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Entre deux cƓurs

Entre deux cƓurs

Jeremie Écrivain

5.0
avis
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40
Chapitres

"Alors que j'étais assis sur les toilettes, j'ai réalisé à quel point j'étais un dur à cuire. PremiÚrement, je m'étais (en quelque sorte) introduit dans Walmart ; deuxiÚmement, je complotais (en quelque sorte) pour voler du papier hygiénique ; et troisiÚmement, je faisais tout cela alors qu'un ouragan se préparait à l'extérieur". Ellie voulait faire un petit tour à Walmart pour acheter du papier toilette pour sa mÚre. Une minute pour entrer, une minute pour sortir. Au lieu de cela, elle s'est retrouvée enfermée. Avec son amour secret, bien sûr.

Chapitre 1 01

01

Bip! Bip! Bip! Bip-

D'un geste rapide, j'ai dĂ©crochĂ© de la radio, frustrĂ© par la sirĂšne d'avertissement qui jouait depuis trois minutes. L'avertissement avait interrompu la chanson dĂ©crivant ma journĂ©e-un lundi maniaque. La sirĂšne Ă©tait incroyablement distrayante, d'autant plus que je pouvais Ă  peine voir la route avec la pluie torrentielle qui tombait du ciel. Mes essuie-glaces Ă©taient au rĂ©glage le plus Ă©levĂ©, mais cela ne rendait pas la vue plus facile. Un Ă©clair brillant illumina le ciel, faisant serrer mon embrayage sur le volant. Le faible grondement du tonnerre qui a suivi par la suite n'a fait qu'exacerber mon malaise. Seule ma mĂšre envoyait sa fille dans une telle tempĂȘte chercher du papier toilette.

Ouragan, avait dĂ©clarĂ© la station mĂ©tĂ©orologique. Pas n'importe quel ouragan ordinaire. Non, c'Ă©tait beaucoup trop simple pour la Nouvelle-Angleterre. C'Ă©tait un ouragan de catĂ©gorie cinq- censĂ© durer trois Ă  quatre jours- ou du moins c'est ce que ma mĂšre m'a dit. D'oĂč la raison pour laquelle j'ai Ă©tĂ© pressĂ© d'aller chercher du papier toilette, mĂȘme si la terrible tempĂȘte commençait. Ce qui Ă©tait pire: j'avais vraiment envie de faire pipi. La pluie battante n'a pas vraiment aidĂ© ça.

Une rafale de vent tempĂ©tueux s'est abattue sur le cĂŽtĂ© de ma voiture, la poussant vers la droite. Laissant Ă©chapper un soupir de surprise, j'ai tirĂ© le volant vers la gauche pour ne pas heurter la glissiĂšre de sĂ©curitĂ© bordant le bord de la route. Mes mains tremblaient quand j'ai finalement rĂ©ussi Ă  reprendre le contrĂŽle de la voiture. Je ne pouvais pas me reprocher d'avoir peur cependant-depuis quand les ouragans sont-ils jamais arrivĂ©s au Massachusetts? Bien sĂ»r, Cape Cod Ă©tait prĂšs de la cĂŽte, mais nous n'avons jamais eu d'ouragans. C'Ă©tait du jamais vu! Au moins dans mes dix-huit ans de vie. Avril faisait-il mĂȘme partie de la saison des ouragans? À quoi le monde en Ă©tait-il exactement arrivĂ©?

À ma droite, un bĂątiment imposant est apparu. Une vague de soulagement s'est Ă©crasĂ©e sur moi alors que je mettais mon clignotant pour entrer dans le parking Walmart. MĂȘme sous la pluie, je pouvais voir qu'il n'y avait que deux autres voitures sur le parking. Ma mĂšre Ă©tait vraiment la seule personne assez stupide pour envoyer quelqu'un dans cette formidable tempĂȘte. Des chiffres. Ça aurait Ă©tĂ© bien de savoir qu'au moins une autre personne Ă©tait ici avec moi.

M'arrĂȘtant sur une place de stationnement la plus proche de l'immeuble, je me suis prĂ©parĂ© avant d'ouvrir la portiĂšre de la voiture. Je ne l'ai ouvert qu'un pouce avant que le vent ne l'ait ailĂ© le reste du chemin pour moi. Pendant une fraction de seconde, j'ai dĂ©battu sur le simple fait de dire merde et de rentrer Ă  la maison, mais comme j'Ă©tais dĂ©jĂ  lĂ , j'ai dĂ©cidĂ© de me lever et de partir. DĂšs que je suis sorti de la voiture, un seau d'eau tiĂšde m'a Ă©tĂ© jetĂ© au visage. Baissant la tĂȘte, j'ai claquĂ© la portiĂšre de ma voiture- ou du moins j'ai essayĂ©, le vent rendait l'exploit difficile- et j'ai sprintĂ© pour l'entrĂ©e couverte. Le violent coup de vent me poussait vers la droite et j'ai trĂ©buchĂ© Ă  cause de la force de celui-ci Ă  quelques reprises, utilisant mes bras pour essayer de nager dans le courant d'air. Si quelqu'un m'avait observĂ©, ils penseraient probablement que j'Ă©tais mental.

Au moment oĂč je suis finalement arrivĂ© Ă  l'entrĂ©e, je me sentais et ressemblais probablement Ă  un chat noyĂ©. L'eau ruisselait sur mon visage et mes cheveux Ă©taient complĂštement trempĂ©s, suspendus lourdement sur mon dos. J'ai fait une grimace, dĂ©collant mon sweat-shirt gorgĂ© d'eau de mon corps. Mes jeans collaient inconfortablement Ă  mes jambes et mes chaussures plates s'Ă©crasaient Ă  chaque pas que je faisais.

"Que fais-tu ici?"

La voix soudaine et retentissante de derriĂšre moi m'a fait sursauter, mon cƓur sautant dans ma gorge. Luttant pour retrouver mon calme, mes yeux cherchaient la source du bruit. Finalement, ils ont atterri sur un homme corpulent et caucasien avec une barbe dĂ©chiquetĂ©e et une casquette de baseball rouge. Je clignai des yeux vers lui pendant quelques secondes, admirant son apparence intimidante.

"Eh bien?"il a exigé.

"J'ai besoin d'acheter du papier toilette", ai-je claqué, offensé par son ton grossier.

Il avait l'air amusé. "Alors qu'un ouragan fait rage?"

"Eh bien ma mĂšre-"

"Désolé chérie, mais le magasin est fermé. Je suis juste en train d'enfermer maintenant. Il n'y a personne là-dedans."

Mes yeux s'écarquillÚrent d'incrédulité. "Sérieusement? Tu ne peux pas me laisser entrer pendant genre, cinq secondes?"

Il secoua la tĂȘte. "Non, dĂ©solĂ©. Je suis juste en train de m'enfermer puis de rentrer Ă  la maison pour me protĂ©ger. Tu devrais faire pareil. Il semble que la force principale de l'ouragan frappera bientĂŽt."

"Mais..."Je me suis Ă©loignĂ©, serrant mes mains en poings. Il n'y avait aucun moyen que je vienne jusqu'ici juste pour faire demi-tour et rentrer Ă  la maison. J'allais chercher le papier toilette quoi qu'il arrive. S'il pensait que me dire que je ne pouvais pas entrer m'arrĂȘterait, il avait autre chose Ă  venir. Je pouvais facilement me faufiler pendant qu'il avait le dos tournĂ©, puis laisser de cĂŽtĂ© le dos. Si je laissais cinq dollars et un billet, il n'y aurait aucun problĂšme.

"Je n'ai plus qu'Ă  attraper ces derniĂšres voitures par l'entrĂ©e avant de partir", annonça le costaud en tirant le bonnet sur sa tĂȘte plus bas. "À plus tard, gamin."

"Au revoir", marmonnai-je, attendant que l'homme s'Ă©loigne de la vue.

Cependant, il n'a pas bougĂ©. D'un Ɠil mĂ©fiant, il se redressa, croisant les bras. "Tu ne pars pas?"

Soupirant, je laissai mes Ă©paules s'affaisser. "Ouais, au revoir."En me retournant, j'ai reculĂ© sous la pluie incessante, contournant le coin de l'entrĂ©e en briques. Furtivement, j'ai couru vers la portiĂšre de la voiture, scrutant et regardant l'homme musclĂ© disparaĂźtre par les portes de l'autre cĂŽtĂ© de l'entrĂ©e. Mon cƓur battant Ă  un kilomĂštre Ă  la minute, j'ai sprintĂ© vers l'entrĂ©e principale et par la porte coulissante ouverte qui menait au grand magasin. Une fois Ă  l'intĂ©rieur, j'ai immĂ©diatement pris une droite nette, me cachant dans les vĂȘtements des hommes.

L'anxiĂ©tĂ© et le frisson de se faufiler dans Walmart avaient des effets sur ma vessie. Passant de pied en pied, j'ai dĂ©cidĂ© que mon premier arrĂȘt serait Ă  la salle de bain. Une pause rapide ne ferait de mal Ă  personne. M'assurant que je ne pouvais pas ĂȘtre vu de l'entrĂ©e, je me suis faufilĂ© furtivement Ă  travers les piles de vĂȘtements pour hommes vers l'arriĂšre du grand magasin oĂč se trouvaient les salles de bain. En passant devant une Ă©tagĂšre remplie de lampes de poche, de bougies et de briquets (probablement Ă©teints pour les personnes qui traquaient Ă  cause de l'ouragan), je suis arrivĂ© dans la salle de bain. J'ai fait irruption par la porte de la salle de bain des femmes, dĂ©bouclant ma ceinture alors que je me prĂ©cipitais vers l'Ă©tal le plus proche.

En m'asseyant sur les toilettes, j'ai rĂ©alisĂ© Ă  quel point j'Ă©tais dur Ă  cuire. Tout d'abord, j'ai (en quelque sorte) fait irruption dans Walmart; DeuxiĂšmement, je complotais (en quelque sorte) pour voler du papier toilette; et troisiĂšmement, je faisais tout cela quand un ouragan se prĂ©parait Ă  l'extĂ©rieur. Ça allait faire une histoire gĂ©niale Ă  partager avec mes amis une fois que l'Ă©cole aurait repris- elle avait Ă©tĂ© fermĂ©e pour la semaine Ă  cause de l'ouragan. Un rire d'excitation m'a Ă©chappĂ© alors que je tirais la chasse d'eau, remontant mon pantalon. Quelque part au fond de moi, je savais que je pouvais me retrouver dans un Ă©norme pĂ©trin pour ça, mais je l'ai repoussĂ©. Je m'en inquiĂ©terais si le moment venait.

Fredonnant Ă  moi - mĂȘme, je suis allĂ© Ă  l'Ă©vier et me suis rapidement lavĂ© les mains. Aussi amusant que c'Ă©tait d'ĂȘtre le seul chez Walmart, je savais que la tempĂȘte Ă  l'extĂ©rieur allait rendre mon voyage de retour difficile, voire dangereux. Juste au moment oĂč j'ai mis mes mains sous le souffleur d'air, toute la puissance s'est coupĂ©e, m'envoyant dans l'obscuritĂ©. Pendant une seconde, j'ai gelĂ©, mes mains toujours sous le sĂšche-mains dysfonctionnel.

"Euh oh," murmurai-je aprĂšs quelques secondes, rĂ©tractant enfin mes mains et les essuyant sur mon pantalon. Un fort fracas de tonnerre rugit au-dessus de ma tĂȘte, faisant frĂ©mir mon cƓur. En me sentant le long du mur avec mes mains, j'ai rĂ©ussi Ă  sortir de la salle de bain. Mon esprit s'est immĂ©diatement tournĂ© vers les lampes de poche que j'avais passĂ©es plus tĂŽt. Priant pour qu'ils aient des piles dedans, j'ai suivi le mur jusqu'au stand oĂč ils se trouvaient. En cherchant Ă  l'aveugle, j'ai finalement localisĂ© l'un d'eux. Je l'ai pris dans mes mains, cherchant frĂ©nĂ©tiquement l'interrupteur marche. Un faisceau de lumiĂšre a traversĂ© la piĂšce lorsque j'ai trouvĂ© l'interrupteur, me faisant soupirer de soulagement.

Soulagé ou pas, j'avais encore besoin de sortir. Vite.

Balayant la lampe de poche autour de moi, je me suis soigneusement dirigĂ© de l'autre cĂŽtĂ© du Walmart oĂč se trouvaient les articles de toilette. Plus de tonnerre a Ă©clatĂ© Ă  l'extĂ©rieur, provoquant une accĂ©lĂ©ration de mon pouls. J'avais vraiment besoin de trouver le papier toilette et skedaddle. Mon rythme tranquille s'est transformĂ© en un jogging tendu alors que je me prĂ©cipitais dans le magasin. Trop concentrĂ© sur le bruit Ă  l'extĂ©rieur du bĂątiment, je me suis Ă©crasĂ© dans une boĂźte d'oreillers, me faisant peur. Alors qu'un autre grondement de tonnerre tonnait au- dessus de moi, un nouveau bruit a atteint mes oreilles-le bruit de plusieurs objets lourds s'Ă©crasant au sol. Et je ne l'avais pas causĂ©.

Gelant et reprenant mon souffle, j'ai Ă©teint ma lampe de poche; choisissant de rester complĂštement immobile et de prĂ©tendre que je n'Ă©tais pas lĂ . Il y eut un autre bruit sourd- cette fois terriblement proche de moi. Un gĂ©missement bas est venu de cette direction aussi. Les yeux Ă©carquillĂ©s et le cƓur battant, j'Ă©coutais attentivement. L'homme costaud de tout Ă  l'heure a dit que personne n'Ă©tait lĂ ... Ma poitrine commençait Ă  me faire mal Ă  force de retenir ma respiration. Quiconque, ou quoi que ce soit, Ă©tait lĂ  se rapprochait de plus en plus de moi. Silencieusement, j'ai suppliĂ© que c'Ă©tait juste mon imagination qui me jouait des tours. Il n'y avait pas de fantĂŽmes, n'est-ce pas?

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