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Transforme ses larmes en diamants — Tome 1

Transforme ses larmes en diamants - Tome 1

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4.2
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Chapitres

Carmen de la Fresnay est jeune, belle et immensĂ©ment riche. Toutefois, elle est insolente, bornĂ©e et affiche un sale caractĂšre. Alors, quand elle dĂ©sobĂ©it une fois de plus Ă  ses parents, c'est la goutte d'eau qui fait dĂ©border le vase. Cette fois-ci, elle se verra assigner un garde du corps Ă  temps plein : Saul Rivet. Ce dernier, Ă  peine plus vieux qu'elle, est tatouĂ© et sans abri. DĂšs lors, sa mĂšre, Ăąme charitable, lui offrira une formation complĂšte, un bon salaire ainsi qu'un toit. Seulement, Saul est un curieux personnage... À PROPOS DE L'AUTEURE L'envie de crĂ©er et de raconter des histoires a toujours sommeillĂ© en Rose Vieau. Alors, en quelques mois, elle a dĂ©fini ses personnages et assemblĂ© les Ă©lĂ©ments d'un univers. Ce travail lui a ainsi permis de se dĂ©passer afin de mener Ă  bout son projet d'Ă©criture. Transforme ses larmes en diamants - Tome I est son premier roman publiĂ©.

Chapitre 1 No.1

Prologue

Monaco. Que dire de cette ville dĂ©bordant de richesses toutes plus prĂ©cieuses les unes que les autres ? Dans un État comme celui-ci oĂč la corruption, l'hypocrisie et le crime rĂšgnent, vous ne saurez jamais qui croire ou trahir. Car lĂ  oĂč milliardaires dominent et dĂ©pensent, il ne peut n'y avoir d'yeux que pour eux et pour eux seuls.

En vous penchant ne serait-ce qu'un tout petit peu plus sur la question, que verrez-vous réellement au fond des yeux de ce prestigieux trader, empochant des centaines de milliers à sa partie de poker ? Ce ne sera pas la joie de gagner que vous lirez dans ce regard, mais la répugnante soif de pouvoir et de richesse, qui empoisonne et qui tue.

Plus rien ne leur suffit. MĂȘme avec toutes les Ăźles de la MĂ©diterranĂ©e sous la main, des litres et des litres de pĂ©trole empochĂ©s ou des actions Ă  l'infini, rien ne leur sera jamais assez bien. Ils connaĂźtront la perte ou ils nageront dans le succĂšs. La partie qu'ils ont dĂ©butĂ©e est presque perdue d'avance, mais au point oĂč ils en sont, ils ne peuvent plus abandonner.

Bienvenue dans la principauté de beauté, de débauche et de mensonge, Monaco.

1

Mes jĂ©rĂ©miades n'avaient encore une fois servi Ă  rien. J'emmerdais du plus profond de mon ĂȘtre ma chĂšre mĂšre qui Ă©tait une fois encore Ă  l'origine de cette ridicule rĂ©ception. Des stylistes venus en masse d'Italie la veille s'acharnaient depuis des heures sur ma tenue qui se devait d'ĂȘtre digne de moi : resplendissante.

PerchĂ©e sur un tabouret, j'observai d'un Ɠil attentif diverses assistantes s'affairer Ă  chaque dĂ©tail de ma robe. Je les jaugeais, munies d'une pince et la main tremblante, placer un Ă  un les diamants sur le satin rouge de la robe. Une douleur vive traversa alors mon dos.

- Votre nom, murmurai-je en baissant lentement les yeux.

- Je m'excuse, mademoiselle, je... C'est mon premier jour, je promets de faire plus attention et...

J'éclatai de rire et passai la main dans mon dos nu. Quand je relevai le doigt à hauteur de mon nez, une goutte de sang glissa pour atterrir sur le carrelage de quartz. Je regardai à nouveau la brunette maintenant écarlate et repoussai les quelques assistants toujours affairés dans les derniÚres retouches de la tenue.

- Je vous ai demandé votre nom, pas une dissertation.

- Lina. Je m'appelle Lina Glatvoni.

Cette Glatvoni eut l'audace de m'administrer un beau regard noir qui me fit hausser les sourcils. J'éclatai d'un rire bruyant. Tous les employés présents cessÚrent toute activité et un silence de plomb tomba.

Cette effrontée de stagiaire sembla bien moins sûre d'elle dÚs qu'elle se retrouva au centre de l'attention. Pieds nus, je sautai du tabouret pour me retrouver à quelques centimÚtres de son visage. Un peu plus petite que moi, je dus me pencher à sa hauteur pour murmurer :

- Une goutte de plus et c'est un retour immédiat en Italie.

Toujours face Ă  elle, j'observai son expression si assurĂ©e se muer en inquiĂ©tude mais mon plaisir fut de courte de durĂ©e. La voix joviale de ma mĂšre venait de briser l'ambiance pesante et mĂȘme de dos, je reconnus ses talons fouler le sol. Elle Ă©tait accompagnĂ©e du styliste le plus reconnu d'Europe. Si Michael Jackson Ă©tait encore de ce monde, j'Ă©tais bien persuadĂ©e qu'il l'aurait payĂ© des millions pour s'occuper de ses costumes.

- N'ayez aucune crainte, minauda ma mĂšre dans son plus faux sourire Ă  la stagiaire.

- Bellissimo, s'écria Léonardo en tendant une main ornée de bagues vers une de mes bretelles.

Je la repoussai d'un mouvement sec et me tournai vers ma mĂšre.

- Un peu plus de respect, jeune fille, siffla-t-elle entre ses dents d'un blanc à vous donner des migraines. Léonardo me disait à l'instant qu'on peut à présent passer au maquillage. N'est-ce pas ?

LĂ©onardo hocha la tĂȘte, toujours en train de dĂ©tailler de ses yeux calculateurs chaque pli et chaque couture de la robe. Un claquement de doigts et une troupe de maquilleurs professionnels plus tard, je me retrouvai fin prĂȘte.

InquiÚte qu'un autre « incident » se produise, ma mÚre tint à rester à mes cÎtés durant toute la préparation. La voir sursauter à chaque fois que j'ouvrais la bouche me fit bien ricaner.

Il était désormais vingt heures tapantes et les portes du domaine s'ouvrirent enfin. Je n'eus pas le temps de gravir les marches de l'entrée que je me retrouvai assiégée des flashs de la presse et des magazines people

Cela faisait des années que mon pÚre interdisait à ma mÚre d'ouvrir aux journalistes mais elle le faisait toujours, de peur qu'ils « perdent leurs emplois ».

Mais Ă  cause de cette bontĂ© de cƓur, je me retrouvai une fois de plus aplatie contre mes deux gardes du corps. Comparables Ă  des bƓufs niveau poids, physique et taille, ils peinaient cependant Ă  garder une distance entre les journalistes et nous.

- Pourquoi vous paie-t-on si la seule chose que vous sachiez faire c'est m'écraser les pieds, bandes d'incapables ? crachai-je dans leur direction. Allez, dégagez.

Je les laissai se confondre en excuses et levai les yeux au ciel avant d'empoigner les bas de ma robe et de les repousser violemment. Ils voulaient des photos ? Elles en auraient, ces foutues fouines. Il y eut des cris d'approbation lorsque je me plaçai au bord du balcon, les mains sur la rambarde de granit et le menton baissé vers eux.

Les voir grouiller par quinzaine sous mon nez, telle une cour face Ă  sa reine me procura un excellent sentiment de toute puissance. Mes dix-huit ans se passeraient peut-ĂȘtre mieux que je l'espĂ©rais, en fin de compte.

Dans le jardin derriÚre les journalistes, les pneus de Berlines, Lamborghini et décapotables en tout genre crissaient sur le gravier blanc. Des célébrités que je connaissais de vue ou de nom étaient attaquées par une nouvelle horde de journalistes et les multiples gardes du corps se battaient pour les maintenir hors du tapis rouge.

Lassée, je rejoignis rapidement ma mÚre et nous nous chargeùmes d'accueillir les invités qui entraient en masse dans la maison. Telle ou telle chanteuse, tel footballeur, telle actrice, tel présentateur...

Je rĂ©pondis de vagues remerciements aux vƓux que je recevais et une fois que ma mĂšre m'eut enfin quittĂ©e pour faire la discussion avec je ne savais quelle nouvelle star, je profitai de cette aubaine pour m'accouder au bar.

- Joyeux anniversaire, Carmen.

Cette voix. Je ne la connaissais que trop bien, elle me fit soupirer. Je me retournai, prĂȘte Ă  affronter une nouvelle altercation sociale.

- Je vous remercie, Gen, dis-je platement en portant la coupe de champagne Ă  mes lĂšvres.

Je ne quittai pas son regard en passant ma langue sur ma lÚvre inférieure, récupérant ainsi une goutte de champagne avant qu'elle ne coule sur mon menton.

Gen fixa ma bouche avec attention, puis esquissa un sourire avant de planter ses yeux dans les miens. Son costume trois-piĂšces de velours obscur s'accordait Ă  la perfection avec ses cheveux d'un noir profond. Ses yeux bruns me jaugĂšrent un instant et il s'apprĂȘta Ă  dire quelque chose, mais fut coupĂ© par mon pĂšre.

- Regardez la beauté de nos enfants, ma chÚre Nomiko ! s'exclama-t-il les bras levés.

VĂȘtue d'un kimono aux tons vert forĂȘt resplendissants, Nomiko m'adressa un sourire tendre avant d'embrasser mes deux joues. Je lui rendis son sourire, Ă©tant l'une des seules personnes que je portais dans mon cƓur. Je sentis la main de mon pĂšre se placer dans mon dos et je compris qu'il fallait que je pose une nouvelle fois.

Je ne pris mĂȘme pas la peine d'afficher un beau sourire, je me contentai de fixer un des appareils photo, encadrĂ©e de Gen et mon pĂšre. Lorsque vint l'heure du dĂźner, mes parents et moi nous retrouvĂšrent sans surprise, attablĂ©s avec Nomiko et son fils. Je doutais de plus en plus qu'ils trafiquent dans mon dos un mariage avec Gen mais j'avais toujours essayĂ© d'Ă©loigner cette idĂ©e folle de mon esprit. Mes parents Ă©taient assez modernes pour ne pas adhĂ©rer Ă  ce genre d'idĂ©es, surtout qu'ils savaient pertinemment que je n'Ă©prouvais aucun sentiment amoureux vis-Ă -vis de Gen.

Les Sugimoto m'avaient mĂȘme invitĂ©e dans leur gigantesque maison traditionnelle au Japon, l'Ă©tĂ© dernier. Gen ne m'avait pas lĂąchĂ©e d'une semelle et je le soupçonnais d'avoir envoyĂ© ses hommes de main donner une leçon musclĂ©e Ă  des jeunes qui s'Ă©taient amusĂ©s Ă  me draguer. Ce fut le seul divertissement de mes vacances. Une fois mon retour Ă  Monte-Carlo, il ne fit que de me harceler de messages sur les rĂ©seaux sociaux.

Je sentis son regard pesant sur moi pendant tout le repas. Je ne pouvais profiter pleinement de mon gĂąteau d'anniversaire en le sachant m'observer. Non pas que cette attention me dĂ©plaise mais la forĂȘt noire est un plat qui mĂ©rite d'ĂȘtre mangĂ© plus dignement que ça. Je lui offris un sourire forcĂ© pour qu'il dĂ©tourne le regard et je fus tranquille jusqu'au bal, oĂč il fallut Ă©videmment que je danse avec lui.

Malgré mes réticences, mon pÚre me glissa qu'il augmenterait mon argent de poche de quinze pour cent si j'acceptais cette danse alors je me contraignis à empoigner la main tendue de Gen pour le laisser me guider jusqu'au centre de la piste de danse.

Gen Ă©tait un bon danseur, je me surpris mĂȘme Ă  faire un effort et suivre la fluiditĂ© de ses pas. MalgrĂ© mes escarpins, je glissai et tournai avec aise et ses mains me retenaient avec assez de puissance pour me faire tournoyer sans que je ne m'Ă©clate contre le parquet.

Ses cheveux plaqués en arriÚre avec seulement quelques mÚches tombant sur son front hùlé lui donnaient un charme divin. Des sourcils épais et épilés à la perfection soulignaient son regard pénétrant et sa bouche entrouverte laissait échapper un souffle chaud qui s'abattait sur mon visage. Il était d'une beauté à couper le souffle, d'une gentillesse exquise et d'une intelligence épatante et pour la premiÚre fois, je me demandai pourquoi ne l'aimais-je donc pas.

Cette question me tortura jusqu'Ă  tard dans la nuit. La rĂ©ception en l'honneur de ma majoritĂ© Ă©tait terminĂ©e depuis plusieurs heures mais je n'arrivais pas Ă  dormir. Je n'arrĂȘtais pas de me tourner et me retourner dans mon lit, pleine d'interrogations qui n'avaient d'habitude aucune place dans ma tĂȘte. Est-ce que mes parents allaient rĂ©ellement me marier avec un homme que je n'aimais pas ?

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Prologue : Dans la pĂ©nombre de la vieille demeure Smith, le silence pesant semblait s'Ă©tendre, presque palpable. La grande table du dĂźner brillait encore des Ă©clats des couverts en argent et des verres de cristal, tĂ©moins d'une soirĂ©e ponctuĂ©e de murmures et de regards en coin. Au centre de ce tableau familial, Edward Smith, patriarche et chef de la lignĂ©e, trĂŽnait en silence, le regard sombre fixĂ© sur les visages de ses fils et petits-enfants. L'annonce de la visite inattendue de la famille Anthony avait laissĂ© un goĂ»t amer dans l'air. Cette famille dĂ©chue, autrefois proche alliĂ©e, venait rĂ©clamer l'application d'un accord de mariage ancien, comme une dette oubliĂ©e, qu'Edward espĂ©rait ne jamais voir resurgir. En observant ses petites-filles, Stellah et Stacey, qui tentaient de dĂ©fendre leur avenir, il ne pouvait s'empĂȘcher de ressentir un mĂ©lange de frustration et de dĂ©sarroi. Leur rĂ©volte Ă©tait prĂ©visible, lĂ©gitime mĂȘme, mais l'accord ancestral Ă©tait inĂ©luctable. C'est alors que la tension monta d'un cran, lorsque Richard, son fils cadet, dĂ©signa froidement Sandra, la plus jeune petite-fille, pour honorer ce mariage imposĂ©. Sandra, la fille d'Andrew, celle que tous avaient dĂ©nigrĂ©e en silence, celle dont l'existence dans la famille n'Ă©tait que tolĂ©rĂ©e. Son retour aprĂšs dix-huit ans d'absence n'avait fait qu'amplifier le mĂ©pris Ă  son Ă©gard, comme si elle reprĂ©sentait Ă  elle seule les erreurs et les hontes de la lignĂ©e. Les regards se tournĂšrent vers Sandra. Cette derniĂšre, d'un calme glacial, Ă©couta les injures et le mĂ©pris qui fusaient de toute part. Les reproches, les mots cruels de ses grands-parents et oncles pleuvaient, tentant de la rĂ©duire Ă  l'ombre qu'ils s'Ă©taient Ă©vertuĂ©s Ă  voir en elle. Mais au milieu de cette tempĂȘte, elle se leva, silencieuse, et marcha lentement vers eux. Son visage impassible cachait une dĂ©termination que nul n'avait anticipĂ©e. - Je vais Ă©pouser Levy Anthony, dĂ©clara-t-elle d'une voix implacable, coupant court Ă  toutes les protestations. L'effet fut immĂ©diat : la piĂšce entiĂšre plongea dans un silence choquĂ©. Et dans ce calme soudain, Sandra posa ses conditions, son regard dĂ©fiant la famille entiĂšre. Elle avait acceptĂ©, oui, mais elle n'Ă©tait pas sans armes. Les mots froids de Sandra firent frĂ©mir l'assemblĂ©e, rappelant Ă  chacun l'ultimatum inscrit dans l'accord ancestral : si une des petites-filles refusait de s'unir aux Anthony, la fortune des Smith s'Ă©vanouirait dans des Ɠuvres de charitĂ©, anĂ©antissant la vie de privilĂšges Ă  laquelle ils Ă©taient accrochĂ©s. Ce soir-lĂ , la maison des Smith fut tĂ©moin d'une scĂšne qui changerait le cours de son hĂ©ritage, oĂč un simple accord allait sceller les destins et rĂ©vĂ©ler l'inflexible volontĂ© d'une jeune femme longtemps rejetĂ©e, mais qui allait, contre toute attente, renverser les rĂšgles de cette famille.

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