Léna, une jeune femme de 23 ans, se retrouve mariée à un homme beaucoup plus âgé, Henri, dans des circonstances qui échappent à son contrôle. Malgré le luxe et les privilèges qu'elle obtient, Henri, froid et distant, semble incapable d'offrir l'amour et l'attention qu'elle recherche. Peu à peu, Léna perd l'affection qu'elle avait pour lui, se sentant de plus en plus seule dans ce mariage. La situation se complique lorsque Léna tombe amoureuse de Maxime, le fils d'Henri, un jeune homme charmant et ambitieux. Maxime, bien que marié et engagé dans une autre relation, se laisse lui aussi entraîner dans ce jeu dangereux de passion interdite. Ils se retrouvent pris dans un tourbillon de désirs et de mensonges, se battant contre leurs sentiments contradictoires. Leur histoire d'amour impossible, remplie de sacrifices, les mène vers une issue fatale où l'amour et la trahison se mêlent pour toujours.
Le mariage imposé est souvent décrit comme une promesse silencieuse entre des âmes séparées, un contrat fait de rêves étouffés et d'espoirs éteints. Léna se tenait là, sous les dorures d'un plafond trop haut, dans une salle immense qu'elle n'avait jamais imaginée plus que dans ses pires cauchemars. Les gens riaient autour d'elle, leurs voix s'entremêlant avec la musique de l'orchestre, mais au fond de ses yeux, il n'y avait que du vide. Ce jour, qui aurait dû marquer le début d'une histoire d'amour, se transformait en une mascarade.
Tout était parfait. Ou du moins, cela y ressemblait. La robe, d'un blanc éclatant, glissait sur sa peau comme une caresse distante, un peu trop rigide, comme si elle portait non seulement des broderies délicates mais aussi des chaînes invisibles. Elle avait toujours rêvé de ce jour, mais jamais de cette réalité. Elle détestait la solennité de ce moment, le regard des invités, la caméra du photographe qui se braquait sans cesse sur elle, capturant des sourires qu'elle n'avait pas donnés. Elle aurait voulu se fondre dans l'ombre, disparaître derrière les rideaux de velours, mais tout semblait irréversible. La lumière l'éblouissait, l'étouffait, et elle n'avait d'autre choix que de sourire encore et encore, jusqu'à ce que ses joues la brûlent.
Henri, son mari, se tenait à ses côtés, implacable. À la vue de son visage, Léna ressentait un froid glacial, comme une morsure qui s'infiltrait dans sa peau. Il était plus vieux qu'elle, beaucoup plus vieux. Elle n'avait jamais compris pourquoi il l'avait choisie. Pourquoi elle, une jeune femme sans histoire, un peu perdue dans ses rêves et ses désirs. Elle avait 23 ans et lui, il en avait presque le double. Mais il avait une position sociale enviée, une fortune héritée de son père et de son grand-père, et une réputation qu'il comptait bien maintenir intacte. Léna faisait partie de son décor, une nouvelle acquisition pour orner ses épaules et embellir son image.
Tout le monde semblait impressionné par le faste de la cérémonie, mais Léna, elle, voyait les choses différemment. Les dorures, les tapis rouges, les perles et les diamants étincelants, tout cela lui paraissait artificiel. Il n'y avait rien de réel dans cet univers de paraître. Pas un regard complice, pas un mot de tendresse échangé. Juste des gestes mécaniques, des mots vides de sens. À peine une heure s'était écoulée que Léna avait l'impression d'avoir vécu une éternité dans ce grand manège qu'était devenu son existence.
À l'instant où elle s'était mariée, elle avait compris qu'elle avait signé pour quelque chose de bien plus grand qu'elle, quelque chose qu'elle ne comprenait pas encore, mais qui allait la définir pour toujours. En l'épousant, Henri avait fait d'elle une partie de son empire. Elle n'était pas là pour l'aimer. Non. Elle était là pour être un élément de plus dans ce puzzle d'apparences. Un visage angélique, une beauté soignée et parfaite. Une vie calme, bien ordonnée, où rien ne devrait jamais perturber l'équilibre fragile qu'il avait mis en place.
La cérémonie se termina enfin, mais Léna n'avait pas vraiment conscience de ce qui venait de se passer. Elle se sentait comme une étrangère dans sa propre peau. Tout était trop grand, trop beau, trop distant. Elle se demandait pourquoi ses mains tremblaient, pourquoi elle avait le cœur serré. C'était une folie de l'avoir laissé faire. Mais comment pouvait-elle en être autrement quand la seule chose qu'elle avait apprise depuis toujours était de se soumettre, de faire face au monde sans poser de questions, d'accepter le poids de l'héritage familial ? Le mariage n'avait été qu'un autre contrat qu'elle avait dû signer, une étape dans un chemin tracé d'avance.
Henri la regarda, son regard glacé et indifférent, alors qu'ils prenaient place à la table d'honneur. Il ne lui adressa aucune parole. Juste un léger mouvement de tête, comme pour confirmer sa présence. Léna savait qu'il n'attendait rien d'elle. Pas d'étreinte, pas de déclaration d'amour. Ce qu'il attendait, c'était qu'elle soit là, simplement, qu'elle incarne la perfection de sa vie en apparence. C'était ainsi qu'il l'avait toujours vue : un accessoire qu'il pouvait exhiber lors des événements sociaux. Pas un être humain, juste une extension de son nom, de son image.
Il se leva un instant pour faire une annonce. Il lui tendit une boîte en velours noir, un sourire presque figé sur ses lèvres. Elle le regarda sans savoir comment réagir. Elle avait l'impression d'être à l'extérieur de tout cela, comme une spectatrice du film de sa propre vie.
« Voici un cadeau pour toi », dit Henri d'une voix calme. « Un symbole de notre union. »
Léna prit la boîte, la ouvrit lentement, comme si l'objet à l'intérieur pouvait la perturber davantage qu'elle ne l'était déjà. Une bague en or massif reposait dans le fond, brillante sous la lumière des chandeliers. Elle l'observa, un éclat froid dans ses yeux, avant de lever les yeux vers son mari. Il ne la regardait même pas. Il était déjà ailleurs, une conversation l'ayant détourné de sa propre femme. Elle était seule, même dans ce moment supposé être un témoignage de leur vie commune.
Elle enfonça la bague à son doigt sans un mot, sans un geste d'affection, simplement un geste mécanique, comme un automate qui suit les instructions qu'on lui donne. La pièce brillait, les invités applaudissaient, mais Léna ne sentait rien. Pas d'émotion. Pas de chaleur. Juste une absence. La bague n'était qu'une partie de son statut désormais, comme tout le reste. Une parure précieuse, certes, mais sans âme.
La soirée s'étira jusqu'à une heure indéfinie, et Léna se retrouva seule dans sa chambre. C'était comme si tout était devenu irréel, une folie de couleurs, de sons et de visages. Elle se déshabilla lentement, le cœur lourd, et se glissa sous les draps. Le grand lit king-size semblait encore plus immense qu'il ne l'avait été lors de son installation. Elle se coucha sur le côté, ses yeux fixés sur les rideaux lourds qui flottaient doucement dans la brise.
Elle pensa à sa mère. À son père. À sa vie avant ce moment. Un souvenir d'enfance surgit. L'odeur de la lavande de sa mère, les rires autour de la table, les longues promenades dans le jardin. Tout semblait si simple avant. Avant ce mariage. Avant Henri. Avant ce monde de faux-semblants.
Léna ferma les yeux. Mais les images du jour la hantaient. Henri, son regard distant, sa main froide qui avait effleuré la sienne pendant la cérémonie. Tout cela lui semblait si éloigné, comme si elle avait été une simple figurante dans une scène qui ne lui appartenait pas. Le grand lit, la chambre richement décorée, tout ce luxe... elle n'y trouvait aucune consolation.
Et la peur la saisit, soudainement. La peur de ce qui allait venir, de ce qui se cachait derrière les murs de cette maison. La peur d'un mariage sans amour, sans affection, sans rien d'autre que des obligations. Elle tourna et retourna dans le lit, cherchant à trouver un réconfort, mais il n'y en avait aucun. Son esprit se rebellait, mais son corps restait figé, comme celui d'une poupée dont les fils étaient tirés par un maître invisible.
Dans le silence de la nuit, une pensée la frappa. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait faire demain, ni après-demain. Elle n'avait aucune idée de ce qui l'attendait dans cette grande maison. Rien de ce qu'elle avait vécu jusque-là ne pouvait la préparer à ce qui allait suivre. Mais une chose était certaine : elle ne se sentait pas chez elle. Pas dans cette maison. Pas dans cette vie. Et, peut-être, pas dans ce mariage.
Elle ferma les yeux, espérant, sans grande conviction, qu'un miracle viendrait briser cette solitude qui pesait lourdement sur elle.
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