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Un collĂšgue presque parfait

Un collĂšgue presque parfait

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Chapitres

Quelle serait votre rĂ©action s'il fallait travailler avec un homme plein de charisme et d'une beautĂ© Ă  en tomber par terre ? Vous devriez ĂȘtre contente. Et si cet homme s'avĂ©rait hautain et mesquin Ă  l'Ă©gard des autres ? L'absence d'humour vous fera-t-elle toujours craquer ? Cependant, qui a dit que les gens ne pouvaient pas changer ? Marion Charles (Auteur)

Chapitre 1 Prologue

New York

La ville oĂč tout Ă©tait possible. Les villas des stars, les buildings imposants, les voitures de luxe... Tout cet univers m'Ă©tait encore, jusque-lĂ , totalement inconnu ; je n'Ă©tais pas quelqu'un de trĂšs superficiel.

Pourtant, lorsqu'on m'avait mis ce fameux billet d'avion entre les mains, je n'avais pas pu le refuser ! L'arracher des mains de mon boss m'avait paru si logique...

Il n'y avait encore que quelques jours, si vous m'aviez dit que je serais mutée ici pour le travail, je ne vous aurais jamais cru : je vous aurais tout simplement ri au nez, comme à ma grande habitude. Comment quelqu'un comme moi, timide et sans grande importance, pouvait-il se retrouver en haut de l'affiche ?

New York

Le rĂȘve amĂ©ricain. Vous imaginez ? LĂ  oĂč tout Ă©tait plus grand. Vos rĂȘves devenaient rĂ©alitĂ© en un claquement de doigts. LĂ  oĂč votre marraine la bonne fĂ©e exauçait chacun de vos souhaits et vous offrait des opportunitĂ©s incroyables !

Tenez, justement ! En parlant d'opportunité... Et si je vous racontais mon histoire ?

Retour en arriĂšre

- Jillian, ne me dites pas que vous ĂȘtes encore en train de travailler sur ce foutu magazine ?

*

Ça faisait maintenant plus de deux heures que la couverture du prochain numĂ©ro de l'entreprise m'obsĂ©dait. J'Ă©tais sĂ»re que quelque chose y manquait et, Ă©tant une grande perfectionniste, je ne supportais pas l'idĂ©e de bĂącler un travail sous prĂ©texte de le finir plus tĂŽt.

- Euh... Je... Oui... avouai-je honteusement.

- Enfin, Jillian... Je vous avais pourtant bien dit de laisser tomber !

- Mais monsieur, c'est mon devoir de...

- ArrĂȘtez donc d'essayer de vous justifier sans cesse et Ă©coutez-moi.

Ouille. Ça, c'Ă©tait de l'autoritĂ©.

Mon patron était à la fois trÚs strict et bienveillant. On ne dirait pas à l'entendre me parler comme ça, mais je pouvais vous jurer que c'était la pure vérité !

- D'accord. Que se passe-t-il, monsieur ?

- Suivez-moi dans mon bureau, je vous prie.

En général, ce n'était jamais bon signe quand le patron vous convoquait. Soit vous aviez fait quelque chose de mal, soit vous alliez devoir vous coller le travail pourri.

Je me demandais ce que la roue de la Fortune me réserverait cette fois-ci...

*

Je me tenais derriÚre cette chaise noire en cuir, incertaine, attendant un quelconque signal me permettant de m'asseoir. Je me remémorai une derniÚre fois les jours précédents afin de trouver ce qui clochait chez moi, mais en vain... Rien d'anormal ne me vint à l'esprit !

- TrĂšs bien. Installez-vous, mademoiselle Sanders.

Ce que je m'empressai de faire

- Alors, comme vous le savez certainement, les employés de cette entreprise travaillent pour moi et doivent remplir les tùches que je leur confie.

- Naturellement.

- Mais en tant que patron, j'ai également des devoirs et des objectifs à remplir afin de satisfaire mes supérieurs.

Je hochai la tĂȘte, ne comprenant pas tellement oĂč il voulait en venir...

- C'est pourquoi je vous ai convoquée dans mon bureau aujourd'hui. Les directeurs généraux de notre entreprise recherchent une journaliste hors du commun pour aller suivre un stage en Amérique.

- Waouh ! C'est génial ! Enfin, je veux dire que... C'est cool. Pour l'intéressée.

Quelle idiote ! Il va encore te prendre pour une incapable, c'est sûr...

- Je voulais en venir au fait que cette journaliste talentueuse qui va ĂȘtre mutĂ©e Ă  New York, c'est vous, Jillian.

- Moi ?

MOI ?

- Qui d'autre dans cette piĂšce cela pourrait-il bien ĂȘtre ?

- Je... Je... Je suis émue... Je... Comment...

- Reprenez vos esprits, Jillian. Tout se passera bien.

- Oh, mon Dieu ! Je n'en reviens pas. Mille mercis, monsieur !

Je ne savais pas si c'était l'émotion ou l'adrénaline qui m'avait fait faire ce geste déplacé, mais je m'étais surprise à faire la bise à mon patron dans la minute qui avait suivi son annonce. Je l'avais pris dans mes bras pour le serrer contre moi comme si nous nous connaissions depuis toujours et qu'il m'était familier.

- Je... Euh... Vous me faites mal...

Je me rendis soudainement compte que mon Ă©treinte Ă©tait peut-ĂȘtre un peu exagĂ©rĂ©e et je m'empressai de le lĂącher.

Bravo Jillian... Tu peux dire adieu Ă  ta promotion !

Jamais encore je n'avais montrĂ© le moindre signe d'affection pour un supĂ©rieur. Autant dire que plus gĂȘnant comme situation, c'Ă©tait presque impossible !

AprĂšs m'ĂȘtre gentiment Ă©cartĂ©e sans le moindre son provenant de ma bouche, je regardai mon patron ajuster sa cravate et se racler la gorge afin de reprendre la parole.

- Eh bien, je suis ravi que cela vous enchante Ă  ce point. Vous partez dans une semaine. Voici votre billet. Ne traĂźnez pas Ă  faire vos valises !

*

Vous savez désormais comment, du jour au lendemain, la petite Londonienne que j'étais s'était retrouvée dans la peau d'une parfaite journaliste américaine !

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