La dernière chose que j'ai sentie, c'est la main rugueuse de mon père sur mon front fiévreux. Mes poumons brûlaient dans l' hospice miteux, alors que mes parents, rongés par le remords, murmuraient des excuses. Vingt ans s'étaient écoulés depuis qu'Antoine, mon frère adoptif, m'avait vendue pour quelques billets, me laissant seule face à l'horreur. Lui était devenu un chef étoilé, et Sophie, sa jumelle, avait hérité de tout ce qui aurait dû être à moi. J'ai fermé les yeux dans un dernier souffle. Puis, une lumière violente, un son assourdissant. J'ai ouvert les yeux brusquement. J'étais dans ma chambre d'enfant, mes mains étaient petites et lisses. J'avais de nouveau dix ans. La porte s'est ouverte à la volée. C'était Antoine. « Ils sont insupportables ! » Sa voix était aiguë, pleine de colère. « Papa a encore refusé de m'acheter la nouvelle console. Il dit qu'on n'a pas assez d'argent, que la boulangerie marche à peine. Je ne peux pas vivre comme ça, Amélie ! C'est une vie de pauvres ! » Je le regardais, le cœur battant à tout rompre. C'était lui. Le monstre qui avait détruit ma vie, juste là, devant moi. Mon corps a commencé à trembler, non de peur. Mais de haine. « J'ai un plan. On va partir d'ici. Loin. On trouvera une vie meilleure. Tu viens avec moi, n'est-ce pas ? » Dans ma vie précédente, j'avais hoché la tête. J'étais naïve, je lui faisais confiance, et il m'avait vendue à la première occasion. Cette fois, c'était différent. Je connaissais la fin de l'histoire. Je me suis redressée sur mon lit, une froide détermination m' envahissait. « Non. » Le mot est sorti, sec et clair. Plus fort que je ne le pensais.
La dernière chose que j'ai sentie, c'est la main rugueuse de mon père sur mon front fiévreux.
Mes poumons brûlaient dans l' hospice miteux, alors que mes parents, rongés par le remords, murmuraient des excuses.
Vingt ans s'étaient écoulés depuis qu'Antoine, mon frère adoptif, m'avait vendue pour quelques billets, me laissant seule face à l'horreur.
Lui était devenu un chef étoilé, et Sophie, sa jumelle, avait hérité de tout ce qui aurait dû être à moi.
J'ai fermé les yeux dans un dernier souffle.
Puis, une lumière violente, un son assourdissant.
J'ai ouvert les yeux brusquement.
J'étais dans ma chambre d'enfant, mes mains étaient petites et lisses.
J'avais de nouveau dix ans.
La porte s'est ouverte à la volée.
C'était Antoine.
« Ils sont insupportables ! »
Sa voix était aiguë, pleine de colère.
« Papa a encore refusé de m'acheter la nouvelle console. Il dit qu'on n'a pas assez d'argent, que la boulangerie marche à peine. Je ne peux pas vivre comme ça, Amélie ! C'est une vie de pauvres ! »
Je le regardais, le cœur battant à tout rompre.
C'était lui.
Le monstre qui avait détruit ma vie, juste là, devant moi.
Mon corps a commencé à trembler, non de peur.
Mais de haine.
« J'ai un plan. On va partir d'ici. Loin. On trouvera une vie meilleure. Tu viens avec moi, n'est-ce pas ? »
Dans ma vie précédente, j'avais hoché la tête.
J'étais naïve, je lui faisais confiance, et il m'avait vendue à la première occasion.
Cette fois, c'était différent.
Je connaissais la fin de l'histoire.
Je me suis redressée sur mon lit, une froide détermination m' envahissait.
« Non. »
Le mot est sorti, sec et clair.
Plus fort que je ne le pensais.
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