Dans l'ombre des néons
Comme synchronisés, le rythme musical fait danser ce regroupement d'individus et accompagne leur valse. Une ambiance de gaieté et de joie hystérique se dégage de cet endroit plein de vie. De va
à une hauteur formidable, où s'évapore la fumée des cigarettes, des cig
la roulette tourne à une vitesse effrénée. Les numéros blancs et les couleurs rouge et noire défilent à toute allure. Les heureux parieurs retiennent leur souffle, ensorcelés par l'espoir et l'appât du gain et ne lâchent pas du regard la petite bille blanche qui s'affole au milieu de l'infernal tourbillon, interdisant à quiconque de prédire quand elle s'arrêtera. Les badauds environnants s'égosillent joyeusement à encourager la chance de l'un ou de l'autre. Une fois la délirante machine arrêtée, c'est le moment de l'exultation pour les uns tandis que les autres, rageurs et à l'esprit revanchard, sortent déjà une nouvelle liasse de billets. Sur un autre
leurs victimes qui se font extorquer petit à petit. C'est un infini continuum pour ces victimes du hasard. Une fois introduit, l'argent est instantanément dévoré par cet ogre insatiable qui manipule sa victime selon son bon vouloir. Au début, il paraît inoffensif, généreux même, s'il est dans un jour clément. Cependant, il montre rapidement son vrai visage. Il donne pour mieux reprendre, poussant ses victimes à consumer leur argent et à se consumer elles-mêmes. J'observe les âmes dépitées qui errent de machine en machine, tentant de déjouer le piège tendu par cette bande organisée. Je ne connais que trop bien cet engrenage hors du temps. Je fais une pause avant de poursuivre ma route. La gorge
ch, dis-j
sécurité, je peux reprendre le contrôle de mon corps. Calmé, j'ouvre les yeux de nouveau. À mesure que le précieux nectar diminue, j'observe toutes les liqueurs et les alcools bien ordonnés qui se tiennent en rang, encadrés par des petites ampoules, d'où s'échappe une luisance prospère. Le bourdonnement proche de l'entrée me parvient légèrement. J'allume une cigarette. J'entends le battement précis de ma montre que je sors pour
vingt et
e pâle se ternit. Il insère machinalement l'argent et reprend son labeur dans le vain espoir de gagner plus encore. Spectateurs et envieux,
uait tout à l'heure s'est assise à côté de moi. Ses lèvres, habillées de rouge, dévoilent tout leur pulpeux. Des larmes dévalent discrètement le long de ses joues marquées, avant de venir s'écraser sur le comptoir. Son visage téméraire et défiant a disparu. Elle ôte ses boucles
ce n'est rien, dit-elle d
e froid
'air de tout r
sse un sou
avez
yeux, d'un bleu intense, me transpercent du regard. Il émane de cette femme, pourtant accablée, un charme que le pa
vous offri
lont
t parler, mais pour dire quoi ? Les gorgées se s
un instant, le regard vague. Elle s
à portée de main ; comment pourrais-je me plaindre ? Vous pouvez penser que je devrais m'estimer he
des promesses. Un homme m'a vendu le monde, et naïveme
ier et me le montre av
lle au monde. Je suis baladée avec des laisses luxueuses
mains entaillées, cependant délicates
résume aux machines à sous e
side encore au plus profond de mon être, prêt à reprendre le dessus à chaque faib
ontrarié, e
gtemps que j'ai renoncé au bo
e laissant derrière elle qu'un sillage olfactif. Je ne m'inquiétais pas
a même issue et l'Homme doit l'accepter. La véritable lutte, c'est de pouvoir remplir les pages vierges de sa vie, afin d'en faire u
la silhouette informe. Celle-ci a disparu. Je m'aperçois avec stupeur qu'elle est désormais sur une machine à sous. Elle continue de faire peser sur moi ses yeux glaçants. Personne ne semble remarquer cette ombre insolente. Je décide de l'ignorer et ferme les yeux pour tenter de me raccrocher à la réalité. Je pose les mains sur mon front pour recouvrir mes paupières. Debout au milie
mme dans un rêve, j'ai le sentiment de m'observer à travers les yeux d'un autre, tout en ayant conscience de ce que je fais et de ce que je suis. Une fois le robinet fermé, le silence règne en maître. Je guette chaque recoin, prenant chaque ombre pour une silhouette menaçante. Certain de ne pas être suivi, je retourne au bar. Assis, je continue à m'imbiber de bonh
rit enragé est accaparé par cette silhouette. Alors que je me tiens au milieu de l'archipel des tables de jeu, mon regard se jette sur la vaste étendue. Je scrute chaque recoin, chaque ombre, chaque espace de jeu. Une fois encore, toute me
face à moi au milieu de l'allée, la silhouette me défie du regard. Cette fois, je suis assez proche pour distinguer qu'il s'agit de celle d'un homme. Néanmoins, je n'arrive toujours pas à voir précisément son visage. Je me lance à sa poursuite. Le sol, si calme tout à l'heure, se déforme et se met à ballotter sous mes pieds comme une mer déchaînée. Je m'écrase sur le sol, percutant le mur. Je me relève, hystérique, et continue ma course. Les lumières sont pratique
mblable vision. Le journal que j'avais dans les mains a disparu. Les lampes sont désormais cassées et le tapis déchiqueté. Un sentiment de malaise général m'envahit. Je ne comprends plus où je suis ni comment je suis arrivé là. Je tente tant bien que mal de retrouver mon chemin. Les numéros de chambres défilent et tournent autour de moi à une vitesse folle. Je perds peu à peu mes sens qui