La fumée m'étouffait, une douleur déchirante me vrillait les poumons alors que ma maison s'embrasait, consumant toute ma vie. Mon bras saignait, là où le couteau s'était enfoncé, mais la douleur physique n'était rien comparée à l'agonie de mon cœur. À travers les flammes, j'avais vu Marc, mon mari, s'effondrer dans la neige, avalé par la tempête alors qu'il cherchait de l'aide. Puis ma petite Léa, trois ans à peine, jetée par la fenêtre parce qu'elle pleurait trop. Et Chloé, ma fille adoptive, celle que j' avais arrachée à un orphelinat misérable et élevée comme ma propre chair, riait. Elle riait aux côtés de ses parents biologiques, ces vautours que j'avais stupidement accueillis dans ma maison pour la rassurer. Leurs rires se mêlaient au crépitement des flammes, un son horrible qui scellait mon destin. « C'est ta faute ! Tu nous as piégés ici ! » hurlait Chloé, le visage déformé par la haine. Ils ignoraient que leur minable village de vignerons avait été le premier enseveli, que je leur avais sauvé la vie. Une vie qu'ils utilisaient maintenant pour détruire la mienne. Dans l'obscurité glaciale de la cave, là où je m'étais retrouvée poussée, « Crève de faim, sale riche », j'avais ma dernière décision. J'ai mis le feu à ma propre maison, à mon propre tombeau, emportant tout avec moi. La chaleur est devenue insupportable, puis plus rien. Je me suis réveillée en sursaut, le corps trempé de sueur. J'étais dans mon lit, dans ma chambre parisienne, les draps frais contre ma peau. Pas de fumée, pas de sang, pas de cris. Juste le silence feutré. Dehors, le ciel était d'un blanc laiteux, et la radio annonçait une vague de froid sans précédent. Puis la porte de ma chambre s'est ouverte. Chloé est entrée, un plateau de petit-déjeuner à la main. « Maman, tu es réveillée ? Je t'ai apporté ton café. » Ses mots. Les mêmes mots. La même intonation faussement innocente. « Il fait si froid dehors. Je m'inquiète pour mes parents. » Mon sang s'est glacé. Elle voulait aller les voir, ou les faire venir. Je l'ai regardée, et je n'ai plus vu ma fille. J'ai vu le monstre qui avait ri pendant que mon mari mourait et que Léa gisait dans la neige. La fille à qui j'avais tout donné, tout offert. "S'il te plaît, maman. Je serai prudente. Ou alors... peut-être qu'on pourrait les faire venir ici ? Juste le temps que la vague de froid passe. On a tellement de place." Son corps contre le mien était une profanation. J'ai respiré profondément. « Bien sûr, ma chérie. C'est une excellente idée. » Au fond de ma cave, les bidons d'essence attendaient. Cette fois, ce ne serait pas mon tombeau, mais celui des autres.
La fumée m'étouffait, une douleur déchirante me vrillait les poumons alors que ma maison s'embrasait, consumant toute ma vie.
Mon bras saignait, là où le couteau s'était enfoncé, mais la douleur physique n'était rien comparée à l'agonie de mon cœur.
À travers les flammes, j'avais vu Marc, mon mari, s'effondrer dans la neige, avalé par la tempête alors qu'il cherchait de l'aide.
Puis ma petite Léa, trois ans à peine, jetée par la fenêtre parce qu'elle pleurait trop.
Et Chloé, ma fille adoptive, celle que j' avais arrachée à un orphelinat misérable et élevée comme ma propre chair, riait.
Elle riait aux côtés de ses parents biologiques, ces vautours que j'avais stupidement accueillis dans ma maison pour la rassurer.
Leurs rires se mêlaient au crépitement des flammes, un son horrible qui scellait mon destin.
« C'est ta faute ! Tu nous as piégés ici ! » hurlait Chloé, le visage déformé par la haine.
Ils ignoraient que leur minable village de vignerons avait été le premier enseveli, que je leur avais sauvé la vie.
Une vie qu'ils utilisaient maintenant pour détruire la mienne.
Dans l'obscurité glaciale de la cave, là où je m'étais retrouvée poussée, « Crève de faim, sale riche », j'avais ma dernière décision.
J'ai mis le feu à ma propre maison, à mon propre tombeau, emportant tout avec moi.
La chaleur est devenue insupportable, puis plus rien.
Je me suis réveillée en sursaut, le corps trempé de sueur.
J'étais dans mon lit, dans ma chambre parisienne, les draps frais contre ma peau.
Pas de fumée, pas de sang, pas de cris.
Juste le silence feutré.
Dehors, le ciel était d'un blanc laiteux, et la radio annonçait une vague de froid sans précédent.
Puis la porte de ma chambre s'est ouverte.
Chloé est entrée, un plateau de petit-déjeuner à la main.
« Maman, tu es réveillée ? Je t'ai apporté ton café. »
Ses mots.
Les mêmes mots.
La même intonation faussement innocente.
« Il fait si froid dehors. Je m'inquiète pour mes parents. »
Mon sang s'est glacé.
Elle voulait aller les voir, ou les faire venir.
Je l'ai regardée, et je n'ai plus vu ma fille.
J'ai vu le monstre qui avait ri pendant que mon mari mourait et que Léa gisait dans la neige.
La fille à qui j'avais tout donné, tout offert.
"S'il te plaît, maman. Je serai prudente. Ou alors... peut-être qu'on pourrait les faire venir ici ? Juste le temps que la vague de froid passe. On a tellement de place."
Son corps contre le mien était une profanation.
J'ai respiré profondément.
« Bien sûr, ma chérie. C'est une excellente idée. »
Au fond de ma cave, les bidons d'essence attendaient.
Cette fois, ce ne serait pas mon tombeau, mais celui des autres.
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