Chaïm, une itinérance
pit
par mon chant don
veux donner
Sutz
de tout lui dire, et le vi
umiliations, à la trahison. Pris dans la sourici
s venus à la ville ? Il
aginé le danger, eux qui ava
gnorer ? Mes parents se son
ient. Te souviens-tu de ceux qui s'appelaient entre eux les propriétairesparce qu'ils ét
s nous accusaient d'être responsables de la misère qui sévissait au pays, du manque de travail, de la surpopul
les pogroms dans nos villages etdans les villes. Crois-moi, il ne faisait vraiment plus bon vivre chez nous. Ils ont même pensé nous évincer de Pologne en
it Chaïm plei
i haineux que ces propriéta
dans un long silence. Mais
sont-ils venus à la ville
é entrer les démons dans la tête de leurs enfants, les démons de l'instruction publique ! « Comment ? Quelle horreur ! Renier sa religion, ses traditions ! Ces parents-là
taient bien loin de partager ! Pourtant leur foi était sincère. Mais ils n'ai
and d'alcool qui tenait boutique à Varsovie mais vendait aussi à l'étranger. Je n'ai pas su s'ils s'étaient crus
etarder l'épreuve de devoir dire plus avant. Al
is-moi comment son
de vieillards, misérables entre tous, certes, mais solidaires de tous, qui avaient su donner, malgré l'extrême dénuement dans lequel ils vivaient. Ils avaient été le réconfort de ceux qui, trop faibles, ne pouvaient sup
s. Même s'ils gardaient souvent une c
rgé par l'émotion, i
, les larmoiements, les apitoiements ne la touchaient guère. Elle avait été là, chaque fois qu'il en avait eu besoin, pour soigner une blessure, pour soulager une douleur. Mais sans épanchements. Elle trouvait les bons gestes, disait les mot
lairaient la nacre de sa peau. La rondeur de son visage lui donnait une jeunesse dont il avait été très fier. Enfant il avait été fasciné par ses mains à la peau si fine, diaphane presque, parsemée de taches brunes. Des mains toujours soignées, où palpitait la vie l
, le bonheur et la douleur, la plénitude et le vide, la présence et l'absence se disputent. Une vieille souffrance se réveille, qu'il connaît depuis si longtemps et dont il n'a jamais pu tout à fait se déf
Il retrouvait son sourire discret, accueillant, sans effusion. Sa mère donnait l'impression de se savoir présente au monde pour une mission
oir été poussé au bord du nid pour apprendre à voler. Il avait su le faire dès les premiers coups d'aile. Sans doute aurait-i
o. Il avait mal. Mais le courage qu'elle avait eu lui interdisait, à lui, toute lamentation
orps de son père était presque étranger, il ne l'avait guère touché. Chaïm ne se souvenait pas de son odeur. Seulement de celle du
mots, Chaïm avait l'impression de la lire dans un livre que lui, le fils, savait tout grand ouvert dans le cœur paternel. Chaïm écoutait attentif ; il avait tout à apprendre. Parfois le scintillement du soleil sur une ne
mirait la démarche souple du père, ses longues enjambées qui donnaient l'impression qu'il arpentait la terre pour tracer inlassablement des sillons d'où naîtrait la vie. C'est sans doute de lui que Chaïm
n a fait revenir
hire. Je dois savoir ! a-t-il dit en rompant le si
ps. Nous nous battions contre les rats affamés, nous qui n'avions plus rien à manger. Pauvres parmi les pauvres, nous étions abandonnés. Ce jour-là, tes parents n'ont
omme s'est tu un moment avant de
ils ont attisé le désir de vivre, animé sa flamme pour eux et tous ceux qu'ils côtoyaie
ce que cet homme disait de ses parents. Rassuré par l'
ois que les petits venaient se nourrir de l'invisible qu'ils voyaient dans les mélodies qu'elle leur apprenait. Avec elle, ils chantaient l'amour, la beauté, la mort. Elle magnifiait leur âme. Elle avait su, pour eux, ne pas tuer la flamme, ne jamais renoncer. Mais petit à petit, ils s'en sont tous allés. Les mères, affolées, préféraient
ssi, la voix du
as, l'a longtemps bercé, en silence. Puis il
i les couvrir d'une chemise blanche etd'un linceul de lin. Tu as fait, toi, ce qu'il fallait. Je dirai pour eux la prière. Je dois à prés
bien qu'invisible, était présente, derrière le rideau. Et tous les autres priaient aussi pour l'accueillir. Il se souvient d'avoir senti monter des larmes. Il en avait oublié de répondre aux questions que son père lui posait. Un silence l'avait alo
rière qu'il vient de réci
hée, et jours après nuits maintenir le cap. Il sera vigie, toujours aux aguets, pour accompagner l'esquif de sa v
il croyait irrémédiablement disparu. Il sait qu'il sera toujours accompagné. Qu'il sera toujours habité d'ombres. Tantôt leur fardeau sera léger, infime, alors il le portera, rieur. Tantôt la charge sera pesante, si lourde
i se sont séparés. Pont, son arche se devra de réconcilier les rives. Toujours en partance, en exil toujours, il sera de ceux qui se réjouissent de la beauté d'un soleil couchant sur les flots mugissants. Il s'attendrira sur la veilleuse qui, fidèle, perce la nuit pour guider ceux qui, comme lui, sont portés par les flots. Il regardera, de
s vivants. Il lefera, comme avait su le faire sa