Freya était la compagne destinée d'Alpha Nikolai, mais un soir, tout a basculé. Accusée à tort d'avoir trahi la meute, elle a été bannie sans procès, contrainte d'errer dans un monde où les loups-garous ne sont pas les bienvenus. Elle a survécu seule, affrontant les dangers qui la guettaient à chaque instant. Dix ans plus tard, elle revient, mais elle n'est pas seule. Un petit garçon aux yeux dorés et au regard intense l'accompagne. Son fils. Le fils de Nikolai. Lorsque l'Alpha la voit, il est partagé entre le choc et la colère. Il l'a crue morte, il a souffert de son absence, et maintenant, elle revient avec l'héritier qu'il ne connaissait pas. Mais ce n'est pas seulement leur histoire qui refait surface : une menace plane sur la meute, et Freya détient des informations qui pourraient tous les sauver... ou les condamner. Nikolai pourra-t-il réparer ses erreurs et convaincre Freya de rester ? Ou est-elle déjà trop brisée pour lui accorder une seconde chance ?
Freya serrait son fils contre elle, les mains crispées sur son épaule, son regard fixé sur l'horizon. Le vent froid du matin caressait ses cheveux en une brise fugace, et pourtant, elle sentait la chaleur d'un lien indéfectible entre elle et la terre qui l'entourait. Cela faisait si longtemps... Si longtemps qu'elle n'avait pas foulé ce sol. Dix ans. Dix années de souffrance, d'errance, d'espoirs perdus et de rêves brisés. Et pourtant, aujourd'hui, elle était là, de retour là où tout avait commencé. Là où tout avait été détruit.
Les montagnes s'élevaient au loin, leur silhouette imposante dominait l'horizon, comme des gardiens silencieux de la meute. Elle se souvenait des premières fois où elle avait vu cette chaîne de pics enneigés, le sentiment d'appartenance qui l'avait envahie. C'était sa terre, son domaine. Un lieu qu'elle avait cru inviolable. Et pourtant, ils l'avaient bannie, jetée comme une étrangère, oubliée, comme si son existence n'avait eu aucune valeur. Mais aujourd'hui, elle revenait. Pas en tant qu'Alpha, pas en tant que celle qui aurait dû régner, mais en tant que mère. Une mère prête à tout pour sauver son fils, même à affronter les démons du passé.
Elias, son fils, tourna lentement la tête vers elle. Ses yeux sombres brillaient d'une curiosité inquiète, les mêmes yeux que ceux de son père. Un frisson traversa le corps de Freya. Ce regard, cette intensité, la manière dont il semblait toujours tout comprendre avant même qu'elle ne parle. Elle l'avait protégé, caché, aimé de toute son âme, mais il était maintenant prêt à connaître la vérité. Il était grand maintenant, un jeune loup de neuf ans, bien plus âgé que ce qu'elle avait été lorsqu'elle avait franchi ces frontières pour la première fois. Et même si elle avait essayé de l'éloigner de tout cela, de cette guerre silencieuse qui bouillonnait en elle depuis tant d'années, elle savait qu'il ne pouvait plus rester à l'écart. Le temps était venu.
« Tu sais où nous allons, n'est-ce pas ? » dit-elle doucement, ses lèvres se pincant, comme si elle hésitait à formuler cette question.
Elias hocha la tête. « Oui, Maman. Je sens la terre, je sens les arbres. Je sais qu'ils sont là. » Sa voix, bien que calme, trahissait une certaine tension. Un enfant ne pouvait pas comprendre l'ampleur de ce qu'ils allaient faire, mais il savait que c'était une décision importante, une croisée des chemins.
Freya détourna les yeux et les posa sur les montagnes qui se rapprochaient lentement. Elle avait toujours aimé cette terre, même après avoir été rejetée. C'était une partie d'elle. Mais maintenant, tout était différent. Le sol qu'elle avait foulé avec tant de fierté était devenu l'endroit même de sa défaite. Son cœur se serra. Si elle n'avait pas été bannie, si elle avait été plus forte, plus sage... Mais les « si » n'étaient que des fantômes, des murmures dans le vent. Le présent, le seul qui comptait désormais, était là, devant elle, et elle devait affronter les démons qu'elle avait laissés derrière elle.
« Nous ne sommes plus que des étrangers ici, Elias, » murmura-t-elle, presque pour elle-même. « Mais je reviendrai, et je n'abandonnerai plus jamais. »
Elle ne savait pas si ces mots étaient pour elle ou pour son fils, mais elles étaient prononcées avec la conviction d'une promesse faite il y a longtemps. Une promesse de protection, de rédemption. Mais plus que tout, une promesse de retour.
Le silence s'installa entre eux alors qu'ils poursuivaient leur chemin. Chaque pas de Freya était une cloche résonnant dans sa poitrine. Elle entendait le bruissement des feuilles sous ses bottes, le cri lointain d'un oiseau de proie, mais tout semblait irréel, comme une scène de rêve. C'était comme si les années passées s'effaçaient à mesure qu'elle avançait, comme si elle redevenait la louve qu'elle avait été. Pourtant, une voix dans son esprit lui murmurait que rien ne pourrait jamais être comme avant.
Ils atteignirent bientôt une clairière. Freya s'arrêta brusquement, levant la main pour arrêter Elias avant qu'il ne la dépasse. elle ferma les yeux, écouta les bruits autour d'eux. Le vent s'était calmé. Tout était devenu étrangement silencieux. Elle savait. Elle le sentait dans l'air, dans chaque fibre de son être. La meute les observait. Elle avait été détectée.
« Reste près de moi, » chuchota-t-elle à Elias.
Ils étaient à peine au centre de la clairière lorsque les sentinelles firent leur apparition. L'un d'eux, grand et imposant, se tenait à quelques pas devant eux, son regard fixe, tranchant comme de l'acier. Derrière lui, plusieurs autres silhouettes se dessinaient, masquées par les ombres de la forêt. Leur présence était palpable, menaçante. Freya sentit une bouffée d'air froid envahir ses poumons, mais elle ne recula pas. Leurs regards se croisèrent, et en un instant, l'atmosphère changea.
« Freya, » dit l'homme d'une voix glacée, son ton ne trahissant aucune émotion. « Tu es en vie. »
Elle acquiesça, sa gorge se serrant. « J'ai été bannie, mais je suis toujours leur Alpha. J'ai besoin de parler à votre chef. Il doit savoir que son fils est en danger. »
Les sentinelles se figèrent, leurs yeux glissant vers Elias, puis vers Freya. Une tension palpable flottait dans l'air. L'homme qui les avait abordés, les yeux sombres comme des charbons, s'avança d'un pas. « Tu t'es tenue loin de cette terre, mais tu reviens pour perturber la paix ? »
« Non, » répondit Freya, sa voix tremblant légèrement sous l'émotion. « Je reviens parce que je n'ai plus le choix. »
Les sentinelles échangèrent des regards furtifs, leurs crocs effleurant leurs lèvres. Puis, avec une rapidité déconcertante, ils se mirent en mouvement. Freya sentit la lourdeur de leur présence se rapprocher. Leur autorité, leur puissance, tout cela avait été une fois le sien. Elle le savait. Mais elle n'avait plus la même force, plus le même pouvoir. Elle n'était qu'une mère, désespérée. Un souffle court, elle se tourna vers Elias. Il semblait calme, mais ses yeux brillaient d'une intensité nouvelle.
« Ne t'inquiète pas, Maman, » murmura-t-il à son oreille. « Je suis là. »
Ce n'était pas un enfant qui parlait. C'était un loup. Un jeune loup. Un Alpha en devenir, à sa manière.
Un éclat perça l'air. Les sentinelles s'étaient déplacées trop vite, et Freya n'avait pas vu la force avec laquelle elles l'avaient capturée. Elle sentit un poignet se saisir fermement de son bras, la tirant violemment en arrière, mais elle n'eut pas le temps de réagir avant que son regard croise celui de l'un des autres gardes. Ses yeux, pleins de peur et de colère, trahirent la surprise qu'ils ressentaient de la voir ici, en vie. Ils l'avaient cru morte. Mais elle était là.
La meute allait devoir choisir. Et cette fois, ils n'auraient pas le luxe du temps.
Le cri strident d'un loup résonna dans l'air, un appel désespéré que Nikolai ne pouvait ignorer. Il savait instantanément que quelque chose d'important se passait. Ses sens aiguisés captèrent la tension qui se propageait dans la meute. Ses membres se tendirent alors qu'il se levait brusquement de son bureau, les papiers éparpillés devant lui oubliés dans l'urgence du moment. Il n'avait pas besoin de plus de détails. Un instinct, vieux de plusieurs années, le guidait déjà. Il y avait du trouble, du danger, mais surtout... il y avait elle. Freya.
Un souffle court, il se précipita vers la sortie de son bureau, ses bottes martelant le sol d'un rythme précipité. Chaque pas résonnait dans le couloir comme un écho du passé, un passé qu'il aurait voulu enterrer à tout jamais. Mais il savait au fond de lui que ce n'était pas un souvenir qu'il pourrait effacer. Pas cette femme. Pas elle. Jamais.
Le vent du matin mordait la peau de son visage quand il franchit les portes de la maison de la meute. L'air était glacé, mais son corps brûlait d'une chaleur insoutenable, un mélange de colère et de peur qui le tenait prisonnier. Freya. Elle était là, sur leur territoire. Mais pourquoi ? Etait-ce pour la rédemption ? Ou la vengeance ?
Il s'élança à travers la forêt dense qui bordait la demeure, ses pensées en tumulte, tourbillonnant comme une tempête qu'il ne pouvait contrôler. La meute s'était soudainement rassemblée, l'atmosphère tendue. Ils savaient tous que ce moment allait arriver. Les murmures avaient circulé pendant des années. La rumeur de son retour. Elle avait été exilée, bannie de manière impitoyable après un acte de trahison qu'il n'avait jamais compris, ni accepté. Il l'avait protégée, il l'avait aimée, et pourtant... ils l'avaient chassée. Il avait laissé la meute décider de son destin, mais jamais il n'avait été d'accord avec cette décision. C'était sa faute, en un sens. Il avait renoncé à elle. Il l'avait abandonnée pour le bien de la meute. Mais aujourd'hui... elle était de retour.
La forêt s'ouvrit devant lui, dévoilant une clairière. Au centre, il aperçut la silhouette de Freya, entourée des sentinelles. Son cœur se serra dans sa poitrine, comme un nœud serré qu'il ne pouvait défaire. Elle était là, debout, droite, fière, malgré les années d'exil, de souffrance. Mais ce qui le frappa le plus, ce ne fut pas sa posture imposante ni même la lueur de défi dans ses yeux. C'était le fait qu'elle n'était pas seule.
Un enfant. Un garçon, probablement d'environ neuf ans. Il était là, à ses côtés, les yeux fixés sur la scène qui se déroulait devant lui, son regard aussi profond et intense que celui de sa mère. Un frisson traversa l'échine de Nikolai. L'enfant. Il avait une ressemblance frappante avec Freya, et quelque chose dans son regard lui fit comprendre une vérité qu'il n'avait jamais envisagée. Ce n'était pas simplement une mère qui revenait. C'était une famille. Une famille qu'il avait oubliée. Qu'il avait perdue.
Les sentinelles se reculaient lentement, respectueuses mais inquiètes, leurs regards fixés sur lui. Leurs silences en disaient long. Personne ne voulait être celui qui briserait ce fragile équilibre. Et pourtant, l'Alpha était là, et le silence pesait lourdement sur ses épaules. Il savait que son arrivée changerait tout. Il savait que sa présence allait soit apaiser la situation, soit la faire éclater de façon irréparable.
Le vent s'était levé, ses cheveux balayés en arrière, ses pupilles dilatées par l'intensité de l'instant. Il s'approcha de Freya, chaque pas lourd de significations, chaque mouvement lourd du poids d'une histoire inachevée. Il s'arrêta à quelques mètres d'elle, ses poings serrés, les mots coincés dans sa gorge.
Freya le regarda, ses yeux sombres comme la nuit, un éclat difficile à décrire dans son regard. Il y avait de la colère, oui. De la douleur, sans doute. Mais aussi une sorte de soulagement, comme si la confrontation était la dernière étape d'un long chemin. Elle avait survécu à tant de choses, tant d'années d'exil. Elle avait survécu au monde entier. Mais était-ce suffisant pour le réconcilier avec elle ? Avait-elle encore besoin de lui, ou était-il trop tard ?
« Freya... » murmura Nikolai, sa voix rauque. Le son de son propre nom la fit frémir. « Pourquoi maintenant ? Pourquoi revenir ici après tout ce temps ? »
Elle ne répondit pas immédiatement. Elle se contenta de poser un regard sur lui, un regard qui le transperça comme une flèche. Les années n'avaient rien changé, du moins dans la profondeur de cette connexion.
« Je suis ici pour mon fils, Nikolai, » dit-elle enfin, sa voix ferme. « Il n'est plus question de toi ou de moi. Il est en danger. Et j'ai besoin de toi. Ou plutôt, je suppose que je n'ai plus le choix. »
Le silence s'abattit de nouveau entre eux. Les paroles résonnèrent dans l'air comme un écho, lourd de sens. Nikolai observa l'enfant qui se tenait derrière elle, les bras croisés, son regard posé sur lui sans peur. Il n'avait pas besoin de plus pour comprendre. C'était son fils. Il n'y avait pas de doute.
« Ton fils ? » répéta-t-il, presque incrédule.
Freya hocha la tête, ses traits marqués par la fatigue et le temps. « Oui. Mon fils. Elias. Et il est la clé. Il doit être protégé. »
Nikolai sentit un frisson parcourir son échine. Elias. Ce nom, il l'avait entendu murmuré dans les ombres, mais il n'avait jamais cru à cette rumeur. Jamais il n'avait imaginé que Freya avait un enfant. Un héritier. Un enfant du sang de la meute, un enfant qu'il n'avait jamais connu. Et pourtant, il avait ce regard. Le regard d'un loup. Un loup, son propre fils...
« Je ne savais pas, » murmura-t-il, ses mots à peine audibles. « Je n'ai jamais su. »
Freya tourna son regard vers le sol, comme si elle cherchait les mots justes. « Tu n'as jamais voulu savoir, Nikolai. Tu m'as abandonnée. Tu m'as laissée... dans l'ombre. Tu m'as bannie sans un regard en arrière. »
Les mots frappèrent Nikolai comme un coup de poignard. Il savait qu'il avait pris une décision difficile, qu'il avait agi par loyauté envers la meute. Mais il n'avait jamais envisagé l'impact de son choix, la douleur qu'il infligeait à Freya. Il n'avait pas voulu qu'elle souffre, mais il avait été aveugle. Et maintenant, voilà le prix à payer.
« Freya, je suis... je suis désolé, » dit-il, sa voix brisée, pleine de regrets. Il n'y avait pas de fierté dans ses mots. « Je t'ai laissée partir. Et je t'ai laissée dans l'oubli. Mais aujourd'hui... je suis là. Si tu as besoin de moi, je suis là. »
Elle le regarda, son visage impassible, mais ses yeux brillaient d'une lueur étrange, à la fois de douleur et de soulagement. « Je n'ai jamais voulu ton pardon, Nikolai. Mais je t'avais donné ma confiance. Et toi, tu m'as trahie. »
Un silence lourd s'installa entre eux, comme un gouffre qu'ils n'arrivaient pas à franchir. Les sentinelles restaient là, immobiles, observant la scène avec une attention qu'ils ne dissimulaient pas. Le vent soufflait à travers les arbres, comme si la nature elle-même attendait la suite. Mais Nikolai savait une chose : quoi qu'il arrive, tout avait changé. Rien ne pourrait effacer ce qui s'était passé. Pourtant, il était là. Il fallait qu'il se batte, maintenant. Pour elle, pour son fils, pour eux.
« Je suis prêt à tout, Freya. Pour réparer ce qui peut l'être. »
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