Quand la lame du cutter a déchiré la toile, un bruit sec a brisé le silence, signant, ce jour-là, la fin de ma vie misérable. « Jeanne ? Jeanne Dubois ? C' est bien toi ? » La voix doucereuse de Clara Bernard m' a tirée de ma torpeur, tandis qu' Antoine Lefevre, mon ami d' enfance et mon bourreau, me balayait du regard avec un mélange de pitié et de mépris. Leur triomphe était écrasant : "On dirait que tout le monde ne finit pas aux Beaux-Arts. Certains finissent par servir des petits fours." L'humiliation m'a submergée, m'arrachant l'air des poumons, sous les murmures amusés des invités. Antoine, silencieux complice, laissait faire, ce même Antoine qui, des années auparavant, la veille de l'examen d'entrée aux Beaux-Arts, m'avait droguée, brisant mes rêves pour s'élever. Ce soir-là, devant leur ricanement, quelque chose en moi s' est brisé. Le désespoir, lourd et froid, m'a poussée vers la fin, mes doigts se refermant sur des somnifères. Mais alors que tout devenait noir, une douleur fulgurante m' a transpercé. Je me suis réveillée. Dans ma chambre d'adolescente, ma jeunesse retrouvée, une date sur le calendrier : le 15 mars. Trois mois avant l'examen, trois mois avant ma chute. Une seconde chance... non, une seconde chance de me venger. Le lendemain, le sang s'est glacé dans mes veines : « Clara, tu es mon soleil, mon unique inspiration. – Antoine. » Une banderole immense, des centaines de roses, une scène d' amour grandiloquente rejouée. Cette scène, je la connaissais. Mais dans ma vie passée, Antoine n' avait jamais été aussi extravagant. Sauf si... et si, lui aussi, était revenu ? L'idée était à la fois terrifiante et exaltante. Il savait. Il savait tout ce qui allait arriver, et il ne se cachait même pas. C' était une déclaration de guerre. Mais cette fois, le jeu avait changé. Et c'est moi qui fixerais les règles.
Quand la lame du cutter a déchiré la toile, un bruit sec a brisé le silence, signant, ce jour-là, la fin de ma vie misérable.
« Jeanne ? Jeanne Dubois ? C' est bien toi ? »
La voix doucereuse de Clara Bernard m' a tirée de ma torpeur, tandis qu' Antoine Lefevre, mon ami d' enfance et mon bourreau, me balayait du regard avec un mélange de pitié et de mépris.
Leur triomphe était écrasant : "On dirait que tout le monde ne finit pas aux Beaux-Arts. Certains finissent par servir des petits fours."
L'humiliation m'a submergée, m'arrachant l'air des poumons, sous les murmures amusés des invités.
Antoine, silencieux complice, laissait faire, ce même Antoine qui, des années auparavant, la veille de l'examen d'entrée aux Beaux-Arts, m'avait droguée, brisant mes rêves pour s'élever.
Ce soir-là, devant leur ricanement, quelque chose en moi s' est brisé.
Le désespoir, lourd et froid, m'a poussée vers la fin, mes doigts se refermant sur des somnifères.
Mais alors que tout devenait noir, une douleur fulgurante m' a transpercé.
Je me suis réveillée.
Dans ma chambre d'adolescente, ma jeunesse retrouvée, une date sur le calendrier : le 15 mars.
Trois mois avant l'examen, trois mois avant ma chute.
Une seconde chance... non, une seconde chance de me venger.
Le lendemain, le sang s'est glacé dans mes veines : « Clara, tu es mon soleil, mon unique inspiration. – Antoine. »
Une banderole immense, des centaines de roses, une scène d' amour grandiloquente rejouée.
Cette scène, je la connaissais. Mais dans ma vie passée, Antoine n' avait jamais été aussi extravagant.
Sauf si... et si, lui aussi, était revenu ?
L'idée était à la fois terrifiante et exaltante.
Il savait. Il savait tout ce qui allait arriver, et il ne se cachait même pas.
C' était une déclaration de guerre.
Mais cette fois, le jeu avait changé.
Et c'est moi qui fixerais les règles.
Autres livres par Gavin
Voir plus