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Le violon des amours perdues

Le violon des amours perdues

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Chapitres

Le violon des amours perdues évoque le souvenir d'un enfant issu d'une famille de l'aristocratie ayant réellement existé. Tous les faits relatés sont authentiques, mais les noms et les lieux ont été volontairement modifiés. Parfois, un décalage dans le temps fut nécessaire pour la commodité du récit, sans nuire à sa fiabilité. Vouloir conter l'histoire de la vie de Nicolas Fonzenac, sur plus de quatre-vingts ans, fut une tâche ambitieuse. Pourtant, les souvenirs de cette existence jonchée de bonheur, de malheur, de trahison, de multiples rebondissements et d'une jeunesse perdue au cours d'une guerre sans nom en Algérie méritaient d'être sauvés de l'oubli pour s'achever, même tardivement, sur l'amour enfin trouvé !

Chapitre 1 No.1

Narrer cette vie ne fut que souffrance

C'est toujours rechercher à purifier des douleurs enfouies au plus profond de soi-même. On en est vraiment guéri que lorsque le roman est fini.

La passion est le pressentiment de l'amour et de son infini auxquels aspirent toutes les âmes souffrantes.

Honoré de Balzac

Nicolas Fonzenac

Nicolas, alors âgé de soixante-dix-sept ans, était à l'automne de son existence. Joëlle, son épouse, fut emportée par un cancer foudroyant. C'était une personne adorable, malmenée par la vie, pour qui il éprouvait une grande tendresse, ce n'était pas de l'amour, mais il était heureux en sa compagnie. Son décès le laissa longtemps désemparé. Il venait de perdre tout ce qui lui faisait encore aimer la vie. Il décida de vendre l'appartement de la rue Grande où trop de souvenirs le hantaient. Il s'isola, en louant une agréable villa dans les environs de Châteauroux, et fit changer tout le mobilier.

Malgré les années, son cœur d'enfant aux sentiments exacerbés battait toujours en lui. Ce cœur qui s'attache, et qui souffre depuis qu'il est né, ce cœur sans tache que ses parents lui ont façonné, espérait toujours que le grand amour viendrait un jour frapper à sa porte.

Claude, son seul et véritable ami, celui qu'il considère aujourd'hui comme le frère qu'il aurait tant aimé avoir, spontanément, malgré les kilomètres qui les séparaient, vint le rejoindre. Il resta de longs jours à ses côtés. Sa présence et ses paroles de réconfort, mirent du baume au cœur de Nicolas.

Le destin, aussi extraordinaire que fût le sien, ne l'avait pas épargné en blessures profondes, dont les cicatrices ne se fermeront jamais. Malgré les épreuves que les aléas de la vie lui ont fait subir, rien ne put l'abattre ni le soumettre à leurs volontés.

L'été s'effaça lentement, laissant place à la douceur des fins de journées d'automne. Le vent du soir se leva.

Nicolas, assis sous la tonnelle ombragée de son jardin, les yeux mi-clos, laissa son esprit vagabonder dans des pensées plus ou moins confuses. Insensiblement, des images du temps passé surgirent alors en lui.

Comme dans un songe bleuté, il se revit au château de Lastours, cette demeure ancestrale qu'il a laissée un jour, là-bas, dans cet Éden perdu de sa jeunesse. Avec ses meubles familiers, aux odeurs de cire ancienne, dont il a si souvent caressé leurs bois patinés, l'immense bibliothèque, remplie de livres qui ont éveillé ses connaissances, et ce vieux lit en bois blond où a dormi son enfance.

Ce décor, qui l'a vu grandir, devenir l'homme qu'il est aujourd'hui, lui sembla proche et lointain à la fois. Il comprit soudain que ce monde dans lequel il vivait lui était devenu étranger, où sa place, surtout son nom, n'avait jamais existé.

Dans le calme de sa méditation, il se remémora cette enfance remplie d'amour, et de tendresse, mais ce fut également pendant cette période que tout bascula en lui.

À cet instant, les branches des arbres du jardin s'entrechoquèrent et firent grand bruit. Un reste de vent vint lui frapper le visage. L'épais rideau de nuages s'était dissipé, laissant voir une bande de ciel jaune, dernier reste du coucher du soleil.

Alors, frissonnant, Nicolas regagna sa chambre. La nuit était claire, une lune à présent éclairait la pièce sans volets. Il chercha vainement le sommeil qui ne vint que très tard dans la nuit. Au petit matin, de guerre lasse, il comprit que le moment était venu, afin d'apaiser son mal-être, d'écrire le roman que fut sa vie... Puis il resta un long moment songeur, regardant les pages blanches de l'écran de son ordinateur...

L'histoire de sa vie ! C'était comme un vieux livre qu'il voyait défiler en se fendillant au fil du temps. Les pages se teintaient à l'encre bleue, éclairées par la blonde lueur des lunes dorées de ses souvenirs d'enfance...

Penser c'est difficile, se dit-il, car les pensées se font et se défont. Le cerveau, lui, enregistre tout, il faut se souvenir d'une image précise, à un instant précis. Et laissez faire, le reste doit suivre... Et puis vogue la galère, le récit de ma vie, je le dédie avant tout, à ceux que j'aime, et qui m'aime. Mais aussi à tous ceux qui un jour ont douté, en voyant leur vie devenir aussi instable que du sable fin dans les mains d'un enfant.

Puis il ferma un instant les paupières. Aussitôt, sa mémoire s'ouvrit au passé, faisant revivre tous les défis, tous les combats qu'il mena pour ne pas sombrer dans le désespoir. Atteindre, sans remords, ni regret, l'homme qu'il est aujourd'hui, fier de ses cheveux blancs, et d'être toujours resté une personne humble, qui court sans cesse, en quête de l'inaccessible étoile de l'amour éternel.

Son âme alors s'envola, il s'évada du moment présent, obligeant sa mémoire à chercher au fond du puits noir de ses souvenirs, ce que fut sa vie. C'est ainsi que ses doigts, tel un pianiste qui cherche à composer sa plus belle partition, se mirent à pianoter sur les touches noires de son ordinateur... Remplissant pendant de longs mois, pages après pages, le roman de Nicolas Fonzenac.

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