L'Horloger de la Place
r, sa seule famille. La petite horlogerie était notre refuge, un monde hors du temps rempli du tic-tac rassurant des montres et de l' odeur de l' huile
père racontait sur les clients. Il y avait la vieille dame qui apportait la montre de son mari décédé à la guerre, juste pour entendre son cœur battre à nouveau. Il
es pour l' endormir. Je veillais sur lui comme la prunelle de mes yeux. La boutique nous permettait de vivre modestement.
ille. Son visage était marqué par la douleur, mais il ne se plaignait pas. Il me faisait confiance. Cette confiance était
n réalité, ils voulaient tout raser. Notre petite rue, avec ses artisans et ses commerces familiaux, n' avait pas sa place dans leur monde de verre et d' acier. Ils o
le trahir une seconde fois. Léo était encore plus intransigeant que moi. Il avait le feu de la jeunesse, une foi inébranlable en la just
étaient rythmées par le travail minutieux, les sourires des clients satisfaits, les rires de
réparais les montres avec une concentration féroce, chaque geste était un acte de défi. Les clients fidèles passaient, ils me demandaient des nouvelles de Léo, ils m'
les options légales. La police, les avocats, tout le monde était soit corrompu, soit impuissant.
l n' a pas protesté. Il a juste hoché
à faire, Camille.
mais je savais que nous ne pouvions plus reculer. J' ai glissé la montre de poche de mon père dans ma poche, son poids fro