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Le lien qui nous déchire

Le lien qui nous déchire

Edition Etienne

5.0
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Chapitres

On raconte que les Runes du Destin ne se trompent jamais. Que lorsqu'elles marquent deux âmes, c'est pour l'éternité. Que la Lune, dans sa sagesse millénaire, ne choisit jamais au hasard. Ces croyances, Aria les a murmurées dans le silence de ses nuits, comme des prières qu'elle n'a jamais su croire tout à fait. Et pourtant, depuis l'enfance, un nom brûle dans sa chair. Un regard d'or hante ses songes. Une présence qu'elle ne connaît pas encore lui lacère le cœur à chaque battement. Elle l'a toujours su. Quelque part dans ce monde, il existait. Lui. Celui que la Lune lui avait promis. Celui dont le toucher devait la libérer... ou la briser. Mais la Lune n'a pas de pitié. Pas pour les loups nés dans les Brumes. Pas pour Aria. La Cérémonie des Liens avait lieu à la lisière des territoires sacrés, là où les étoiles se penchent pour observer les mortels. C'était un soir de pleine lune, et dans le silence solennel, les meutes se rassemblaient, toutes hiérarchies abolies sous la bénédiction céleste. Aria s'y tenait droite, le souffle court, le cœur en tumulte. Et puis... elle le vit. Kieran. Le fils du Soleil. L'héritier du feu et de la lumière. Son âme hurla à sa vue. Son corps frissonna sous la brûlure invisible. La marque apparut sur sa peau – lente, douloureuse, incandescente. Mais lui... Il ne bougea pas. Il ne sentit rien. Il regardait une autre. Une louve à la beauté tranchante, auréolée d'honneur et de gloire. Selene. Et sur leur peau à eux deux, une marque double, rare et éclatante. Un miracle, disaient les anciens. Un lien au-dessus du destin. Aria sentit ses entrailles se tordre. Le monde vacilla. Car si le lien ne ment jamais... pourquoi souffrait-elle autant ? Pourquoi la Lune l'avait-elle unie à un loup qui ne la reconnaissait pas ? Depuis ce soir, chaque fois que Kieran posait les lèvres sur Selene, la douleur revenait. Froide. Viscérale. Vivante. La marque du lien ne se brise que dans la mort. Et Aria, elle, n'était pas encore prête à mourir. Mais elle savait que quelque chose en elle... était déjà en train de se briser.

Chapitre 1 01

Le vent glissait à travers les arbres, emportant avec lui les échos d'une nuit ancienne, chargée de mystères. La Lune, brillante et pleine, se tenait là-haut dans le ciel, lointaine et silencieuse, comme une spectatrice immuable d'un monde dont elle dictait les règles. Ce soir, ses rayons baignaient la terre des Brumes d'une lumière froide, semblable à un voile de glace, prête à marquer le destin des âmes qu'elle avait choisies. Aria savait que ce moment viendrait. Elle l'avait toujours su.

Depuis son enfance, elle avait entendu les murmures des anciens, les contes des Runes du Destin, et surtout, les histoires des liens marqués par la Lune. On disait que ces liens ne trompaient jamais. Que lorsque les âmes étaient liées par la Lune, elles étaient liées pour l'éternité. Mais personne ne parlait jamais de la douleur. Personne ne parlait de la souffrance qui accompagnait cette certitude. Aria, elle, avait appris à la connaître. La douleur. Le vide dans son ventre. Ce sentiment lancinant qui ne la quittait jamais. Elle avait toujours su que quelque part, au-delà des Brumes, une âme la compléterait. Mais elle n'avait pas anticipé ce que ce lien ferait d'elle.

Elle s'avança lentement, les pieds frôlant le sol trempé, tandis que les loups des différentes meutes s'alignaient autour d'elle. Chacun portait en lui un poids, un secret, une promesse. Mais aucun n'était aussi lourd que celui qu'elle portait ce soir. La Cérémonie des Liens, qui se déroulait à la lisière des territoires sacrés, était un moment unique, solennel. Les étoiles brillaient dans le ciel, les premières lueurs de l'aube à peine perceptibles dans l'immensité de la nuit.

Aria se tenait droite, les épaules serrées sous la pression invisible, les yeux rivés sur la lointaine silhouette de Kieran. Il se tenait près de Selene, et dans son regard, il n'y avait rien qui ressemblait à ce qu'elle avait espéré. Rien qui ressemblait à l'étreinte que la Lune lui avait promise. Il n'y avait que de l'indifférence. Une indifférence glacée, distante, comme s'il ne la voyait même pas. Aria ferma les yeux un instant, sentant la brûlure commencer à traverser sa peau, lentement, comme un serpent de feu qui s'enroulait autour d'elle.

La marque. Elle était là, plus vivante que jamais.

Elle n'eut pas le temps de respirer profondément. La douleur frappa d'un coup. Un coup si brutal qu'elle faillit tomber. Son souffle se coupa, ses jambes se dérobèrent sous elle. Mais elle se redressa, tenant sa position, sa tête haute malgré la souffrance qui la déchirait de l'intérieur. Ses doigts tremblèrent légèrement, et elle toucha son cou, où la marque venait de se graver, profondément, sans retour possible.

Elle fixa Kieran à nouveau, cherchant une réaction, mais rien. Il n'était même pas au courant. Il était trop occupé à regarder Selene. La louve qui lui appartenait désormais, en tout point, dans ce lien sacré que les étoiles avaient tracé pour eux.

Le regard d'Aria se troubla. Pourquoi lui ? Pourquoi Kieran ? Pourquoi elle devait-elle souffrir dans l'ombre de cet autre lien, celui qui brillait aux yeux de tous, éclatant, indiscutable, alors que le sien, celui qu'elle partageait avec cet homme qu'elle n'avait pas encore rencontré, était aussi froid et distant qu'une promesse non tenue ?

Elle se força à détourner les yeux, regardant autour d'elle les autres membres des meutes qui observaient la scène en silence. Les anciens, les vétérans des clans, tous se tenaient là, leur regard empreint de sagesse, mais aussi de quelque chose de plus lourd, de plus inquiétant. Il y avait un pressentiment dans l'air, un malaise palpable, comme si tout le monde savait que ce soir marquerait un tournant dans l'histoire des Brumes, mais personne n'osait en parler à voix haute.

La cérémonie se poursuivit, chacun appelant son âme sœur, les liens s'établissant dans une grande solennité. Mais à chaque nom, Aria ressentait ce pincement au cœur, cette douleur qui s'accentuait à chaque mouvement de Kieran, à chaque sourire échangé avec Selene. Elle n'était qu'une spectatrice, enfermée dans la cage invisible que le destin avait bâtie autour d'elle.

Et pourtant, quelque chose en elle, malgré tout, ne pouvait s'empêcher de croire. De croire que, quelque part, au-delà de tout cela, elle finirait par comprendre. Pourquoi ce lien la brisait-il alors qu'il était censé la libérer ?

Un murmure traversa la foule. Un autre nom venait d'être prononcé. Aria leva les yeux et, pour la première fois de la soirée, elle tourna son regard vers Thorne, l'ancien loup solitaire qui se tenait à l'écart. Ses yeux étaient rivés sur elle, un éclat étrange dans le regard. Quelque chose qu'elle ne comprenait pas, mais qui éveillait en elle un soupçon.

Elle détourna les yeux à nouveau, mais la question restait. Pourquoi ?

Pourquoi elle, et pourquoi lui ? Et si la Lune ne choisissait pas toujours au hasard ? Si les Runes du Destin, loin d'être des alliées, n'étaient que des chaînes invisibles, destinées à écraser les âmes dans des jeux qu'elles ne comprenaient pas ?

Le vent souffla plus fort, comme pour lui répondre, et la cérémonie se poursuivit. Mais dans le silence de la nuit, Aria sentit que tout était sur le point de changer.

La cérémonie battait son plein, les voix s'élevant dans une mélodie ancestrale, chantant les prières de ceux qui avaient trouvé leur âme sœur sous la bénédiction de la Lune. Les liens se resserraient, invisibles mais puissants, unissant les âmes dans une étreinte sacrée que peu pouvaient comprendre. Aria se tenait là, le cœur serré, sentant les fragments de son existence se briser un peu plus à chaque seconde. Le vent, froid et humide, glissait autour d'elle, comme une main invisible, mais elle ne le remarquait presque plus. Son esprit était ailleurs.

Kieran et Selene étaient au centre de tout, brillants et inaccessibles, des étoiles tombées du ciel. Leur lien s'étendait autour d'eux comme une aura sacrée, fascinante, et pourtant si douloureuse pour Aria. Elle se sentait transparente, comme une ombre parmi les vivants, condamnée à regarder les autres se lier, se compléter, alors que son propre destin semblait se tordre dans une direction qu'elle n'avait jamais choisie.

Elle prit une inspiration tremblante, se forçant à se concentrer, à ne pas se laisser emporter par la vague de douleur. Chaque battement de son cœur résonnait comme un coup de marteau. Chaque respiration était une épreuve. Mais elle ne pouvait pas s'effondrer. Pas maintenant. Pas ici.

Les autres loups se rapprochaient les uns des autres, leurs liens se scellant sous les étoiles. Un murmure parcourut la foule, une rumeur qui grandissait à mesure que les noms s'enchaînaient. Aria sentit une présence derrière elle, une ombre qui s'étendait et qui l'attirait dans ses filets. Un frisson la parcourut.

Elle se tourna brusquement, et ses yeux croisèrent ceux de Thorne. Il n'avait pas bougé, toujours à l'écart, son regard fixé sur elle. Dans ses yeux brillaient des ténèbres, mais aussi une lueur de quelque chose d'autre, d'une inquiétude qu'elle ne comprenait pas. Ses lèvres se mouillèrent, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose, mais il resta silencieux. Leurs regards se croisèrent un instant, puis il détourna les yeux.

Thorne, ce loup solitaire aux secrets enfouis, qui vivait dans les ombres et qui savait des choses que les autres ignoraient. Aria avait toujours ressenti une étrange connexion avec lui, un lien silencieux mais puissant, qui semblait transcender les Runes du Destin. Elle ne savait pas ce qu'il cachait, mais elle était certaine qu'il savait plus qu'il n'en laissait paraître. Et, pour la première fois ce soir-là, elle ressentit une étrange poussée, comme si quelque chose d'inéluctable les forçait à se rapprocher.

Un cri soudain brisa ses pensées. Une louve de la meute du Nord venait de s'effondrer, la marque de son lien éclatant d'une lumière aveuglante. Mais au lieu de l'unir à son âme sœur, la marque se transforma en une explosion de lumière pure, une déflagration magique qui fit trembler la terre sous leurs pieds. Aria sursauta, son cœur s'emballant dans sa poitrine, et tous les regards se tournèrent vers la scène.

Le silence qui suivit était lourd, comme si le monde attendait une réponse. Mais aucune ne vint. La louve gisait sur le sol, ses yeux vides, son corps inerte, alors que son âme sœur, le loup de la meute du Sud, se tenait à l'écart, figé dans la stupeur. Il n'avait pas bougé. Il ne réagissait même pas.

Aria sentit une sueur froide courir le long de son dos. Le lien. Ce lien qui, dans certains cas, pouvait être une bénédiction, mais qui, dans d'autres, n'était qu'une malédiction.

Elle déglutit, son regard fuyant à nouveau vers Kieran. Il avait cessé de regarder Selene. Ses yeux, normalement pleins de lumière et d'énergie, étaient devenus sombres, presque... inquiets. Il regardait la scène avec une intensité nouvelle, et pour une fraction de seconde, Aria se demanda si, par un miracle, il la percevait enfin. Mais l'instant s'éteignit rapidement lorsqu'il détourna le regard, se concentrant à nouveau sur Selene, dont le visage était marqué par une expression de victoire.

Elle ne pouvait plus supporter cela. Ce poids. Cette distance. Cette douleur lancinante qui la dévorait de l'intérieur, qui la privait de tout sens de soi.

Les anciens se mirent à murmurer entre eux, leurs voix s'élevant dans un chuchotement presque imperceptible. Aria n'arrivait pas à comprendre leurs paroles, mais la tension était palpable. Quelque chose n'allait pas. Quelque chose avait été brisé cette nuit, et ce n'était pas seulement la louve du Nord. Aria le savait. Elle le sentait dans les profondeurs de son âme.

Les marques des liens n'étaient pas censées échouer de cette manière. Ce n'était pas censé arriver.

C'était alors que la voix de Thorne perça la nuit. Un murmure faible, mais clair, qui s'éleva au-dessus du reste.

« Ce n'est pas fini. Ce lien, ce lien entre toi et lui... il n'est pas ce que tu crois. »

Aria se tourna brusquement vers lui, les yeux écarquillés par la surprise, mais il avait déjà disparu dans les ombres, emportant avec lui son secret. La foule commença à se disperser, les murmures et les regards curieux se faisant plus présents. Mais Aria savait une chose. Ce soir n'était que le début. Le début de quelque chose de bien plus grand.

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