Voyou et la loi du plus fort
u'il manque l'essentiel à l'autre bout de sa laisse. Son sang ne fait alors qu'un tour tandis qu'il bouscule le monde accroché à ses basques cherchant son c
sans nul doute de le rejoindre, celui-ci l'attendant sagement dans un coin de l'immeuble. Cette éventualité prise en compte, l'homme décide de regagner les lieux encore chargés des miasmes de l'enfer. Son bandana ajusté sur le crâne et sa lampe de poche dans une main, aidé de ses acolytes, il entreprend de fouiller l'endroit, balayant les murs du faisceau de lumière sorti de la torche. N'y tenant plus à force de craindre le pire, il fait le jour en allumant une à une chaque lampe dans les couloirs et sur la pièce tout entière, libérant d'un seul coup ses espoirs de
explorant le moindre recoin. Tous, ayant pour consigne de ne plus lâcher le chien une fois déniché. La traque s'installe à l'intérieur comme à l'extérieur du gigantesque lieu de perdition des animaux. Des cris aux jurons, aux sifflements stridents qui écorchent les oreilles, tout est mis en œuvre pour appeler l'animal à venir les rejoindre, tandis qu'au fur et à mesure chacun élargit son champ de recherches. L'aube est proche et les exaspérations prennent le pas sur les aspirations à retrouver l'ani
uppliant Gréco de le lâcher. La main quasiment dévissée de son poignet, José implore son ami de reprendre ses esprits et de le libérer de son emprise. Gréco hébété ne réagissant pas, José dans un sursaut et malgré la crainte d'une copieuse réplique, ose une initiative désespérée et de son autre main, administre un coup de poing à Gréco afin de le tirer de sa torpeur d'autant qu'il leur fallait à tout prix quitter ce lieu où l'odeur de la mort subsistait. José avait réussi à se défaire de cette compression malvenue, il sourit enfin car le coup avait eu l'effet escompté sur Gréco soudain sorti de sa léthargie et lâchant prise enfin. Ce dernier demeura pantois un instant et fut étonné de ne pas rendre coup pour coup puis après avoir grimacé, il s'enquit de quitter l'endroit avant que qui que ce soit ne les surprenne. Ils prirent leurs jambes à leur cou pour fuir vers la ville qui s'agitait doucement. Après avoir couru comme s'ils avaient le diable à leurs trousses, ils mirent une bonne distance entre eux et ce quartier de la Côte d'Argent qui ne reluisait guère à cette heure de la matinée malgré les efforts d'un soleil printanier. Quelques pâtés de maisons plus loin, ils retrouvèrent, épuisés mais soulagés, les prémices d'une vie qui prenait sa revanche sur le monde qu'ils venaient de quitter. D'autres immeubles encore, moins imposants ceux-là mais assez hauts pour cacher la misère de toute une population, concentrée, mais si débordante d'enthousiasme, s'offraient à eux. Là, ils ne craignaient plus ni réprobations ni châtiments d'aucune sorte car ils étaient chez eux dans cette cité oubliée par la société. La vie reprenait donc ses droits dans chaque rue ou sur chaque trottoir vibrant de l'air chaud du matin et de l'ardeur de chacun à égayer l'endroit. Seules tristes figures au milieu de ces gens aguerris d'une vie de labeur, ils passaient outre, indifférents, évitant les sourires et autres expressio