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Keega la protectrice

Keega la protectrice

SOFIANE

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Chapitres

Deux ans qu'il m'a annoncé froidement qu'il ne m'aimait plus. Deux ans qui m'a dit qu'il ne souhaitait plus se marier à moi

Chapitre 1 01

Part1:

Deux ans. Deux ans qu'il m'a annoncé froidement qu'il ne m'aimait plus. Qu'il ne souhaitait plus m'épouser. Qu'il ne souhaitait plus avoir d'enfants. Qu'il n'était plus intéressé par la vie à deux que ce soit avec moi ou avec quelqu'une d'autre. Deux ans que j'ai appris à vivre sans lui. Sans le son de sa voix. Ses rires. Son sourire. La chaleur de ses grands bras si confortable. Son odeur. La douceur de ces lèvres. Et ses mains, ses mains avec ses longs doigts fins qui des centaines, des milliers de fois m'ont fait trembler, de ce doux plaisir que partage deux corps qui s'aiment. Je continue de vivre comme si de rien n'était. Je suis une fille très forte. Je ne suis pas restée enfermée chez moi, même pas un jour pour faire mon deuil. Je ne pleure pas. Du lundi au vendredi à 18 h je travaille comme une dingue. Du vendredi 18h au dimanche à 20h je m'amuse comme une folle. Je vais à la gym ou à la piscine tous les soirs où je sors du boulot avant 20h. Toujours présente pour les autres. Jamais un mot déplacé. Gentille comme un dauphin. KiakiakiakiakiakiakiaKiakiakiakiaKiakiakiakiaKiakiakiakiaKiakiakiakiaKiakiakiakiaKiakiakiakiaKiakiakiakia Ça c’est ce que tout le monde pense de moi autour de moi. Je continue de vivre comme si de rien n’était c’est vrai mais « en apparence ». Je ne suis pas restée enfermée chez moi pour faire mon deuil parce que je serai devenue folle si je l’avais fait. Je ne pleure pas, c’est aussi vrai mais j’ai une bonne raison. Vous la connaitrai plus tard si vous restez avec moi. Je travaille comme une dingue ? Vrai. Mais plutôt du lundi au dimanche à 20h. Le temps que je passe hors de mon bureau est celui où je suis à l’église ou à la piscine ou à la gym. Ce sont les trois activités qui m’empêchent de sombrer. Une chose de positive dans cette rupture, je me suis remise au sport ce qui affine et embellit mon corps et je me suis réconciliée avec Dieu. Je prie beaucoup et ça me fait énormément de bien. Je suis MALOUA Keega Amivi. Je viens d’avoir 30ans et je suis célibataire sans enfant. Je suis Directeur des Etudes et du Financement d’un Fond Financier à Lomé au Togo. Ce que vous venez de lire c’est le résumé de mon mal-être, de la vie que je mène depuis deux ans. Nous sommes vendredi 8 novembre. Il est 13h et je viens de décider, juste comme ça, qu’il était temps de sortir du tombeau dans lequel je me suis enfermer il y a deux ans jour pour jour. Qu’il était temps de revivre. Ça y est c’est décidé, je prends mon après-midi. J’informe la DRH que je ne me sens pas bien et que voudrais aller voir un médecin. J’appelle Prestige Coiffure Lomé pour une séance de relooking. Cela fait 2 ans que je me coupe les cheveux au ras et que je ne me maquillais presque plus. Cet après-midi je m’offre une totale. Une greffe d’un tissage brésilienne, un soin de visage, manucure, pédicure, épilation. Après séance shopping. Le mot d’ordre « être belle et désirable ». « Rattraper deux années d’hibernation. » Ce soir je sors. Je me fais un restau. Ensuite je vais écouter du jazz et boire quelques martinis au club 54 et je finis au Byblos night club où je vais danser jusqu’à l’aube. Rien que d’y penser je suis toute excitée. Mais en même temps j’ai un peur. Ça fait onze ans que je ne me suis plus fait une soirée pareille. J’adorais sortir toute seule quand j’étais au lycée et durant mes première années à l’université. Mais ça c’était avant. Quand j’étais Kee, la folle dingue … Il est 20h et je viens d’arriver à Côté Jardin. C’est un restaurant pas loin de la rue de l’Ocam que j’aime beaucoup. Il a un excellent cuisinier. J’ai envie de finesse et de légèreté et je sais que je vais trouver mon compte ici. Je m’assois à une petite table dans le jardin. Je commande un martini pour l’apéro. Des escargots sautés à l’ail en entrée, des rognons d’agneau à la sauce crème et aux champignons avec des pommes sautées en accompagnement et une bouteille de Listel. Mon vin rosé préféré. Je suis entrain de boire la première gorgée de mon verre de martini quand je sens un regard sur moi. Je regarde à gauche et droite mais je ne remarque personne qui me regarde. Juste des couples et des familles attablés. Je pose mon verre et entreprends de manger quelques unes des cacahuètes qu’on m’a apportées. Mais je le sens toujours ce regard. Je le sens derrière moi. Je me retourne et je le vois. Il est au bar. Je suis happée par lui. Je me perds dans ses petits yeux si doux. Je suis comme hypnotisée. Je ne sais combien de temps je suis restée captive de ces yeux mais c’est le serveur qui rompt le charme. Le serveur : Madame ? Madame ? Madame ? Je me retourne vers le serveur. Moi : euuuuh Oui ? Le serveur : Excusez-moi Madame, nous n’avons plus de rognons d’agneau. Nous n’avons que des rognons de bœuf. Moi : Pardon ? Le serveur : Nous n’avons que des rognons de bœuf, Madame. Moi : Ah ok. Des rognons de bœuf à la sauce crème ça ira. Merci. Je me retourne et il n’est plus là. Je regarde un peu partout autour de moi mais il n’est nulle part. Je n’ai pu voir que ses yeux. Ses yeux si beaux. Petits, marrons clairs je crois, avec de longs cils. Un regard profond. Qui vous aspire une partie de votre être. Vous sentez bien qu’il vous prend une partie de vous mais vous n’avez qu’une envie, vous laissez faire. Lui laisser voler une partie de vous. Le serveur revient à ce moment où je commence à me perdre complément dans mes pensées et pose sur la table deux plats d’escargots sautés à l’ail. Moi : Mais Monsieur, … Une voix derrière moi : Merci Monsieur. Madame, le second plat est pour moi. Je retourne et …

Part2:

Je me retourne et …

Il contourne la table, tire la chaise libre en face de moi et s’assoit sans me quitter des yeux. Je retiens ma respiration. Je suis entrain de me noyer dans son profond regard. Il faut que je trouve quelque chose à quoi m’accrocher pour sortir de cet océan marron clair. Et là j’entends une voix.

Lui : Bonsoir Madame. J’adore les escargots sautés à l’ail et les rognons d’agneau à la sauce crème et aux champignons. Le listel rosé est mon vin préféré. Je vous ai vu arrivé. Je vous ai entendu passer votre commande comme si c’était la mienne sauf qu’à la place du martini j’aurais commandé un whisky. Je n’ai pas pu m’empêché de demander au serveur si vous étiez accompagné. Il m’a fait une réponse négative alors je me suis permis de m’inviter à votre table et j’ai commandé la même chose que vous.

Moi : o_o

Qu’est-ce qui se passe là ?

Lui : (Avec le sourire et me tendant la main) Je suis Senamé Mathys DOMINGO.

J’émerge comme si on m’avait tiré d’un coup à la surface.

On est où là ? Monsieur s’invite à ma table parce que j’ai commandé son menu préféré et que je dine seule. Attendez, je rêve ou quoi ? J’ai une tête de quelqu’une qui n’a pas envie de manger seule ? Non, j’ai dû faire quelque chose ; ce n’est simplement pas possible. En deux ans Lomé à autant changer ? Les hommes s’invitent à la table des femmes maintenant ? Est-ce la nouvelle mode ? Aaaaaah, c’est surement une arnaque ? Il veut quelque chose. Me faire payer son diner. Non mais il est trop bien habillé et trop « propre » pour un arnaqueur. Polo et pantalon Ralph Lauren. Je ne vois pas ses pieds mais il doit être bien chaussé. Je crois reconnaître les effluves de « One Million » de Paco Rabanne. Pendant que je suis entrain de faire la discussion avec moi-même et dans ma tête, il me regarde imperturbable, la main toujours tendue. Et puis j’ai comme un flash … et j’éclate de rire. J’ai compris. Oh merci mon Dieu. J’ai compris … J’ai bien failli me faire avoir. Mais là tout est clair d’un coup. Eddie, ma petite sœur quelle peste. Elle a tenu ses vilaines promesses. Elle m’avait juré qu’elle me ferait ce coup là et je lui avais assuré que le moment venu je serai à la hauteur de ses attentes. Que je me montrerai digne des comédiennes de Hollywood.

Moi : hahahahahahahahahahahahahahahah.

Je ris très fort. Je suis bête, trop bête. Je continue de rire. Je n’arrive pas à m’arrêter. Les personnes des tables voisines se retournent et nous regardent. Au bout de longues minutes j’arrive à me calmer un tout petit peu.

Lui : Vous avez un rire cristallin très agréable Madame…

Moi (Un peu essoufflé et lui tendant enfin la main) : Mademoiselle Keega Amivi MALOUA. Mangeons avant que ça ne refroidisse. Les escargots froids ne sont pas agréables.

Lui : Bon appétit Keega. Vous permettez que je vous appelle Keega.

Moi : Oui allez y. Il n’y a pas de soucis. On peut se tutoyer aussi, ça ne me dérange pas.

Lui : ça marche. Appelez-moi, pardon appelles moi Mathys alors.

Moi : Je préfère Sénamé. Bon appétit à toi aussi.

Lui : Ok, va pour Sénamé. Merci.

Nous commençons à manger en silence. Je n’arrête pas de regarder autour de moi, de lui jeter des coups d’œil et de sourire. Je tire sur ma robe qui me parait subitement trop courte. Je croise et décroise les pieds sous la table. Comment suis-je en ce moment ? Il faut que fasse un tour aux toilettes pour voir si tout est ok. Ne suis pas trop maquillée ? J’essuie mes lèvres légèrement. Il est hors de question que j’ai de la nourriture sur le coin de mes lèvres.

Moi : Alors ?

Lui : Je suis architecte. Je suis à mon propre compte depuis 4 ans.

Moi : Ah d’accord. Et ça va ? Ça se passe bien ?

Lui : Oui plutôt bien.

Moi : Je voulais faire architecture moi aussi. Quand j’étais plus jeune.

Lui : Et qu’est-ce qui s’est passé ?

Moi : J’ai raté le concours d’entrée à l’EAMAU (Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme). Mais je ne suis pas plus mal aujourd’hui dans ce que je fais. Je suis dans la finance et la gestion.

Lui : C’est bien. Dans une banque ?

Moi : Un fond de financement et de Garantie.

Lui : Ah ! Il faut que je vous ajoute à mon carnet d’adresse. Dans notre métier nous avons souvent recours au soutien et à l’appui financier des établissements financiers.

Moi : Il n’y a pas de soucis. Voici… (Je fouille dans ma pochette) voici ma carte de visite.

Lui : Tu es à l’étude et au financement et en plus le boss du département. Je peux commencer à rêver grand, énorme, gigantesque. Je suis sûr d’être accompagné.

Moi : Vas-y dis moi seulement combien tu veux et je te fais le chèque tout de suite.

On éclate de rire tous les deux. Dès qu’on se calme, je m’excuse et je vais aux toilettes. Mon maquillage est parfait, ma robe aussi juste un peu courte mais rien d’indécent. Je me remets un peu de gloss, me repoudre le nez et le rejoins avec mon plus beau sourire.

(Dans la tête de Sénamé Mathys DOMINGO.)

On est parti tous les deux dans un éclat rire. J’adore le son de son rire. Elle s’excuse et se lève pour aller aux toilettes. Je ne peux pas m’empêcher de regarder son cul. Elle a un derrière à faire bander un eunuque. Pas trop grosses les fesses mais bien rebondies avec une chute de rein à faire pâlir la reine des eaux et les hanches qui vont avec. Sa robe moulante qui s’arrête à mi-cuisse mets en valeur son corps. Elle doit faire 2 tailles différentes. Du 36/38 pour le bas et du 34/36 pour le haut avec un 75B, le mètre 60 environ. Je les aime plus grande avec un bonnet C mais ça devrait le faire. Elle est perchée sur des escarpins de 15 cm au moins et ce cul et cette cambrure … Elle a déjà disparu dans les toilettes mais je regarde toujours dans la même direction. Faisons rapidement une analyse de la personne, du peu que nous savons.

Elle est belle, je dirai même très belle. Elle a un visage ovale, de petits yeux noisettes, un petit nez camus, un bouche moyenne avec des lèvres ourlet comme je les aime. Un sourire éblouissant de blancheur. Son tissage bien lissé tombe en cascade sur ses fine épaules et est coiffé de façon à couvrir en partie son œil gauche et elle fait ce petit mouvement si mignon pour le dégager chaque minute. Les femmes ! Pourquoi se coiffer ainsi si ça doit déranger. Mais j’aime la regarder dégager son œil et me jeter de furtifs coups d’œil.

Une chose m’intrigue. Elle semble être une femme très bien. Intelligente, belle avec un bon emploi. Elle a des manières de filles de bonnes familles et bien éduquée. Pourquoi accepte-t-elle un inconnu à sa table ?

Je l’ai remarqué dès son arrivée. Sa démarche et son « déhanché » ont fait tourner les regards de tous les hommes qui étaient au bar. Elle est allée s’asseoir toute seule dans le jardin à une table pour deux. Les petites tables que les amoureux affectionnent dans les restaurants à cause de la proximité qui permet de flirter sans trop se faire remarquer. Cinq mn plus tard elle passe sa commande toujours seule à sa table. J’intercepte le serveur qui vient de lui servir son apéritif. Il m’assure qu’elle n’attend personne. Je lui demande ce qu’elle a commandé et il me liste mon menu préféré quand je viens là. Je commande la même chose et lui demande de me servir à la table de la dame. En fait, je suis un habitué du coin et je connais bien le proprio et presque tous les serveurs. Et là je pose mon regard sur elle et me mets à réfléchir à la stratégie d’attaque. Elle porte son verre aux lèvres, le dépose et se retourne vers moi quelques secondes après. Elle est WAOUH. Elle plonge son regard dans le mien. Je n’arrive plus à réfléchir. Je suis tendu d’un coup. Quelques frissons me traversent de la tête aux pieds. Je suis tétanisé. Il faut que je ferme la bouche. Je crois que je bave là. On se regarde une minute interminable et le serveur revient vers elle et lui parle. Elle se retourne pour lui répondre. J’ai choisi de m’invite à sa table. C’est la seule approche qui m’est à l’esprit. C’est risqué mais qui ne risque rien n’a rien. Et me voilà à sa table juste derrière elle au moment où son entrée lui est servie. La suite vous la connaissez. Elle m’a regardé avec des yeux ronds, elle a ri à se décoller le diaphragme ensuite elle m’a laissé m’incruster à sa table et elle me parle gentiment. Quelle idée a-t-elle en tête ? Est-elle à la recherche de sensations fortes avec une aventure d’un soir ? Fait-elle partie d’une secte et elle est à la quête d’un homme pour un quelconque rituel ? Ou plus simplement c’est une fille aux mœurs légères qui … Non une fille aux mœurs légères DEF dans cette boîte là ? C’est pas possible. Elle revient vers moi et me fait un sourire. Je le lui rends. Qu’est-ce qu’elle a à regarder un peu partout autour d’elle comme si elle cherchait quelque chose ou quelqu’un ?

On nous apporte le plat principal dès qu’elle s’assoit. Nous continuons à manger en parlant de tout et de rien, d’architecture, de l’actualité, des projets que nous accompagnons dans l’institution où je travaille. Nous commandons le même dessert, une salade de fruit au yaourt. Il est presque 22h quand le serveur nous apporte l’addition. J’insiste pour payer et elle me laisse faire.

Moi : Tu es venu comment ?

Elle : Je suis en voiture pourquoi ?

Moi : Juste pour te déposer chez toi.

Elle : Je ne rentre pas chez moi. Je vais écouter du Jazz au club 54. La nuit ne fait que commencer pour moi. Après une longue semaine d’effort, le réconfort, Sénamé.

Moi : Je peux m’inviter encore une fois.

Elle : Le club est ouvert à tout le monde.

Je la suis dehors. Elle s’approche d’une HUNDAI ix35 et se met au volant.

Elle : Tu me suis ?

Moi : Oui bien sûr.

OMG, une ix35, immatriculation récente. Je ne fais pas le poids à côté avec ma CRV modèle 2005. Eh Mathys arrêtes ça, c’est son mec qui à dû le lui offrir. Son mec ? Elle a un mec ? Qu’est-ce que je fous à la suivre alors. Elle m’en a donné la permission.

(Keega Amivi MALOUA)

Je regarde dans mon rétroviseur depuis un moment pour voir combien de voitures me suivent. Mais il n’y a que lui dans une CRV. Ils sont forts ces types là. Mais comment ils font ? Eéééééh on a percé à Lomé hein comme dirait mes amis ivoiriens. On a même troué. Deux heures que ça dure et rien ne les trahi. En tout cas je verrai comment ils feront pour installer leur matos au 54. Personne ne sait que j’y vais donc personne ne peut les avoir prévenus pour qu’ils fassent leur installation à l’avance. Je crois que dès qu’ils vont se dévoiler je rentre chez moi. Je n’ai plus trop envie d’aller danser et ce ne serait pas sage. Cela peut être mal interprété par certains spectateurs. Je dois être irréprochable jusqu’au bout.

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