Will Hunter est le gĂ©nĂ©ral le plus puissant de l'armĂ©e des vampires. Mesurant 1,98 m et dotĂ© de grands yeux bleus pleins d'Ăąme, Will Hunter est le genre d'homme sur lequel toutes les femmes bavent, moi y compris â mĂȘme si je ne le lui ferai jamais savoir. Qui aurait pensĂ© qu'une nuit, aprĂšs une bagarre avec mon pĂšre autoritaire â la seule nuit oĂč je ne pouvais pas prendre ma forme de loup-garou â je serais attaquĂ©e par trois vampires assoiffĂ©s de sang... seulement pour que Will vienne Ă mon secours. Oh oui. Will Hunter, le plus grand ennemi de mon espĂšce, m'a sauvĂ© la vie... mais pour quoi ? Il n'est pas comme les autres vampires dont j'ai entendu parler. Il est diffĂ©rent... et je ne peux pas m'empĂȘcher de penser Ă lui. Je le prendrais volontiers plutĂŽt que les chiots ordinaires que mon pĂšre continue de faire dĂ©filer devant moi, en espĂ©rant que je m'accouplerai avec l'un d'eux, que je devienne une Luna et que je donne naissance Ă de nouveaux petits Alphas. Will m'a peut-ĂȘtre sauvĂ© la vie, mais si le Conseil des Loups-Garous dĂ©couvre que j'ai eu des relations avec des vampires â et un gĂ©nĂ©ral, rien de moins â je suis morte de toute façon. Bien sĂ»r, il fallait que je tombe amoureuse du seul mĂąle alpha que mon espĂšce n'approuvera jamais. Et ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne le dĂ©couvrent et y mettent un terme. ... Ou pire, mettent fin Ă mes jours...
ĂLINOR
R
Des nuages s'amoncelaient au-dessus de ma tĂȘte et le tonnerre grondait au loin tandis que le soleil commençait Ă se coucher. La belle touche orange et rouge symbolisant le coucher du soleil n'Ă©tait nulle part en vue et, comme tout le monde, je me suis dĂ©pĂȘchĂ©e d'acheter les derniers articles dont j'avais besoin au marchĂ© avant de rentrer chez moi.
Avec la capuche de mon manteau baissée, un vent violent et soudain a fait danser mes cheveux sauvagement autour de moi, m'aveuglant momentanément avant que je ne repousse les mÚches de mon visage.
« Euh, oui, désolé, j'en prendrais trois », ai-je dit à la femme derriÚre le stand, qui m'a tendu des sacs d'assaisonnement. « Je prendrais aussi ces oignons. »
« Hé, tu as fini ? » demanda ma meilleure amie Skye avec anxiété. « Je déteste vraiment la pluie. »
J'ai jetĂ© un coup d'Ćil par-dessus mon Ă©paule pour la voir froncer les sourcils profondĂ©ment, et j'ai rapidement jetĂ© les oignons dans mon sac.
« Ouais », lui dis-je en m'éloignant. « J'ai presque fini. J'ai juste besoin de... » Mes mots s'éteignirent tandis que je regardais autour du marché, essayant de trouver un vendeur qui avait ce que je cherchais. « Oh, là , des lapins. Hé, M. Wilber ! »
Un humain frĂȘle leva les yeux de l'endroit oĂč il fourrait un lapin mort dans une caisse. « Elinor, comment vas-tu ? »
« Je vais bien, je fais juste quelques courses pour maman. » Je m'approchai de son étal tandis qu'il retirait le lapin de la cage. Je souris tandis qu'il me le tendait.
« Je pense que celui-là fera l'affaire, n'est-ce pas ? » demanda le vieil homme. « Un cadeau pour ta chÚre maman. »
Je secouai la tĂȘte avec enthousiasme. « Merci, M. Wilber, mais je ne peux pas prendre ça gratuitement. »
Il agita la main d'un air dédaigneux. « N'importe quoi, c'est un beau lapin. »
« Oh, je suis d'accord, c'est pourquoi je dois... »
Skye tendit la main vers M. Wilber. « Oh, vous savez comment c'est, M. Wilber. Je vais la prendre pour elle. Allez-y et faites vos bagages maintenant. Rentrez chez vous avant que la pluie ne commence. » Skye attrapa mon bras et commença à m'éloigner en souriant et en faisant signe d'au revoir avec le lapin dans son autre main. Elle se tourna vers moi. « Je n'allais pas rester là à vous écouter tous les deux faire des allers-retours. » Elle me poussa le lapin. « Prends-le et allons-y. »
« Déesse, tu es parfois autoritaire », la taquinai-je en riant.
Un coup de tonnerre retentit au-dessus de nous. Je levai les yeux vers le ciel qui s'assombrissait et me demandai si j'arriverais Ă rentrer avant que la pluie ne commence. J'avais espĂ©rĂ© pratiquer en secret quelques nouvelles techniques de combat que j'avais apprises jusqu'au coucher du soleil, mais ma mĂšre interrompit mes plans soigneusement Ă©laborĂ©s. Et maintenant, je me retrouvais coincĂ©e Ă faire des courses, mĂȘme si elle aurait pu demander Ă quelqu'un d'autre.
Skye gémissait à cÎté de moi, se serrant dans ses bras sous sa cape marron, ses yeux de biche marron foncé se déplaçant d'un cÎté à l'autre avec anxiété.
Depuis que nous Ă©tions enfants, elle avait toujours dĂ©testĂ© la pluie. Mais cela avait empirĂ© aprĂšs sa premiĂšre transformation. Elle s'Ă©tait transformĂ©e en loup pour la premiĂšre fois pendant un orage, et ça n'avait pas Ă©tĂ© une transformation en douceur. Il lui avait fallu trois heures douloureuses pour se transformer complĂštement, et elle n'Ă©tait jamais loin de cet Ă©tat de fait. DĂ©sormais, chaque fois qu'il y avait un gros orage, elle devenait anxieuse et, parfois, mĂȘme un peu mĂ©chante.
« Je suis dĂ©solĂ© de t'avoir empĂȘchĂ© de venir si longtemps. Je n'aurais pas dĂ» te demander de me rejoindre. »
Elle haussa les épaules. « Je voulais venir, et nous ne savions pas qu'il pleuvrait. J'avais un jour de congé. Pourquoi personne ne m'a dit que devenir médecin de meute prenait autant de temps ? »
J'ai ri tandis que nous nous frayions un chemin à travers la foule. « C'est ce qu'on obtient quand on essaie d'éviter de rejoindre la Garde des loups-garous. »
Elle grogna du fond de sa gorge. « Tout le monde n'a pas envie de mettre sa vie en danger comme toi, Elinor. Je préfÚre passer mon temps à sauver des vies plutÎt qu'à en prendre. »
« Les gardes sauvent aussi des vies », marmonnai-je en repérant deux gardes en train de discuter quelques pas devant nous.
Alors que je m'approchais d'eux, ils ont regardĂ© dans notre direction et, comme il est d'usage pour saluer quelqu'un considĂ©rĂ© comme un membre de la famille royale, ils ont serrĂ© le poing avec leur main droite et l'ont placĂ© au-dessus de leur cĆur.
« Elinor », m'ont-ils salué à l'unisson alors que je passais devant eux. « As-tu besoin qu'on t'accompagne chez toi ? »
Je secouai la tĂȘte. « Non, non, tout va bien. »
Oui, j'Ă©tais un membre de la famille royale, un Alpha-nĂ©. J'Ă©tais le premier enfant d'Alpha Grayson, chef de la meute de Blackmoon. MĂȘme si beaucoup de gens auraient aimĂ© ĂȘtre nĂ©s Alpha, mon pedigree me semblait ĂȘtre une malĂ©diction.
Je jetai un coup d'Ćil derriĂšre moi. Les deux gardes Ă©taient dĂ©jĂ partis, sans doute pour faire ce qu'ils faisaient le mieux : protĂ©ger les humains et les autres ĂȘtres surnaturels. C'Ă©tait Ă cela que servait la Garde des Loups-Garous. En raison de notre force et de notre vitesse, les loups-garous Ă©taient les protecteurs de ce monde. Nous Ă©tions engagĂ©s par toutes les espĂšces pour ĂȘtre leurs gardiens.
Pendant que le monde dormait, les loups-garous patrouillaient la nuit, traquant ceux qui cherchaient Ă semer le chaos. Devenir membre de la Garde des loups-garous Ă©tait mon seul but dans la vie.
Vous vous demandez peut-ĂȘtre pourquoi j'ai voulu devenir garde alors que j'Ă©tais la premiĂšre nĂ©e d'un Alpha et que j'Ă©tais la prochaine Ă diriger. Eh bien, si personne ne vous l'a dit, laissez-moi ĂȘtre la porteuse d'une mauvaise nouvelle : une femme ne peut jamais devenir un Alpha.
Oui, c'Ă©tait mal, mais c'est ainsi que les choses se passent depuis la nuit des temps... ou du moins, selon nos dirigeants, le Conseil des loups-garous.
Lorsqu'une femelle naissait, on lui donnait un rĂŽle diffĂ©rent : celui de Luna, de mĂšre d'autres Alphas. Aussi honorable que cela puisse ĂȘtre, ce n'Ă©tait pas ce que je voulais. Je ne voulais pas qu'on se souvienne de moi pour mes enfants, je voulais avoir une rĂ©putation de guerriĂšre. Ce cĂŽtĂ© de moi, cette partie de moi qui voulait passer ses journĂ©es Ă s'entraĂźner, Ă transpirer et Ă ressentir des douleurs musculaires, Ă©tait quelque chose que je devais garder pour moi, minimisant chaque jour ma vraie nature pour agir comme la fille que mes parents voulaient.
Je suis né avec la force d'un Alpha, mais j'ai dû me retenir afin d'éviter d'éclipser les vrais Alphas, les hommes de notre société qui possÚdent tout le pouvoir.
TrĂšs jeune, j'ai dĂ©cidĂ© que si je ne pouvais pas ĂȘtre un Alpha, je deviendrais un garde, tout en protĂ©geant mon peuple. Mais ce rĂȘve a Ă©tĂ© anĂ©anti par mon pĂšre. Mon jeune frĂšre, Jackson, reprendrait le flambeau du chef. Mais comme il n'avait que sept ans, il lui restait encore un long chemin Ă parcourir.
« Voleur ! ArrĂȘtez-le ! »
Je m'arrĂȘtai net et pivotai sur mes talons lorsque ces mots parvinrent Ă mes oreilles. J'aperçus un vendeur humain agitant sa main au-dessus de sa tĂȘte en signe de dĂ©tresse tandis qu'un homme hirsute s'enfuyait avec sa caisse de fruits. Je plissai les yeux, rĂ©alisant que le voleur velu Ă©tait un satyre, un ĂȘtre surnaturel mi-chĂšvre, mi-homme.
Mes jambes ont bougé avant que je leur donne l'ordre, et ma main a libéré le sac et le lapin. J'ai entendu la protestation de Skye, mais je n'avais d'yeux que pour ma cible. J'ai sprinté devant le vendeur qui criait toujours et gesticulait furieusement.
Malgré son torse de chÚvre, le voleur était étonnamment rapide. Les satyres n'étaient pas connus pour leur rapidité, mais celui-ci n'était pas aussi grand que la plupart d'entre eux.
Les gens sautaient sur le cĂŽtĂ© pour Ă©viter d'ĂȘtre piĂ©tinĂ©s par lui alors qu'il courait. Ses dreadlocks marron clair volaient derriĂšre lui alors que des fruits tombaient de la caisse qu'il tenait dans la main. Il n'avait visiblement pas rĂ©flĂ©chi Ă tout cela : Ă la fin de cette course-poursuite, il ne resterait plus rien dans cette caisse.
AprÚs quelques minutes de course, je grognai et retirai ma cape, la lourde chose qui me retenait. J'invoquai mon pouvoir, et mon loup s'agita joyeusement en moi. Mes yeux devinrent noirs et mes crocs s'allongeÚrent. Je souris intérieurement alors que je commençais à gagner du terrain sur lui, l'adrénaline pompant en moi, me poussant à avancer.
Il tourna brusquement Ă gauche, laissant tomber la caisse dans sa main.
Je ris. J'entendis Skye courir et m'appeler par mon nom, mais je ne me retournai pas et me jetai par-dessus un stalle pour rester sur le talon du satyre.
Il jeta un coup d'Ćil derriĂšre lui, et ses Ă©pais sourcils se levĂšrent jusqu'Ă la racine de ses cheveux quand il vit Ă quel point j'Ă©tais proche.
Je lui ai souri en montrant mes crocs, et il a pris un autre virage à droite, entrant presque en collision avec une femme portant un bébé.
Mon loup apprĂ©ciait maintenant la poursuite, alors je me suis mis Ă quatre pattes et j'ai bondi en avant pour le plaquer. Nous sommes tombĂ©s au sol jusqu'Ă ce que nous nous arrĂȘtions, moi Ă califourchon sur lui.
Ma main se tendit et attrapa son cou, mes griffes perçant sa peau. « Je crois que vous avez laissé tomber votre caisse, monsieur. »
« LĂąche-moi ! » cria-t-il en zĂ©zayant lĂ©gĂšrement. MĂȘme s'il Ă©tait fort, je n'eus aucune difficultĂ© Ă le maĂźtriser. « Je n'ai rien fait ! LĂąche-moi... »
Finalement, le bruit des gens qui se rassemblaient autour de nous le fit taire, et le propriétaire du stand qu'il avait cambriolé se fraya un chemin à travers la foule.
« Merci beaucoup, Elinor », dit le propriétaire avec reconnaissance. Malheureusement, une partie de l'excitation que je ressentais s'est estompée lorsqu'un garde loup-garou est apparu.
Il m'a lancĂ© un regard sĂ©vĂšre et je lui ai adressĂ© un sourire innocent tandis qu'il relevait le satyre du sol. Bon, d'accord, j'Ă©tais bien connu dans ces parages pour ĂȘtre une Ă©pine dans le pied des gardes et un ami du peuple...
Ce garde n'était pas quelqu'un de ma meute, mais malgré cela, j'ai rapidement attrapé le bras de Skye et j'ai commencé à l'éloigner. Les nouvelles circulaient vite ici. Si cela parvenait aux oreilles d'un garde de ma meute, mon pÚre en entendrait parler peu de temps aprÚs.
« Es-tu folle ? » bégaya-t-elle tandis que je lui prenais ma cape.
« Merci de m'avoir récupéré ça. » J'ai enfilé ma cape. « Si j'en perds un autre, ma mÚre va me tuer. »
Elle s'arrĂȘta de marcher, les sourcils froncĂ©s. « Elinor, peux-tu prendre ça au sĂ©rieux ? »
Je m'arrĂȘtai de marcher et soupirai. Avec sa peau sombre, je ne pouvais pas dire si elle devenait rouge de rage. Mais je pouvais clairement voir l'Ă©motion dans ses yeux.
Un homme s'est approché de nous alors que j'allais parler, enlevant sa capuche pour révéler son visage. Skye a souri largement, toute la colÚre qui s'était déversée en elle s'est envolée, et j'ai levé les yeux au ciel.
« Tu sais que tu n'as pas le droit de faire les choses que font les gardes. Tu pourrais avoir des ennuis », a réprimandé Cyrus, la troisiÚme personne de notre trio de meilleurs amis.
J'ai haussé les épaules.
« Nous sommes amis depuis que nous sommes enfants, Cyrus. Tu crois vraiment que je vais changer un jour ? Je ne peux pas rester les bras croisés quand quelqu'un a besoin d'aide. » Je le contournai. « De plus, je suis né Alpha. Tu te souviens ? Je peux faire ce que je veux. »
Ha, si seulement c'Ă©tait vrai.
« Oh, s'il te plaĂźt », ai-je entendu Skye dire alors que nous retournions au marchĂ©. « Alpha Grayson va ĂȘtre furieux s'il dĂ©couvre ce que tu as fait. »
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