Carla Roberts vit seule au sommet d'un immeuble de grande hauteur, effrayĂ©e par le bruit de l'ascenseur qui s'arrĂȘte et s'ouvre Ă son Ă©tage, sans que personne ne sorte. Quelques jours plus tard, elle est retrouvĂ©e brutalement assassinĂ©e. Pendant ce temps, Samson Segal, un trentenaire au chĂŽmage, s'est mis Ă espionner ses voisins, notamment la belle et prospĂšre Gillian Ward. Lorsque la fille de Gillian rentre Ă la maison dans une maison vide et fermĂ©e Ă clĂ©, Samson l'accueille mais se retrouve Ă exprimer sa colĂšre dans son journal lorsque ses actions de bon samaritain ne sont pas apprĂ©ciĂ©es, ignorant que sa belle-sĆur suspecte a dĂ©chiffrĂ© son mot de passe il y a longtemps. Lorsque le mari de Gillian est ensuite assassinĂ© dans sa propre maison, Samson fait l'objet d'un examen minutieux, mais le seul homme qui progresse dans l'affaire est celui qui ne devrait pas y travailler. Pourtant, il est le seul Ă croire que Samson est innocent
Il se demanda si sa femme avait encore remarqué quelque chose. . . Parfois, elle le regardait si étrangement. Soupçonneusement. Elle ne dit rien, mais cela ne voulait pas dire qu'elle ne le surveillait pas de prÚs. Et tirer ses propres conclusions.
Ils s'Ă©taient mariĂ©s en avril. On Ă©tait maintenant en septembre et ils Ă©taient encore dans la phase oĂč ils faisaient attention les uns aux autres, essayant de ne pas rĂ©vĂ©ler trop clairement leurs propres excentricitĂ©s. Pourtant, il pouvait voir qu'un jour sa femme deviendrait une nagger. Elle n'Ă©tait pas du genre Ă s'embarquer dans une engueulade, Ă lancer des assiettes ou Ă menacer de l'expulser. Elle Ă©tait du genre Ă continuer encore et encore, Ă gĂ©mir tranquillement sur les choses et Ă le conduire dans les virages.
Mais pour l'instant, elle a gardĂ© un couvercle sur elle. Elle a essayĂ© de tout faire comme il le voulait. Elle cuisinait les plats qu'il aimait, mettait sa biĂšre au rĂ©frigĂ©rateur Ă temps, repassait ses chemises et pantalons et regardait avec lui les Ă©missions de sport Ă la tĂ©lĂ©vision, mĂȘme si elle prĂ©fĂ©rait les films romantiques.
Et pendant tout ce temps, elle le surveillait. Du moins, c'Ă©tait ce qu'il ressentait.
Elle l'avait Ă©pousĂ© parce qu'elle ne pouvait pas vivre sans mari, parce qu'elle avait besoin de se sentir protĂ©gĂ©e, chĂ©rie et soignĂ©e. Il l'avait Ă©pousĂ©e parce qu'il avait Ă©tĂ© au bord du gouffre : pas d'emploi stable, peu d'argent. Il avait senti qu'il s'Ă©tait dĂ©crochĂ© Ă un moment donnĂ©. Il avait dĂ©jĂ commencĂ© Ă trop boire. Ă ce moment-lĂ , il avait encore pu trouver quelques petits boulots et payer le loyer du petit appartement peu attrayant qu'il habitait. Mais il perdait courage. Il ne pouvait plus voir d'avenir pour lui-mĂȘme.
Et puis Lucy Ă©tait arrivĂ©e avec le petit atelier de rĂ©paration de cycles qu'elle avait hĂ©ritĂ© de son dĂ©funt mari. Il avait saisi l'occasion. Il avait toujours eu un Ćil sur les opportunitĂ©s et il Ă©tait fier de ne pas ĂȘtre un tergiversant.
Maintenant, il Ă©tait mariĂ©. Il avait un toit au-dessus de sa tĂȘte. Il avait du travail.
Sa vie Ă©tait de nouveau sur les rails.
Et maintenant ça. Ces sentiments, cette compulsion, l'incapacité de penser à autre chose. De rien d'autre sauf d' elle .
Et elle n'Ă©tait pas Lucy.
Elle avait les cheveux blonds. Pas le blond mal teint des cheveux de Lucy, qui Ă©tait dĂ©jĂ gris ici et lĂ . Non, une vraie blonde. Ses cheveux tombaient jusqu'Ă sa taille et scintillaient au soleil comme une Ă©toffe de soie dorĂ©e. Elle avait les yeux bleu-vert. En fonction de l'intensitĂ© de la lumiĂšre extĂ©rieure, mais aussi de la couleur des vĂȘtements qu'elle portait et de l'arriĂšre-plan, ses yeux Ă©taient parfois aussi bleus que des myosotis ou aussi verts que la mer pouvait l'ĂȘtre. Ce jeu intense de couleurs dans ses yeux le fascinait. Il n'avait rien vu de tel dans les yeux de quelqu'un d'autre.
Il aimait aussi ses mains. Ils étaient délicats et élancés. Ses doigts étaient longs et fins.
Il adorait ses jambes. Délicat aussi. Presque fragile. Tout chez elle l'était. Comme si elle avait été sculptée dans un morceau de bois noble de couleur pùle par quelqu'un qui lui avait consacré beaucoup de temps et d'efforts. Rien en elle n'était ordinaire ou grossier. Elle était la beauté personnifiée.
Quand il a pensĂ© Ă elle, il a Ă©clatĂ© en sueur. Quand il la vit, il ne put la quitter des yeux. C'Ă©tait probablement ce que Lucy avait remarquĂ©. Il essayait d'ĂȘtre prĂšs de la porte du jardin chaque fois qu'elle descendait la rue. Normalement, il donnerait Ă un vĂ©lo qu'il venait de rĂ©parer un essai sur le trottoir, afin d'avoir une excuse pour traĂźner. Il aimait la façon dont elle bougeait. Le printemps dans sa dĂ©marche. Elle ne bougeait pas maladroitement ; elle a fait de grandes enjambĂ©es. Il y avait tellement d'Ă©nergie dans tout ce qu'elle faisait. Qu'elle coure, parle ou rie : oui, une Ă©nergie illimitĂ©e. Force.
Beauté. Une telle surabondance de beauté et de perfection qu'il était parfois difficile de croire que c'était possible.
Ce qu'il ressentait Ă©tait-il de l'amour ? Ăa devait ĂȘtre de l'amour, et pas seulement de la cupiditĂ©, de l'excitation et tout ce qui allait avec, mais qui ne venait que parce qu'il l'aimait. L'amour Ă©tait le dĂ©but, le terrain dans lequel son dĂ©sir a grandi. Ce dĂ©sir qu'il ne pouvait pas rassembler pour Lucy. Lucy Ă©tait une solution d'urgence et non une solution Ă laquelle il pouvait renoncer, car sans Lucy, il serait une Ă©pave sociale. Lucy Ă©tait une nĂ©cessitĂ© amĂšre. La vie exigeait parfois que vous deviez cĂ©der Ă une amĂšre nĂ©cessitĂ©. Il avait appris depuis longtemps qu'il ne servait Ă rien de le combattre.
Et pourtant tout en lui s'y rĂ©voltait. Et alors il serait submergĂ© par une vague d'impuissance Ă©crasante. Pour quelle chance avait-il ? Il n'Ă©tait pas attirant. Il ne se faisait aucune illusion Ă ce sujet. Autrefois, oui, mais maintenant. . . Il devait son ventre Ă sa prĂ©dilection pour la biĂšre et les aliments gras. Son visage Ă©tait bouffi. Il avait quarante-huit ans et en paraissait dix de plus, surtout quand il avait trop bu le soir. Malheureusement, il ne pouvait pas briser l'habitude. Il devrait faire de l'exercice et manger plus de lĂ©gumes, boire de l'eau ou du thĂ©, mais ce n'Ă©tait tout simplement pas si facile de changer trente ans d'habitude en un claquement de doigts. Il se demandait si cet elfe, ce lutin, serait encore capable de l'aimer, malgrĂ© son ventre, les poches sous les yeux et le fait qu'il soufflait et transpirait au moindre effort. Il avait des qualitĂ©s intĂ©rieures, et peut-ĂȘtre serait-il capable de les lui communiquer. Parce qu'il savait depuis un moment maintenant qu'il ne pourrait pas se passer d'elle. MalgrĂ© Lucy et sa jalousie et le risque qu'il prenait.
C'Ă©tait un gros de quarante-huit ans dont le corps et l'Ăąme Ă©taient en feu.
Le problĂšme Ă©tait qu'elle, l'elfe, l'ĂȘtre qu'il dĂ©sirait jour et nuit, Ă©tait tellement plus jeune. Donc beaucoup plus jeune. Elle avait neuf ans.
Chapitre 1 01
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Chapitre 2 02
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Chapitre 3 03
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Chapitre 4 04
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Chapitre 5 05
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Chapitre 6 06
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Chapitre 7 07
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Chapitre 8 08
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Chapitre 9 09
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Chapitre 10 10
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Chapitre 11 11
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Chapitre 12 12
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Chapitre 13 13
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Chapitre 14 14
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Chapitre 15 15
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Chapitre 16 16
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Chapitre 17 17
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Chapitre 18 18
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Chapitre 19 19
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Chapitre 20 20
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Chapitre 21 21
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Chapitre 22 22
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Chapitre 23 23
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Chapitre 40 40
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