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Le compagnon disparu de l'Alpha

Le compagnon disparu de l'Alpha

Jeremie Écrivain

5.0
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42
Chapitres

Angel a Ă©tĂ© seule pendant ce qui semble ĂȘtre la majoritĂ© de sa vie. FraĂźchement sortie de famille d'accueil, elle doit essayer de rendre sa vie meilleure que tout le monde ne le pense, mĂȘme si elle est encore au lycĂ©e. Ce qui se passe aprĂšs son dĂ©mĂ©nagement dans une nouvelle ville la secouera profondĂ©ment, mĂȘme si elle a du mal Ă  maĂźtriser sa nouvelle vie, ses nouveaux amis et la meute alpha qui la revendique comme sienne. Juste au moment oĂč elle ne pense plus que sa vie pourrait basculer, elle dĂ©couvre qu'elle pourrait bien ĂȘtre la niĂšce perdue depuis longtemps d'un puissant alpha. Survivra-t-elle aux derniers mois en tant que loup solitaire, ou finira-t-elle par devenir le Compagnon disparu de l'Alpha?

Chapitre 1 01

01 đŸ’–â™„ïž

♄♄

Elle hurla alors qu'une douleur brûlante et blanche se transperçait à travers son corps. Des taches noires remplissaient sa vision alors que la nausée lui tordait l'estomac. La confusion l'a parcourue alors qu'elle essayait désespérément de comprendre ce qui pouvait ne pas aller avec elle, mais elle a tout oublié car une autre douleur lancinante l'a amenée à doubler. Toutes les pensées la quittÚrent lorsqu'elle entendit d'abord un craquement puis un autre.

Ses os se cassaient.

La douleur qui accompagnait les fractures a fait ressembler l'agonie prĂ©cĂ©dente Ă  une journĂ©e dans le parc, et elle a finalement fini par vomir, bien qu'Ă  ce moment-lĂ , il n'y avait presque rien dans son estomac pour remonter. Cette Ă©preuve avait commencĂ© la nuit prĂ©cĂ©dente avec quelques crampes, et elle avait automatiquement supposĂ© que son cycle Ă©tait sur le point de commencer. Lorsque les crampes se sont dĂ©placĂ©es du bas de son abdomen et ont migrĂ© sur tout son corps, elle a commencĂ© Ă  soupçonner que c'Ă©tait tout autre chose. Ce n'est qu'une fois qu'ils se sont Ă  nouveau rĂ©tablis dans son estomac que la force des douleurs est passĂ©e d'une gĂȘne Ă  quelque chose de terrifiant. Jamais une seule fois pendant toute la nuit douloureuse, elle n'a cru que sa vie Ă©tait sur le point de changer.

Maintenant, ses os se brisaient depuis ce qui semblait ĂȘtre des heures, mais en rĂ©alitĂ©, cela ne faisait que trente minutes que le premier s'Ă©tait cassĂ© de lui-mĂȘme. Elle avait l'impression que la moitiĂ© des os de son corps Ă©taient brisĂ©s et elle n'avait toujours aucune raison de le faire alors qu'elle Ă©tait allongĂ©e mollement sur le sol de sa tente, haletante de douleur. Une autre fissure bruyante avait des cris rĂ©sonnant dans la nuit calme de la forĂȘt environnante.

Elle dĂ©testait normalement camper, mais quelque chose en elle l'avait poussĂ©e Ă  attraper son sac de couchage et sa tente la veille, et elle Ă©tait partie sans dire Ă  personne ses projets, pas qu'elle avait quelqu'un Ă  dire. Elle n'avait pas d'amis Ă  qui parler sauf Tabitha, et elle avait assez de problĂšmes par elle-mĂȘme. Ses parents d'accueil ne se souciaient que de sa prĂ©sence lorsque les travailleurs sociaux venaient vĂ©rifier son placement, alors elle ne les voyait que si elle avait le malheur d'ĂȘtre dans la piĂšce quand ils entraient.

Elle n'avait jamais connu ses vrais parents. Ils l'ont abandonnée à sa naissance. Elle avait deux heures lorsque son pÚre l'avait envoyée à la crÚche pour que sa mÚre puisse se reposer, et il s'était écoulé encore trois heures avant que les membres du personnel de l'hÎpital se rendent compte qu'ils étaient tous les deux partis. Lorsqu'ils ont contacté la police, on a découvert qu'ils avaient donné de faux noms à l'administration. Les services à l'enfance avaient été appelés et elle avait été placée dans le systÚme.

Elle pensait que ça aurait pu ĂȘtre pire. Il y avait toujours des histoires d'horreur d'enfants jetĂ©s dans des bennes Ă  ordures alors que leurs parents n'en voulaient pas; elle avait eu de la chance. Ses parents biologiques l'avaient laissĂ©e quelque part en sĂ©curitĂ©. Au moins jusqu'Ă  ce qu'elle soit adoptĂ©e.

Le couple qui l'avait adoptĂ©e avait Ă©tĂ© formidable. Ils l'avaient comblĂ©e d'amour, avaient Ă©tĂ© attentionnĂ©s et gentils. Elle n'aurait pas pu rĂȘver d'une meilleure enfance, mais quand elle avait dix ans, ils avaient commencĂ© Ă  se battre et Ă  se disputer. Sa mĂšre s'Ă©tait tournĂ©e vers les analgĂ©siques pour Ă©chapper Ă  l'ennui de sa vie, tandis que son pĂšre restait dehors presque tous les soirs et buvait. Quand il ne buvait pas, il Ă©tait occupĂ© Ă  coucher avec diffĂ©rentes femmes. Sa mĂšre l'avait dĂ©couvert et avait tentĂ© de se suicider en prenant un flacon entier de somnifĂšres.

C'Ă©tait elle qui avait trouvĂ© sa mĂšre allongĂ©e dans une flaque de vomi. Les services Ă  l'enfance sont intervenus pour s'assurer qu'elle Ă©tait bien prise en charge, mais son pĂšre les avait convaincus qu'elle serait mieux dans une autre maison. Il n'a jamais voulu d'elle, il leur avait dit. C'Ă©tait l'idĂ©e de sa femme, et elle Ă©tait maintenant mentalement instable. Elle a donc Ă©tĂ© dĂ©racinĂ©e de la seule famille qu'elle ait jamais connue et replacĂ©e dans le systĂšme. Cette fois, cependant, elle n'Ă©tait pas un bĂ©bĂ© mignon, et il Ă©tait difficile de trouver une nouvelle famille disposĂ©e Ă  l'adopter, alors elle avait Ă©tĂ© placĂ©e en famille d'accueil lĂ  oĂč elle Ă©tait depuis sept ans.

Les Bergers, ses parents adoptifs, étaient les derniers de ce qui lui semblait une longue lignée. Mais ensuite, lorsque vous grandissez en supposant que vous n'aurez qu'un seul groupe de parents, tout autre nombre que celui-ci est une longue lignée. C'était sa quatriÚme maison en sept ans. Malheureusement, ils étaient les meilleurs, à part ses parents adoptifs, mais elle savait que ça n'allait pas durer longtemps. Elle savait que dÚs qu'elle aurait dix-huit ans, elle serait libérée de famille d'accueil, et ils ne prendraient plus soin d'elle aprÚs cela. Elle serait seule.

Elle Ă©tait dans le systĂšme depuis moins d'un mois lorsqu'elle a Ă©tĂ© placĂ©e dans la premiĂšre maison. Au dĂ©but, ils semblaient assez gentils. La femme Ă©tait gentille, l'homme Ă©tait comprĂ©hensif. Elle avait en fait espĂ©rĂ© qu'ils la garderaient jusqu'Ă  ce qu'elle soit assez ĂągĂ©e pour sortir du systĂšme, au moins jusqu'Ă  ce que l'homme commence Ă  la frapper. Ce qui a commencĂ© comme une gifle au visage s'il pensait qu'elle Ă©tait irrespectueuse s'est transformĂ© en coups de poing chaque fois qu'elle s'approchait de lui. Si elle essayait de l'Ă©viter, les coups Ă©taient encore pires. Quand elle est allĂ©e Ă  l'Ă©cole avec un Ɠil au beurre noir que sa femme ne pouvait pas couvrir de maquillage, les services Ă  l'enfance l'avaient enlevĂ©e.

La deuxiĂšme famille l'a utilisĂ©e pour le travail d'esclave gratuit. Ils avaient coupĂ© ses luxueux cheveux blonds, longs Ă  la taille, Ă  quelques centimĂštres de son cuir chevelu. Ils lui ont fait porter des vĂȘtements d'occasion et ont vendu le peu qu'elle avait apportĂ© avec elle, ainsi que ses cheveux, pour payer de l'alcool et de la drogue. On s'attendait Ă  ce qu'elle s'occupe des plus jeunes enfants de la maison, nettoie aprĂšs leurs fĂȘtes, fasse toute la lessive et cuisine tous les repas, mĂȘme si elle n'avait qu'un peu plus de treize ans. Lorsqu'elle est arrivĂ©e Ă  l'Ă©cole en ayant l'air d'avoir perdu quinze livres en une semaine, les services Ă  l'enfance avaient de nouveau Ă©tĂ© appelĂ©s. Cette fois, elle n'Ă©tait pas la seule Ă  avoir Ă©tĂ© enlevĂ©e de la maison.

AprĂšs cela, elle a passĂ© un an et demi dans un foyer de groupe oĂč les superviseurs aimaient "visiter" les enfants pendant qu'ils dormaient. Quand ça lui est arrivĂ©, elle Ă©tait lĂ  depuis environ quatre mois. Elle Ă©tait morte de sommeil lorsque le grincement de la porte de la chambre qu'elle partageait avec cinq autres filles l'a rĂ©veillĂ©e. Une grande ombre sombre se glissa dans la piĂšce et se fraya un chemin entre les lits. Au dĂ©but, elle pensait qu'ils ne faisaient qu'un contrĂŽle de routine, mais lorsque le gardien de nuit est venu sur sa couchette, il s'est arrĂȘtĂ© et lui a lĂ©gĂšrement caressĂ© les cheveux. Un sentiment de malaise l'envahit alors qu'il se penchait sur elle, essayant de voir si elle dormait encore. Quand l'homme remarqua que ses yeux Ă©taient ouverts, elle vit le peu de lumiĂšre qui brillait sur ses vilaines dents jaunes.

"Bien, bien, bien," murmura l'homme. "Regarde qui est debout et ne dort pas comme elle devrait l'ĂȘtre. Je pense que tu dois me suivre dans le couloir, petite fille."

Sur ce, il avait jetĂ© ses couvertures et l'avait attrapĂ©e par le bras, la tirant hors du lit et la propulsant devant lui par la porte et dans le couloir tout aussi sombre. Il la conduisit dans le couloir jusqu'Ă  une piĂšce presque vide, oĂč il s'arrĂȘta et regarda Ă  l'intĂ©rieur avant de la pousser et de la suivre. Le bruit de la lourde porte qui se refermait avait envoyĂ© des glaçons de peur Ă  travers elle. Elle avait criĂ© et combattu l'homme du mieux qu'elle pouvait, mais elle n'Ă©tait guĂšre plus qu'une enfant. Elle n'avait aucune chance contre lui alors qu'il la giflait et la jetait dans la piĂšce avant de l'Ă©pingler sur le lit et de l'utiliser comme si elle Ă©tait son propre jeu personnel. Quand il en a eu fini avec elle, il lui a dit de retourner dans sa chambre, menaçant de la retrouver et de la tuer si elle racontait Ă  qui que ce soit ce qu'il avait fait.

Cet abus avait continuĂ© chaque semaine jusqu'Ă  ce que le berger ait finalement acceptĂ© de l'accueillir. Elle Ă©tait avec eux depuis maintenant prĂšs d'un an et demi. Le jour oĂč elle est partie camper n'Ă©tait qu'un jour avant son dix-septiĂšme anniversaire. Elle avait l'impression que cela aurait dĂ» ĂȘtre son trentiĂšme. Parfois, elle se demandait ce qu'elle avait fait de si mal dans une vie antĂ©rieure pour justifier la douleur et les abus qu'elle a subis dans celle-ci.

Une autre douleur aiguĂ« accompagnĂ©e du craquement bruyant auquel elle s'habituait la sortit de sa stupeur. C'Ă©tait maintenant comme si les jours s'Ă©taient Ă©coulĂ©s alors que l'agonie se poursuivait. Tous les os de son corps avaient Ă©tĂ© brisĂ©s, et elle gisait dans une flaque non seulement de vomi, mais aussi d'urine. La douleur l'avait amenĂ©e Ă  faire pipi sur elle-mĂȘme. Si elle avait pu respirer, elle aurait pleurĂ©, sanglotant profondĂ©ment, Ă  la mortification et Ă  l'injustice de tout cela.

Alors que la douleur commençait enfin Ă  diminuer, sa peau a commencĂ© Ă  dĂ©manger et Ă  se sentir tendue. Incapable de soulager les dĂ©mangeaisons, cela s'est transformĂ© en une sensation de brĂ»lure, presque aussi insupportable que la rupture de ses os, et elle ne pouvait pas arrĂȘter le gĂ©missement qui montait au fond de sa gorge. Ne souffrirait-elle jamais? Elle avait l'impression que sa peau ondulait et ne pouvait s'empĂȘcher de se demander, encore une fois, ce qui lui arrivait. C'est Ă  ce moment-lĂ  qu'elle a vu une ombre se projeter Ă  l'extĂ©rieur de la tente. Le soulagement l'a inondĂ©e lorsqu'elle a rĂ©alisĂ© qu'il y avait quelqu'un lĂ -bas qu'elle pouvait supplier de l'aider. Elle ouvrit la bouche pour appeler, quand elle sentit ses os commencer Ă  se remettre en place. Seulement, ils se sentaient mal. Ils se remettaient dans la mauvaise forme!

Un gĂ©missement bas passa ses lĂšvres, changeant lĂ©gĂšrement Ă  la fin lorsque la fermeture Ă©clair s'abaissa et qu'un homme aux cheveux noirs, pas plus qu'un garçon en fait, enfonça sa tĂȘte dedans. Ses yeux se sont Ă©carquillĂ©s quand il l'a vue, et il a rapidement tendu la main et l'a attrapĂ©e sous les bras, la traĂźnant dans l'air frais de la nuit. Une main douce caressa ses cheveux alors qu'il Ă©mettait des bruits apaisants, essayant de la calmer.

"Sssh... C'est presque fini, petit," dit-il d'une voix grave qui lui fit frissonner le dos. "Juste un peu plus longtemps. Tout sera fini et tu pourras courir, je te le promets."

Elle gémit alors que ses mots s'enfonçaient. Elle avait encore plus de cette douleur atroce à traverser? Une derniÚre douleur brûlante l'assaillit et elle se cambra le dos et hurla. Attends, quoi? Hurlé? Ce n'était pas juste. Elle aurait dû crier, pas hurler.

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