#Synopsis 20 annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es depuis ce fĂącheux Ă©vĂšnement qui a mis fin Ă la dynastie des PETROVIÄ. Et depuis, chacun essaie d'avancer comme il le peut. Pour ce faire, ils se sont dĂ©faits de leur passĂ© de mafioso beaucoup trop tumultueux. Bien que cela ne soit juste qu'en apparence seulement. Proteger le patrimoine laissĂ©, c'est tout ce qui reste Ă faire car, le passĂ© est bien derriĂšre soi, se disaient-ils. Sauf que, de mĂȘme que la mort n'est pas forcĂ©ment la fin de toute chose, le passĂ© ne semble pas ĂȘtre aussi loin qu'il en a l'air. Surtout quand de nombreux Ă©vĂ©nements inattendus s'enchaĂźnent et commencent Ă tout remuer. Quand est venue l'heure de solder ses dettes, personne n'est exemptĂ©, dit-on. Il n'y a pas d'Ă©chĂ©ance qui n'arrive ni de dette qui ne se paye. PS : Une autre vie est le dernier tome (4) d'une quadrilogie titrĂ©e "A la vie, Ă la mort, oui je le veux". Il fait suite au livre 3 "CondamnĂ© Ă fuir".
Des vies compliquées, des amours dificiles, des chemins séparés, des rencontres impossibles pour des coeurs déchirés quand la vie ne tient qu'à un fil que des ciseaux ont coupé... Le destin d'un coeur peu habile qui ne fera plus les erreurs du passé, devenu plus futile à en retrouver le goût d'aimer...
Si la vie a un sens, pour certains elle est Ă sens unique. Et pour d'autres Ă sens giratoire. Une seule direction ou alors tourner en rond. Un avenir incertain oĂč la vie perd son sens comme si vous Ă©tiez Ă contre sens... Tel est votre destin d'en suivre ce chemin et de lui donner un sens. Je ne me souviens mĂȘme pas de qui Ă©taient ces pensĂ©es. Qu'importe !
Alissa Marakina FURE
D'une rencontre pourrait naĂźtre une autre vie a eu Ă dire Vincent Thomas Rey un auteur, artiste et compositeur de musique. La premiĂšre fois que j'ai lu cela, je n'en ai pas tout de suite saisi le vrai sens. Des gens sont rentrĂ©s dans ma vie, dautres en sont sortis. J'ai pourtant toujours la mĂȘme vie qu'il y a 2 ans. Je suis vraiment Ă plaindre. Je l'ai d'abord pris en ce sens lĂ .
Ce n'est peut ĂȘtre pas ce que l'auteur a voulu dire en fait. Aujourd'hui encore, je doute que je comprenne le sens de celle ci. NĂ©anmoins cela m'a tellement marquĂ©. J'y pense souvent. J'ai passĂ© des jours Ă mĂ©diter dessus. Parfois je me dis que je n'ai sĂ»rement pas encore rencontrĂ© celui qui allait me faire ressentir cela. Avant, je pensais que cela avait Ă©tĂ© SĂ©bastian. Puis il s'est passĂ© ce qui s'est passĂ©. J'espĂšre qu'avec le temps cela arrivera. Et qu'en ce jour j'en comprendrais enfin le sens.
Le temps amÚne la sagesse. Et la sagesse permet de mieux résister aux aléas de la vie. Elle nous aide à savourer pleinement les moments heureux et à ne jamais désespérer dans les moments douloureux, disait Frédéric LENOIR. Donc, ça viendra. Je garde espoir. Il y a du temps pour. Je suis encore jeune.
- Coucou ma puce ! Fit Jahia qui passe la tĂȘte Ă l'embrasure de la porte.
- Coucou baby ! RĂ©pondis-je. Rentre donc.
Elle c'est Jahia ASSOLO. C'est ma meilleure amie. On bosse ensemble depuis 6 mois dĂ©jĂ . C'est une camerounaise. On s'est rencontrĂ© Ă Lyon dans un super marchĂ©. J'y suis allĂ©e pour ma cure aprĂšs mon mariage ratĂ©. J'avais eu un vrai goumin comme l'aurait dit Jahia. J'avais donc besoin d'une thĂ©rapie au point oĂč j'en Ă©tais.
Ce jour lĂ , je suis sortie achetĂ©e un truc et j'avais oubliĂ© mon porte monnaie Ă la maison et je n'avais plus mes cartes de dĂ©bit sur moi. Malheureusement, je ne m'en Ă©tais rendue compte que quand il fallait rĂ©gler Ă la caisse. Le caissier me regardait un genre. Comme si j'avais fait semblant de les oublier pour ne pas payer. La honte ! Je n'arrivais mĂȘme pas Ă lever les pieds pour aller redĂ©poser les choses Ă leur place. Puis une fille derriĂšre moi a proposĂ© de rĂ©gler ma facture. Au dĂ©but j'Ă©tais gĂȘnĂ©e. Mais elle m'a convaincue Ă force d'insister de la laisser s'en occuper. J'avais finalement fini par prendre son numĂ©ro dans le but de la rembourser plus tard.
Au moment de lui rendre son argent, elle m'invita Ă sortir Ă la place. Puis de fil en aiguille, on s'est liĂ© d'amitiĂ© elle et moi. Et aujourd'hui, elle est, en plus d'ĂȘtre ma meilleure amie, mon bras droit. Je n'arrive Ă rien sans elle.
- C'était trÚs réussi hier soir ma belle, elle affirme au moment de tirer la chaise pour s'asseoir.
- Oui, oui, je me contente de dire. Le client avait l'air... satisfait. Pour le bonheur des femmes de cette boĂźte.
- Pourtant tu n'as pas l'air d'ĂȘtre contente.
Elle croise ses jambes.
- C'est encore quoi cette fois Allie ? Elle demande sur un ton de reproche.
Je n'ai rien repondu. Qu'aurais je pu repondre aprÚs tout ? Que voir mon client et sa femme s'amourracher pendant toute la soirée comme de vrais gamins m'a rendue nostalgique ? Cela ne se dit pas comme ça. Je ne pouvais pas lui mentir non plus. De plus, Jahia me connait parfaitement. Je n'ai pas besoin de parler pour qu'elle sache. Alors, j'avais simplement le regard fuyant.
- Non ! Capte t-elle enfin les raisons de mon mal ĂȘtre. Encore ! Ce n'est pas vrai. Allie ! Tu repenses encore Ă ce type ? Mais bon sang, tu es masochiste ou quoi ? Non, mais... franchement. Ce n'est pas croyable.
- J'ai toujours cru qu'il Ă©tait mon Ăąme sĆur Jahia, celui qui m'Ă©tait destinĂ©. C'est normale ce qui m'arrive. Donc, excuse moi si je n'arrive pas Ă avancer aprĂšs ça.
- Sauf que là , carrément tu forces ma belle. Nan, mais sérieusement Allie. Tu me pardonneras, mais t'apitoyer sur ton sort n'a rien de nor-mal, elle mime le dernier mot.
Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. Le destin n'aime pas qu'on embrouille ou qu'on emmĂȘle son fil, j'entends Jahia me rĂ©pĂ©ter Ă chacun de ces moments down, comme aujourd'hui. Mais, il est lĂ , maĂźtre de nos vie, le seul Ă pouvoir dĂ©cider de tout comme si l'on n'Ă©tait que simple spectateur de nos vies. J'Ă©tais si prĂšs de l'Ă©pouser. Je l'ai aimĂ©. Plus que de raison mĂȘme. J'aurais tout fait pour que notre mariage rĂ©ussisse. Mais aujourd'hui, avec un peu de recul, je me dis que j'Ă©tais sans doute entrain de forcer le destin comme le suggĂšre Jahia. Dommage ! Mais, celui ci avait d'autres projets pour nous deux on dirait. J'ai toujours voulu finir ma vie avec lui. Il a Ă©tĂ© mon premier amour aprĂšs tout. Il Ă©tait mon premier en tout en matiĂšre de relation. J'Ă©tais une petite novice qui dĂ©couvrait les soubresauts d'un sentiment assez Ă©trange.
- Si ça se trouve, ton type là a refait sa vie, me pique Jahia vert de rage.
- Ou peut ĂȘtre qu'il lui est arrivĂ© quelques chose de grave... Peut ĂȘtre qu'il a perdu la mĂ©moire, je rĂ©ponds mĂȘme si moi mĂȘme je n'y crois pas.
- Passe à autres chose ma belle. Tu te fais du mal gratos. Tu es une gentille fille. Tu mérites un homme... un vrai qui saurait réparer ce petit moteur qui bat dans ta cage thoracique.
- Et comment baby ? On a eu 5 ans de relation. Dont 2 ans de vie commune avant de se dĂ©cider Ă sauter le pas. Jamais, je n'aurais voulu abandonner mes rĂȘves d'ĂȘtre son Ă©pouse en chemin. L'aimer comme personne ne l'a jamais aimĂ© auparavant, l'aimer d'un amour sans fin et terminer ma vie Ă ses cĂŽtĂ©s. C'Ă©tait ce dont j'ai toujours voulu.
Jahia soupire.
- A t'il mĂȘme eu de commencement pour cet amour ?
- C'est arrivĂ©, et puis voilĂ , je la reprends. On a sans doute pensĂ© Ă des choses diffĂ©rentes pour cette mĂȘme phrase. Mais...
Jahia s'agace.
- Stop. Je ne suis pas venue ici pour parler de ton ex super con qui n'a pas su te traiter Ă ta juste valeur. Mais pour bosser. Tu m'Ă©puises avec ton type.
Je soupire et m'adosse contre le dos de la chaise.
J'Ă©tais jeĂ»ne, sans doute stupide aussi. J'ai imaginĂ© des histoires. Mais tout n'Ă©tait que dans ma tĂȘte. J'en suis consciente. Ce sont les actes qui refusent de suivre. Quand ce soir lĂ , je suis restĂ©e debout, plantĂ©e devant l'autel des heures durant, attendant mon fiancĂ© qui ne s'est jamais prĂ©sentĂ©, j'ai trouvĂ© que la vie Ă©tait assez cruelle avec moi de m'avoir infligĂ©e pareille humiliation. Pourtant la vie n'en avait rien Ă voir avec ce qui m'arrivait. Cette douleur que j'ai ressentie, ce besoin d'en finir qui m'animait, il n'y a que mon fiancĂ© qui en Ă©tait le responsable. Mais je ne voulais rien voir. J'ai prĂ©fĂ©rĂ© penser ainsi car cela faisait trop mal d'accepter la rĂ©alitĂ© telle qu'elle Ă©tait.
Plus tard, je m'étais retrouvée toute seule à m'excuser auprÚs de toutes ces personnes ayant effectué le déplacement pour assister à notre mariage. Les gens parlaient. Certains avaient pitié de moi. D'autres se moquaient carrément. Ils chuchotaient entre eux. J'attendais. Je patientais. Mais mon fiancé ne se pointa pas. J'ai dû accepter les faits tels qu'ils étaient à la fin.
Ce soir lĂ je suis passĂ©e par toutes les Ă©motions en un temps record. D'abord la colĂšre pensant qu'il allait arriver en retard le jour qui Ă©tait censĂ© ĂȘtre le meilleur de toute notre existence. J'aurais tellement prĂ©fĂ©rĂ© que ça soit le cas en fin de compte vu qu'il ne s'est jamais pointĂ©. Puis l'inquiĂ©tude en remarquant que plus d'une heure plus tard il n'Ă©tait toujours pas lĂ . J'ai pensĂ© qu'il a dĂ» lui arriver quelques choses en chemin. Pensant au pire, j'Ă©tais en panique. Je faisais les cents pas dans l'allĂ©e de l'Ă©glise. Tout le monde me questionnait au sujet de sa position. Malheureusement, je n'avais rien Ă dire. Je ne savais pas. Ensuite le chagrin en voyant le visage abbatue de mes proches. Ma famille n'avait jamais acceptĂ© SĂ©bastian. Ils s'accommodaient juste pour me faire plaisir. Mes parents le trouvaient beaucoup trop parfait. Mon frĂšre trouvait que c'Ă©tait un trou du cul. MĂȘme MickaĂ«la (ma sĆur), celle qui aime tout le monde, trouvait que ce n'Ă©tait pas un mec pour moi. Elle ne ratait pas une occasion pour le mentionner d'ailleurs. Et en dernier lieu est survenu le dĂ©sespoir.
MalgrĂ© toute l'humiliation subit par sa faute, j'Ă©tais prĂȘte Ă l'Ă©couter. Je voulais entendre de sa bouche ses justificatifs. Quoique disaient mes proches, je me consolais avec l'idĂ©e qu'il y ait pu avoir une bonne raison pour qu'il m'abandonne ainsi Ă l'autel. Deux ans plus tard, toujours rien. C'est comme si la terre l'avait avalĂ©. Et je n'ai toujours pas mes reponses. Donc passer Ă autres chose, cela va ĂȘtre difficile. On ne passe pas ainsi du coq Ă l'Ăąne sans une bonne raison, je dirais.
- Tu es mon amie. C'est normal d'Ă©couter mes peines de cĆur Jahia.
- Oui... c'est vrai. Mais là , tu abuses Allie. Maman m'a toujours appris que notre destin est tout tracé dÚs notre premier jour sur terre. Sauf que ça nous échappe. On s'obstine quelques part alors que là n'est plus notre place. Abdique ma belle.
- Et comment on fait pour le savoir ?
- Je n'en ai pas la moindre idĂ©e. Autrement, j'aurais dĂ©jĂ l'homme de mes rĂȘves Ă mes pieds, rigole t-elle. Ce que je sais par contre, c'est que cet abruti ne mĂ©rite pas que tu arrĂȘtes de vivre pour lui. Cela fait plus de 2 ans Allie. Avance. Va de l'avant.
- Bon, fis je rĂ©signĂ©e. Remettons nous au travail. On ne va pas pouvoir terminer Ă ce rythme. Et de plus, je ne suis pas prĂȘte Ă entendre tout ce dont tu me diras si l'on continue cette discussion.
Je me prĂ©sente. On me nomme Alissa Marakina FURE. J'ai 27 ans. Je suis organisatrice d'Ă©vĂšnements. Je travaille Ă mon compte. J'ai pu avec l'aide de mes parents, j'ai nommĂ© lĂ Eunice et Mathis FURE, Ă monter ma propre boĂźte. Ce n'est pas grand chose. Mais je m'y plais beaucoup. L'Ă©vĂ©nementiel a toujours Ă©tĂ© ma grande passion. Mes parents ont quatres enfants. Ma plus grande sĆur Serena 39 ans, mariĂ©e et mĂšre de deux enfants. Myla et Louane sont deux adorables petites filles. Elles sont supers cĂąlines toutes les deux. Je les adores beaucoup. Et c'est reciproque, je dirais.
Il y a Mathis Junior, 34 ans. L'unique fils des parents. Parfois il croit ĂȘtre mon pĂšre celui lĂ . Juste parce qu'il partage son prĂ©nom en plus du nom. Il squatte encore chez les parents. A son Ăąge, aucune femme n'a voulu de sa tronche de prĂ©tentieux Ă deux balles. Il collectionne les filles comme des baskets. Ce sont ses deux seules passions d'ailleurs.
Il y a aussi MickaĂ«la. AgĂ©e de 32 ans, elle peut ĂȘtre aussi douce que peste. A l'heure lĂ , elle est retournĂ©e vivre en Belgique, notre pays mĂšre. La France ce n'Ă©tait pas le rĂȘve pour elle. Nulle part ne l'est apparemment vu que madame voyage partout et tout le temps.
Puis, il y a moi la petite derniĂšre. Nos parents n'ont jamais fait de differences entre tous les quatres. On a tous reçu la mĂȘme Ă©ducation, le mĂȘme amour. Heureusement, sinon, cela aurait fini par crĂ©er de la jalousie au sein de notre famille. Et tout le monde sait comment la jalousie peut ĂȘtre nocive pour une famille.
On a bossĂ© quelques minutes Jahia et moi. On a de nombreux programmes pour ce mois ci, il fallait faire le point. AprĂšs on verra avec les filles pour dĂ©lĂ©guer quelques uns. Depuis la fĂȘte d'anniversaire de la femme du PDG de Ibie Lux beauty, on a de plus en plus de clients qui fait appel Ă notre boĂźte.
Jahia était sur le départ. Puis elle se tourna et revient vers moi.
- Je sais que parfois je peux ĂȘtre dure avec toi, elle me souffle avec douceur. Mais j'ai juste envie que tu te reprennes en main sĆurette. Que tu sois heureuse. Tu sais, la vie est belle. Et, Ă chaque minute qui passe nous devons faire en sorte que la vie soit un moment prĂ©cieux et agrĂ©able, simple et Ă©quilibrĂ© en s'entourant de personnes honnĂȘtes et positives. Des personnes qui veulent ĂȘtres avec nous car la vie est un trĂ©sor prĂ©cieux. A nous de la faire briller de tout son Ă©clat.
- J'ai dĂ©jĂ essayĂ© Jahia, avouais-je la douleur au cĆur. Avec Bruno tu te souviens ?
- Un seul echec ne signifie pas que tu dois abandonner pour autant.
- Si tu le dis.
- Oui je le dis. Et c'est mĂȘme vrai. Un jour tu rencontreras quelqu'un. Et ce quelqu'un te fera oublier tout ces mauvais souvenirs. J'en suis sĂ»re. Non... j'en suis convaincue... TrĂšs bientĂŽt mĂȘme.
- Tu es devin maintenant Jahia ?
- Au Cameroun...
- Et lĂ c'est reparti, je l'interrompis en riant.
Ce qui ne la décourage pas de terminer dans sa lancée. AprÚs son petit discours, elle a quitté mon bureau. J'ai fait du tri dans mes paperasses, puis je suis sortie retrouver Madi à l'accueil. J'avais un colis à faire livrer. Habituellement, je les lui laisse et elle se charge de faire transporter ça par le coursier.
Je retourne tout de suite aprĂšs dans mon bureau. Mon frĂšre est passĂ© me voir Ă l'improviste. C'est Ă peine si on n'est pas rentrĂ© en mĂȘme temps dans mon bureau.
- Junior ! Je fus surpris.
- Ăa te coĂ»te quoi de m'appeler Mathis ? Il gronde.
- RĂȘve toujours.
- Un jour je te ferai ravaler tes mots, il lance sur un ton faussement menaçant.
- Qu'est ce que tu es venu faire ici Junior ? Je lui demande aprĂšs m'ĂȘtre assise.
- Voir ma petite sĆur. C'est quoi cette question ? Il suit mon geste.
- Tu viens assez souvent ces jours ci. J'aimerais juste savoir s'il y a une raison particuliÚre à cela. C'est tout, le sondé-je du regard.
- J'aime ĂȘtre proche de ma petite sĆur. C'est tout, il me rĂ©pond sur le mĂȘme ton.
- Avant tu n'avais pas ce besoin ? Je continue, n'en croyant pas un mot.
Mon frĂšre est assez vollage. Et moi, je ne travaille qu'avec des femmes dans la boĂźte. Donc, autant ĂȘtre prudente.
- Bien Ă©videmment. Mais lĂ , ce n'est pas pareil.
- Hmmm ! Ok ! Mais tu peux l'ĂȘtre sans pour autant venir ici. Tu empĂȘches les filles de travailler. Va poser ton filet de chasse ailleurs.
Jahia est entrĂ©e au mĂȘme moment. Elle n'a pas decollĂ© son regard de Mathis un seul instant. Jahia a toujours craquĂ© pour mon frĂšre. Ce n'est nullement un secret. Sauf que ce dernier est un coureur de jupon et il ne la remarque pas. Donc elle se tient un peu Ă l'Ă©cart. Je la comprends en fait. Elle est mon amie. Jamais je ne lui conseillerais de tenter un truc avec mon frĂšre. Tomber amoureux si l'on devrait voir tomber littĂ©ralement, on dirait que le fait de tomber amoureux c'est comme une chute du haut d'un immeuble. Et ça c'est exactement ce qui se passerait avec mon frĂšre.
Depuis qu'elle est rentrĂ©e, Jahia n'a rien dit. Elle est toute gĂȘnĂ©e. MĂȘme Mathis s'en est aperçu de son gĂȘne.
- Bon, je crois que je vais m'en aller. Ainsi vous pourrez discuter toutes les deux entre fille, dit il alors qu'il la balaie du regard. Apparemment personne n'a envie de voir ma tĂȘte ici, il continue tout en se levant pour s'en aller.
- Non... ne pars pas. Je veux dire... Je... Euh...
Elle bégaya comme une petite novice.
-En fait je voulais dire que... tu pouvais rester. Ce n'est rien d'important. Je repasserais...
Elle n'avait mĂȘme pas terminĂ© sa phrase, qu'elle Ă©tait dĂ©jĂ partie.
-Hmmmm ! Ton amie lĂ , est bizarre.
- Elle n'est pas bizarre, pensais je. Elle est simplement amoureux de toi ducon.
Comme je né réagissais pas, Mathis claqua des doigts.
- Mara ! M'appelle t-il.
- Laisse moi bosser Junior.
- Okay. Comme tu me chasse. J'y vais.
Il me fait la bise et s'en va. Plus tard, j'ai eu une petite rĂ©union avec les filles. On a une soirĂ©e d'anniversaire pour ce soir. Et une soirĂ©e de fiançailles en weekend. On fait les choses Ă©tapes par Ă©tapes. Apparemment tout est prĂȘt. Prions pour que ça soit le cas. Et qu'Ă la derniĂšre heure personne n'a Ă s'inquiĂ©ter de ce qui manque.
Je laisse le bureau en mĂȘme temps que Jahia. Je vais me repomponner chez moi avant de me rendre sur place. J'habite un tout petit appartement sur Paris.
Au trajet pour chez moi, jai été pris dans les bouchons. Heureusement que cela n'avait pas duré longtemps. J'arrive à la soirée avec un quart d'heure de retard. Jahia avait tout pris en charge. C'est sur que je ne pourrais jamais me passer de ses services. Cette fille c'est une vraie fée. C'est ma bonne fée.
Elle discutait avec une dame. Je me suis approchĂ©e d'elles. La dame s'est Ă©clipsĂ©e au mĂȘme moment.
- On dirait que j'ai fait fuir ta nouvelle amie.
- Non. Pas du tout. Elle était déjà sur le départ. C'est notre nouvelle cliente. Et sa bourse est pleine. Des clientes comme on les aime.
Elle rigole seule Ă sa blague.
- Et bien. Tu ne chĂŽmes jamais toi.
- Jahia ! ChĂŽmer ! jamais, jamais.
- Et c'est toi qui me demandes de prendre du temps pour moi. Regarde on est là . Partout dans la salle, il y a plein de beau mec. Et tout ce qui t'intéresse ce sont nos nouveaux clients. Tu es pathétique ma vielle, dis je pour la taquiner. Tu ne vaux pas mieux que moi.
Elle me delaisse sans ajouter quoique ce soit. Je me mĂȘle Ă la foule afin d'avoir le feedback de la soirĂ©e. Jusqu'ici tout roule. Alors il n'y a pas Ă s'en faire. Je note tout ce qui est positif. Ce qui est Ă amĂ©liorer aussi.
Les minutes d'aprĂšs je me retrouve dehors. J'avais besoin de prendre un peu l'air. Alors que j'Ă©tais dehors, j'ai cru appercevoir un revenant. Je n'avais consommĂ© qu'un verre de vin de toute la soirĂ©e. Cela ne pouvait pas ĂȘtre une hallucination. J'ai tentĂ© de m'approcher de plus prĂšs. Sauf que je n'ai pas pu y ĂȘtre Ă temps pour le rattraper. Il Ă©tait dĂ©jĂ parti.
Je suis rentrée toute bouleversée. Jahia s'est jointe à moi.
- Que... que se passe t'il Allie ? Elle m'attrape par la main.
- Je... je l'ai vu. Jahia je l'ai vu. Il... Il était là , dis-je toute essoufflée.
- Qui donc ?
- Sebas... Sebastian, je cligne des yeux histoire de vérifier que c'est réel.
- Qu... quoi ? C'est une putain de mauvaise blague ? Comment ça tu l'as vu ? Tu délires complÚtement Allie. A l'heure là , ton Sébastian n'est plus à Paris. Il fait le tour du monde avec une blondasse si ça se trouve.
- Je.. je sais que je ne l'ai pas inventĂ© Jahia, j'affirme encore Ă bout de souffle. Ce n'est pas dans ma tĂȘte.
- Il y a un mois tu avais pourtant assurĂ© la mĂȘme chose. Et jusqu'ici, tu ne l'avais plus revu. Tu ne t'es jamais dit que tout ça pouvait n'ĂȘtre que le fruit de ton imagination ? Tu es obsĂ©dĂ©e par ce type. Bon sang ! Allie, fait ton deuil.
- Sauf que SĂ©bastian n'est pas mort Jahia, j'hurle.
- T'abandonner comme il l'avait fait par le passĂ©. Il devrait l'ĂȘtre pour toi, elle me lance sur le mĂȘme ton.
Jahia est un amour de personne. Sauf quand on discute de SĂ©bastien. Elle ne dit jamais rien de gentil sur lui.
- On arrĂȘte lĂ . Ăa va partir dans tous les sens comme Ă chaque fois si on continue.
- Et cela jusqu'Ă ce que tu comprennes que ton SĂ©bastian lĂ n'en vaut pas la peine.
- Anh anh !
La soirĂ©e s'est bien passĂ©e. Client content signifie mission accomplie. On pourra se focaliser sur les fiançailles ce weekend. Je suis alors rentrĂ©e chez moi. De toute la soirĂ©e j'ai Ă©tĂ© troublĂ©e par cette personne que j'ai appercue au coin de la rue. Je suis convaincue que c'Ă©tait SĂ©bastian. MĂȘme si je n'ai pas eu le temps de le voir de plus prĂšs.
Le lendemain, je suis passée rendre visite à mes parents avant d'aller au boulot. Ils sont à la retraite. Et Serena vit à Marseille. Donc je suis sure de les trouver à la maison.
DÚs que j'ai passé la porte d'entrée, j'ai commencé à crier leurs noms.
- Pourquoi t'as besoin de crier comme ça ? M'accueille ma mĂšre. Tu crois qu'ici c'est chez toi peut ĂȘtre ?
Je m'approche et lui fait la bise.
- Bonjour maman ! Moi aussi je suis contente de te voir.
- Ouais ! C'est ça, elle me toise avant d'appeler papa. Mathis ! Mathis ! Descend. Il y a ta fille au salon.
Mon pÚre est arrivé au salon quelques minutes plus tard. Il est venu m'embrasser avant de prendre place sur le sofa.
- On ne te voit presque plus ici ma chérie, il me pris dans ses bras. T'as un problÚme avec nous ?
- Je n'ai pas trop le temps...
- Pas trop le temps pour passer voir tes parents ? Et bien ! Me coupe maman.
- Laisse parler l'enfant Eunice, intervient mon pĂšre.
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire maman. C'est juste que le boulot...
- Le boulot ! Le boulot ! Tu n'as que ça à la bouche. Le boulot. Pour une fille de ton ùge. C'est quand tu vas aussi penser à te stabiliser ?
- Quoi, mon Ăąge ? Pourquoi crois tu que je bosse maman ?
- Je ne te parle pas de ton foutu boulot que tu branles comme une fierté dÚs qu'on te parle de stabilité. Je te parle de te trouver un homme. Moi, à ton ùge, j'étais déjà madame FURE... avec enfant en prime.
- Maman ! J'ai 27 ans. Pas 40. Et mĂȘme si j'en avais 40. Tout se fera au moment voulu. J'ai Ă©tĂ© fiancĂ©e. J'allais mĂȘme me marier. Tu t'en rappelles ?
Elle me toise.
- Comment l'oublier ?
- Eunice, arrĂȘte de stresser l'enfant. Elle est encore jeune. Donc, ça viendra.
- Comme tu as remarqué qu'elle fait des efforts pour cela. Bien sûr que ça viendra.
- Maman, un mariage ne reprĂ©sente pas tout dans la vie. Encore plus en se mettant la pression. Mieux vaut ĂȘtre cĂ©libataire qu'aller en foyer avec la mauvaise personne. D'autant plus, tu ne dis pas la mĂȘme chose pour Junior. Il est plus ĂągĂ© que moi pourtant.
- Junior est un homme. Tu ne peux pas te comparer Ă lui. Ce ne sera jamais la mĂȘme chose. Une femme Ă cet Ăąge se doit d'ĂȘtre chez son mari. Regarde ta sĆur Serena.
- Ah oui ! Et pourquoi donc ? Quelle diffĂ©rence cela fait pour un homme ou une femme. Ătre cĂ©libataire a toujours la mĂȘme dĂ©finition. Tu oses ramener Serena. Que sais tu de son couple.
- Elle est mariée.
- Et aprĂšs.
- Rien. Et pour les hommes ma fille, sache qu'ils ne sont pas concernés par l'horloge biologique. Comme tu penses te mesurer à eux à tout égard.
- Je ne vois toujours pas la différence maman.
Comprenant que je n'allais pas abdiquer, elle fit une croix sur sa bouche avec les doigts.
- De toutes façons, je ne parlerai plus de tes histoires.
Avec ma mÚre, c'est devenu ainsi ces derniers jours. Elle cherche à tout prix à me caser. Et comme je refuse les prétendants qu'elle m'a déjà présentée, elle me fait la gueule. Je la comprends. C'est ma mÚre. Elle veut mon bien. Sauf que là , elle s'y prend trÚs mal. C'est plus qu'une obsession pour elle.
Je me lÚve du canapé.
- Il vaudrait mieux que j'y aille. Je suis déjà en retard d'ailleurs.
- En retard oĂč ça ? De ton boulot oĂč tu es toi mĂȘme ton propre patron ?
- Cela change quoi à la ponctualité mÚre ?
Je leur ai fait la bise Ă tour de rĂŽle, avant de prendre la porte.
- Ciao maman ! Je t'aime.
Chapitre 1 C'est... compliqué
12/05/2023
Chapitre 2 L'horloge biologique
12/05/2023
Chapitre 3 Le revenant
12/05/2023
Chapitre 4 La maladroite
12/05/2023
Chapitre 5 Qui es tu
12/05/2023
Chapitre 6 Le plan
12/05/2023
Chapitre 7 DĂ©tective d'un jour
12/05/2023
Chapitre 8 On ne peut pas fuir son destin
12/05/2023
Chapitre 9 Pourquoi es tu si présente dans ma vie
12/05/2023
Chapitre 10 La seule maniÚre de se débarrasser d'une tentation c'est d'y céder
12/05/2023
Chapitre 11 Laisse moi t'aimer
12/05/2023
Chapitre 12 Fais attention Ă ne pas te perdre
12/05/2023
Chapitre 13 Ătre ou ne pas
14/05/2023
Chapitre 14 Parfois l'amour ne suffit pas
14/05/2023
Chapitre 15 SĂ©bastien est de retour
15/05/2023
Chapitre 16 Ceci doit ĂȘtre un mauvais
15/05/2023
Chapitre 17 Dissiper le malentendu
15/05/2023
Chapitre 18 Ceci n'en vaut pas la peine
15/05/2023
Chapitre 19 Diner de couple
16/05/2023
Chapitre 20 Tu as tué notre bébé
16/05/2023
Chapitre 21 Serais-tu jaloux de ton frĂšre
17/05/2023
Chapitre 22 RĂ©conciliation
17/05/2023
Chapitre 23 L'enterrement de vie de garçon
19/05/2023
Chapitre 24 Ăa ne peut plus continuer
19/05/2023
Chapitre 25 Dernier détour
19/05/2023
Chapitre 26 Ăpouse moi
19/05/2023
Chapitre 27 Le revers de la médaille
19/05/2023
Chapitre 28 La voleuse d'enfant
19/05/2023
Chapitre 29 La vérité finit toujours par se savoir
19/05/2023
Chapitre 30 Une fin précoce
19/05/2023
Chapitre 31 Il doit mourir
19/05/2023
Chapitre 32 Semblables mais différents
19/05/2023
Chapitre 33 Non coupable
19/05/2023
Chapitre 34 Ăpilogue
19/05/2023
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