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La silhouette fugitive: l'amour comme une illusion

La silhouette fugitive: l'amour comme une illusion

Bless Gallery

5.0
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L'amour, prétendaient-ils, était l'essence même de la vie, mais pour Sylvain, il n'était devenu que l'ombre glacée d'une tragédie qui se dessinait lentement. Avant Camille, il vivait dans une sérénité préservée, loin des tourments. Mais elle, apparue comme un spectre du passé, s'était infiltrée dans sa vie tel un souffle léger, mais d'une violence insoupçonnée. En quelques semaines, elle avait anéanti sa quiétude, détruit ses projets, englouti son être tout entier. Puis, aussi soudainement qu'elle était arrivée, elle disparut, comme si elle n'avait jamais existé. Sylvain, désormais brisé, poursuivait sans relâche l'ombre de sa silhouette dans les recoins de son esprit, mais en vain. Chaque nuit, il revivait la brûlure de leurs étreintes, la folie qui les avait unis, se demandant : *avait-elle jamais été réelle ?* Il ne savait plus : Camille était-elle l'ange qu'il avait adoré ou le démon qui l'avait détruit ?

Chapitre 1 Chapitre 1

Le grincement de la chaise brisa le silence de l'appartement. Sylvain se pencha en arrière, sa main frottant machinalement sa tempe. Sur l'écran de son ordinateur, les lignes noires de son plan s'alignaient parfaitement, rigoureuses, précises. Un immeuble haussmannien, aux courbes élégantes et aux proportions idéales. Tout était à sa place.

Il cligna des yeux et jeta un coup d'œil à l'horloge numérique posée sur le coin du bureau. Minuit. Une vague de lassitude lui écrasa la poitrine, mais il ne bougea pas. Son appartement était silencieux, immobile, baigné dans cette lumière artificielle qui donnait à tout une teinte presque irréelle. Il n'aimait pas le vide. L'absence de bruit.

Il se redressa lentement et ferma son ordinateur d'un geste mesuré. Une routine bien huilée. Toujours la même. Chaque soir, après des heures à aligner des murs, des colonnes et des escaliers sur son écran, il s'autorisait une pause. Non pas pour se détendre, mais pour s'imprégner du silence, comme un rituel absurde dont il ne comprenait pas l'utilité.

Il quitta son bureau et traversa l'appartement d'un pas fluide. Chaque meuble, chaque objet était placé avec soin. Rien ne dépassait. Un canapé en cuir sombre, une table basse en verre, une bibliothèque parfaitement rangée. Tout respirait l'ordre et la précision. Il n'y avait aucune trace d'improvisation dans son univers.

Sylvain ouvrit le réfrigérateur et en sortit une bouteille d'eau. Il but à même le goulot, le regard perdu dans le vide. Ce n'était pas qu'il s'ennuyait. Non, l'ennui était un luxe qu'il ne se permettait pas. C'était autre chose. Une sensation diffuse, presque imperceptible. Comme si, malgré le succès, malgré la maîtrise absolue de son quotidien, quelque chose lui échappait.

Il referma le réfrigérateur et se dirigea vers la baie vitrée qui donnait sur la ville. Paris s'étendait devant lui, vaste et vivante, une constellation de lumières palpitantes sous la nuit. Il aurait dû ressentir une forme d'apaisement, mais ce fut tout le contraire. Une solitude acérée s'insinua en lui, sournoise, comme un écho lointain qu'il avait trop longtemps ignoré.

Il s'appuya contre le verre, observant les silhouettes anonymes qui se mouvaient en contrebas. Il ne les enviait pas. Il ne les comprenait pas non plus. Ceux qui cherchaient les excès, la spontanéité, l'imprévu... tout ce qu'il avait soigneusement éliminé de sa propre existence.

Son téléphone vibra sur la table basse, attirant son attention. Il se détourna lentement de la fenêtre et s'en empara d'un geste précis. Un message.

*« Encore au travail ? Tu devrais dormir. »*

Un sourire furtif passa sur ses lèvres. Claire. La seule personne qui s'inquiétait encore pour lui.

Il tapa une réponse rapide – *« Comme toujours. Bonne nuit. »* – avant de poser le téléphone. Une relation facile, sans complications. Il savait qu'elle espérait plus, mais il ne pouvait pas lui donner autre chose. Il n'avait jamais su comment faire.

Il s'étira et se dirigea vers la salle de bain. Le reflet que lui renvoya le miroir ne le surprit pas. Traits tendus, regard froid, mâchoire crispée par l'habitude. Il était cet homme que tout le monde admirait sans jamais vraiment comprendre. Celui qui réussissait sans effort apparent, qui ne laissait rien au hasard.

Et pourtant, au fond de son esprit, une faille imperceptible commençait à s'ouvrir. Une sensation étrange. Comme si quelque chose, ou quelqu'un, allait bientôt venir perturber cet équilibre parfait.

Il éteignit la lumière et s'enfonça dans l'obscurité, ignorant la légère accélération de son cœur.

Les draps froissés glissèrent sur la peau nue de Sylvain lorsqu'il se redressa, ses muscles tendus par une nuit trop courte. À côté de lui, une silhouette féminine remua dans l'obscurité, un soupir las effleurant l'air avant qu'elle ne se tourne de l'autre côté, s'éloignant de lui comme si, même dans le sommeil, une distance invisible devait être maintenue.

Il observa un instant les contours de son dos, la courbe fluide de son épaule. Un nom lui revint en mémoire – Julie, ou peut-être Justine. Il ne s'en souvenait pas vraiment, et cela n'avait pas d'importance.

Se levant avec précaution, il attrapa son pantalon et l'enfila avant de quitter la chambre à pas feutrés. Une habitude bien ancrée. Il savait exactement comment se retirer sans provoquer de réveil maladroit, sans donner lieu à une conversation inutile. Ce n'était pas de la froideur, ni même du mépris, simplement un constat : l'attachement lui échappait, le sentiment lui semblait abstrait, presque étranger.

Dans la cuisine, il fit couler un café, savourant l'odeur âcre qui emplit l'espace. Il s'adossa au plan de travail, fixant son reflet dans la vitre qui donnait sur la ville encore endormie. Un visage impassible, des traits figés dans une neutralité étudiée. Il n'y avait rien à regretter.

Il avait eu des relations, bien sûr. Certaines avaient duré quelques mois, d'autres s'étaient évaporées après quelques nuits. Toutes s'étaient terminées de la même façon : un silence, une absence, une indifférence mutuelle qui scellait la fin avant même qu'ils n'aient à mettre des mots dessus.

Et cela lui convenait.

Les attentes, les compromis, les promesses informulées qui accompagnaient l'amour lui semblaient être un fardeau inutile. Il ne comprenait pas ces élans irrépressibles, ces dépendances qui poussaient certains à se consumer les uns pour les autres. Pour lui, aimer était une idée, un concept qu'il ne rejetait pas mais qui ne l'effleurait jamais.

Un léger bruit derrière lui attira son attention. Il se retourna juste au moment où elle apparaissait dans l'encadrement de la porte, un drap enroulé autour d'elle. Ses cheveux étaient en bataille, ses yeux encore voilés par le sommeil.

- Tu allais partir sans dire un mot ?

Il ne répondit pas tout de suite. Il prit une gorgée de café, laissant la chaleur glisser dans sa gorge avant de reposer la tasse avec un calme parfait.

- Je pensais que tu préférais dormir.

Elle haussa un sourcil, croisant les bras sous le tissu blanc.

- Toujours aussi détaché, hein ?

Un sourire poli étira ses lèvres, un masque qu'il savait porter à la perfection.

- Je t'ai jamais menti, Julie.

- Justine.

- Justine.

Elle poussa un soupir, mi-amusé, mi-exaspéré. Il savait ce qu'elle allait dire. Elle n'était pas dupe, aucune ne l'était vraiment. Elles espéraient simplement être l'exception, celle qui briserait cette carapace invisible, qui laisserait une empreinte sur lui. Mais ce n'était jamais le cas.

- J'espère au moins que tu as passé une bonne soirée, reprit-elle en s'approchant légèrement.

Il hocha la tête, toujours cette courtoisie impeccable.

- Oui.

Elle le regarda un instant, cherchant peut-être un signe, une hésitation. Mais il n'y avait rien à trouver. Finalement, elle lâcha un rire léger, secouant la tête avant de tourner les talons.

- T'es un mystère, Sylvain. Un mystère épuisant.

Il ne répondit pas et la regarda disparaître dans le couloir. Il aurait pu la retenir. Il aurait pu dire quelque chose qui donnerait un autre tournant à leur histoire, quelque chose de plus profond. Mais il n'en ressentait pas le besoin.

L'amour n'était qu'une illusion, une construction fragile qui ne tenait que sur des attentes irréalisables. Il ne voyait pas l'intérêt de s'y perdre.

Et pourtant, en déposant sa tasse dans l'évier, il ressentit un étrange pressentiment. Comme si, quelque part, un engrenage invisible venait de se mettre en marche.

Le stylo glissa entre ses doigts, tourna une fois, puis une autre, avant de tomber sur le bureau dans un bruit sec. Sylvain s'arrêta, observant l'objet comme s'il venait de lui échapper sans raison valable. Il le ramassa lentement, fronçant les sourcils.

Cela faisait une heure qu'il fixait le même croquis sans parvenir à se concentrer. Les lignes droites s'embrouillaient devant ses yeux, les proportions qu'il traçait avec tant de précision semblaient soudain... vides. Comme s'il manquait quelque chose.

Il se redressa et passa une main sur son visage. Fatigue. Probablement. Ou peut-être autre chose. Une sensation plus sournoise, plus insidieuse.

Son regard se perdit sur l'horloge accrochée au mur. Deux heures du matin.

Il repoussa sa chaise et se leva, agacé par sa propre incapacité à aligner ses pensées. D'habitude, le travail était son refuge. L'endroit où tout faisait sens, où chaque élément trouvait sa place. Mais ce soir, une fissure s'était glissée dans ce parfait agencement.

Il se dirigea vers la cuisine, ouvrit machinalement le réfrigérateur sans même savoir ce qu'il cherchait. Après quelques secondes, il referma la porte sans avoir rien pris.

Il n'avait pas faim. Il n'avait pas sommeil.

Un soupir lui échappa alors qu'il s'adossait au plan de travail, les bras croisés. Il n'aurait pas su dire depuis quand ce malaise l'habitait, seulement qu'il était là, présent sous la surface, prêt à éclater à tout moment. Une impression étrange d'incomplétude, comme un puzzle auquel il manquerait une pièce essentielle.

Il secoua la tête et quitta la cuisine. Il devait sortir. Respirer. Peut-être que l'air froid de la nuit lui remettrait les idées en place.

Il attrapa son manteau et descendit les escaliers d'un pas rapide, traversant la rue déserte sans but précis. Paris à cette heure-là avait quelque chose de différent. Plus silencieux, plus intime. Il marcha sans réfléchir, suivant le tracé familier des rues, jusqu'à se retrouver devant une librairie encore éclairée.

Il s'arrêta.

Ce n'était pas prévu. Il n'était même pas sûr de pourquoi il était là. Pourtant, ses pieds semblaient l'avoir conduit ici d'eux-mêmes.

À l'intérieur, une femme rangeait des livres sur une étagère. Elle ne le remarqua pas tout de suite, concentrée sur sa tâche.

Puis, comme si elle avait senti sa présence, elle tourna la tête.

Le regard de Sylvain se figea.

Un frisson, froid et inexplicable, remonta le long de sa colonne vertébrale.

Il ne connaissait pas cette femme. Pourtant, quelque chose en lui réagissait violemment à sa présence. Comme un écho, une mémoire enfouie, un avertissement.

Elle le fixa un instant, puis lui adressa un sourire. Rien d'inhabituel. Rien d'inquiétant.

Mais il n'arrivait pas à détourner les yeux.

Il avait l'impression absurde que, d'une manière ou d'une autre, il venait de réveiller quelque chose.

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