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Manipuler par mes sentiments

Manipuler par mes sentiments

Rêverie

5.0
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107
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5
Chapitres

Dans le tumulte des transports parisiens, en quête de sens, je croise le regard de Christiane, une étudiante passionnée de musique. Nôtre rencontre fortuite se transforme en une belle histoire d'amour, m'offrant un refuge face aux défis de la vie quotidienne. Mais l'arrivée de Michel, l'ex-charmeur de Christiane, vient troubler nôtre bonheur. Charismatique et ambitieux, il représente tout ce que j'aspire à devenir, créant une rivalité qui met nôtre relation à l'épreuve. Dans ce contexte tumultueux, je décide avec Christiane d'organiser un concert pour rassembler le quartier en crise. À travers cette aventure musicale, ont découvrent non seulement nos voix mais aussi la force de nôtre amour face aux défis extérieurs. Mais combien de temps cet amour tiendra face au charme à couper le souffle de Michel ?

Chapitre 1 Chapitre 1

La première fois que vous m'avez aperçue, c'était comme si j'étais invisible à vos yeux. Pas un seul regard, pas un brin d'attention.

− Allez, Christiane ! Imaginez un peu : il est 22 heures, je viens de terminer une longue journée de cours éreintante en Seine-Saint-Denis, et tout ce que je souhaite, c'est retrouver mon chez-moi. Mais à peine passé la porte de cet appartement sombre et froid, je me demande s'il s'agit vraiment de mon chez-moi. Les fêtes de Michel transforment chaque fois mon refuge en un champ de bataille. Je suis hanté par l'idée d'un désastre : trop de drogue, une overdose fatale ; trop d'alcool, un coma éthylique ; trop de bruit, les voisins frappent au mur, menaçant d'appeler la police. Les bougies, ou peut-être un joint mal éteint, déclenchent un incendie, et je vois tout partir en fumée, mes guitares incluses.

− Mais non, rien de tout cela ne s'est produit. Nous n'étions qu'un petit groupe, bien sage. Nous avons respecté votre espace, en particulier la chambre avec la belle guitare. Vous êtes allé à la cuisine, avez rapporté des soucoupes que vous avez placées sous les bougies pour éviter que la cire ne coule sur les meubles et pour que l'appartement ne prenne pas feu.

− J'aurais bien pris quelque chose à grignoter, mais en voyant la vaisselle s'accumuler dans l'évier, les paquets de chips éventrés sur la table, et en entendant ce brouhaha assourdissant, accompagné de ce que vous appelez de la musique, j'ai renoncé. Je me suis retiré dans ma chambre, j'ai laissé tomber mes vêtements, et avec eux ma fatigue, avant de m'endormir.

− ... sans même m'avoir remarquée. Mais plus tard, vous êtes réapparu, furieux, les cheveux en bataille, le visage crispé, vêtu seulement d'un pantalon de pyjama.

− L'odeur de brûlé... J'ai vraiment cru que l'appartement était en feu. Il devait être quoi... deux heures du matin ?

− Vous n'aviez d'yeux que pour ce gaufrier qui fumait et crépitait dans la cuisine. Vous l'avez débranché en jurant. Et là, je vous ai vu, torse nu, encore mince et musclé, avec des poils sur le torse.

− Merci pour le « encore », Christiane.

− Michel a jeté les galettes noircies et nettoyé le désordre autour du gaufrier, mais cela ne vous a pas calmé.

− Est-il vraiment exagéré de vouloir dormir quelques heures avant une nouvelle journée épuisante ? Et je savais qu'en plus de mes tâches habituelles, il me faudrait tout nettoyer après votre fête.

− Alors Michel a appelé Ariane. Elle a un don pour vous apaiser, n'est-ce pas ? Pourtant, c'était elle qui devait nous préparer des crêpes, pas ces croûtes carbonisées qui ont failli réduire Arcueil en cendres. Dès que vous l'avez vue, vous avez cessé de râler.

− Râler ? Moi, râler ?

− Pas longtemps. Elle sait comment s'y prendre avec vous. J'ai même pensé qu'elle allait vous caresser entre les oreilles, comme on le fait avec un chiot un peu trop excité.

Christiane éclata de rire, espiègle comme toujours.

− Et tu comptes intervenir souvent dans cette histoire pour me contredire ou me ridiculiser ?

− De temps en temps. Pour rétablir la vérité, compenser vos points de vue biaisés, dénoncer vos mensonges, dévoiler vos silences. Nous sommes tous les auteurs de nos vies, mais vous, Johan, vous exagérez parfois.

Le réveil de mon téléphone, avec son chant délicat de grillon, me tire du sommeil. Dans la salle de bains, un string mauve sèche au-dessus de la baignoire. J'en déduis qu'Ariane a passé la nuit ici avec Michel. Les autres invités ont dû partir. J'évite la cuisine et le séjour, encore dévastés, et frappe doucement, puis plus fort, à la porte de Michel.

− Michel, vous allez ranger, faire la vaisselle, n'est-ce pas ?

− Mmmh...

− Michel, je rentre vers deux heures. Je veux que tout soit impeccable. Et faites une machine de blanc, le panier déborde.

− Mmmh...

Pas certain qu'il m'ait entendu. Mais restons optimistes. Après tout, l'appartement n'a pas brûlé. Je sors. Devant l'entrée de mon HLM, attaché à un réverbère par une chaîne massive, ce qui reste de mon vélo : le cadre et une roue. La selle et l'autre roue ont été « empruntées » par un cycliste dans le besoin. La pelouse devant l'immeuble est jonchée de débris de verre, de canettes de bière et de quelques seringues, témoignant d'une activité nocturne intense dans le quartier.

Je roule vers le RER, en écoutant les infos. La crise, les génocides, les faillites, les grèves, les meurtres, les séismes, les bébés congelés, le président qui promet de sauver le pays, le football et la bourse à Tokyo, une nouvelle cruciale pour les banlieusards d'Arcueil qui auraient investi dans la capitale japonaise.

Je me gare. Dix minutes de marche encore. Le temps est, comme toujours ici, ni chaud ni froid, sous un ciel gris dominé par des HLM gris hérissés d'antennes de télévision et de téléphonie mobile. Vous connaissez le RER aux heures de pointe ? C'est une expérience en soi, presque une épreuve de survie. Excluez-en enfants, personnes âgées, femmes enceintes, claustrophobes, et bien sûr guitares. Sur le quai, on attend parmi des centaines d'autres âmes, toutes entassées dans ces wagons qui les écrasent de moitié. Les regards fixés sur les panneaux électroniques ; « sans arrêt » à l'approche. Têtes qui hochent en rythme avec la musique martelant leur cerveau via des écouteurs. D'autres sont au téléphone. « T'es où ? À Laplace. Pas pu prendre le précédent. Commencez la réunion sans moi. »

La rame arrive, bariolée de bleu, blanc, rouge, et ouvre ses portes pour nous révéler une vérité cruelle : elle est archi-pleine. Quelques courageux, bien entraînés, prennent une grande inspiration et tentent quand même d'y entrer. Si vous trouvez un point d'appui solide, rentrez le ventre, contractez tous les muscles, et poussez. Ne vous arrêtez pas aux grognements et cris de douleur de vos voisins, ils peuvent encore céder un peu de place. Un sac vous enfonce dans les côtes, un parapluie vous pique le mollet, une jeune fille pâlotte menace de vous vomir dessus. Glissez quelques blagues pour détendre l'atmosphère. Profitez des rires pour pousser encore plus fort. Vous voilà presque à l'intérieur. Mais votre cartable de partitions dépasse encore. « Veuillez ne pas gêner la fermeture des portes. » Après plusieurs essais, le train démarre enfin avec sa cargaison humaine.

Mon nez est pressé contre la vitre sale, ma poitrine écrasée contre le métal froid de la porte. Une variété d'odeurs me chatouillent les narines : relents d'alcool, de tabac, de shampoing, de déodorant, de sueur de la veille, et même un mélange de légumes : ail, oignons, poireaux, et épinards. Je n'ai jamais été aussi proche des autres êtres humains : je distingue les pellicules sur les manteaux, les boutons sur la peau, les poils dans les oreilles, le nez, le cou. Un voisin me torture avec un rap qui s'échappe de ses écouteurs. Je regarde le paysage défiler. Cités-dortoirs, autoroutes, pavillons, entrepôts tagués jusqu'aux toits, dominés par la silhouette massive de l'hôpital de cancérologie de Villejuif. Accroché, ballotté, je m'évade en écoutant dans ma tête une douce sonate de Scarlatti.

À la Cité Universitaire, l'arrêt dure, sans raison apparente. L'impatience gagne peu à peu les passagers. Le train redémarre enfin, mais à la vitesse d'un escargot jusqu'à Denfert-Rochereau. Là, une foule de gens descend, remplacée aussitôt par une nouvelle vague. Miracle, une place se libère et je m'y affale. En face de moi, un homme en cravate lit le Figaro. La bourse reprend des couleurs, le CAC 40 au sommet. Les sonneries de téléphones massacrents du Vivaldi ou Mozart. Un ado, capuche de jogging enfoncée sur le crâne, dort la bouche ouverte malgré son baladeur qui lui matraque les tympans. Un prof corrige des copies. Une dame chinoise déchiffre un journal couvert de signes mystérieux.

Puis le train s'immobilise dans un tunnel. Les lumières s'éteignent, et l'angoisse devient palpable. On sort frénétiquement les téléphones pour prévenir d'un retard. Les écrans des portables éclairent faiblement l'obscurité comme des lucioles dans la nuit du métro parisien. À Châtelet, les vagues humaines se transforment en véritables tsunamis, un chaos que même Scarlatti ne parviendrait pas à adoucir.

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