Cavaliers et sortilèges en Cotentin
père, ce livre es
élans, de mes espoirs. J'ai cru parfois le prendre, « il » m'a possédée. Un jour, je me suis demandé si, ce monstre, je ne l'avais pas inventé. Histoire simplement de donner un nom au néan
des Li
tre p
sibilité des perroquets aux mouvements planétaires, la mission de Jules Saturni
leveurs, caressant les flancs des vaches, photographiant, se passionnant. Le même jour, on le découvrait participant à un vernissage très mondain dans une galerie de peinture, se lançant dans la description poétique des œuvres exposées et de la démarche de l'auteur. La semaine d'après, on le voyait, très sérieux, au conseil municipal ou encore dans une réunion technique sur un chantier. Tout l'intéressait. Le côté humain des situations semblait le motiver à l'extrême. Somme toute, c'était presque « louche » : tout semblant éveiller en lui un écho positif ! C'est que, alors qu'il était encore tout jeune, son professeur de philosophie l'avait marqué par une phrase d'Alain : « Le pessimisme est de nature. L'optimisme est de volonté »! Et sur cet élan, le jeune homme avait construit sa vie. À côté de lui, Romulus et Rémus, ses grands lévriers, noir et blanc. Depuis l'arrivée du perroquet César dans l'existence de leur maître, ils avaient décidé de feindre l'indifférence : ils déambulaient parfois royalement de long en large devant la cage de l'exalté, qui ne cessait de les interpeller et de babiller. César était un superbe cacatoès d'une blancheur absolue, à la crête somptueuse ; déployée, elle lui donnait vraiment fière allure. Un cacatoès probablement venu des forêts d'Indonésie dont les yeux marron indiquaient qu'il s'agissait d'un garçon ! Pourquoi ce prénom pompeux de César ? Une évidence pour Jules car il lui paraissait particulièrement adapté, sinon à son origine, mais très certainement aux ambitions qu'il avait toujours nourries pour l'élégant volatile. Il l'imaginait grand, impérial, capable de pro