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Sous contrat avec la mafia

Sous contrat avec la mafia

Kyria

5.0
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Chapitres

Dans une métropole italienne au bord de l'implosion, Clara est une femme indépendante qui tente de se reconstruire loin de son passé familial trouble. Son père, un ancien lieutenant de la mafia, a sombré dans l'oubli après avoir trahi ses supérieurs. Aujourd'hui, Clara veut s'affranchir de cet héritage, gérant une galerie d'art qui reflète son rêve de liberté. Mais lorsqu'elle apprend que son frère Marco est sur le point d'être exécuté pour avoir détourné de l'argent d'un cartel puissant, sa vie bascule. Le seul moyen de sauver Marco est d'accepter un pacte dangereux : feindre d'être la fiancée d'Anton Romano, un mafieux aussi brillant que calculateur. Anton, quant à lui, a ses propres motivations : cette mascarade lui sert à asseoir son image de chef respectable tout en consolidant son empire. Clara et Anton entrent dans un jeu du chat et de la souris, oscillant entre méfiance et attirance.

Chapitre 1 Chapitre 1

Les murs de la galerie, d'un blanc éclatant, semblaient avaler le peu de lumière filtrant à travers les rideaux tirés. Clara observait distraitement le pinceau d'un artiste qu'elle avait découvert récemment, un jeune talent de la banlieue milanaise. Les teintes audacieuses des toiles donnaient un contraste saisissant avec l'austérité de l'espace. Mais son esprit était ailleurs. Toujours ailleurs. Une mélancolie tenace enveloppait ses pensées comme une brume froide.

Marco.

Elle secoua la tête, tentant de se concentrer sur son inventaire. Mais l'inquiétude rongeait la moindre parcelle de sa tranquillité. Depuis des semaines, son frère semblait distant, nerveux, presque paranoïaque. Et bien qu'il ait toujours été imprévisible, cette fois, c'était différent. Plus sombre.

Une clochette légère résonna à l'entrée, tirant Clara de ses réflexions. Elle leva les yeux et le vit, debout dans l'encadrement de la porte, haletant, les cheveux collés à son front par la sueur. Son cœur rata un battement.

– Marco ? murmura-t-elle en s'avançant. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Il referma la porte derrière lui d'un geste brusque et se retourna, ses yeux brûlant d'une panique qu'il ne cherchait même pas à masquer.

– Clara... j'ai besoin de toi, souffla-t-il, essoufflé.

– Tu es en sueur ! Où étais-tu ?

Il ignora la question et s'approcha rapidement, posant ses mains tremblantes sur ses épaules.

– Écoute-moi. J'ai pas beaucoup de temps.

Elle fronça les sourcils, déstabilisée par son ton pressant.

– Pas beaucoup de temps pour quoi ? Marco, qu'est-ce qui se passe ?

Il détourna le regard, cherchant ses mots, mais elle remarqua les légères ecchymoses qui marquaient son cou et sa mâchoire.

– T'as encore fait une connerie, n'est-ce pas ? devina-t-elle, sa voix oscillant entre colère et inquiétude.

– Clara, je peux pas t'expliquer maintenant, mais... Je dois 200 000 euros à des types.

Elle recula d'un pas, son visage blême.

– 200 000 ? Mais... Mais comment ?

– C'était... un mauvais pari. Ils m'ont donné une semaine, et maintenant ils...

Un coup retentit sur la porte, sec et autoritaire, interrompant ses paroles. Marco se tendit immédiatement, son regard volant vers la sortie.

– Ils sont là, chuchota-t-il, le souffle court.

Clara sentit son estomac se nouer.

– Qui ?

– Des hommes du cartel, murmura-t-il en attrapant son bras. Laisse-moi me cacher dans l'arrière-salle, s'il te plaît !

Elle le suivit, pétrifiée, mais déterminée. Elle le poussa rapidement derrière une étagère avant de retourner à l'entrée. Le cœur battant à tout rompre, elle déverrouilla la porte et l'entrouvrit.

Deux hommes se tenaient là, imposants et vêtus de noir, leurs visages inexpressifs. L'un d'eux, une cicatrice sinueuse traversant sa joue, s'avança.

– Clara Bianchi ? demanda-t-il d'une voix rauque.

Elle acquiesça lentement.

– Que puis-je pour vous ?

– On cherche Marco. Vous savez où il est ?

Clara sentit sa gorge se serrer.

– Marco ? Non... Je ne l'ai pas vu aujourd'hui.

L'homme à la cicatrice haussa un sourcil, un rictus incrédule sur ses lèvres.

– C'est drôle, parce qu'on l'a vu entrer ici.

Son cœur tambourinait dans sa poitrine, mais elle tenta de garder une apparence calme.

– Vous devez vous tromper.

L'autre homme, plus grand et plus trapu, avança à son tour, jetant un regard à l'intérieur de la galerie.

– Vous ne verrez pas d'inconvénient à ce qu'on vérifie, alors.

Avant qu'elle ne puisse réagir, ils forcèrent le passage. Clara tenta de protester, mais sa voix était noyée par leur détermination brutale.

– Hé ! Vous n'avez pas le droit de...

– Tais-toi, coupa l'homme à la cicatrice, parcourant les lieux du regard.

Ils se dispersèrent rapidement, ouvrant les portes, renversant les toiles et fouillant chaque recoin. Clara restait près de la porte, tremblante, son esprit cherchant désespérément une solution.

Un bruit sourd retentit à l'arrière de la galerie. Marco, maladroit, avait renversé un carton dans sa précipitation.

– Là ! cria le grand.

Avant qu'ils ne puissent l'atteindre, Clara se précipita.

– Attendez ! Attendez ! cria-t-elle, levant les bras.

Les deux hommes s'arrêtèrent, perplexes.

– Écoutez, je... je vais régler ça. Marco est mon frère. Donnez-moi un peu de temps, je vous en supplie !

L'homme à la cicatrice s'approcha lentement, son regard perçant et impitoyable.

– Du temps ? Vous croyez que ça marche comme ça, petite ?

– Je trouverai l'argent, insista-t-elle, sa voix implorante. Mais laissez-le tranquille.

Ils échangèrent un regard.

– Une semaine. Pas un jour de plus, grogna l'homme.

Puis, d'un geste brusque, il poussa Marco, qui tentait maladroitement de s'excuser.

– La prochaine fois, ce sera toi qu'on cassera.

Quand ils quittèrent la galerie, la tension dans la pièce sembla s'évacuer comme l'air d'un ballon crevé. Clara se retourna vers Marco, les bras croisés, le visage dur.

– Qu'est-ce que t'as fait, bon sang ?

Il baissa les yeux, honteux.

– Je voulais juste essayer de gagner assez pour...

– Assez ? cria-t-elle, sa voix brisant le silence. Tu t'es mis dans un merdier que tu ne pourras jamais régler tout seul !

Il ouvrit la bouche pour répondre, mais fut interrompu par le vrombissement de son téléphone. Clara fixa l'écran. Le numéro affiché était inconnu.

– Ne décroche pas, murmura Marco.

Elle ignora son conseil et porta l'appareil à son oreille.

– Allô ?

La voix qui répondit était grave, froide, et trop calme pour être rassurante.

– Clara Bianchi.

Elle sentit un frisson lui parcourir l'échine.

– Oui, c'est moi. Qui est-ce ?

Un léger silence.

– Anton Romano.

Ses jambes faillirent céder sous elle.

– J'aimerais vous rencontrer. Une discussion en personne me semble appropriée.

– Je ne vois pas en quoi cela me concerne, répondit-elle, tentant de dissimuler la peur dans sa voix.

Il émit un ricanement discret.

– Oh, ça vous concerne plus que vous ne le pensez. Venez à cette adresse. Demain, 10 heures.

Il lui énonça rapidement un lieu avant de raccrocher, la laissant dans un silence assourdissant.

Marco s'approcha, inquiet.

– Qu'est-ce qu'il voulait ?

Clara resta figée, fixant le téléphone.

– Il veut me voir.

– Anton Romano ? demanda-t-il, paniqué. Non, Clara. Tu peux pas y aller.

Elle releva les yeux vers lui, sa mâchoire serrée.

– J'ai pas le choix.

Un poids énorme s'abattait sur ses épaules. Marco avait peut-être déclenché cet incendie, mais c'était à elle, comme toujours, de l'éteindre.

Le lendemain matin, Clara fixait son reflet dans le miroir, les mains tremblantes. L'air lourd de la galerie semblait s'être infiltré jusque dans son appartement exigu. Elle se sentait piégée, comme un insecte pris au piège d'une toile invisible. Elle s'était jurée de ne jamais retomber dans l'ombre du passé de sa famille, mais aujourd'hui, le nom d'Anton Romano résonnait dans son esprit comme un coup de tonnerre.

Marco dormait sur le canapé, le visage marqué par la peur et la fatigue. Il avait à peine parlé depuis la veille, laissant Clara digérer seule les événements. Elle ajusta une veste beige et enfila des chaussures simples, bien conscientes qu'elle ne pourrait jamais égaler le luxe du monde dans lequel elle s'apprêtait à entrer.

- Tu vas vraiment y aller ?

La voix de Marco la tira de ses pensées. Il s'était redressé, les yeux encore embués de sommeil.

- Je n'ai pas le choix, répondit-elle d'un ton plus sec qu'elle ne l'aurait voulu.

- Clara, écoute-moi, murmura-t-il, presque suppliant. Ces types... Ils jouent pas. Si tu leur donnes une ouverture, ils te détruiront.

Elle inspira profondément, tentant de calmer la tempête qui grondait en elle.

- Et si je fais rien, c'est toi qu'ils détruiront.

Il baissa la tête, vaincu. Elle attrapa son sac, hésita une seconde, puis quitta l'appartement sans un mot de plus.

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