Dans la ville luxueuse de Monville, une riche famille, les Dubreuil, engage une jeune fille modeste mais brillante, Elina, comme domestique. Tandis que leur fille, Clarisse, mène une vie privilégiée et étudie dans une prestigieuse école, Elina est reléguée à une école modeste. Mais son intelligence et son travail acharné lui permettent d'obtenir une bourse pour intégrer la même école que Clarisse. Très vite, Elina attire l'attention de **Gabriel**, le garçon le plus convoité du lycée, déclenchant une jalousie dévorante chez Clarisse. Rongée par la haine et la peur de perdre tout ce qu'elle possède, Clarisse bascule dans la cruauté et fait de la vie d'Elina un enfer. Cependant, tout bascule lorsque Clarisse orchestre un faux kidnapping d'Elina, un acte qui la mènera à sa propre chute. Entre trahisons, mensonges et révélations, Elina se relève, soutenue par Gabriel, tandis que Clarisse est confrontée aux conséquences de ses actes. Elina et Gabriel, liés par un amour sincère, construisent un empire ensemble et deviennent milliardaires, prouvant que même un cœur brisé peut renaître de ses cendres. Amour, jalousie, et rédemption se croisent dans cette histoire puissante qui montre que les épreuves forgent les plus belles réussites.
Le soleil venait à peine de percer l'horizon lorsque Elina, une jeune fille d'une vingtaine d'années, posa le pied devant les grandes portes de la demeure des Dubreuil. Elle se tenait là, immobile, devant l'immense portail en fer forgé, serrant contre elle la poignée de sa petite valise en cuir usée. À ses côtés, une sacoche en tissu contenait ses rares affaires : quelques vêtements simples, un vieux livre qu'elle aimait relire lors de ses rares moments de repos, et un médaillon argenté, unique souvenir tangible de sa mère.
Son cœur battait fort dans sa poitrine alors qu'elle observait, impressionnée, la somptueuse propriété qui s'étendait devant elle. Les Dubreuil étaient une famille riche et influente à Monville, et leur maison, une véritable forteresse de luxe, en témoignait. Des jardins parfaitement entretenus s'étalaient de chaque côté de l'allée principale, des statues en marbre bordaient les chemins, et au loin, Elina apercevait la maison elle-même : une vaste demeure de style néoclassique avec des colonnes blanches imposantes, des fenêtres hautes et des balcons ornés de ferronnerie délicate. C'était tout le contraire du modeste foyer dans lequel elle avait grandi. Un monde qui lui semblait à la fois étranger et intimidant.
Elle inspira profondément avant de se présenter devant le portail, attendant que quelqu'un vienne la chercher. Elina savait que sa vie allait changer à partir de ce jour. Elle avait été engagée comme domestique par les Dubreuil, une opportunité qu'elle ne pouvait pas se permettre de refuser. Sa tante, qui travaillait déjà pour eux, avait parlé d'elle à Madame Dubreuil, et c'est ainsi qu'elle avait décroché cet emploi. Elle n'était plus une enfant, et avec son père malade, c'était à elle de subvenir aux besoins de la famille. Ses ambitions scolaires, aussi grandes qu'elles aient été, avaient dû être mises de côté.
Un bruit métallique la sortit de ses pensées. Le portail s'ouvrit lentement dans un grincement sourd, révélant une allée pavée qui menait à la maison. Un homme en uniforme s'avança, la regardant d'un air neutre, presque indifférent. Il devait être le majordome, pensa Elina.
"Vous êtes la nouvelle ?" demanda-t-il d'une voix calme mais ferme.
Elina hocha la tête, un peu intimidée par sa stature imposante et sa tenue impeccable.
"Suivez-moi, Madame Dubreuil vous attend," dit-il en se tournant pour avancer vers la maison sans attendre de réponse.
Elina emboîta le pas, sentant ses jambes un peu tremblantes sous l'effet de la nervosité. Chaque pas la rapprochait un peu plus de cette nouvelle vie, et chaque détail qu'elle voyait la frappait de plus en plus : la perfection des haies taillées, le parfum des roses qui emplissait l'air, le calme qui régnait. C'était un silence presque irréel, un silence de richesse et d'opulence, bien loin de l'agitation de son quartier modeste, où les enfants criaient dans la rue et les conversations animées résonnaient dans les maisons serrées les unes contre les autres.
Ils arrivèrent finalement devant les grandes portes en bois massif de la maison, qui s'ouvrirent sans un bruit lorsqu'ils approchèrent. À l'intérieur, c'était encore plus impressionnant : des lustres en cristal pendaient du plafond haut, des tapis persans recouvraient le sol, et des œuvres d'art décorées chaque mur. Elina n'avait jamais vu autant de luxe de sa vie. Elle baissa légèrement les yeux, se sentant soudainement déplacée dans cet environnement où tout semblait avoir une valeur inestimable.
Le majordome la conduisit à travers un vaste hall avant de la faire entrer dans un petit salon où une femme élégante, assise sur un fauteuil en velours, l'attendait. Madame Dubreuil, une femme d'une quarantaine d'années, portait une robe élégante et était coiffée avec soin. Ses yeux, bien que froids, analysèrent Elina avec une attention méticuleuse.
"Bonjour, Elina," dit-elle d'une voix douce mais autoritaire. "J'ai parlé à votre tante, elle m'a assuré que vous seriez à la hauteur. Je n'apprécie pas les erreurs, est-ce bien clair ?"
Elina hocha la tête, intimidée par la présence imposante de cette femme qui la regardait avec un mélange de curiosité et de jugement.
"Parfait. Vous commencerez dès aujourd'hui. Nous avons des horaires stricts ici, et je m'attends à ce que vous les respectiez. Votre travail consistera principalement à l'entretien des chambres et des salons. Quant à la cuisine, nous avons une autre personne pour cela. Vous serez sous les ordres de Jeanne, notre gouvernante. Elle vous expliquera tout en détail."
Elina, toujours silencieuse, acquiesça une nouvelle fois. Madame Dubreuil se leva avec grâce et, sans un mot de plus, quitta la pièce, la laissant seule avec le majordome qui l'avait accompagnée jusque-là. Il l'accompagna ensuite dans une aile plus modeste de la maison, où se trouvaient les quartiers des domestiques. C'était simple, fonctionnel, et tout à fait différent du luxe de l'étage supérieur. Il lui montra sa petite chambre, qui, bien que modeste, semblait confortable.
Elina posa sa valise sur le lit et s'assit un moment, réalisant enfin ce qui venait de se passer. Elle était maintenant officiellement domestique chez les Dubreuil, dans cette grande maison où les richesses semblaient infinies, mais où elle devait se contenter de regarder, sans jamais vraiment appartenir à ce monde.
Le premier jour passa rapidement. Jeanne, la gouvernante, lui montra les tâches qu'elle aurait à accomplir : nettoyer les chambres, faire les lits, épousseter les meubles coûteux, s'assurer que tout était en ordre. Elina se mit immédiatement au travail, consciente que chaque geste, chaque mouvement, serait observé et jugé. Elle travaillait avec soin, ne laissant rien au hasard. Elle savait que son avenir et celui de sa famille dépendaient de cet emploi.
La soirée venue, épuisée par les nouvelles responsabilités, Elina s'assit sur son lit et se perdit dans ses pensées. Elle repensa à son père, alité à cause de sa maladie, et à sa mère, disparue trop tôt. Leur petite maison, bien que modeste, lui manquait déjà. Là-bas, tout était simple, authentique. Ici, tout était grandiose, mais froid. Elle avait l'impression d'être une intruse, une étrangère dans un monde qui n'était pas le sien.
Elina ferma les yeux, se demandant comment sa vie allait évoluer dans cette maison, et surtout, comment elle allait s'adapter à ce nouveau quotidien. Mais malgré tout, une petite étincelle d'espoir brillait en elle. Cette maison représentait une chance. Une chance de changer de vie, de sortir de la pauvreté. Elle ne pouvait pas échouer. Elle se promit d'être forte, de ne pas se laisser impressionner par les défis qui l'attendaient.
Le lendemain, lorsqu'elle se leva, elle croisa pour la première fois la fille des Dubreuil, Clarisse. Haute et élancée, Clarisse avait ce regard détaché, distant, presque méprisant, que les riches semblaient adopter naturellement. Elles échangèrent à peine un regard, mais Elina sentit immédiatement une tension, un fossé immense entre leurs deux mondes. Clarisse semblait incarner tout ce qu'Elina n'était pas : la beauté, la richesse, l'assurance de quelqu'un qui n'a jamais eu à se battre pour quoi que ce soit.
Mais Elina ne se laissa pas décourager. Chaque jour, elle s'investit dans son travail avec sérieux, apprenant rapidement à se déplacer dans cette maison sans être vue, à effectuer ses tâches avec précision. Malgré le poids de sa condition, elle ne se laissait pas abattre. Sa résilience la portait à travers les difficultés. Et tandis que les semaines passaient, Elina commença à comprendre les dynamiques subtiles qui régnaient dans cette maison.
Le lendemain matin, Elina se réveilla tôt, comme à son habitude. Elle voulait se donner le temps de se préparer avant de commencer sa longue journée de travail. Elle savait que la vie ici n'était pas pour elle, mais elle était déterminée à réussir. La chambre était plongée dans la pénombre, et la lumière douce du matin traversait à peine les rideaux épais. En silence, elle enfila son uniforme de domestique, ajustant soigneusement son tablier blanc, puis se glissa dans le couloir encore endormi.
Son premier arrêt de la journée était la cuisine, où Jeanne, la gouvernante, l'attendait déjà, en train de vérifier les provisions pour le petit-déjeuner des Dubreuil.
"Bonjour, Elina," dit Jeanne sans lever les yeux de son inventaire. "Tu devrais commencer par les chambres aujourd'hui. Madame Dubreuil souhaite que tout soit impeccable pour les invités de ce soir."
"Bonjour, Jeanne," répondit Elina doucement. "Je m'y rends tout de suite."
"Et n'oublie pas," ajouta Jeanne d'un ton sec, "Madame Dubreuil est très pointilleuse sur les détails. S'il y a une seule trace de poussière, tu risques de l'entendre."
Elina acquiesça silencieusement et se dirigea vers l'escalier menant aux étages supérieurs. Le premier sur sa liste était la chambre de Clarisse. Elle prit une profonde inspiration avant de frapper doucement à la porte, espérant que la jeune femme ne soit pas encore réveillée. Elle attendit quelques secondes avant d'entendre une voix à l'intérieur.
"Entrez," fit une voix traînante, légèrement agacée.
Elina poussa la porte et trouva Clarisse allongée sur son lit, feuilletant distraitement un magazine de mode. Elle portait une robe de chambre soyeuse et avait un air détaché, presque blasé.
"Ah, c'est toi," dit Clarisse sans vraiment prêter attention à Elina. "Je suppose que tu es là pour nettoyer."
"Oui, Mademoiselle," répondit Elina, les yeux baissés, se dirigeant rapidement vers la salle de bains pour commencer son travail.
Clarisse ne disait rien pendant quelques instants, mais Elina sentait son regard pesant sur elle, la suivant dans chacun de ses mouvements. Ce silence devenait presque inconfortable.
"Tu t'appelles comment déjà ?" demanda soudainement Clarisse, avec un intérêt apparent.
"Elina, Mademoiselle," répondit-elle, gardant un ton respectueux.
Clarisse l'observa encore un instant avant de lâcher un léger rire.
"C'est drôle, Elina... Un joli prénom pour une domestique. D'où viens-tu ?"
Elina hésita un moment, ne sachant pas si Clarisse s'intéressait réellement à elle ou si elle cherchait simplement à passer le temps.
"Je viens d'un petit village, à la campagne," répondit-elle finalement.
Clarisse haussa un sourcil et tourna une page de son magazine.
"Je vois... Ça explique beaucoup de choses." Elle marqua une pause, puis ajouta d'un ton plus acerbe : "Tu dois te sentir chanceuse d'être ici. Peu de gens de ton... genre... auraient cette opportunité."
Elina se mordit l'intérieur de la joue, ne voulant pas répondre à ce commentaire condescendant. Elle continua à nettoyer silencieusement, se concentrant sur ses gestes, mais elle sentait la tension monter en elle. Clarisse, avec son attitude froide et ses remarques cinglantes, représentait tout ce qui la séparait de ce monde.
Quelques minutes passèrent avant que Clarisse ne parle à nouveau, mais cette fois-ci, son ton était plus doux, presque curieux.
"Tu n'es pas comme les autres domestiques, n'est-ce pas ? Tu sembles... différente. Tu as quelque chose de particulier."
Elina leva les yeux, surprise. Clarisse continuait à la fixer, comme si elle essayait de percer un mystère.
"Je... je fais simplement de mon mieux, Mademoiselle," balbutia Elina, ne sachant pas trop quoi répondre.
Clarisse esquissa un sourire en coin, mais il n'avait rien de chaleureux.
"Peut-être. Ou peut-être que tu cherches quelque chose de plus grand que ce que tu devrais avoir."
Elina ne répondit pas. Elle comprit que Clarisse jouait avec elle, testant ses limites, essayant de voir jusqu'où elle pouvait aller. Elle préféra garder le silence, espérant que son indifférence mettrait fin à la conversation.
Mais Clarisse n'en avait pas fini. Elle se leva élégamment de son lit, s'approchant d'Elina avec une démarche lente et calculée. Elle s'arrêta juste devant elle, la fixant droit dans les yeux.
"Écoute bien, Elina," dit-elle d'une voix basse mais ferme. "Tu es ici pour faire ton travail. Rien de plus. Ne pense pas que, parce que tu es jolie ou intelligente, tu peux espérer plus que ta place. Ici, tu n'es personne. Alors reste à ta place, et tout ira bien."
Elina sentit une vague de colère monter en elle, mais elle serra les poings et garda son calme. Elle savait que répondre ne ferait qu'empirer les choses. Clarisse attendit une réaction, mais voyant qu'Elina ne cédait pas, elle se détourna avec un sourire satisfait.
"Bien," dit-elle en s'éloignant vers son armoire. "Tu peux finir ici. Je descends prendre mon petit-déjeuner."
Elina s'inclina légèrement avant de reprendre son travail. Dès que Clarisse quitta la pièce, elle laissa échapper un soupir de soulagement. Elle savait que ce n'était que le début. Clarisse n'allait pas la laisser tranquille, et chaque jour serait une nouvelle épreuve.
Alors qu'elle rangeait les derniers objets de la chambre, Jeanne entra sans frapper, comme à son habitude.
"Ça s'est bien passé avec Clarisse ?" demanda-t-elle en jetant un coup d'œil autour de la pièce pour s'assurer que tout était en ordre.
Elina hésita avant de répondre. "Elle... a été un peu directe, mais ça va."
Jeanne haussa les sourcils. "Clarisse est... spéciale. Mais ne t'inquiète pas, tu finiras par t'y habituer. Elle aime tester les nouvelles venues."
"Je vois," murmura Elina en finissant de replacer un vase sur une étagère.
Jeanne s'approcha d'elle et posa une main réconfortante sur son épaule.
"Tu es forte, Elina. Garde la tête haute. Ici, les gens comme toi et moi doivent être invisibles, mais cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas importants."
Elina hocha la tête, reconnaissante des paroles de Jeanne. C'était exactement ce dont elle avait besoin d'entendre pour tenir bon. Elle savait que la route serait longue et semée d'embûches, mais elle avait déjà traversé pire. Peu importe les épreuves, elle n'abandonnerait pas.
Après avoir terminé les chambres, Elina rejoignit la cuisine pour aider à préparer le dîner. Là-bas, elle trouva Gabriel, le fils cadet de la famille Dubreuil, en train de discuter avec un des domestiques. Contrairement à Clarisse, Gabriel semblait toujours plus amical, même s'il restait distant avec le personnel.
Quand il aperçut Elina, un sourire léger apparut sur son visage.
"Ah, tu es la nouvelle, c'est ça ?" demanda-t-il en s'approchant d'elle.
"Oui, Monsieur," répondit Elina poliment, baissant légèrement les yeux comme elle l'avait appris.
Gabriel secoua la tête en souriant. "Pas besoin de faire ça avec moi. Je ne suis pas comme ma sœur." Il se tourna vers le domestique avec qui il parlait auparavant. "Je disais que ce gâteau est incroyable. Qui l'a fait ?"
"Jeanne, Monsieur," répondit l'autre homme.
Gabriel hocha la tête. "Je devrais lui demander la recette."
Elina, qui préparait des couverts à proximité, ne put s'empêcher de sourire légèrement. Le contraste entre Gabriel et Clarisse était saisissant. Gabriel semblait plus abordable, moins arrogant, et ses manières étaient beaucoup plus simples.
Il croisa à nouveau son regard et lui fit un clin d'œil amical avant de quitter la cuisine. Elina resta un moment figée, surprise par la gentillesse inattendue du jeune homme. Un clin d'œil ne voulait peut-être pas dire grand-chose, mais dans ce monde où elle se sentait souvent invisible, c'était une attention qui lui réchauffa le cœur.
Elle savait que la vie chez les Dubreuil serait remplie de moments difficiles, de petites humiliations et de défis quotidiens, mais elle sentait aussi qu'il y avait des moments où l'espoir perçait à travers la surface froide de cette maison. Elina n'avait pas encore compris la complexité de ce monde de privilèges, mais elle était prête à s'y adapter et, peut-être, à y trouver sa place.
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