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L'artiste emprisonné

Chapitre 7 Une imposture durable

Nombre de mots : 1221    |    Mis à jour : 21/03/2021

outte après goutte, filet après filet, le contenant ne se remplirait jamais jusqu'à son bord, le contenu s'amenuirait à mesure que la liberté enivrait le buveur. A peine l

croyance en un monde inexistant pour les autres, mais bien vivant en lui. Pour conserver la liberté si chèrement obtenue, il devait continuer à jouer le personnage du jeune homme le plus ordinaire de son temps, feindre être un autre que lui-même au point de parfois se confondre avec cet autre... Le reflet qu'il voyait dans le miroir n'était

et pour lequel il choisissait d'abandonner la vie pour rejoindre la mort. Un artiste s'était cousu la bouche, avait cloué ses bourses à gamètes pour dénoncer symboliquement la réduction au silence, l'oppression du peuple russe, la déshumanisation du pouvoir : on l'a jugé fou, criminel, mais ces critiques lui passaient bien au dessus, pour rien au monde il n'aurait renoncé à son idéal. Voilà la véritable liberté, la véritable justice envers soi : être prêt à endurer les pires tortures, à se les infliger, à mourir pour son idéal m

lais de tout mon être à l'idée de ne plus jamais retrouver mes rêveries, mon monde intérieur, mon idéal, mon essence... Je devais retourner là où tout avait commencé, où mes visions étaient apparues... Les toiles témoins de mon périple, de l'existence d'Eugénie, de tout mon monde intérieur étaient-elles toujours recouvertes d'un voile noir ? Le mirage avait-il disparu ? Il me fallait en avoir le cœur net. Et si tout cela n'avait, réellement, pas existé ? Et si c'était le pur produit de mon imagination ? Et si tout cela avait, au contraire, bien existé ? Ce ne serait plus moi le fou, mais bien tous ceux qui ne croyaient pas en l'existence de mes rêveries, de mon périple, de mon idéal sublime, dont vous ne soupçonnez l'infini bonheur, l'existence et les merveilles. A la condition quelles soient une pure invention de l'imagination et de l'esprit, vous croyez bien volontiers à la per

dible qui m'a rendu étranger à moi-même ? Et bien puisque personne ne m'entend, puisque ce monde est sourd à la différence, puisque mes rêveries, ma création et mon idéal n'existent plus, il me faut espérer les retrouver dans l'éternité d'un autre monde, exister ailleurs. Je renonce une nouvelle fois, mais non plus à celui que j'étais... Je renonce à celui que je ne voulais pas être, à celui que je ne veux plus être et que je ne serai plus. J'abandonne le carcan

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