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Les louves oubliées

Les louves oubliées

Edition Etienne

5.0
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5
Chapitres

Prologue La Nuit du Sang. C'est ainsi qu'on la nomma plus tard. Comme si une simple phrase pouvait contenir l'horreur. Mais pour Livia, ce n'était pas une légende. C'était un souvenir. Une plaie encore vive. Le ciel s'était fendu d'un éclair rouge, et l'odeur de cendres avait envahi la nuit. Elle avait ouvert les yeux sur les flammes, sur le hurlement des siens, sur le regard de sa mère - brillant d'un mélange de rage et de résignation. - « Ils sont là. Prends ta sœur et disparais. » Pas un cri. Pas une larme. Juste un ordre, brut. Tranchant. Livia avait huit secondes pour obéir. Elle s'en souvenait. Elle les avait comptées. Une, elle avait attrapé Elya. Deux, elle avait couru jusqu'à la fenêtre. Trois, elle avait sauté. Quatre, elle avait atterri dans la boue. Cinq, les hurlements avaient redoublé. Six, la porte avait explosé. Sept, elle avait entendu le rugissement de sa mère. Huit, le craquement sec. Le bruit d'un cou brisé. Elle n'avait pas regardé en arrière. Elle ne l'avait jamais fait. Pendant cinq ans, Livia avait appris à survivre dans les ruelles, à voler pour manger, à frapper pour respirer, à se taire pour protéger Elya. Sa sœur était tout ce qu'il lui restait. Son monde. Son point d'ancrage. Mais l'univers n'accorde pas de répit aux loups maudits. Et le Destin, lui, aimait les ironies cruelles. Il apparut un soir sans lune. Grand, menaçant, avec des yeux de nuit et une aura de pouvoir qui glaçait l'air autour de lui. Darius. L'Alpha Suprême. - « Tu es mon âme-sœur. » Ses mots furent un couperet. Aucune chaleur. Juste une vérité gravée dans sa chair. Livia avait ri. Un rire sec, creux. Un rire de guerre. - « Alors le destin est un traître. » Et elle lui avait craché au visage. Car elle connaissait son blason. Elle avait vu ces griffes dorées sur les épaules de ceux qui avaient brûlé sa vie. Mais le lien ne mentait pas. La marque sur son poignet avait commencé à pulser. Brûlante. Vivante. Intolérable. Elle avait juré de ne jamais se soumettre. Pas à lui. Pas à l'homme dont le nom hantait ses cauchemars. Et pourtant... Quand Elya disparut, enlevée par les mêmes monstres qui avaient massacré leur meute... Quand il ne lui resta plus d'armes que sa haine et sa douleur... Livia comprit. Elle ne pouvait pas tuer Darius. Pas encore. Elle allait s'en servir. Le manipuler. Le trahir. L'utiliser pour retrouver Elya. Et ensuite... peut-être le détruire. Mais une chose était certaine : ce lien, ce poison, cette malédiction entre eux... ne serait jamais une étreinte. Seulement une guerre.

Chapitre 1 01

Sous les cendres du hurlement

Les ruelles de la cité basse respiraient la crasse et l'indifférence. La pluie tombait dru, lavant sans conviction les pavés usés, comme si le ciel lui-même voulait effacer les souvenirs gravés dans la pierre. Les rares réverbères projetaient des halos jaunes sur les flaques d'eau noire, révélant les ombres des sans-noms qui glissaient silencieusement entre les murs décrépis. Et dans ce dédale urbain, un souffle discret fendait la nuit : celui de la chasse.

Livia avançait sans un bruit, le pas léger, les sens en alerte. Ses bottes effleuraient l'eau sans la troubler, sa respiration contrôlée, silencieuse comme celle d'une bête en approche. Son regard, dur et précis, balayait l'obscurité avec la froideur d'un prédateur habitué aux ténèbres. Elle n'était plus une enfant. Plus depuis longtemps. Cinq ans s'étaient écoulés depuis la Nuit du Sang. Cinq longues années à se fondre dans les fissures du monde, à survivre dans les recoins les plus sombres, à se taire, à apprendre. Les rues l'avaient forgée, la douleur l'avait façonnée. Son nom n'avait plus d'importance. Elle n'était plus la fille de personne, plus la sœur d'une meute déchue. Elle était celle qui vivait alors que les autres avaient péri.

Mais ce soir-là, quelque chose avait changé.

Elle avait perçu une présence, une énergie crue, presque animale. Une onde qui vibrait dans l'air comme un avertissement. Livia n'avait pas besoin de voir pour comprendre : on l'avait trouvée.

Elle accéléra légèrement, son sac plaqué contre son flanc, contenant quelques baies, un vieux carnet, et un médaillon terni qu'elle gardait toujours sur elle. Son autre main frôlait la garde de sa lame courbe, cachée sous son manteau élimé. Tout en elle criait méfiance. Et pourtant, elle n'avait pas fui.

Elle savait que fuir ne servait plus à rien. Pas contre ça.

Elle s'arrêta brusquement à l'embranchement d'un cul-de-sac. L'odeur était là. Précise. Sauvage. Une odeur de forêt mêlée à celle du fer ancien, comme si les arbres eux-mêmes saignaient. Elle inspira lentement, se concentra, puis releva les yeux.

Il était là.

Darius. L'Alpha Suprême.

Il n'avait pas besoin de parler. Sa stature suffisait à imposer le silence. Grand, solidement bâti, une puissance muette émanant de chacun de ses mouvements. Ses yeux, noirs comme les abysses, l'observaient avec une intensité dérangeante. Une intensité animale. Et ce regard... elle l'avait déjà vu. Pas dans une vie passée. Non. Dans les flammes. Dans le hurlement.

Elle sentit la brûlure sur son poignet s'intensifier. La marque.

Elle avait espéré l'avoir imaginée. Elle avait nié sa lueur sous la peau, ses pulsations au creux de ses cauchemars. Mais il suffisait d'un regard pour comprendre : ce lien n'était pas un rêve. Il était réel. Il vibrait dans chaque fibre de son être, comme une vérité ancienne, inacceptable.

Elle ne flancha pas. Son regard se planta dans celui de l'Alpha.

Il n'y avait ni peur ni désir. Juste une haine glacée, pure.

Et sous cette haine, un vide.

Le genre de vide qu'on nourrit à force de perdre, à force de survivre.

Darius ne parla pas. Il s'avança simplement, un pas lent et sûr, comme s'il foulait un territoire qui lui appartenait. Ce qu'il croyait sans doute.

Livia, elle, recula d'un demi-pas. Pas par peur. Par stratégie. Elle calculait déjà. Distance. Vitesse. Échappatoire. Elle savait qu'elle ne pouvait pas le battre. Pas ici. Pas maintenant. Mais elle pouvait survivre. Elle l'avait toujours fait.

Mais soudain, un bruit. Un crissement métallique, suivi d'un éclat de lumière. Livia tourna la tête.

Un groupe approchait, surgissant des ombres. Leurs silhouettes étaient reconnaissables, leur démarche assurée.

Eddy et Theddy, les jumeaux, avaient un air décontracté. La même coupe de cheveux en bataille, les mêmes sourires moqueurs. Mais derrière leur façade insouciante, ils étaient des combattants redoutables. Tous deux avaient été formés aux arts du combat et de la survie, leurs forces complémentaires formant une machine de guerre bien huilée.

Nael, un loup solitaire au regard de glace, se tenait un peu en retrait. Pas aussi démonstratif que les autres, il avait la réputation de frapper vite et sans préavis, préférant la furtivité à la confrontation directe. Pourtant, son aura imposait le respect.

Rock, le géant de la bande, avança d'un pas lourd, sa carrure de colosse contrastant avec la légèreté de ses compagnons. Il n'avait besoin que d'un coup pour écraser ses ennemis. C'était un mur vivant, une barrière impassable. Il était l'armure, et l'armure ne fléchissait jamais.

Tokyo, toujours aux aguets, fixait Darius avec un regard mesuré, comme si chaque mouvement du Suprême Alpha était un puzzle à résoudre. Elle était l'esprit tactique du groupe, cherchant toujours à exploiter la moindre faille, le moindre écart.

Saraï, la plus calme, n'avait aucune crainte en elle. Elle avançait d'un pas déterminé, le visage impassible, les mains serrées autour de son poignard. D'un simple regard, elle savait où frapper.

Soul, lui, ne disait jamais un mot. Il observait. Il attendait. Ses talents étaient de nature... discrète, mais l'on racontait qu'aucun ennemi n'échappait à son traqueur.

Enfin, Seigneur Ral, l'Alpha déchu, l'homme que tout le monde craignait de mentionner. Il n'était pas encore présent, mais Livia savait que, tôt ou tard, il viendrait, là où tout finirait. Il n'était que l'ombre qui se profilait sur la ligne d'horizon, une menace prête à se matérialiser.

Darius se tourna légèrement vers eux, un sourire en coin, mais son regard ne se détourna pas de Livia.

- Ce n'est pas le moment, répliqua-t-elle froidement. Vous serez utiles quand j'en aurai besoin.

Les jumeaux échangèrent un regard amusé. Ils se placèrent en ligne, prêts à suivre les ordres, mais une tension palpable flottait dans l'air. Ils savaient que Livia avait ses raisons de le défier. Ils n'étaient pas là pour la questionner.

Nael s'approcha d'elle, ses yeux perçant l'obscurité. D'un simple mouvement de tête, il l'incita à garder son calme.

- Darius, tu as la mémoire courte, lança Tokyo, ses yeux aiguisés scrutant l'Alpha Suprême. La dernière fois que tu as voulu imposer ta domination, tu as failli tout perdre.

Darius ne répondit pas. Il la fixa un instant avant de faire un mouvement de la main.

La guerre ne faisait que commencer.

Sous les cendres du hurlement

Le silence s'étira, lourd comme un manteau de brume, enveloppant chaque respiration. Livia sentait la pression de l'air, l'électricité qui s'accumulait autour d'eux. Le groupe derrière elle restait immobile, mais Livia savait que leurs muscles étaient tendus, prêts à réagir au moindre signe. Darius n'était pas qu'un Alpha, il était une présence vivante, une force qui se matérialisait à chaque mouvement, à chaque respiration. Il savait manipuler l'espace autour de lui, imposant un respect silencieux, une menace latente.

Les jumeaux Eddy et Theddy échangèrent un regard rapide. Leur sourire amusé s'effaça lorsque l'atmosphère se fit plus pesante. Ils n'étaient pas du genre à avoir peur, mais ils savaient reconnaître une menace sérieuse. Leur humour de façade avait disparu, remplacé par une concentration furtive. Si les choses devaient tourner au combat, ils seraient prêts à tout pour protéger Livia.

Nael, toujours en retrait, observait la scène. Ses yeux froids suivaient Darius avec une attention implacable, cherchant une ouverture. Un mouvement. Le moindre signe de faiblesse. Il savait que le Suprême Alpha n'en avait probablement pas, mais c'était dans sa nature d'examiner chaque détail. Nael ne laissait rien au hasard, et son esprit vif savait où frapper pour maximiser les dégâts.

Rock, imposant et massif, se tenait à côté de Tokyo. Cette dernière semblait sereine, les yeux fixés sur Darius. Elle n'avait pas peur. Elle était prête à déjouer les plans de l'Alpha si nécessaire. Tokyo n'était pas du genre à se laisser intimider, et elle savait que la situation serait un terrain de jeu intéressant pour ses talents de stratège. Si l'opportunité se présentait, elle l'exploiterait sans hésiter.

Soul, silencieux comme toujours, observait. Il se tenait légèrement en arrière, mais son regard était perçant, s'attardant sur chaque détail de la scène. Il savait que la guerre était un jeu de patience, et sa patience était infinie. Ses sens étaient affûtés, prêt à réagir à la moindre perturbation de l'équilibre. Il n'était pas l'un de ceux qui frappaient en premier, mais lorsqu'il le faisait, c'était sans retour.

Livia serra les poings. Elle sentait la marque sur son poignet se consumer, une douleur aiguë qui la ramenait à cette nuit de feu, à cette promesse silencieuse qu'elle avait faite à sa mère de survivre. Chaque fibre de son être hurlait pour se libérer de ce lien maudit, pour se débarrasser de cette influence invisible qui la rongeait. Mais elle savait aussi que pour retrouver Elya, elle devait manipuler Darius. L'utiliser. Le faire tomber dans son propre piège.

Il la regarda un instant, comme s'il cherchait à lire dans ses pensées. Puis, sans un mot, il leva la main.

Les jumeaux se mirent en mouvement, leurs corps parfaitement synchronisés, se positionnant autour de Livia dans un cercle protecteur. Leur présence imposait déjà un respect tacite. Ce n'étaient pas des amateurs, et Darius le savait.

Tokyo prit une grande inspiration, ses yeux fixés sur les mouvements de l'Alpha. Elle savait que le combat qui s'annonçait ne serait pas simple. Ce n'était pas une simple bataille physique. C'était une guerre de volontés, de dominations invisibles. Elle fit un signe à Rock, qui s'avança d'un pas lourd, son regard fixant Darius, défiant.

Le Suprême Alpha ne bougea pas. Il sourit faiblement, un sourire qui n'atteignait pas ses yeux.

- Vous croyez que vous pouvez m'arrêter ? lança-t-il d'une voix grave, presque amusée.

Livia sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale, mais elle ne fléchit pas. Pas cette fois. Elle se tenait droite, comme un roc au milieu de la tempête. Sa voix, quand elle se fit entendre, fut tranchante.

- Non, Darius. Je ne pense pas que nous puissions t'arrêter. Mais je suis prête à tout pour que tu ne sois pas mon allié. Pas encore.

Il la fixa, un éclat de quelque chose de profondément sombre brillant dans ses yeux. Il savait que Livia ne l'aimait pas. Il savait que ce lien qui les unissait n'était pas une marque d'amour. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était à quel point elle pouvait être déterminée à détruire tout ce qu'il croyait avoir.

Darius se tourna lentement, se préparant à partir. Il s'arrêta à quelques pas d'eux et laissa échapper un rire bas, une menace voilée sous son sourire.

- C'est toi qui fais une erreur, Livia. Un jour, tu verras. Tu n'as pas encore compris la portée de ce que tu défies.

Livia ne répondit pas. Elle n'avait pas besoin de mots. Elle savait que cette rencontre n'était que le début d'un jeu bien plus vaste, bien plus dangereux.

Lorsque Darius disparut dans la nuit, l'air sembla se détendre légèrement, mais la tension restait palpable. Les membres du groupe échangèrent des regards lourds de sens. Livia tourna lentement son regard vers les autres. Ce n'était pas fini. Bien loin de là.

Elle jeta un coup d'œil à la rue déserte, puis à l'horizon lointain. Le vent apportait un goût de fer dans l'air, une promesse de guerre imminente.

Les jumeaux Eddy et Theddy se rapprochèrent d'elle, leurs expressions sérieuses. Ils étaient prêts, mais ils savaient que chaque mouvement devait être mesuré. Il n'y avait pas de place pour l'erreur.

- Ce n'est que le début, Livia, dit Eddy en scrutant l'obscurité.

- Le destin est là, ajouta Theddy, mais nous savons tous que ce n'est pas lui qui nous guidera, n'est-ce pas ?

Livia les regarda un instant, ses yeux durs comme des pierres.

- Non. Nous ferons notre propre chemin. Et Darius, ainsi que ceux qui se cachent derrière lui, payeront.

Les autres restaient silencieux, mais chacun sentait la promesse dans ses mots. Une promesse de vengeance. Une promesse de destruction.

Dans la pénombre qui les entourait, le vent soufflait, emportant avec lui les murmures de la guerre à venir.

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