Quand vient l'amour 2
e sur le pare-brise et me cache du monde extérieur. Puis le vent se déchaîne, il emporte la neige en tourbillons et m'offre un refuge à l'intérieur. À chaque flocon qui se pose sur la v
ées pêle-mêle dans des sacs. Une personne sans ami sur qui s'appuyer, au lieu d'être celle qui a toujours un plan. J'attrape mes sacs et ferme ma voiture qui a l'air d'une poubelle comparée à la berline garée juste à côté. Au moment où je pense avoir touché le fond, un de mes sacs m'échappe et s'écrase sur le trottoir enneigé. Mes vêtements et quelques livres tombent sur la neige humide. Je me précipite pour les ramasser de ma main libre, craignant de voir de quels livres il s'agit : je ne pense pas être en mesure de supporter en plus la destruction de ce qui m'est le plus précieux, pas aujourd'hui. – Laissez-moi vous aider, Mademoiselle, dit un homme derrière moi en tendant la main pour m'aider. Tessa ? En état de choc, je lève les yeux et rencontre un regard bleu plein de sollicitude. – Trevor ? Que fais-tu ici ? – Je te demanderais bien la même chose ! – Euh... Je... Je mordille ma lèvre inférieure, mais il m'épargne d'avoir à fournir une explication en m'interrompant : – Ma tuyauterie a pété les plombs, alors me voilà. Il se penche, ramasse quelques-unes de mes affaires et me tend un exemplaire détrempé des Hauts de Hurlevent en levant un sourcil. Puis, il ajoute quelques pulls mouillés et Orgueil et préjugés en ajoutant tristement : – Tiens... Celui-ci est en mauvais état. À ce signe, je sens que l'univers s'est ligué contre moi. Mais il ajoute en souriant gentiment : – Je me doutais que tu aimais les classiques de la littérature. Il me prend les sacs des mains, je lui adresse un petit signe de tête en guise de remerciement avant de glisser la carte magnétique dans la serrure. La chambre est gelée, je me dirige immédiatement vers le chauffage pour le mettre au maximum. – Vu le prix qu'ils font payer, on pouvait espérer que la facture d'électricité ne soit pas leur souci, commente Trevor en posant mes sacs sur le sol. Je souris en acquiescant. J'attrape les vêtements tombés par terre et les étends sur la barre du rideau de douche. Lorsque je reviens dans la pièce principale, un silence gêné s'installe avec ce garçon que je connais à peine, dans une chambre qui n'est pas vraiment la mienne. J'essaie d'entamer la conversation pour apporter un peu de vie à l'espace. – Ton appartement est dans le coin ? – Ma maison. Oui, juste à un ou deux kilomètres. J'aime bien habiter près de mon travail, ça me permet de n'être jamais en retard. – C'est une bonne idée... C'est exactement le genre de chose que je ferais. Trevor a l'air si différent lorsqu'il n'est pas habillé pour aller travailler. Je ne l'ai vu qu'en costume, mais là, il porte un jean bien ajusté et un pull rouge. Ses cheveux, d'ordinaire parfaitement modelés à grand renfort de gel, sont en bataille. – Je le crois aussi. Alors, tu es toute seule ? Il baisse les yeux au sol, à l'évidence mal à l'aise à l'idée d'être indiscret. – Ouais. Je suis seule. Encore plus qu'il le croit. – Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais je te demande juste ça car ton petit ami n'a pas l'air de beaucoup m'apprécier. Il rit à moitié et repousse ses cheveux noirs de son front. – Oh, Hardin n'aime personne, ne le prends pas pour toi. (Je me ronge les ongles.) Ce n'est pas mon petit ami, en revanche. – Oh, désolé. J'ai juste cru qu'il l'était. – Il l'était... enfin plus ou moins. L'était-il ? Il a dit que oui. Mais bon, Hardin a dit beaucoup de choses. – Oh ! encore désolé. Je n'arrête pas de dire tout ce qu'il ne faut pas, admet-il en riant. – C'est pas grave. Peu importe. – Tu veux que j'y aille ? Je ne voudrais pas m'imposer. Il se tourne à moitié vers la porte pour me montrer qu'il le pense vraiment. Je défais mes sacs. – Non, non, tu peux rester. Si tu veux, bien sûr. Comme tu veux. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? – Alors c'est décidé, je reste ! Il s'assied sur la chaise à côté du bureau. Je cherche où je pourrais m'asseoir et, finalement, j'opte pour le coin du lit. Je suis assez éloignée de lui, en fait cette chambre est très spacieuse. – Alors tu te plais chez Vance ? me demande-t-il en suivant du bout des doigts les motifs du bois sur le bureau. – Beaucoup. Bien pl