprêtait à tuer d' autres de mes chiens pour « soigner » le faux mal de Marc. Comment a-t-elle pu devenir cette bête ?
Mon grand-père, Gérard Dubois, est arrivé, ce grand dresseur, un homme qui lisait les chiens comme des livres. Il a décelé la vérité dans les yeux des molosses de Sophie, révélant la monstruosité de la situation.
Il l' a regardée de haut, sans la moindre pitié: « Débarrassez-moi de ce vieillard sénile. »
Chassé, mais avec un regard de promesse froide, il s' est juré de me venger.
Le déni de Sophie s' est enfin brisé devant mon corps mutilé. Son monde s' est effondré quand elle a découvert que Marc l' avait trahie. Sa folie a alors atteint son paroxysme.
Je l' ai vue, tenant un couteau, son visage maculé de sang, vider Marc de son cœur, puis faire de même avec sa complice. La folie succède à la folie, et je sens l' écho de mon propre supplice dans la violence qu' elle déchaîne.
Elle voulait se « faire pardonner » auprès de mon grand-père, lui apporter ces cœurs comme des trophées morbides.
Je l' ai observée, incapable de détourner les yeux alors que la batte de baseball s' abattait sur elle, brisant ses os un par un. Mon grand-père, le « meilleur dresseur », la réduisant à l' état de bête qu' elle méprisait tant.
Le poids de ma rage et de ma douleur s' est dissipé. J' étais enfin libéré.