Lunes brisées
it interrompu que par le gazouillis discret des oiseaux qui commençaient leur journée. Isabelle, assise au pied d'un chêne massif, ouvrit lentement les yeux. Son cor
ge. Et surtout, elle se souvenait de la bête. Cette chose en elle, sauvage, indomptée, qui avait pr
rine, cherchant un peu de réconfort dans cette posture infantile. "Comment
n esprit, attendant la prochaine pleine lune pour revenir. Mais il n'y avait rien qu'elle puisse faire maintenant
blait maintenant étrangère, comme si elle avait changé au cours de la nuit. Peut-être était-ce elle qui avait chan
lle regarda son reflet dans l'eau claire : ses traits étaient tirés, ses yeux, autrefois si vifs, semblaient ternes, épuisés. Ses cheveux étai
t. Isabelle se redressa brusquement, tous ses sens en alerte. Le bruit se répéta
r et d'instinct de survie l'envahissant. La bête en elle, bien qu'endormie, remua faiblement, comme si elle répondait à une me
homme, grand, vêtu de vêtements de chasse épais, son visage caché sous un large chapeau. Il tenait dans ses mains
omme, essayant de deviner ses intentions. Ce dernier s'avançait lentement, chaq
ve résonnant dans l'air matinal. "Je t'ai vue la
a loup-garou ? Elle sentait la panique monter, mais elle se força à rester
-il, "mais je ne te laisserai pas détruire ce village. J'
lage, traquant les bêtes et les monstres des légendes. Mais s'il l'avait vue sous sa forme de loup-garou, alors il la chas
leva légèrement son chapeau, révélant un visage dur, marqué par des années de combats
ferme. "Je suis Émile, chasseur de monstres.
ne pouvait pas non plus le combattre. Elle ne voulait pas devenir une tueuse, même si la bête en elle ne
e voix tremblante, levant
te la pointant immédiatement. Il plissa les yeux, visiblement
t-il d'un ton méfiant,
t-elle, essayant de garder son calme.
chaque détail de son visage, cherchant un indice, une tromperie. "
vérité ne ferait qu'aggraver la situation. "Je me
-tu ? Et pourquoi fuirais-tu ton village, alors que la nuit dernière, u
trouver un moyen de le convaincre, de gagner du temps. "Je ne sais rien de cette bête,"
, mais ne la rangea pas. "Si tu ne sais rien de cette bête, pourquoi te cacher ainsi ? Pourqu
couverte de boue et de sang séché. Elle chercha désespérément une réponse,
a-t-elle, presque pour elle-même. "
t de se méfier, mais quelque chose dans les yeux d'Isabelle le troubla. Elle sembla
arbalète à contrecœur. "Mais si je découvre que tu es l
mmense l'envahir. "Merci," murmura-t-elle, même
arder avec méfiance. "Viens," dit-il brusquement.
uvenait de la terreur qui l'avait poussée à fuir, mais elle savait aussi que res
vit Émile, ses pensées tourm
cacher ce qu'elle était devenue ? Co
nts coups d'œil en arrière, surveillant Isabelle comme on surveillerait un animal sauvage.
ie ?" demanda-t-elle soudain,
-il enfin. "Les monstres existent, que les gens le croient ou non. Ils se cachent dans l'ombre, attendant
stre ?" demanda Isabelle, ses yeux cherchant
le. "Tout être qui menace la vie des
lourd de chagrin. "Même si cet être n'
quelque chose dans ses yeux se durcit. "Nous a
que pas la rapprochait d'un avenir incertain. Elle avait épargné Émile cette fois, mais la prochaine pleine lune s
s les ombres qui semblaient se refermer derrière eux. La clairière où elle s'était transformée la nuit précédente, o
loup-garou était insidieuse, prête à surgir à nouveau, à réclamer son d
e qu'il ne pourrait ignorer. Isabelle le savait. Elle