Un Cœur Brisé
tenait là, immobile, devant l'immense portail en fer forgé, serrant contre elle la poignée de sa petite valise en cuir usée. À ses côtés, une sacoche en tissu contenait ses ra
uxe, en témoignait. Des jardins parfaitement entretenus s'étalaient de chaque côté de l'allée principale, des statues en marbre bordaient les chemins, et au loin, Elina apercevait la maison elle-même : une vaste demeure de style néoclassiqu
ique par les Dubreuil, une opportunité qu'elle ne pouvait pas se permettre de refuser. Sa tante, qui travaillait déjà pour eux, avait parlé d'elle à Madame Dubreuil, et c'est ainsi qu'elle avait décroché ce
ent sourd, révélant une allée pavée qui menait à la maison. Un homme en uniforme s'avança,
?" demanda-t-il d'une
intimidée par sa stature imp
d," dit-il en se tournant pour avancer
rappait de plus en plus : la perfection des haies taillées, le parfum des roses qui emplissait l'air, le calme qui régnait. C'était un silence presque irréel, un silence de richesse et d'
lus impressionnant : des lustres en cristal pendaient du plafond haut, des tapis persans recouvraient le sol, et des œuvres d'art décorées chaque mur. Elina n'avait ja
assise sur un fauteuil en velours, l'attendait. Madame Dubreuil, une femme d'une quarantaine d'années, portait une r
"J'ai parlé à votre tante, elle m'a assuré que vous seriez à l
ce imposante de cette femme qui la regardait
tiez. Votre travail consistera principalement à l'entretien des chambres et des salons. Quant à la cuisine, nous avons un
majordome qui l'avait accompagnée jusque-là. Il l'accompagna ensuite dans une aile plus modeste de la maison, où se trouvaient les quartiers des domestiques. C
it maintenant officiellement domestique chez les Dubreuil, dans cette grande maison où les richesses sembl
sseter les meubles coûteux, s'assurer que tout était en ordre. Elina se mit immédiatement au travail, consciente que chaque geste, chaque mouvement, ser
té à cause de sa maladie, et à sa mère, disparue trop tôt. Leur petite maison, bien que modeste, lui manquait déjà. Là-bas, tout était simple, au
ien. Mais malgré tout, une petite étincelle d'espoir brillait en elle. Cette maison représentait une chance. Une chance de changer de vie, de sor
méprisant, que les riches semblaient adopter naturellement. Elles échangèrent à peine un regard, mais Elina sentit immédiatement une tension, un fossé immense entre leurs
son sans être vue, à effectuer ses tâches avec précision. Malgré le poids de sa condition, elle ne se laissait pas abattre. Sa résilience la portait
savait que la vie ici n'était pas pour elle, mais elle était déterminée à réussir. La chambre était plongée dans la pénombre, et la lumière douce du matin traversait
anne, la gouvernante, l'attendait déjà, en train de vér
. "Tu devrais commencer par les chambres aujourd'hui. Madame Dubre
dit Elina doucement. "Je
ubreuil est très pointilleuse sur les détails. S'il y a
était la chambre de Clarisse. Elle prit une profonde inspiration avant de frapper doucement à la porte, espérant que
voix traînante,
feuilletant distraitement un magazine de mode. Elle portait une
raiment prêter attention à Elina. "J
ux baissés, se dirigeant rapidement vers la
a sentait son regard pesant sur elle, la suivant dans chacun
" demanda soudainement Claris
" répondit-elle, gard
ore un instant avant d
joli prénom pour une dom
arisse s'intéressait réellement à elle ou si
llage, à la campagne,"
ourcil et tourna une
puis ajouta d'un ton plus acerbe : "Tu dois te sentir chanceuse d'
à nettoyer silencieusement, se concentrant sur ses gestes, mais elle sentait la tension monter en elle. Clar
sse ne parle à nouveau, mais cette fois-ci
s, n'est-ce pas ? Tu sembles... différen
isse continuait à la fixer, comme s
eux, Mademoiselle," balbutia Elina,
rire en coin, mais il n'
cherches quelque chose de plus g
ses limites, essayant de voir jusqu'où elle pouvait aller. Elle préféra gar
n lit, s'approchant d'Elina avec une démarche lente et calculée.
avail. Rien de plus. Ne pense pas que, parce que tu es jolie ou intelligente, tu peux es
calme. Elle savait que répondre ne ferait qu'empirer les choses. Clarisse attendit une
son armoire. "Tu peux finir ici. Je
ce, elle laissa échapper un soupir de soulagement. Elle savait que ce n'était que le débu
objets de la chambre, Jeanne entra
-t-elle en jetant un coup d'œil autour de la
ondre. "Elle... a été un
iale. Mais ne t'inquiète pas, tu finiras par t'y
en finissant de replace
e et posa une main réco
ns comme toi et moi doivent être invisibles, mais cel
vait besoin d'entendre pour tenir bon. Elle savait que la route serait longue et semée d'emb
trouva Gabriel, le fils cadet de la famille Dubreuil, en train de discuter avec un des domestiques. Cont
a, un sourire léger a
c'est ça ?" demanda-t-il
poliment, baissant légèrement le
ne suis pas comme ma sœur." Il se tourna vers le domestique avec qui il p
eur," répondit
e. "Je devrais lui d
rement. Le contraste entre Gabriel et Clarisse était saisissant. Gabriel semblai
t figée, surprise par la gentillesse inattendue du jeune homme. Un clin d'œil ne voulait peut-être pas dire gran
is elle sentait aussi qu'il y avait des moments où l'espoir perçait à travers la surface froide de cette maison. Elina n'avait pa